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dimanche, 01 mars 2009

Est-ce toi, Marguerite ?

"Il me semble que le grand désir que Notre Seigneur a que son Sacré Coeur soit honoré par quelque hommage particulier, est afin de renouveler dans les âmes les effets de la Rédemption. Car son Sacré Coeur est une source inépuisable qui ne cherche qu'à se répandre dans les coeurs humbles, vides, et qui ne tiennent à rien, pour être toujours prêts à se sacrifier à son bon plaisir. Ce divin Coeur est une source intarissable, où il y a trois canaux qui coulent sans cesse: premièrement, de miséricorde pour les pécheurs, sur lesquels découle l'esprit de contrition et de pénitence. Le second est de charité, qui s'étend pour le secours de tous les misérables qui sont en quelque nécessité, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection; ils y trouveront de quoi vaincre les obstacles. Du troisième découlent l'amour et la lumière pour les parfaits amis qu'il veut unir à lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes, afin qu'ils se consacrent entièrement à lui procurer de la gloire, chacun en sa manière. Ce divin Coeur est un abîme de bien, où les pauvres doivent abîmer leurs nécessités; un abîme de joie, où il faut abîmer toutes nos tristesses; un abîme d'humiliation pour notre orgueil, un abîme de miséricorde pour les misérables, et un abîme d'amour, où il nous faut abîmer toutes nos misères."

Extr. Lettre de Ste MARGUERITE MARIE ALACOQUE.

couvent clarisses.JPG

Comme un dimanche, un vrai, en forme d'abîme... Je n'ai pas publié ce texte pour vous en faire partager les vertus (loin s'en faut !, lisez plus loin), ni dans l'intention de le moquer, mais juste parce qu'en le lisant, il me paraissait intéressant de soumettre toute l'étrangeté de ce langage, de cette dévotion, à la lecture de chacun, juste pour savoir, comment un texte simple, écrit fin XVIIem siècle, par une jeune fille dévouée à Dieu (et plus particulièrement au Sacré-Coeur) peut être perçu, voire décrypté en 2009. Mais peut être pour mieux comprendre l'étrangeté de ce texte, faut il aborder un peu l'histoire tout aussi étrange, presque effarante de cette jeune fille : Cinquième enfant d'une famille nombreuse, de parents notables, elle perdit son père à l'âge de huit ans. Elle fût envoyée au couvent des Clarisses à Charolles (cf. nos photos) où elle fît sa première communion, après, il est relaté dans plusieurs ouvrages qu'elle pratiquait en secret des mortifications sévères de son corps. plus tard, de santé fragile elle passa sa vie clouée au lit par des rhumatismes articulaires durant quatre ans. C'est à la fin de cette période, ayant fait voeu à la vierge de se consacrer à la vie religieuse, qu'elle se serait trouvée guérie sur le champ. Recueillie avec sa mère chez des parents qui les tourmentaient, leur ôtant tout contrôle de leurs biens et de leurs actes, Marguerite-Marie trouva son réconfort dans la prière, et c'est là, qu'elle aurait eu ses premières visions de Jésus Christ. Il lui apparaissait d'habitude sur la croix et elle ne s’en étonnait pas, pensant que d'autres recevaient aussi ces visions. Quand elle eut dix-sept ans, sa famille récupéra son bien et sa mère lui confia son désir de l’établir dans le monde. Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’imposait, elle commença à participer aux activités mondaines. Une nuit, alors qu’elle était revenue d’un bal, elle aurait eu une vision du Christ pendant une flagellation : il lui reprochait son infidélité après qu’il lui avait donné tant de preuves d'amour. Pendant le reste de sa vie Marguerite-Marie pleura deux "fautes" qu’elle avait commises en ce temps-là : avoir porté quelques ornements et mis un masque au carnaval pour faire plaisir à ses frères...clarissers.JPG

Elle visita plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial, une voix intérieure lui aurait dit : "C’est ici que je te veux". Le 25 mai 1671, à l'âge de 24 ans, elle entra au monastère et, en novembre 1672, elle prononça ses vœux perpétuels. De santé fragile, elle n'en continuait pas moins ses flagellations, ainsi que les macérations les plus extrêmes ( je vous épargne les détails), tandis que le Christ continuait de lui apparaître. Ces manifestations lui valurent d'être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de "visionnaire", au point que sa supérieure lui intima l'ordre de se plier à la vie commune. Elle se plia. Son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition. Avec l’aide du Père Claude La Colombière, que Jésus lui aurait présenté comme son "vrai et parfait ami", Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui aurait adressé. C’est le début du culte du Sacré-Cœur: Inspirée par le Christ, Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte, qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres. Au cours de sa dernière maladie, elle refusa tout soulagement, ne cessant de répéter : "Ce que j'ai dans le ciel et ce que je désire sur la terre, c'est toi seul ô mon Dieu" et elle mourut en prononçant le nom de Jésus.

Photo: Façade de l'ancien couvent des Clarisses à Charolles où notre triste héroïne fît sa première communion en 1665. Décembre 2008.© Frb.

Commentaires

Eh bien le silence de 2009 est pour le coup éloquent ! Je vais vous faire un petit billet à la Bloy pour tenter de sauver mes contemporains (Seigneur, si c'est possible ?)
Le Sacré-Coeur de notre Seigneur est tout aussi compréhensible aux chauffards des autoroutes de la pensée qu'un psaume de David en araméén l'est à un député européen.
Les flancs du Divin Sacrifié ont pleuré tant de larmes de sang que chacune, après avoir poignardé le coeur de sa mère, tombant sur le monde, n'en finira pas de changer tout ce qui reste d'espérance dans le coeur de ces hommes sinistres et comme déjà putréfiés en un désert atroce où même le serpent ne souhaiterait nicher. Toi, jeune fille, dans le vertige de tes quelques années, toi jeune homme dont la barbe fleurit à peine, si ressentant la part infime de tant de douleur dans le creux d'un tien songe, tu es ému ne serait-ce qu'une quelque infime seconde, cours vite t'accroupir devant l'autel et donne tout ce que ton coeur contient de prière pour le sauver ce monde affreux qui fait de toi à l'heure où tu l'aimes, déjà, un étranger.

Écrit par : solko | lundi, 02 mars 2009

Ce commentaire, Solko!!!!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 02 mars 2009

"Vous veillez dans la lumière éternelle, en sorte
que ni la nuit ni le sommeil ne peuvent vous cacher
un seul des pas que le siècle fait sur sa route;

aussi ma réponse sera-t-elle destinée surtout
à me faire entendre de celui qui pleure là-bas,
pour que faute et châtiment aient même mesure.

Non seulement par l'influence pur des sphères,
qui dirigent chaque être vers une fin déterminée,
selon que l'accompagnent les constellations,

mais encore par l'abondance des grâces divines,
qui descendent, comme une pluie, de nuages si élevés
que nos regards ne sauraient les atteindre"

"Le purgatoire" Canto XXX

Écrit par : Dante | lundi, 02 mars 2009

@Sophie L.L : Je vous sens terrassée tout d'un coup...

@ frasby (à elle même) : "Solko m'a tuer"

Écrit par : Frasby | lundi, 02 mars 2009

de sa fulguransssssse...

Écrit par : Frasby | lundi, 02 mars 2009

Aujourd'hui "on" pense qu'on saurait. En 2009 "on" croirait savoir. Car il y a des mots maintenant pour ça. Je veux dire des mots pour décrire les symptômes - l'anorexie, le masochisme, la dépression, ou le délire religieux. Je suis sûr que la petite Marguerite Marie promène vraiment, encore, ici et là, le même désir fou de vivre ailleurs, de mourir, de vivre comme n'étant pas vivante, de mourir, de sombrer - c'est ce que fit Simone Weil par exemple (morte de tristesse elle aussi) trois cents ans plus tard. C'est impressionnant. Et c'est triste. C'est très impressionnant. C'est terrible et émouvant.

Je ne partage cependant pas le point de vue de Solko. Son commentaire (si je l'ai bien compris) donne raison à cette folie - contre le monde. Or selon moi le monde n'a pas grand chose à voir avec cette vocation. C'est tout simplement le dégoût de soi. C'est le sublime dégoût, de soi et de la vie. C'est quelque chose de très courant, de très familier, de très ordinaire. Bien des gens en meurent lentement, sans faire d'éclats. Sans se fixer sur des images aussi accablantes que celles de Jésus flagellé, crucifié. Marguerite Marie, la pauvre petite fille, l'émouvante jeune fille, ne me pousse pas (ni même le jeune homme en moi) à aller m'agenouiller pour adorer la même image de dieu. Non pas du tout. Car c'est à elle que je voudrais m'adresser. C'est elle que je voudrais regarder. Pas Jésus. Pas encore lui... Qui est visiblement, encore une fois, le prétexte d'un comportement mortifère et malsain. Aucun homme, n'a le pouvoir d'accorder à aucun dieu le droit de faire autant de mal à une créature.

Je ne sais pas si ce que j'écris ici veut dire quelque chose pour qui que ce soit. Pardonnez-moi. Mais ce que je tente de dire c'est que ce billet m'incite à la compassion. Point. Les délires actuels des jeunes femmes qui se laissent mourir de faim, de soif, de honte ou de chagrin, ne sont peut-être pas religieux ; ne trouvent peut-être pas tous des religieux qui en tirent profit. Mais ils sont, j'en suis sûr, extrêmement douloureux. Et je pense qu'ils devraient avoir honte ceux qui tentent de donner un sens inhumain (plus qu'humain, surhumain) à ces souffrances.

Nous ne sommes pas ici en présence d'un grand amour. Nous sommes les témoins (bien longtemps après) d'un manque d'amour. D'un manque extrêmement douloureux. D'un cri désespéré. À cause d'un manque d'amour. D'une fermeture à l'amour. D'une incapacité à aimer. « En mon âme et conscience », je ne peux souhaiter ceci à personne.

Écrit par : Marc | mardi, 03 mars 2009

@ A Marc : Hélas, tous ces noms de "maladies" que vous citez n'auront jamais non plus rendu ni heureux ni amoureux personne. Une fois qu'on a affirmé que tous les saints sont des fous, les écrivains des névrosés, etc, etc, une fois qu'on a jeté à terre le christianisme et la civilisation qui procède de lui, une fois qu'on a établi partout des régimes totalitaires et des moyens de formatage de la nature humaine à la hauteur de ce que de bons spécialistes diplômés en connaissent dans le monde entier pour le remplacer, une fois que la langue des pédants a pris le siège de celle des poètes,et celle des savants ou des politiciens la place de celle des prêtres, en quoi a-t-on mieux oeuvré pour la liberté des peuples et des consciences individuelles ? On peut dire que le texte de Marie Alacoque retrace l'expérience clinique du "dégout de soi" Bien sûr. On peut tout dire. A-t-on pour autant raison ? Sait-on pour autant lire ? Mais combien de gens, par le monde, abrutis devant des télés ou sous les décibels de MP3 la font-ils en vain, cette expérience du dégout de soi... Qu'un roi sans divertissement est un homme plein de misères n'a rien de nouveau. Nous parlons là d'un sujet qui ne peut se peut débattre.

Écrit par : solko | mardi, 03 mars 2009

@ Solko : Je ne cite pas des noms de maladies en croyant que ces noms disent la vérité. J'y vois même une simplification. Une autre façon de ne pas être attentif, de ne pas aimer. D'où le "on" ironique du début du commentaire.

Cependant je pense que l'humanité n'a pas perdu quoi que ce soit depuis ce 17e siècle où les religieux, eux, sanctifiaient ce genre de misère.

C'est un sujet qui peut se débattre.

Écrit par : Marc | mardi, 03 mars 2009

@ Marc :
Non, on ne peut en débattre (surtout dans ces cadres étroits) sans être précipité à notre insu dans des lieux communs des deux côtés. Je n'exposai d'ailleurs pas un point de vue (c'est pourquoi cela ne peut être "débattu"). Mais je donnais des éléments de compréhension - ceux dont je dispose - sur ce très beau texte sur le Sacré-Coeur, et non pas sur les mortifications racontées par des narrateurs relayant eux-mêmes des témoins, etc, etc... Ma réaction était une réponse au texte de Marie Alacoque, pas au récit de sa vie qui suit, récit qui est forcément sujet à caution : que dit-il, par exemple, du ravissement intérieur, de l'extase ? Je pourrais décrire les souffrances d'un malade en fin de vie dans un hôpital (Dieu sait si j'en ai vu, quand j'y travaillais), et tirer des conclusions tout aussi définitive sur la vie de cette personne en souffrance, porter des jugements sur elle, la société dans laquelle elle a vécu. Si j'essaie de comprendre ce qu'elle dit, je sais que je ne peux limiter son expérience à celle de la douleur, de la souffrance, de la misère. Qu'importe alors, ce que des témoins, dont je ne sais rien, racontent ?

Écrit par : solko | mardi, 03 mars 2009

@ Marc : Votre commentaire veut dire beaucoup de choses pour moi, il fait grand écho et grand sens ...
@ à marc et solko
... il ouvre un dialogue avec Solko, deux points de vue que j'apprécie, parce que vous êtes tous deux au plus proches de l'humain , chacun à votre manière , chacun défendant au final peut être ce qu'il y a de plus sacré sur terre: l'Homme
avec des points de vues différents, mais quelquepart vous vous croisez... (non ?) Et je ne trouve pas stérile cet échange , il ne me paraît même pas conflictuel, vos vues aux expressions si différentes défendent encore "l'insoutenable profondeur de l'être"
( Pardonnez moi, Marc et Solko, j'exprime cela si maladroitement, mais j'espère que tous deux comprendrez ma perception , même si elle est fragile et incertaine, certes pas science infuse), par(+ ou -) digression , je vais poursuivre une autre idée. Il est fort probable que Sainte Marguerite Marie Alacoque en 2009 aurait été prise en charge par la psychiatrie moderne , ou les diverses camisoles chimiques qui permettent d'atténuer comme on dit : "les délires" . Il est probable que ce mysticisme n'aurait pu exister tel qu'on lit ici,chez cette jeune fille aujourd'hui car elle aurait été "traitée" à dose plus ou moins correcte (correcte à remplacer par "massive", si vous préferez) de neuroleptiques
il est probable (compte tenu de l'état inacceptable de la psychiatrie moderne" qui continue à administrer trop de médicaments ou camisoles chimiques, à ses "fous" ) que sa souffrance aurait été pire, quoique larvée,
et qu'en guise de sacré coeur Marguerite Marie AlaCoque aurait eu le néant , la néantisation de sa personne, ou l'état torpide qui annule tout ressenti de ce genre. voire aurait vécu un autre type d'enfermement aussi bien "encadré"
ce genre de "délire" aujourd'hui est très gênant, mais il y a tout ce qu'il faut pour qu'il n'en paraisse rien.
Avant les mystiques se couchaient terre en se flagellant, les fous hurlaient au fond du jardin , aujourd'hui on leur met (excusez moi de l'image un peu crue) des"couches culottes" et s'ils hurlent "( à l'interieur d'eux mêmes) s'ils se couchent à terre et se flagellent (intérieurement toujours), au moins personne n'en sait rien, ça ne dérange pas . Rien ne déborde, toutes aspérités de la douleur sont lissées, et perturbent plus l'entourage.
Je me demande donc, bien que je ne sois absolument pas d'accord avec cette apologie du masochisme et du martyr dans la religion catholique si "souffrir" et se vouer à Dieu ,être visitée par lui" quelque soit la dimension mystique, érotique ou délirante, ce n'est pas mieux, que n'importe quel étouffement soit disant "thérapeutique", qui coupe les circuits les plus sensibles des êtres, jusqu'à les rendre étrangers à eux mêmes. A marc je voudrais dire que l'aliénation de Marguerite Marie Alacoque à Dieu est mille fois préférable , à ce qui aurait pu être son aliénation aux hommes (ses semblables), (ici je prends pour exemple la psychiatrie, mais elle aurait pu être en proie à d'autres néantisateurs aussi ou prédateurs, manipulateurs)
Je pèse bien mes mots car comme vous Marc je pense, qu'aucun homme n'a le pouvoir d'accorder à aucun Dieu le droit de faire du mal à une telle créature
Et je rajoute (si l'on relativise dans le temps -2009-) qu'aucun homme n'a le pouvoir d'accorder à un autre homme le droit de déposséder son semblable. même au nom de la médecine , ce nouveau Dieu des hommes.C'est à dire qu'avec un Dieu, invisible omniprésent, et beaucoup de candeur, le destin de cette jeune fille était déjà fort triste mais en l'absence de Dieu et beaucoup de savoir, d'intelligence, d'experts diplômés (philosophie, psychologie, etc ...) je crois que le destin de cette jeune fille n'aurait pas été mieux, sinon, peut être peut être pire.
Peut être aurait elle terminé sa vie dans une institution ? comme Camille Claudel...
alors asile ou couvent : ne s'agit il pas encore d'enfermement ? Au moins le couvent a ses béatitudes...
et peut être (j'écris cela avec infiniment de réserves) qu'il est préférable que la prière l'ait épargnée de ce sort sans foi, ni illumination). Sans foi ni illumination , en 2009 par manque d'Amour, peut être qu'elle serait rentrée dans une secte ? qu'elle aurait pris cloclo pour
idole ? (je dis ça pour pour faire un peu sourire Solko, et alléger la pesanteur du sujet de la crypte ) ...

Je suis d'accord avec vous Marc , à propos du Manque d'Amour. J'aime beaucoup la fin de votre commentaire
Et je trouve que la réponse de Solko, complète bien cette idée du manque d'Amour, qui commence par l'irrespect de l'humain, son nombrilisme, le foulage aux pieds des valeurs (pas moralistes) mais morales et humaines(ou morales donc humaines) , le moralisme c'est ce qui les détruit, la bien pensance standartisatrice (ça se dit ?) pétrie de bons sentiments comme l'enfer. le calibrage. Nous parlons d'un sujet qui ne peut se débattre. Sujet de l'Homme possédé ou dépossédé ...
Sacré sujet ;-)
Merci à tous les deux pour cette très belle intervention

Écrit par : Frasby | mardi, 03 mars 2009

@Solko : Pardonnez moi les lieux communs ci dessus.

Je partage entièrement votre point de vue sur la beauté du (des) texte même. Au delà du "décalage. Celui de Marguerite Marie Alacoque est fascinant
je pense à certains textes de St François D'Assise aussi, beaucoup plus interessants que les récits qui sont faits de sa vie
ou aux sublimes écrits mystiques des Béguines qui surpassent tout ce qu'on a analysé à leurs propos
(et dont j'espère vous livrer quelques beaux extraits ici) un certain jour...
à Ne pas confondre avec la biguine aussi éloignée des béguines que le sont les commentateurs de leurs objets d'étude...
Bonne soirée


...

Écrit par : Frasby | mardi, 03 mars 2009

@ Solko : Il y a des témoignages honnêtes. Vous avez vu mourir. Merci de nous rappeler ici que les jours, les mois, les instants d'agonie ne résument pas toute une vie. J'ai une pensée tendre pour vous et j'admire votre sensible évocation de ce temps dilaté de la vie. De la mort.

@ Frasby : Comme j'aimerais vous faire voir des hôpitaux, des hospices, où la médecine n'est pas ce que vous décrivez. Il y a aussi de l'amour là. Pas toujours. Mais tous les jours je vous le garanti. Je suis convaincu aujourd'hui qu'en pareille circonstance et de façon générale, un médecin compétent et compatissant est un bien meilleur accompagnateur, un meilleur ami, que ne saurait l'être un prêtre.

Mais Solko a raison en ceci : ne faisons pas de ce que nous retenons au sujet de Marguerite Marie Alacoque, qui a vécu et qui mérite notre respect absolu, un divertissement, une occasion de confrontation. Ce qui serait superficiel et malheureux.

Écrit par : Marc | mercredi, 04 mars 2009

@Marc : Votre réponse vient à propos. Sans me répandre, j'ai passé un peu plus de 10 ans à visiter régulièrement des hopitaux pour y voir des très proches. 2008, fût la premiere année sans hôpitaux, et je suis tout juste en train de savourer cet état de grâce , je crois que je n'ai pas encore tout oublié c'est assez doux de s'éloigner de tout ça. J'ai vu trop de choses inacceptables, et, parfois, rarement trop rarement , des choses vraiment admirables et des soignants extrêmement empathiques. Alors peut être que toutes ces choses inacceptables sont encore trop présentes dans mon esprit, et quelles y ont laissé un goût amer .Si j'habitais près de chez vous, je serais prête à accepter que vous m'emmeniez voir ces endroits où la médecine est bienveillante.
J'ai lors de ces épreuves rencontré, c'est vrai quelques medecins, qui ont été d'une compétence inespérée, tant technique qu'humaine, mais sur 20 medecins combien en ai je rencontrés d'admirables ? 3 peut être ...
Par exemple: sur 15 longs séjours, visités, combien qui ne soient pas des mouroirs ? 2 peut être, avec des listes d'attente de plusieurs années...
Entrer en ces endroits . quelle tristesse.
Quant à la psychiatrie que j'évoquais plus haut :
sans doute faudrait relire Michel Foucault, pour mieux comprendre la folie et son histoire
et ; relire le très regretté Edouard Zarifian
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Zarifian
pour mieux se consoler qu'il y ait des soignants très engagés, dans leur métier, j'espère pouvoir rendre un petit hommage très bientôt à Edouard Zarifian dont les proches ont crée un blog à sa mémoire et qui a oeuvré pour le respect du malade, a tenté de mieux penser la maladie.

Ensuite prêtre, psy, medecin , je ne crois pas que ces titres (habits) soient très significatifs de l'accompagnement.
Derrière le titre il y a toujours des gens .
J'ai vu des aides soignantes, d'une telle présence, d'une telle douceur pour le malade , qu'elles faisaient en plus d'un boulot très dur, très mal payé, le boulot d'accompagnement d'un psy, ou savaient apaiser tel un prêtre, cela bien sûr existe, il faut le dire aussi. Je vous suis donc tout à fait dans votre commentaire.

Je ne crois pas que nous soyons pour l'heure dans la confrontation, encore moins dans le divertissement . Cette lettre même de Marguerite Marie Alacoque est assez "intouchable", il me semble...
Mais c'est mieux de ne pas en faire un objet de distraction ou de polémique. J'apprécie cette attention. merci ,à vous et à Solko.

Écrit par : Frasby | mercredi, 04 mars 2009

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