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lundi, 08 septembre 2008

Vitam Impendere Amori

"Un soir je descendis dans une auberge triste
Auprès du Luxembourg
Dans le fond de la salle il s'envolait un Christ
Quelqu'un avait un furet
Un autre un hérisson
L'on jouait aux cartes
Et toi tu m'avais oublié"

Guillaume APOLLINAIRE (cité par A. BRETON in :"Les Pas Perdus")   CLICK+ CLICK
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"Vitam Impendere Amori" est le titre d'un autre poème de G. APOLLINAIRE dont la traduction (lue sur le net)  par : " Vivre empêche d'aimer" ne nous a pas paru si évidente. Marc l'Epistolier l'aurait traduit par : "Vivre empiète sur L'Amour"...  Et  Solko  se référant au "Vitam impendere vero" de J.J. ROUSSEAU dans les "Confessions" (consacrer sa vie à la vérité), nous livre une traduction qui exprime un tout autre sens : "Dépenser sa vie en aimant"... Il va falloir exhumer les Gaffiot, mes amis, tant à l'auberge triste, nous y perdons notre latin,. Ce qui aurait sans doute bien amusé  APOLLINAIRE...

Toute autre suggestion étant bienvenue...

Commentaires

Pour Appolinaire : bon, Frasby, passe encore,vous nous prenez par surprise! Mais "Avec le temps", non, merci, je n'y vais pas, c'est que j'ai une journée à faire moi! des élèves à aller tyraniser, un banquier à affronter, un métro à attraper, un frigo à remplir, j'en passe et des meilleures, pas le temps pour Ferré, merde! Pas même un instant!"Avec le temps"! Oh lui! il en a de bonnes! vous en avez de bonnes, tous les deux!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 08 septembre 2008

@SophieL.L : On n'est pas dans une chanson de Fernandel non plus ! (le tango corse)...Appolinaire et Léo Ferré, ne vous obligent pas à arrêter tout (quoique)... Ils vous attendront. Ce soir sur le banc du jardin de votre Datcha au milieu des colchiques et quand vous rentrerez peut être qu'ils auront amené les copains copines Verlaine,Rimbaud, ,Caussimon, barbara ... Bon métro, bon frigo
(je ne vous dis pas bon banquier , mais le coeur y est )

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Aaaaarggg! Caussimon, c'est le préféré du gars qu'a disparu! Comme quoi il a pas tous les défauts hein! Bon, j'y vas, j'y vas! Bonne journée. (En vrai: sublime bien sûr ce poème que je ne connaissais pas, merci)

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 08 septembre 2008

@Sophie L.L : Le pauvre Caussimon , il y est pour rien ,Peut être même que ça l'a tué ?... Ah la connotation ! Ah le fortuit !
Et puis si on y va par là , il y a des monstres qui aiment la grande musique ;-) Hitler par exemple ...
Oui, sinon ,le poème il est très bien ce cher, si cher Apollinaire, un de mes préférés...
(Vous restez avec nous ou vous allez travailler ?)

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Oui, j'y vais. Assez ri!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 08 septembre 2008

@Sophie L.L . : Allez direct chez votre banquier, regardez sa montre, sa cravate ,ses chaussettes ,les rayures de sa chemise, écoutez bien en quels termes il vous parle. Et vous rirez .

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Moi je traduisais le titre par : Vivre empiète sur l'amour. Mais je ne suis pas latiniste, Un brin mélodiste cependant. Ferré, Caussimon, Appolinaire, une belle bande... Les gris-noirs (car il y a les gris-gris, les grizlys, etc)... Nous invitent à vivre à côté. Le banquier, quand la bande est de notre côté, c'est lui le pauvre et nous les riches.

Écrit par : Marc | lundi, 08 septembre 2008

@Marc : Je ne suis pas latiniste non plus, et toutes mes sources de vérification semblent opter pour "vivre empêche d'aimer "sauf que je préfère votre traduction ... Vous êtes sûr de ne pas être un peu latiniste ? que je sois sûre de pouvoir modifier ;-)
sûr sûr ???
Oui côté musical , on a convié un bonne bande qui continue à faire le poids malgré le temps qui passe et avec le temps évidemment. Ferré manque cruellement à notre époque, lui qui avait tout vu venir ...d'assez loin.
C'est vrai aussi que le banquier c'est le pauvre , quand la bande est là , et le pauvre officieux , quand nous sommes seuls en face de lui ..ET bien oui quoi ! offrons nous une petite bouffée d'orgueil pour une fois , on ne va pas toujours ramper non plus !
Merci de votre passage.

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Bonsoir Frasby. Il me semble que je traduirais plutôt "dépenser sa vie en aimant", "donner sa vie à l'amour" non ? Mais bon, mon latin aussi est loin. La devise de Rousseau, dans les "Confessions", c'est "vitam impendere vero" (consacrer sa vie à la vérité). Mais je ne connais pas ce poème d'Apollinaire que cite Breton. Dans le Gaffiot (souvenir, souvenir§§§) "impendo" signifie "débourser, dépenser, consacrer" et vitam est un COD de toute façon.
Bien à vous et à bientôt.

Écrit par : solko | lundi, 08 septembre 2008

@Solko : Oui, cette traduction pose problème... (à moi aussi depuis le début
) voulant au départ établir un parallèle avec le "Vitam impendere vero"- dans ce billet, parallèle que par pure flemme j'ai abandonné (consacrer sa vie à la vérité)j'avais aussi cette idée et spontanément j'aurais bien transposé selon la logique de cette phrase,de Rousseau. Sauf que mon latin est trop loin ,trop lacunaire , et qu'en mes recherches très laborieuses ,il ressortait majoritairement la traduction "vivre empêche d'aimer". L'avis des plus nombreux n'étant pas toujours le plus juste..Le mieux serait que je colle les diverses suggestions sous l'image et que nous puissions
les uns et les autres en débattre, jusqu'à la traduction la plus appropriée... Pour le poème d'appolinaire ,je vais chercher les références exactes ...ah ! Travailler + pour en apprendre ;-)
Bien à vous.

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Je viens d'écouter l'interview de Ferré. Ce qui est étonnant chez les gens de cette génération, c'est, malgré la situation d'idolatrie un peu dingue où, déjà, ils se trouvent, leur constante modestie (ou leur conscience, tout court, de leur statut de simples chanteurs de variété). Brel disait à qui voulait l'entendre : "je ne suis ni un compositeur, ni un poète". Bon. Barbara détestait cette appelation "d'auteur compositeur", qu'elle jugeait, à juste titre, prétentieuse (un auteur, c'était d'abord un romancier...). Et là, avant de parler de son désespoir, Ferré dit en se frappant le coeur : "je ne suis pas un chanteur" (il veut dire d'opéra). Tous les Pagny, Dombasle et autres petits (ou grands) cons (ou connes) devraient méditer là-dessus. Ne parlons pas de la première dââââme de France. Tous ont à comprendre que l'art débute dans la juste appréciation de soi. Narcisse, quand tu nous tues....
Bien à vous

Écrit par : solko | lundi, 08 septembre 2008

@Solko: Très belle remarque ... qui se passe de mes commentaires. Merci infiniment Solko.

Écrit par : Frasby | lundi, 08 septembre 2008

Je rejoins la traduction de Solko. Apollinaire n'aurait jamais survécu aux surréalismes et n'aurait jamais été célébré par Char et Camus avec une absence d'harmonie entre "vivre" et "aimer". Les deux doivent absolument se conjuguer. Le poème est commémoration de la vie pour Apollinaire et la vie est amour.

Merci pour cet article ;)

Écrit par : Léopold | mardi, 09 septembre 2008

@Leopold : Il me semble aussi ,que la version de Solko est la + évidente mais les autres le sont aussi . Apollinaire avait cette mélancolie qui aurait pu donner le change aux diverses interprétations citées ici . Cette mélancolie n'étant pas une discordance entre vivre et aimer , elle aurait pu glisser simplement des regrets , que Char et Camus (et Breton) ne pouvaient pas ignorer (surtout pas dans leurs oeuvres)
La vraie vie n'étant pas la vie rêvée par ces écrivains ,ces poètes...
Tout dépend comment l'on entend le mot "Vivre"...
Merci pour vos précieuses appréciations.

Écrit par : Frasby | mardi, 09 septembre 2008

Toutes les traductions me plaisent. Roland Barthes avait une expression que j'adore, il parlait du "feuilleté sémantique" (miam!En première année de fac il y a très très longtemps, j'avais cité cette expression en amphi , et je vous jure craché juré simplement, sans pédantisme, pas pour faire genre, mais parce que je trouvais ça beau, sublime, et le prof m'avait répondu sévèrement: "vous parlerez de Barthes en deuxième année, mademoiselle". Tout l'amphi a ri et j'étais très rouge.Et comme on dit, je vivrais cent ans (!), je m'en rappellerais encore

Écrit par : Sophie L.L | mardi, 09 septembre 2008

@Sophie LL: Le feuilleté sémantique devrait être servi à tout le monde au petit déjeûner . Sophie vous êtes géniale. Cette façon de rallier, de relier d'élever le débat.,c'est finement amené. Et naguère tous vos camarades, au lieu de rire bêtement, auraient dû coiffer ce petit monsieur qui vous servait de professeur d'un grosssier bonnet d'âne en carton ,quoiqu'il a dû lui pousser tout seul ,depuis le temps...Ah ça me fait penser , à cette première année de fac parlons en du même tonneau que votre Barthes.(on devait avoir le même tout petit professeur, sophie, Est ce qu'il bombait le torse en parlant ? oui , je suis sûre que c'est le même !)
mais je vous raconterai ça une autre fois ...
Feuilleté sémantique pour tous ! ce sera notre plat du jour !

Écrit par : Frasby | mardi, 09 septembre 2008

Wow, j'adore votre blog, je vous remercie pour le partage et notez tout d'abord que je "plussoie" entièrement votre positon... Hum, votre site est sincèrement très bon, je bookmarke votre site. Merci encore !

Écrit par : invitation | lundi, 13 septembre 2010

@invitation : Vous bookmarkez ? eh ben !!! eh ben !!! :))

Écrit par : frasby | lundi, 13 septembre 2010

Vitam impendere amori : Faire en sorte que l'amour régisse la vie.

Écrit par : guillaume | mardi, 14 juin 2011

Que l'amour régisse la vie ! OUF ! J'ai attendu longtemps... Merci.

Écrit par : Marc | mardi, 14 juin 2011

@guillaume : tout arrive avec la patience, voilà qui est parfait, ne reste plus qu'à passer à l'application, autre défi...
merci à vous.

Écrit par : frasby | mardi, 14 juin 2011

@Marc : Nous cherchions depuis si longtemps, n'est ce pas ? :)

Écrit par : frasby | mercredi, 15 juin 2011

Chercher. Chercher.... Tout ce qui s'est écrit par la suite (dans l'épaisseur du feuilleté sémantique) est le passage entre « Vivre empiète sur l'amour » et « Que l'amour régisse la vie ». C'est un signe. Nous avons appris à vivre et à aimer (un peu mieux ?)

Écrit par : Marc | mercredi, 15 juin 2011

@ Marc : le "feuilleté sémantique", porte un nom de pâtisserie qui fondrait sous la langue mais c'était peut-être une tapisserie ? ou bien ce sera un jour un autre palimpseste ? Le ruban magnétique déployant l'éclat d'un trousseau de clés, après jeux de pistes (lent, oublié, et hors pistes, et puis retrouvé).Beau passage ! moi qui ai l'outrecuitance d'imaginer qu'un ouvrage n'est lisible qu'après une lente, très lente, lente et indescriptible persévérance je vais me mettre (je suis ici), un instant aux anges.
Nous avons appris, à aimer (un peu mieux ?) peut-être, oui, oui . Enfin... J'aimerais... :)

Écrit par : frasby | mercredi, 15 juin 2011

Rendez-vous en 2012

Écrit par : solko | mercredi, 15 juin 2011

@Solko: oui, peut être... Avec des si. (N'osant promettre, je n'irai pas au delà de l'heure qui suit).

Écrit par : frasby | jeudi, 16 juin 2011

Intervention tardive, mais... La traduction littérale semble être : "donner sa vie à l'amour". Affectueusement, Moe.

Écrit par : Moe | mardi, 05 mars 2013

@ Moe : Mieux vaut tard que jamais :)

"Semble être" ... "donner sa vie à l'amour"

Ce serait de loin ma préférée. Comme vous le voyez ici le cheminement de toute traduction est assez délicat, pour arriver au plus limpide mais ce ne sont que des mots, il s'agirait alors de traduire cela encore plus délicatement au coeur de la vie même, c'est à dire au lieu même où l il n'y aurait plus besoin de mots pour traduire ? c'est une sorte de question :)
affectueusement.

Écrit par : frasby | mardi, 05 mars 2013

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