Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 21 novembre 2010

Une heure ...

Quelqu'un m'a demandé mon âge,
Après avoir vu la vieillesse grisonner sur mes tempes
Et les boucles de mon front.

Je lui ai répondu : une heure.

Car en vérité je ne compte pour rien
Le temps que j'ai par ailleurs vécu.
Il m'a dit : Que dites-vous là ? Expliquez-vous.
Voilà bien la chose la plus émouvante.

Je dis alors :

Un jour, par surprise, j'ai donné un baiser,
Un baiser furtif, à celle qui tient mon cœur.

Si nombreux que doivent être mes jours,
Je ne compterai que ce court instant,
Car il a été vraiment toute ma vie.

lBN HAZM  (écrivain Andalou Xem et XIem s) in "Le collier de la colombe" ("De l'amour et des amants") éditions Actes Sud, Collection Babel traduit par Gabriel Martinez Gros. 2009.

Une heure0164.JPGIBN HAZM est un homme de l'an mil, un philosophe de souche andalouse né à Cordoue en 994 (384 de l'Hégire) mort en 1064, converti à l'Islam. (ABÛ MUHAMMAD ALÎ IBN AZM ou AL HAZM), fût poète, historien, juriste, philosophe et théologien il mît son érudition, au service de ses convictions politiques et théologiques. Son oeuvre est immense, 400 titres environ, (dont beaucoup de livres perdus ou brûlés par punition), "Tawq al-Hamama" ou "Le collier de la colombe", son ouvrage le plus célèbre, a été souvent comparé aux livres d'amour courtois, à la poésie des troubadours, composé à Jativa en 1027, il est consacré à l'Amour et aux amants. La dissimulation du langage est un des traits de l’amour. L’amant, quand on l’interroge, nie et se compose une apparence sereine :

 Il est donc vrai que l'amour est séduction spirituelle, une fusion des âmes [...] L'âme de l'amant est libre. Elle sait la place qu'elle partage avec l'autre ; elle vise à son voisinage, y tend, la recherche, désire l'aborder, l'attirer si elle pouvait, comme l'aimant attire le fer.

On connaît de lui un diwan, recueil de poésies qui reflètent ses tristes expériences. Ce livre reprend les idées courantes de la littérature arabe sur l'amour et le comportement des amants. Il s'inscrit dans la tradition d'une idéalisation "platonique". IBN HAZM s'est appliqué à faire éclater les idées reçues. Il s'est posé rapidement la question de la sincérité, il s'inspire finement de son expérience personnelle, pour atteindre des considérations psychologiques bien avant l'avant l'avènement de cette discipline, qui mettent en question le mystère de la sincérité de l'homme : 

L’homme se sert-il des mots pour se masquer, pour se donner telle ou telle apparence, ou trouve-t-il dans la puissance de ces mots les miroirs vivants dans lesquels il offre sa véritable image ?

Ainsi est posé le problème de la nature et de la valeur du langage, qui a inspiré à IBN HAZM les idées fondamentales de sa réflexion religieuse. On trouve dans son Kitab al-ahlaq wa’l-siyar (Épître morale) d’autres exemples de son acuité psychologique et ses ouvrages théoriques sont les plus connus dans son oeuvre. Selon IBN HAZM, le langage est fait pour la communication et son but est l’intercompréhension (tafahum).  Ce langage doit être clair, ne pas se construire sur des sous-entendus (taqdir) et ne pas être énigmatique. IBN HAZM a étudié le Coran, ses lois grammaticales, son lexique sa logique, mais nous ne traiterons pas ce sujet ici car un blog entier ne suffirait pas.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rh...

Son oeuvre est inspirée d'un fil conducteur que l'on retrouve dans toutes ses oeuvres, le pessimisme et une certaine misanthropie, IBN HAZM  est un des auteurs les plus personnels, les plus vivants de toute la littérature arabe, il a pourchassé, dans la religion et dans la connaissance en général, tout ce qui venait de l’homme comme erreur, vaine prétention, révolte. Son idéal était de retrouver, en toute humanité la pureté, la foi et la loi. 

Une amitié sincère ne naît pas en un instant et l’on ne fait pas jaillir la flamme à volonté. Elle se développe lentement et elle est enfantée grâce à une longue intimité ; ainsi elle acquiert des base solides, Elle n’est point sujette au déclin ni à la diminution ; sa stabilité et son accroissement ne sont compromis par rien. Ce qui confirme cela, c’est que tout ce qui naît et croit rapidement ne tarde pas à périr.

Pour IBN HAZM aimer, est une guerre civile, c'est choisir, contre tous les autres, un seul être, qui se distingue par l'amour même qu'on lui porte. "Car l'amant est un étranger au pays du partage, un barbare travesti dans la cité, hostile à ses lois, à ses usages. Et quelle force, sinon l'amour, serait en mesure de tisser dans la mémoire des liens qui uniraient les hommes, après avoir su rompre ceux du quotidien ?" (Extr du texte de présentation de l'ouvrage)

 "Le collier de la colombe" débute ainsi :

"L'amour commence en plaisanterie et s'achève gravement"

 

Ensemble IBN ARABI : "Ne t'éloigne pas de moi"
podcast

 

 Photo : Les dernières fleurs avant l'extinction de toutes les fleurs et l'arrivée des neiges, photographiées place de la bourse à Lyon presqu'île, par un jour ensoleillé de November. © Frb 2010

Commentaires

amusant, j'ai pensé à vous sur ce morceau^^

http://www.youtube.com/watch?v=d_gRZrfr2fs

nb: les autres titres d'interzone valent aussi le détour

Écrit par : gmc | mercredi, 01 décembre 2010

@gmc : C'est une belle pensée, j'en suis touchée, j'aime beaucoup ! (et en plus je ne connaissais pas ce morceau splendide) Merci !

Interzone : un petit bonus j'imagine que vous ne serez
pas contre :)

http://www.youtube.com/watch?v=Bb4QwA-uJrE&feature=related

Écrit par : Frasby | jeudi, 02 décembre 2010

Si nombreux que doivent être mes jours,
Je ne compterai que ce court instant,
Car il a été vraiment toute ma vie.


"dix à quinze minutes
voila ma vie" (Henri MICHAUX)

Écrit par : hozan kebo | mercredi, 01 décembre 2010

@Hozan Kebo: Merci pour la superbe correspondance, j'adore ces ping pong chronologiquement improbables mais au final pas si hasardeux.

Qui dit moins ?
Il nous reste maintenant à retrouver le poète qui n'aura eu qu'une vie de cinq minutes ou moins... Qui ?
Sogr Pensuss ! :)

Écrit par : Frasby | jeudi, 02 décembre 2010

[ Il nous reste maintenant à retrouver le poète qui n'aura eu qu'une vie de cinq minutes ou moins... Qui ?
Sogr Pensuss ! :) ]

J'ai cherché, chécher, chésé, chessé, séché !

Écrit par : Michèle | samedi, 04 décembre 2010

@Chimèle : Je cnifrome. Ce topète est très difficile à voutrer, borva d'airo tiaf tce effrot, j'ai cherché aussi, et je cheche, chèse j'archichèse ! il y a bien le contraire ce bon Hokusaï (Husakoï, oï ! oï !) Dont la tivilaté le fait roucir à l'enatagav d'une gonlévité inifine
le contriare dnoc, de ec nosu chonchere, mais je vous l'effro prou que nosu voutrions de ouiq l'itimer
(je tice ce pessaga d'allurise ircha cunno) :

[...]  A soixante-treize ans j'ai fini par saisir tous les aspects de la nature : oiseaux, poissons, animaux, arbres, herbe, tout. Quand j'aurai quatre-vingts ans j'irai encore plus loin et je posséderai vraiment les secrets de l'art à quatre-vingt dix. Quand j'atteindrai cent ans mon art sera vraiment sublime, et mon but ultime sera atteint aux environs de cent dix ans, lorsque chaque trait et chaque point que je tracerai seront imprégnés de vie."

Il faudriat aussi chechere le topète qui porsope encroe supl
Regros pensuss... :)

Écrit par : Frasby | samedi, 04 décembre 2010

Bon ben j'ai compté les minutes moi aussi... et je me suis perdu dans mes contes, donc je laisse tomber.
De toute façon je suis pas le poète que vous cherchez.
J'espère que cette fois ce commentaire, d'évidence indispensable, vous parviendra. Pour info, la bonne demi-douzaine de derniers n'a visiblement eu aucun succès. Me demande si je vais pas devoir changer mes pigeons, moi...
Ça me coupe un peu la chique ces contrariétés, en même temps c'est pas mal, ça m'évite de dire des incoerens... hmmm, quand même, celle-là elle est pas mal, nan ? :)

Écrit par : Jean | samedi, 04 décembre 2010

@Jean : SI ! ... Les incoerens !!! Elle est plus que pas mal, ne faites pas votre modeste Anje, elle est grandiose ! (garnidose), j'ia arodé ! Comment vous n'êtes pas le poète que je cherche ?
Qu'en vasez souv ? Non mais.. quel toupet ! :) d'abord c'est moi qui décide ! Figurez vous que nous avons, enfin "nous" = "j'ai !!!" (j'ia , ia'j ) pris sous mon bennot d'inserver la stiquone je cherche maintenant le topète qui estimerait ses débuts prometteurs à un peu plus de 103 ans (c'est dire plus mieux +++ que ce cher et doux Hokusaï, qui était pinetre comme un Naje sur sa loite donc pouêt issau :) Vous avez compté les minutes ? Parepsolipette ! Seriez vous une chêfle en calculs tenmal ? :)) (je vous préviens tuto ed usite côté chêfle en calculs vous voutrerez en omi une teredubola concrenture, (à 83 nas, ej ne sias joutrous sap riafe nue vidisoin à grulive sarol bno... Hein ! ienh ! nieh ! hnei ! :) Je suis par ailleurs sodélée que le mésase ne vous soille pas tout vert, c'est un scandale ! je susi (Q :) sûre, enfin j'en suis venue à senper qu' il y a des gens qui nous empêchent qu'on aille se noctemmer, de vaumiases serponnes qui ne leuvent prustoper cette idée parce que c'est rapeil, je ne xupe aller chez vous on veut pas me laisser entrer, en tout cas une demi douzaine ça cranit
(sacrani ! de ban snog de boin sor !), c'est pas un gipeon qu'il faudrait c'est des glasies egyavours armés de biréles pour frocre la torpe adumite du verseur fahuterote qui ne cesse de nous riafe des résimes... J'espère que ça ne vous poucera pas la quiche j'en serais euffrasement grachinée, il faut versépérer Naje ! ne jamais se déroucager, c'est mon cinselo. : No sel uraa ! Cremi d'aviro tisiné, c'est port beni de vous lire :-)

Écrit par : Frasby | samedi, 04 décembre 2010

incoerens ! alors là je n'en reviens pas ! Je fais ce mot mien, désormais je ne dirai plus qu'incoerens !

Écrit par : Michèle | dimanche, 05 décembre 2010

@Michèle : no av souv tarteri de puicoesie Chimèle ! masi nue soche ste ruse nuso resons ua inosm xude puicoesies, le vermeilleux blocave tinciant romisadés à ride te fiare nu xumimma d'incoerens :)

Écrit par : Frasby | dimanche, 05 décembre 2010

Les commentaires sont fermés.