samedi, 10 avril 2010
Là bas
"Prenez cette parenthèse et me la tenez ouverte."
BORIS VIAN : extr. "Je voudrais pas crever". Editions J.J Pauvert 1962.
Des champs m'ont emmenée. Ailleurs, des messages s'accumulent, des heures de vie pratique, oubliée. L'art d'aimer dévorant. Un pli corne la page de la prose d'OVIDE. Une rature a suffi. La page en fût détruite et le livre gît en vrille. Pour ne pas le jeter, il calera désormais le pied boiteux de mon étagère poètique. Ainsi va "L'Art d'aimer".
"L'art fait voguer la nef agile ; l'art guide les chars légers: l'art doit aussi guider l'amour."
Des heures de vie pratique à chercher toutes les possibilités d'un voyage sous une tête de lune allumant une passerelle, en plastique démodé, là bas entre Perrache en grève et la rue Casimir Périer. L'art je veux l'oublier. Le mêler au mouvement, à l'inégalité, ou à la précision d'un seul geste, pour déjouer peut-être l'illusion pointue du faussaire qui s'applique gentiment à versifier le monde. Mon savoir est fourbu et mon être s'en plombe, je cherche partout un point, une porte dérobée, une traboule arborée et des clefs molles à pendre au bout d'un mousqueton. Les vitrines de printemps sont accordées à mon dégoût. Il y a trop de musique partout, des robes à fleurs, des hommes bien mis aux ruts pimpants, prêts à offrir aux premières tourterelles, les meilleures tulipes jaunes, le meilleur restaurant, tout ce qu'il y a de meilleur pour fêter le printemps. L'abondance de la ville dégoûte. Je n'aime que l'héllébore, cette fleur qui s'ouvre en plein coeur de l'hiver et fleurit de Décembre à Mai. La légende raconte l'autre nom de l'Héllébore. Nous voici au pied du sapin :
"La nuit de la naissance du Christ, Madelon, une petite bergère qui gardait ses moutons, vit les rois mages et divers bergers, chargés de cadeaux, traverser le champ couvert de neige où elle se trouvait. Les rois mages portaient l'or, la myrrhe et l'encens, les bergers des fruits, du miel et des colombes. Madelon pensa qu'elle n'avait rien, pas même une simple fleur, pour ce nouveau-né d'exception. Un ange voyant ses larmes frôla la neige, révélant ainsi une très belle fleur blanche ombrée de rose : la rose de Noël".
J'aime aussi la tulipe, dont le vaste univers de Gunyat (Ier) nous rappelle qu'elle possède cette étrange majesté que n'ont pas d'autres fleurs. Et c'est là, sans doute, selon l'appréciation (un chouïa triturée, draponnez moi, Drolan !) du drang et novalcique Kloso (Ier, également), que le printemps embrasse l'automne et tout réciproquement. Notre fleur virant à l'antique :
"Tulipe était la fille de Protée (Dieu marin qui changeait de forme à volonté et prédisait l'avenir). Elle fut convoitée par Vertumne, Dieu de l'automne, aux attributs de jardinier, or elle restait insensible à ses assiduités. Vexé de son infortune, Vertumne se changea en chassa et traqua Tulipe jusqu'au fond des bois. Pour la sauver, Diane, soeur d'Apollon (dite la vierge blanche), changea la jeune fille en fleur qui s'épanouit au printemps. Depuis ce temps, chaque année au moment de la plantation, l'automne ouvre son coeur à la Tulipe."
Malheur à l'insouciant aroumeux (printanier ou automnal sans le savoir), qui irait offrir à sa bien aimée, un bouquet de tulipes jaunes, car on dit chez les pops qu'elle signifie "l'amour sans espoir", mieux vaut donc une seule "panachée" plutôt qu'un gros bouquet de jaunes, la panachée prouvera encore l'admiration, la rouge déclarera la flamme (ô souvenir des collections de cartes postales et autres reproductions du genre "langage des fleurs" peintes on ne sait plus par qui).
J'aime aussi les soucis en collision d'homonymie, tandis que la fleur (du souci) se réfère au soleil (encore lui !) vers lequel elle reste tournée tout au long du jour "solsequia", en latin signifie "qui suit le soleil", son pétale se mange en salade, l'autre souci, le sentiment, la préoccupation vient du verbe sollicatare, "tourmenter", "troubler". C'est le souci des rues contre celui des jardins, et le souci des champs bouclant enfin la boucle, tout au bout du chemin. Mes deux ânes en alerte s'appeleront cette année Paul et Charles, ils seront de pelage sombre à légers reflets roux, ils auront le regard très doux et même irrésistible, comme ceux des dames de l'époque Renaissance glissant sous leurs paupières des goutelettes à base de belladone, afin d'obtenir ce regard animal qui séduisait tant les messieurs, les yeux de Charles les yeux de Paul...
Nous sommes à travers champs. Nous avons traversé le monde, je ne sais comment, il y eût un bond, un saut en parachute, tant de sacs à traîner, de fardeaux à jeter, pour arriver ici.
Ici, je n'ai besoin de rien ni de personne. C'est ce que j'imagine. J'ai mon embarcation aux sommets des sapins. Je vis couchée dans l'herbe, les jours sont ours bruns. J'use mes yeux et mes mains à vouloir tout étreindre. La vieille terre se penche et des pensées violettes envahissent les jardins. J'ai les clefs de la barrière. L'horizon est ultime. Je suis ce qui advient. Et de cet intenable, cette querelle des villes d'où survint, impérieuse, la nécessité de partir, il me semble que par la discorde, peut-être par accident, de belles choses reviennent. Sont-elles plus vraies qu'avant ? Je reprends le livre D'OVIDE, devenue cale crétine, l'étagère poétique, à pied boiteux s'écroule, tout le cosmos se déchire page après page, peu importe. On mettra au feu ces fadaises et ces rimes quand l'hiver reviendra. Au feu les poésies d'amour pour que l'amour renaisse, au feu toutes les fleurs pour n'en saisir qu'un seul parfum, au feu les larmes du phénix, pour que son regard s'éblouisse, à l'automne au printemps, peu importe. C'est pareil.
Photo : Le chemin qui mène au sommet du mont St Cyr (Le plus haut sommet de la Bourgogne du sud à 771 mètres d'altitude), de là haut on peut voir les cimes neigeuses du Mont-Blanc, des Alpes, les monts du Forez, de l’Autunois, du Morvan, du Beaujolais et du Mâconnais... Et si l'on tourne à gauche, après les pommiers blancs, c'est la forêt profonde. Balade en Nabirosina. Extrait. Avril 2010.©
03:59 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
au sommet du mont, des Demoiselles de Saint-Cyr murmurant des leçons de ténèbres...
Écrit par : JEA | vendredi, 23 avril 2010
@JEA : Bonjour ! Les leçons de ténèbres sur le mont St Cyr à une heure pareille ! Décidément il n'y a que vous pour penser à une chose pareille.
La journée s'annonce sublimement Jeassienne !
Écrit par : frasby | vendredi, 23 avril 2010
On ne s'ennuie pas à cheminer avec vous, et même parfois on sourit - "des hommes bien mis aux ruts pimpants, prêts à offrir aux premières tourterelles, les meilleures tulipes jaunes" -. sans parler de ces "butineries" mythologiques...
Bonne journée.
Écrit par : gballand | vendredi, 23 avril 2010
Toute cette herbe verte et fraîche remplit de joie, n'empêche... "Tulipes jaunes" = amour sans espoir ? (Hahahahaha ! J'adore les tulipes jaunes, flûte !) A propos de fleurs et de mythologie, qu'est-ce qu'il y a comme nymphes transformées en fleurs, chez les Grecs (il me semble qu'Hélianthe est devenue l'hélianthe pour avoir trop aimé Phoebus, à propos de fleurs qui se tournent vers le soleil)... Je me demande si toutes les fleurs ne sont pas des nymphes pourchassées ou malheureuses en amour, tiens.
Heureusement que je suis un petit caillou.
Écrit par : Sophie K. | vendredi, 23 avril 2010
@Sophie K : Ca vous dirait un autre petit caillou vous tenir un petit peu compagnie ? (Entre petits cailloux on peut encore s'amuser d'un rien non ? Ricaner d'une brindille, chasser des mini-papillons, s'enticher d'un bourdon, etc.. ) Enfin ,vos notes, je les trouve bien émouvantes, c'est régalant (si tous les petits cailloux étaient comme vous, le monde serait... ah le monde ! il serait... il serait "trop" !) (Foin de flagorneries !) passons aux choses sérieuses. Les tulipes jaunes ! Ah! ah! ah ! (elles me m'entortillent, chaque printemps, grâce aux pimpants du "club printemps d' interflora", (ce n'est pas que j'ai du succès avec les pimpants (qu'irait- on croire ?), mais "les affaires sont les affaires", le lot de tulipes jaunes à 100 sous pour une période de 99 ans avouez que ça vaut le coup, mes pimpants étant sans le sou par dessus le marché (;-O!) (ah ben ! on est pas vernis nous autres, les p'tits cailloux ! et je ne sais pourquoi je tombe toujours sur ces gros bouquets tulipes jaunes (ah les gredins!) . Nous ne sommes donc pas encore sorties de "l'auberge des tulipes jaunes" Sophika ! si ça peut vous consoler, il faut se dire que c'est cela= le karma du caillou (sagesse du Tao) et qu'il faudra attendre la prochaine vie qui nous transformera en nymphes invincibles, sorties de la cuisse de quelque fleur exquise . J'attends, pour l'heure, en cette vie, celui qui m'offrira des clefs de 12 ou des tournevis, quelque chose d'utile, quoi ! marre de tout ce sentimentalisme à la noix. En parlant de noix, elle est drôlement belle votre histoire d'Hélianthe et Phoebus ! j'en ai déjà le coeur qui bat, je sens que je vais me la lire, couchée dans un lit de myosotis, bah ! que voulez vous ? On a beau dire, on ne se refait pas ! ;-)
Écrit par : frasby | vendredi, 23 avril 2010
@G Balland : Merci pour votre commentaire que je trouve, ma foi, bien réconfortant. Justement je venais de me relire (bien que je ne passe pas ma vie à ça) je me disais "Diable! que tout cela est ennuyeux ! ces chemins, ces tulipes ! à quoi ça sert vraiment ? Et qui ça interesse, au fond ? Les ruts pimpants, je vous l'accorde, c'est du beau, du vrai, c'est réel. Les ruts pimpants sont sympathiques. et j'espère qu'en cette journée vous croulerez sous les tulipes (toutes rouges ou bien panachées ). Butiner comme des Dieux antiques, éviter les tulipes jaunes. Le reste n'est pas très important. Bonne journée à vous !
Écrit par : frasby | vendredi, 23 avril 2010
là bas tarde à sourire
là bas rit cadet roussel
là bas lit Verne Jules
là bas joue contre joue
là bas guette à paon
là bas bio(le)
là bas cante et tique
là bas chique dans les prés ou les loins thyms
là bas gnole monte à la tête
là bas diane n'est pas chasseresse
là bas bleu c'est peut-être peu
là bas y a der des ders
Écrit par : JEA | vendredi, 23 avril 2010
"L'abondance de la ville dégoûte."
oh que c'est bien dit ! la Ville est un lieu ventripotent , et ce ventre est de plus en plus énorme , et il déborde obscenement , masse blanchâtre et molle et tremblotante !
"ruts pimpants" ? devant cette masse molle et tremblotante de marchandises en tous genres et de corps ? pour moi donc je l'avoue sans fard :là , je débande !
sans pour autant tomber en pamoison devant un pissenlit ou un buisson de gratte-culs !
Écrit par : hozan kebo | vendredi, 23 avril 2010
@JEA : Il n'est pas l'heure pourtant, malgré l'heure,
sublimement Jeassienne
de baisser les persiennes mais je veux bien
pour vous lire
baisser un peu
Là bas jour...
Oublier là bas, l'ane alité
Là bas, lance de l'épicière
Là bas, Lise en carton
(Le Portugal enrhume !)
Là bas te rit de cuisine
(on se tutoie ça vous ennuie pas ?)
Là bas qu'est litre du téléfon
(je sais, c'est incompréhensible !)
Là bas dîne pas avec l'amour
(quoique ..)
Là bas re-guérite du raz
(forcément sublime !)
Là bas, rage ! du pacifique !
(à lire! là bas sourdissant)
Là bas raide de chiites
(c'est de la bonne de là bas gfanistan)
Là bas nette et là bas guette
(qu'on mène au doigt à l'oeil),
Là Bas retine au brie
(retine sans accent!)
Là bas kounine
(Amoureux et jaloux de la liberté humaine, et la considérant comme la condition absolue de tout ce que nous adorons et respectons dans l'humanité, je retourne la phrase de Voltaire, et je dis : Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître."
Mikhaïl Là Bas Kounine - 1814-1876 - Dieu et l'Etat - 1882
Si vous êtes pas d'accord va y'avoir
Là bas gare !
Écrit par : Frasby | vendredi, 23 avril 2010
Bonsoir Frasby, je me suis régalée de mots, encore une fois laissée bercée par votre rythme, ce qui me assure définitivement c'est que vous taper sur"ruts pimpants" sur google et que vous tomber sur Frasby direct quelle joie!! quelle fierté....
puis-je le replacer à défaut d'avoir l'oeil sur de tels spécimens?
Écrit par : catherine L | samedi, 24 avril 2010
heuh fautes!!!
laissée "bercer "et ce qui me "rassure"bon c'est 01:17
que l'on me pardonne!!!mon savoir est fourbu!!!
Écrit par : catherine L | samedi, 24 avril 2010
@ Catherine L. : Les ruts pimpants ! ah ben Bon Diou ! quelle corrida ! au top number one du sommet des gougueilles ! si on m'avait dit ça ! tout cela augure Amour gloire et beauté pour ces dames goûteuse de ruts pimpants et bibi ma pomme se pavane comme une reine sur le globe terrestre
Mon romantisme "wagnerien" (disent mes cacous de copains ), en prend un sacré coup dans l'aile, mais pour la gloriole, c'est ti pas vrai qu'on vendrait son âme, et son amant, puis son père sa mère, et son chien n'est ce pas ? Je ne serai pas la première à goûter à cette puissante joie d'être pervertie. La gloire !c'est si tentant ! surtout que ça ne va pas durer, mais pour l'heure, quelle joie ! quelle fierté ! star en tête de gondole des gougueilles ! si j'avais pu imaginer ! Une vie de labeur pour en arriver là et tout ça pourquoi donc ? Parce que vous êtes allée fouiner aux ruts pimpants universels (ah mirlitonne ! petite coquine ! vicieuse créature du pandémonium ! que cherchiez vous au juste à "ruts pimpants" ? Ne dites pas que c'était pour m'y retrouver ? Ne le dites pas. Je vous croirai à peine (rires) allez ! une fois n'est pas coutume, je vais comme Jean pierre Raffarin après m'être bien félicitée, vous offrir la coupe des champions de certains jours, avec la médaille du mérite de certains jours, et le pompon du rire de certains jours qui vous sera offert avec les accolades émues de la taulière c'est le plus beau jour de ma vie, il est historique. et je vous le dois. Vous pouvez, vous z'aussi être fière ! Souhaitons longue vie aux ruts pimpants ! Et gageons que nos messieurs seront à la hauteur
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=ruts+pimpants&btnG=Rechercher&meta=&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=
Remarquez c'est pas pour vendre la mèche mais à "Mirlitonne"
la star du top tout au sommet des gougueilles, on y trouve
qui ? Ah quel suspens ! alors qui ? Chère Catherine L ?
Vous ne devinerez jamais :
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=mirlitonne&btnG=Rechercher&meta=&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=
Écrit par : frasby | samedi, 24 avril 2010
@Catherine L. C'est joli laissée bercée
A cette heure , ça ne choque personne !
A 1:17 : laissée bercée, je ne suis pas contre ;-)
Sinon oui ! vous pouvez le replacer, je me languis déjà
de vos précieux spécimens...
Écrit par : frasby | samedi, 24 avril 2010
@Hozan Kebo: "La ville est un lieu ventripotent"
c'est bien dit ça aussi ! enfin il faut le dire.
Et ce ventre est énorme, ça oui, il déborde, comme jamais,
Je ne comprends vraiment pas les gens qui passent tous leurs samedi de ventres en ventres. Surtout que dans tous les ventres on trouve exactement la même saloperie
Le même pantalon porté par tout le monde. Les pompes idem De la grande marque "Daube and drouille" n°1 sur le marché mondial de la compulsion globale (le samedi est traumatisant plus que tout autre jour, ce qui n'est pas peu dire ! surtout qu'en parlant de corps, le samedi tout le monde finit en boîte- de nuit - bien sûr !) Bon euh sinon, si vous débandez devant ce bidule ce qui se comprends mais qu'en plus nulle émotion incontrolable ne vous vient devant un gratte cul ou un pissenlit, désolée de devoir vous recaler dear Hozan mais c'est clair que vous n'entrerez jamais dans notre catégorie des "ruts pimpants" (number 1 au sommet des gougueilles !).
La pâmoison devant un pissenlit, zut alors ! c'est rigolo, à condition de pas se prendre pour la star du Parnasse ! Que voulez vous j'aime me pâmer c'est mon bonheur. Une coccinelle sur un brin d'herbe moi ça me fait triper grave !
et encore mieux un myosotis perdu dans la forêt. Et quand le myosotis il vous regarde avec ses grands yeux bleus...Et bien euh... Bon. D'accord. Je vous raconterai ça un autre jour.
Écrit par : Frasby | samedi, 24 avril 2010
Chaque fois que je vois une photo de sentier perdu dans le paysage, je me murmure le titre d'un bouquin de Heidegger : "Les chemins qui ne mènent nulle part". Un si joli titre pour un auteur que je n'aime pas du tout. Bref. Le long du canal, hier, y avait toute une berge noyée par l'ombre des arbres ; heureusement, je marchais sur la berge ensoleillée, sur une terre noire semée de morceaux de schiste noir. De temps en temps, j'entendais un canard col-vert amerrir avec un joli "ssssflatch !!!". De loin, perdu, mangé par le tournant, je percevais le bruit de l'eau qui s'échappait entre les portes de l'écluse 12 ; l'écluse est bloquée depuis quelques années mais entretenue soigneusement ; il reste la maison de l'éclusier, coquette, peinte en blanc et vert, adossée à des arbres, tandis que sur le devant, s'étale un minuscule jardin de cailloux et d'herbes. Dans un coin, une niche pour un chien invisible.
Je me suis approché de l'écluse. Dans l'eau, flottait le cadavre boursouflé d'un rat, le ventre en l'air. Le ciel était très bleu, rayé par de longs nuages très blancs.
J'ai quitté le bord du canal en plongeant dans un sentier qui s'enfonce à gauche dans les champs labourés.
Écrit par : mon chien aussi | samedi, 24 avril 2010
je suis étonnée, sacré gogole, comme vous dites les promos ça ne dure pas, profitons en !!!en même temps qui serait assez fou(folle) pour taper "ruts pimpants "et ensuite "mirlitonne" ?
à part des cliquées du bocal comme nous !!!
Écrit par : catherine L | samedi, 24 avril 2010
Je me contenterai d'être ici, un passant sans souci.
Et comme je suis têtu, mes amitiés à Paul et Charles. Le bonnet d'âne étant mon objet fétiche: j'aime encore hésiter entre le seau d'eau et la botte de foin.
En tout cas, belle balade à fleur de mémoire...
Écrit par : Jonavin | samedi, 24 avril 2010
@Mon chien aussi : J'aime infiniment vos balades (même à rat mort ventre à l'air) on s'y perd, l'écluse 12 c'est carrément quelque chose ! Et je rêverai bien de feuilleter quelques page d'un énorme livre sur vos "chemins" (frôlant ceux de l'autre penseur, sans frôler le bonhomme) "qui ne mènent nulle part" donc là où l'on veut sans vouloir, là où on ne sait pas , là où on ne sera qu'enlevé par surprise, et "jeté" jusqu'à quelque perception lumineuse enfin bref. J'aime aussi dans le genre "Chemins" et Fleuve" ce bon vieil Héraclite D'éphèse et cette idée sublime d'inachevée donc d'ouverture incessante, de déploiement à l'infini: "Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses". Le "canard à col vert" est un autre bon philosophe (;-O!) et le "ssssflatch !" enchanteur (rien qu'à lire, monte à nos oreilles ébaubies) ah ! Monch' ! vraiment, bravo ! et merci pour cette balade "griffée-maison" (un regret, bien trop courte ! la balade ! enfin s'il vous vient l'inspiration, vous savez que les fenêtres ici sont assez larges pour toucher d'autres mondes... Vos pérégrinations régaleront)...
Heidegger, effectivement, personnage contestable, et bien controversé (ses rapports avec le nazisme etc..) mais j'avoue mon faible pour son "Dasein"; le rapport à la temporalité du "Dasein", enfin sans vouloir faire "tape à l'oeil genre madame jesaitou", cette idée de "présence au monde", est un fil de pensée que je ne peut renier, (comme "ces chemins qui ne mènent nulle part ..."En attendant, je me demande si l'écluse ne pourrait pas flamber après votre passage. Tandis que vous marchez...
Écrit par : frasby | samedi, 24 avril 2010
@Catherine L . Ahhh ! je suis trop émue !!! émue trop, trop !!!
(Warning :séquensse émossion!) = qu'en tant que vedette planètaire des gogoles vous ayez encore du temps pour venir commenter ici. (Ah ! trop émue, vraiment! j'admire ! vous êtes restée si simple, et si modeste, chère Catherine L. malgré cette gloire, votre succès mirlitonnant, vous êtes restée la même, très près des gens, pas fière ! vraiment c'est admirable.
Ce qui n'est pas mon cas, je prends très au sérieux mon rôle de marraine gogolante des "ruts pimpants", en fait je me la pète grave. Et j'ordonne à tous les internautes de France et Navarre, de se rendre immédiatement sur les gogoles et de taper "Ruts pimpants + ensuite mirlitonne". Et ils verront. Ils vont voir ce qu'il vont voir !
Et que tous les frères humains soit cliqués du bocal !!! Grand bien leur fasse ! Oui, c'est mon dernier mot, Jean-Pierre !
Mordicus ! gogolicus ! hic et ubique terrarum !
Amen !
Écrit par : frasby | samedi, 24 avril 2010
@Jonavin : "Un passant sans souci" j'aime beaucoup.
Le "passant sans souci" aura toujours ici une bonne table et son écuelle à toute heure du jour et de la nuit. (Cela est acquis)
J'irai cet après midi saluer Paul et Charles de votre part, promis ! (j'espère d'ailleurs vous les montrer ici, s'ils m'accordent droit à galvauder leur image), car paradoxalement mes deux ânes sont un peu cabots, mais ici "têtu" n'est pas un défaut.
La douceur de votre commentaire est précieuse, même très rare. J'apprécie vos beaux partis pris, vos chemins buissonniers.
Entre le seau d'eau et la botte de foin, n'hésitez pas, prenez les deux ! Votre fleur de mémoire baladeuse le vaut bien.
Merci à vous.
Écrit par : frasby | samedi, 24 avril 2010
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