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mercredi, 15 décembre 2010

Déserts

Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente

CAMILLE CLAUDEL

Il y a toujours quelques sons dans les images image_0201.JPG

Je désespère parfois de ne pas vous amener là où il serait possible de me comprendre, je vous montre un chemin et vous me répondez qu'il mène nulle part, il ne s'agit que d'un chemin. Vous pensez aux destinations, vous êtes pressé d'arriver, et pendant nos conversations, je pose très patiemment un mot qui pourrait engendrer l'oisiveté, l'immobilité, d'invisibles ramifications tout cela me transforme à mesure que je parle. Cette façon ne me permet pas de songer à l'avenir.

Ce dernier jour est mon premier dernier jour ensuite je serai autre. Vous me regardez marcher au hasard, et vous dites que je patine, qu'il est impossible de savoir où je vais et cela vous angoisse. Vous préféreriez encore que je vous désigne "nulle-part", je mettrai une croix sur une carte. Je vous dirai "nous sommes ici" cela vous apparaîtrait encore comme une destination. Ainsi dois-je demeurer toujours un peu extérieure à ce pas qui est au dedans de moi, et qui ôte le sens à ma parole dès que j'essaie de vous le décrire. Si ce pas pouvait s'acheminer sans moi, je le laisserai vous conduire et m'abandonnerai là.

Je retrouve l'altitude dans des décisions singulières, de quoi nourrir des aventures d'une autre espèce, les convier à mesure, plutôt que d'attendre une providence ou un événement susceptible de renverser mes constructions. Un miracle pourrait-il durablement nous transformer ? Ne finirions-nous pas par nous en lasser comme du reste ? Le mener tout à l'ordinaire sans nous apercevoir à côté de quoi nous passons, sans nous soucier que cette chose qu'il nous a plu de saccager est arrivée une fois et ne reviendra plus jamais, quoique nous fassions. L'absence d'entretien tue nos forces. Le sacré, n'est pas ce quu'on croit il est plus libre toujours un peu hors de ce qu'on en a fait. St Paul n'a-t-il pas déclaré : "Tout est permis ?". On peut aimer les saints et ne pas croire en leurs prières ni en leurs Dieux.

Je songe à la voie de Tristan : sa passion désirait aimer sans limite au delà des formes et du temps, au delà du moi désirant, au delà de tous les attachements terrestres. Sa passion désirait ce cercle où l'amant et l'aimée puissent se confondre en un seul être dans le règne sans fin de l'amour sans réveil, alors rien serait ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni séparé. Si cela était de nos mondes, nous ne pourrions pas l'accepter, car nous serions dans l'innommable. Le silence qui naîtrait de cette confusion, de ces joies inconnues, de ce pouvoir délivrant toutes les possibilités humaines, nous serait intenable.


Dans le flot houleux
Dans l'éclat sonore
Dans la tourmente
Infinie du souffle du monde
S'engloutir
S'abîmer Inconscient
Joie suprême

Photo : Transformation d'une affiche de mode en simple cri encore humain, vue dans la vitrine d'une boutique de prêt à porter masculin au seuil d'un centre commercial pour lequel je ne ferai pas de publicité, c'était donc quelque part à Lyon, rive gauche, en Décembre .© Frb 2010

Commentaires

"... Ne finirions-nous pas par nous en lasser comme du reste ?..."

Non mais parfois ce sont les choses qui se lassent de nous aussi, et contre ça que peut-on ?

"... sans nous apercevoir à côté de quoi nous passons..."

Je crois qu'il arrive un âge où nous nous loupons plus rien de ce qui passe à portée. La douleur est dans ce passage de ce qu'on aime, de ce qui ne fait que passer. Pourtant, dans cette douleur, il y a aussi du bonheur. C'est incompréhensible.
Quelqu'un, peut-être, dirait : c'est la sagesse... Mais non, c'est son contraire. Qui n'est pas la folie mais cet autre disposition qui nous porte à "s'émouvoir" même de ce qui nous fait mal...
et que je ne parviens jamais à nommer très certainement apparenté à ce silence que vous évoquez.
Ce silence qui serait sacré, oui, je l'entends parfaitement comme vous l'écrivez :)

Quant à "s'abîmer inconscient"... je préfèrerais conscient :)

Écrit par : Jean | mercredi, 22 décembre 2010

@Jean : Quelle lecture ! (ton admiratif) quelle attention ! (j'admire vraiment :) on pourrait dire aussi sur un ton interrogatif pluriel (quelles lectures ?) et cela pourrait avoir une forme plus proche du carton d'invitation que de la réponse , sinon je suis (presque et complètement)=(les 2) d'accord avec vous les choses se lassent de nous, mais nous y sommes sans doute un peu pour ces choses, j'ajoute cette parenthèse importante=(-tant que nous vivons- et ne souffrons pas trop)= je veux dire que les choses n'ont pas de conscience (disons pas officiellement;) donc nous les pensons un peu, non ? Et puis je vais exagérer encore par exemple : les gens se lassent des gens par négligence, ça arrive aussi quand des gens prennent les autres pour des choses alors je retomberai sur votre théorie sans le "presque" et sans réticence (enfin je tire un peu tout ça par les cheveux :) et puis les choses se lassent de nous, (complètement d'accord) parce que le fatum est le fatum et on ne peut rien faire contre cela, hélas ! rien de rien. Cette- douleur dans le passage de ce qu'on aime - c'est très intéressant je trouve votre façon de le dire vraiment très belle, très juste-toujours- j'aime beaucoup cette idée de réfutation de la sagesse je partage vos impressions, c'est peut être une folie douce cette autre disposition ? Mais est ce vraiment une histoire d'âge, ce fait de désirer ne rien louper ? Est ce que ce n'est pas plutôt une histoire de vécu, d'intensité ? Je me demande, (je vous le demande aussi :) En fait je ne sais pas. Pour le sacré vous comprenez, merci ! ( je le savais :) j'espère qu'on n'aura pas à "réveiller" le bon dieu", je ne voudrais pas qu'on me lise mal :), le poème de Tristan dit "s'abîmer insconscient" et vous préférez "s'abîmer conscient" parfois deux termes à côté nous permettent de mieux discerner, et finalement "s'abîmer conscient" je trouve ça très douloureux, à moins que le sens que vous pressentez m'échappe, "s'abîmer inconscient" me fait penser à Aurélia de Nerval... En tout cas, votre façon d'entrer dans les textes et les termes est remarquable, simple et tellement vertigineuse... Je vous souhaite une très belle soirée. Sans lassitude de part et d'autre :)

Écrit par : Frasby | mercredi, 22 décembre 2010

Ce n'est pas une histoire d'âge je crois, mais il a son importance - et peut-être pas pour tout le monde - dans ce qu'il nous permet
d'apaiser cette folie, native chez certains, qui peut empêcher de goûter vraiment ce qui (se) passe au début du voyage par trop de boulimie et de hâte.
Plus tard, si boulimie et hâte sont encore de la partie - et tant mieux si c'est le cas :) - dévorons-nous en sachant que le plat a une fin, ce qui le rend peut-être plus délicieux encore, ce que nous n'avions pas forcément conscience avant, nous qui croyions alors que l'éternité durerait toujours et qui savons maintenant qu'elle a une fin...
Ce qui rejoint la conscience de l'abîme, probablement douloureuse, mais porteuse de l'enchantement "présent", ce "cadeau du maintenant" dont on nous dépossédera bientôt - fatum :)

Écrit par : Jean | mercredi, 22 décembre 2010

@Jean : Je me demandais seulement... Je ne sais pas grand chose, sinon qu'on pense beaucoup à la mort entre 15 ans et 20 ans ( c'est une moyenne très approximative), et que beaucoup d'adolescents sont hantés par le suicide plus que par une éternité terrienne très joyeuse mais enfin, cette histoire d'âge est aussi parfois un alibi pour justifier tellement de choses, et peut être pas des plus glorieuses, comme l'aigreur, la méchanceté ou l'égoisme (ces choses de ces gens qui disent n'avoir rien à perdre) mais vous avez un argument incontestable, la conscience de l'abîme offre à des esprits insatiables un sentiment d'urgence qui est tout à fait transformable en quelque mode de vie allant vers l'appréciation pure de l'instant, et aussi peut être la conscience qu'aucune "rédemption" n'est vraiment réalisable à partir d'un certain âge, j'imagine qu'il y a un moment où les dés sont jetés, alors c'est pure oeuvre de composition ou renoncement ou agitation dans la fête ou retrait, l'amertume, enfin bref tant de figures de composition et beaucoup peu amènes (amen ! :), je dis "rédemption" pour ne pas dire "recadrement" ou "recyclage" on ne va pas se mettre à parler comme Paul Amploix , bien que rédemption soit quelque peu christique, on pourrait dire dépassement et peut être que l'éternité peut durer plus qu'on ne croit dans "l'enchantement du moment présent" et puis il y a cette sensation des journées qui passent plus vite à mesure que nous vieillissons, il y a une notion de "valeur" (du jour ?) il me semble, alors que très jeune surtout à l'adolescence le gâchis fait partie de l'existence, il en est presque une condition mais cette histoire d'âge reste un peu injuste, et puis de l'abîme, que connaissons nous ? Si tout être humain savait de source sûr qu'il se réincarnera en papillon ou en mésange peut être que la dilapidation serait dingue chez les âgés, que les maisons de retraite ressembleraient à des surboums permanentes endiablées, se dilapidant à la perspective non du fatum mais de la libération, quoique les papillons même les plus joyeux ont une durée de vie assez courte dans le cercle infini des réincarnations et que la vie est rude l'hiver pour les mésanges mais
je m'égare on dirait :) Merci Jean votre commentaire apporte encore un beau grain qui devrait nous aider à oublier le pire (fatum :)

Écrit par : Frasby | mercredi, 22 décembre 2010

Non Frasby, le beau grain (à moudre) ne fait pas oublier le pire. Et je pense comme Jean, qu'il arrive un moment où nous éprouvons comme jamais le prix de ce qui se passe, parce qu'on sait que ça passe. Que ça a une fin. Qu'on ne connaîtra pas. On n'est jamais à la fin. On ne la sait pas. Mais on sait qu'elle sera là.
Longtemps on ne le sait pas.

Écrit par : Michèle | mercredi, 22 décembre 2010

@Michèle : Nous sommes d'accord, je crois que je m'exprime très mal, et que vous m'avez lue m'exprimant très mal,mais j'ai omis de préciser, erreur je suis désolée, que j'axais surtout ma réflexion du beau grain sur la note de la pleine appréciation de l'instant, tel qu'il est à saisir sans gâcher, en pleine conscience lucide, ce "cadeau de l'instant". Vous savez Michèle, je ne crois pas que le cadeau de l'instant puisse se savourer sans quelque légereté un instant consentie (avec et malgré les affres, un instant suspendu) comme une parenthèse un peu ou une grâce on oublie, un instant, mais on n'oublie rien , tout est là présent, le pire, bien entendu, omniprésent, ce n'est pas l'oubli, c'est un instant d'approbation avec le présent et rien d'autre (ni souvenir ni anticipation), il me semble... Je n'ai pas la vérité et je n'ai pas 18 ans, donc je commence à ressentir aussi un peu ce prix de ce qui se passe, mais si je n'acceptais pas ces moments de jeux avec l'oubli, (abstraction du passé, abstraction du futur) je ne pourrais plus respirer par instants, ce serait suffoquant, bien sûr ce n'est pas un état permanent c'est, jeu d'alternances comme les enfants l'admettent c'est à dire à coeur, en pleine approbation de leur moment à "eux" ce n'est pas un "rôle" de substitution, ou l'abolition de l'oubli, ni une fugue. Le fait qu'on ne connaisse pas la fin et qu'elle soit effrayante, un abîme, un exil annoncé, imparable n'exclut pas des moments où l'on "oublie" ce joug pour s'en alléger et recevoir pleinement ce qui nous est donné comme quelque chose qui ne nous est (-justement à cause de cet abîme-) pas forcément dû. Je ne sais pas si je l'exprime très clairement, enfin, cela ne peut pas s'opposer ni à votre réflexion, ni à celle de Jean, je tiens à cette idée de jeu même si ce jeu n'est pas un rire, sans doute pas, mais disons un jeu de lumière pour ne pas anticiper de trop près cet abîme sachant trop bien combien il hante... Parfois il me semble que de brefs instants "d'oubli" de l'obscurité permettent de mieux en endurer l'idée, ce n'est pas un déni. (j'espère que je reste compréhensible et que cette notion de jeu ne vous heurtera pas, sinon, je repréciserai car je crains de vous paraître insouciante ou futile dans l'absolu, mais dans l'absolu, c'est justement plus grave...

Écrit par : Frasby | mercredi, 22 décembre 2010

Insouciante ou futile vous ? Mais vous êtes au cœur de l'essentiel des choses et cette notion de jeu que vous développez est d'une grande pertinence. Je suis heureuse que vous l'ayez poussée au bout, là, dans l'instant de l'éclaircissement, mais au fond vous ne faites que cela, montrer comment ça joue. Et nous faire entrer dans le jeu.
Sans lequel, vous avez raison, nous sommes (et je prends ici les mots de Quignard) ligotés, maniérés, épuisés, éperdus...

Écrit par : Michèle | jeudi, 23 décembre 2010

...nous NE loupons plus rien...
...ce DONT nous n'avions pas...

Pardon pour les fautes dans les précédents messages :(

Vous n'êtes ni insouciante ni futile, et le seriez-vous qu'ils ne nous viendrait pas l'esprit de vous le reprocher - Michèle, que j'engage ici sans consultation préalable, ne me contredira pas je l'espère :) Croyez-vous que nous ne le sommes pas un peu tous au final ?

"... je ne crois pas que le cadeau de l'instant puisse se savourer sans quelque légèreté..."

Cette légèreté, je me demandais si justement elle ne serait pas générée par le poids du ferment qui l'autorise et la suscite.
Je ne sais pas trop comment expliquer la chose mais j'ai l'intuition d'un rapport étroit entre les deux notions.
Peut-être ne s'agirait-il donc pas "d'oubli" mais d'une "transcendance" ordinaire inconsciemment produite par une intention profonde de l'être de se tenir au-dessus de son destin : une sorte d'humour organique en somme...
Euh... là je sais pas si je suis bien clair mais je livre en l'état le fruit de mon improvisation. Ça vaut ce que ça vaut :)

Écrit par : Jean | jeudi, 23 décembre 2010

@Jean : Mais oui ! bien sûr que vous êtes clair ! avec Michèle il y a d'étroites correspondances en vos deux très beaux commentaires comme un lien qui pourrait faire un seul mouvement, (là je ne suis pas sûre d'être claire mais nous avons la place de clarifier sans blâme pour les fautes :), je parlais d'insouciance et de futilité par rapport à ce sujet car insouciante et futile, je serai presque à le revendiquer, même carrément, à certains moments ce serait intenable de ne pas l'être, et puis qu'est ce que ça voudrait dire de s'approprier le privilège de la "profondeur" ?:) , non vraiment, nous alternons les plans, il me semble et orientons la lumière selon nos seuils personnels, selon que les choses nous arrivent comme supportables ou non, sans l'insouciance et la futilité nous aurions je crois (?) un peu de mal à respirer, j'aime beaucoup cete idée de transcendance ordinaire, la transcendance a été si galvaudée que j'ai quelque difficulté à la nommer mais en vos termes cela parait très clair, et pas du tout investi de cette prétention, (ces gens qui s'estiment "supérieurs" et vous parlent de "transcendance", à tout propos, avaient fini par m'éloigner du terme et c'est comme si vous lui redonniez une valeur, un sens plus "pur", dépouillé, ou vrai...)
bien evidemment je trouve pertinente, et je partage complètement cette idée de légereté générée par le poids du ferment qui la suscite, peut on le dire avec plus de clarté ? Tout comme le terme "d'humour organique" qui est assez drôle, aussi vrai que "terrible" en lui même il énonce presque il me semble toute l'absurdité de nos volontés, nous sommes dépassés, et nous faisons ce que nous pouvons, ce que nous devons, malgré nos belles intentions, il y a toujours ce rire organique, qui peut advenir comme une possibilité... Une échappée nerveuse peut être - serait il telle une bouée, un lot de flotteurs (un peu ridicules) qui nous permettrait de nous maintenir un tant peu soit peu à flots ? Qu'est ce qui est le plus futile ? Pleurer se tordre de douleur, ou être pris d'un fou rire aux enterrements ? Je n'ai pas la réponse, mais je crois que nous sommes trop futiles malgré tout, d'une futilité qui ne serait en rien salvatrice, plutôt du domaine de l'insuffisance, c'est une supposition, je ne prétends pas détenir une vue de cette chose là si statique, enfin bon, je ne crois pas que nous soyons si profonds en fin de compte -disons par rapport à approfondir (cf. Quignard cité par Michèle :)

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

Chère Frasby, je vous avais répondu mercredi et je ne me rappelle pas les termes de ma réponse qui semble restée dans les arcanes de l'informatique. L'idée, c'était que vous aviez raison, que la seule réponse tenable, et valable et sérieuse :) était le jeu.
Je vous souhaite de bonnes fêtes, Frasby, et je vous embrasse.

Écrit par : Michèle | vendredi, 24 décembre 2010

@Michèle : Il est touchant votre commentaire, c'est vrai qu'il faut toujours se repréciser soi, non pas que les autres ne comprennent pas mais les interprétations sont tellement différentes pour chacun, je ne sais pas ce qu'est le coeur de l'essentiel, nous ne faisons que des tentatives, elles sont souvent vaines d'approcher quelque chose, un je ne sais quoi, qui peut être est essentiel, je ne sais pas, nous sommes un peu impuissant, je retiens de l'essentiel cette absurdité à ne pouvoir le nommer plus encore à ne pouvoir tout à fait le communiquer je trouve que nous sortons de ces tentatives un peu vides, incompris, malgré nos désirs et nos volontés de comprendre et d'être compris... la futilité on me l'a beaucoup reprochée, par rapport à un jeu de légereté autour de choses très graves, plus c'est grave plus j'appuie le jeu un peu à contre courant de cette gravité, c'est une frime, evidemment, qui pourrait ressembler à de l'insouciance de la futilité ou du cynisme, c'est une possible réponse parmi d'autres, elles est loin d'être la meilleure quand les choses deviennent trop graves, trop insupportables, on les dit ou on se tait, on les masque on remplace ça par un sourire un peu idiot, ligotés, épuisés, et plus que jamais éperdus...

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

@Michèle : Oui beaucoup de commentaires perdus depuis des mois, je reçois des plaintes ou questions régulièrement, je ne sais si c'est dû à cette modération affreuse et désormais telle que malheureusement je suis obligée de maintenir pour que rien de fâcheux et de trop méchant n'advienne à nouveau à ce pauvre petit blog. Alors je redis que si je ne publie pas les commentaires c'est tout simplement parce qu'ils ne m'arrivent pas, ils se perdent. Je n'ai pas le courage ni le temps pour l'instant de faire émigrer le blog sur une autre plateforme mais j'y pense de plus en plus, enfin bon (petite note technique rien de gravissime, toutes mes réponses s'étant perdues ce jour là aussi, ça ne console pas mais bon), je répète que je ne suis pas sûre d'avoir raison, je suis même pas sûre d'avoir choisi le jeu, il me semble plutôt que le jeu s'est imposé par défaut d'une chose dirons nous un peu plus "noble", c'est l'ultime possibilité de ne pas désespérer de tout, mais peut être que cette réflexion du jour est chouïa trop noire : et ce n'est pas par complaisance, croyez bien... :) tous les jeux ne sont pas si adroits non plus, nous sommes bien empêtrés à nous tirer d'affaire avec élégance, disons que le jeu permets de se casser la gueule et de se relever avec le sourire de celui à qui rien n'est si douloureux n'est ce pas ? comme les personnages dans les Tex Avery qui se font écraser par des voitures, tout aplatis et qui se rélèvent et c'est reparti mon kiki , mais bon, on ne se relève pas à tous les coups, faut pas rêver, si il faudrait se relever et rêver, mais sans être trop dupes (cf. Ionesco "Soyons gais sans êtres dupes"' :), le jeu c'est peut être une façon d'inventer d'autres bonnes figures que celle de tout subir en s'écrasant
(je me demande :)...

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

...qu'IL ne nous viendrait pas A (avec l'accent) l'esprit... :( :( :(

Décidément je les collectionne. Me voilà mort de honte. C'est bientôt l'époque des bonnes résolutions ( Ah, il y en aurait de mauvaises ?! ) :

Je vais me priver de vous écrire tant que mon orthographe n'aura pas retrouvé son niveau habituel... euh, si ça se trouve C'EST ce niveau-là. Quelle misère ! :(

Écrit par : Jean | vendredi, 24 décembre 2010

@Jean : S'il vous plait ! cachez moi cette honte qui n'a pas lieu d'être ici ! et surtout (de grâce ! :-)) ne me privez pas de vos commentaires, pour un argument si stupide que la faute d'orthographe allez lire les miennes de fautes ici et là et vous verrez que les votres vous sembleront mini mini, personnellement je m'en fous, parce qu'on n'est pas au comité de lecture de la Pleïade d'abord et que ici c'est comme une bonne table de café, on a le droit de ne pas (de pas) faire les négations, donc j'autorise les fautes (c'est mon droit le plus absolu :) et j'en abuse (j'an z'abuzerai) et puis la raison c'est pas vous c'est parce que les rectangles sont trop petits pour nos conversations, c'est la faute du rectangle pas nos fautes ! pas vos fautes à vous,
quant au niveau, Jean, je trouve que vous êtes beaucoup trop sévère avec vous, c'est révoltant :) je vous l'ai déjà dit ce n'est plus de l'exigence c'est de l'injustice.
La misère comme vous y allez, ah non ! non ! non ! c'est irrecevable :) je conteste ! avec des commentaires si riches, si juste que vous alliez chercher la faute ah mais non ! c'est ti pas dieu possibl' :) c'est le monde à l'envers !

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

@jean (bis) : hop là = "Avec des commentaires si juste"
=notez que, (je vous le dis à vous ne le répétez pas) celle là je ne l'ai pas exprès :O! (autant pour moi ! mais que va t-on penser de nous ? !:O!

Qu'est ce qu'on fait ? On en pleure ?
Ou on attend minuit, que la douce Fée Chimèle vienne déposer des bennots d'enâ dans nos petits souliers ?
Dites moi ...( je suis perdue :)

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

Rassurez-vous, on ne peut qu'en sourire :)

Bonne soirée, Frasby :)

Écrit par : Jean | vendredi, 24 décembre 2010

@Jean : Nous en sourirons , je vous promets ! et nous ferons (fairons ?) encore de belles fautes jusqu'à l'année prochaine (je crois :), en attendant, je vous souhaite de bonnes fêtes, à très bientôt !

Écrit par : Frasby | vendredi, 24 décembre 2010

J'ai relu votre texte, qui est assez incroyable. Un texte incroyable ça ne veut pas dire grand chose, mais c'est ça qui m'est venu, un texte dont on ne peut pas croire qu'il a été écrit.
Comme disait un jour une mère de son écrivain de fils : mais où il va chercher tout ça ? :)

Les deux premiers paragraphes surtout. Que chacun fasse l'expérience de les relire et voie à quel point ce qui s'écrit là est étonnant, déroutant, unique. Magnifique.

Dans le 3e paragraphe :
"sans nous soucier que cette chose qu'il nous a plu de saccager est arrivée une fois et ne reviendra plus jamais, quoi que nous fassions. L'absence de sacré tue nos forces."(...)

Nous sommes parfois bien trop petits pour ce que nous vivons, parfois grands aussi. Et vous Frasby, vous êtes une sacrée femme.

Écrit par : Michèle | lundi, 27 décembre 2010

@Michèle : Eh ben dites donc ! les sabrs en'm bomtetn ! C'est vous, qui êtes incroyable ! (ah si si si !) je ne sais comment vous remercier, comment répondre à un si beau commentaire, votre enthousiasme me fascine (ce n'est pas une histoire de compliment) c'est une façon de communiquer, votre "façon" de lire, votre "perception", quand je vous lis chez Solko, Jean, Nauher, ou ailleurs je suis également fascinée par votre don de communiquer "quelque chose" qui va bien au delà du culturel, un "je ne sais quoi" qui n'irait pas "sous" le billet mais le prolonge... (Comme un feu sacré mais très rare) (ufe crésa erra, drapon) c'est vraiment rare, (ah si si si !) il est des jours où j'ai l'impression d'être portée à bout de bras par votre perception, ça donne beaucoup d'espoir, parce qu'écrire un texte c'est toujours insensé, de l'émetteur au récepteur, il y a toujours un décalage un peu décourageant, étrangement, avec vous, c'est votre perception qui vient éclairer le texte et mes intentions, votre lecture qui les affine là où moi je ne sais pas mettre des mots précis, ni justifier, vous, vous savez, et ça m'éclaire pour les textes qui suivront, alors qu'en temps normal quelqu'un qui écrit devrait (aurait la présomption) d'éclairer "son" lecteur, de l'amener au sens ou à la perception, or avec vous c'est le contraire, c'est votre perception qui éclaire, qui insuffle encore du sens à l'écriture, j'en perds mes moyens, vous voyez, quand c'est trop choutant j'en suis à fabouiller bêtement. Elle est drôle votre reflexion de la mère à son fils écrivain c'est exactement ça, ma mère aussi :)=(une made marchante masi sètr gimtrapaque) quand elle m'a demandée à voir le glob et ça lui a fait un truc bizarre, comme si elle se retrouvait avec une inconnue elle m'a dit -non sans humour- : "on se demande d'où tu sors" (et parfois, je me demande quel est ce "on" :) Votre dernière phrase me fait penser à un graff que j'ai trouvé dans la ville et que je n'ai jamais eu le culot de poser ici et qui dit "Louez moi ! Louez moi !" une aura de sainteté qui passera vite, comme tous ces petits états de grâce qu'on ne sait jamais saisir pleinement, prétentieux que nous sommes ! nous écrivons des machins invitant les grandes choses et nous sommes incapables de les vivre dirait-on, mais si nous les vivions, il n'y aurait plus besoin de tant en dire... (lisez : de tant écrire :), nous serions trop occupés à nous émerveiller in situ, enfin, vous avez raison nous sommes trop petits pour ce que nous vivons et pire, nous avons un don particulier pour passer à côté des choses exceptionnelles, nous avons un don particulier pour ne pas les voir ou les fuir, je suis sûre que parfois le "sacré" vient nous visiter (ce n'est pas mystique vous comprenez :) et nous restons dans notre pli, alors que le pli a le pouvoir de se déployer à l'infini (cf Deleuze l'écrit très bien quelque part du côté du baroque) Enfin je ne sais où sont les "dames sacrées" (he!he!) mais je crois que sont plus sacrées encore les dames qui produisent du désir à l'état pur, à l'infini, les dames qui savent où déployer les plis que les dames qui écrivent un simple texte, j'emploie le pluriel prou al rapade, mais j'ose espérer, (grémal nue orfem ractasibotée ), que vous lirez ici un - "envoi"- singulier très sérieux, tuto à vuso Crasée Chimèle ! :))

Écrit par : Frasby | lundi, 27 décembre 2010

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