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dimanche, 07 octobre 2012

Les errances du modèle (II)

Rien ne nous advient que revêtu de notre âme : nous n'y reconnaissons qu'à la longue ce que nous avons appelé...

Joë BOUSQUET cité par les "Esprits Nomades" dans une page à découvrir intégralement  ICI.

marcher 3 - copie.JPG

Ce départ nécessite une lente préparation, un matin il se lèvera trop tard et laissera tout aller : le bol, le sucre, la petite cuillère. Les choses en cours subiront un obstacle.

Il laissera de travers, la toile cirée parfaite, avec ses fruits pêle-mêle répétés à l'identique: un raisin une pomme deux cerises au milieu des triangles, des carrés alternativement disposés en quinconce. Depuis le temps qu'il les compte, c'est une distraction coutumière au petit déjeûner, compter et recompter. Quand il aura tout compilé, il se dira que Suzanne, sa femme a des goûts de merde. Un raisin, un carré deux triangles deux cerises et la pomme entre deux, tous les jours identiques ça recommence sans bouger: un raisin un carré deux triangles deux cerises et la pomme entre deux, tellement identiques.

Ca fuit, ça se dérègle, ça altère son esprit. Il est la pomme cirée entre deux cerisiers, il est le raisin dont la colère se cache sous des figures géométriques. C'est décidé, maintenant, ce non, il peut lui obéir.

Non, il ne passera pas l'éponge pour nettoyer les miettes et ranger les mets qu'on rassemble chaque jour autour du compotier.

Non, il n'effacera pas le coulis échappé des tartines fondues de Plantafin ; et la pomme, entre deux, il ne va pas la regarder toujours comme le symbole des goûts de merde de Suzanne, elle rêvait d'une maison propre et nette comme on en voit à la télé, ça accentuait ses manies de cocooner pour l'embellie de ses fleurs de ses fruits. Il avait installé ses bases dehors, il allait et venait, une bêche à la main, sommé d'entretenir les fleurs, les fruits, le chien.

Suzanne, tous les samedis, va choisir des tissus à l'hyper du textile, depuis toujours elle porte un soin méticuleux à rajouter pour la maison, "quelques petites bricoles", comme elle dit. Il ressent la vague sensation d'une course incontrôlable, Suzanne doit éprouver un état de manque, à courir après des tapis de bains, des séries de coussins, des traversins... Rien ne lui semble assez doux pour eux. Est-ce de sa faute à lui, ce besoin impérieux qu'elle a de rajouter des objets afin de les mettre en valeur avec d'autres objets ? Ca lui donne l'impression, qu'il ne peut déjà plus trouver sa place, s'imposer parmi eux, il n'est plus maître en sa maison. Il observe Suzanne, décorer le salon il n'osera mettre un frein à cette obstination dont le perfectionnisme ne saurait endurer le moindre reproche.

Plus le temps passe, plus ça fleurit chez eux, ça fruite dans tous les coins, la couette est envahie de pommes, de noisettes, gonflant des housses assorties aux rideaux, giroflées, coquelicots, tout s'emboîte et leurs corps dans ces goûts n'apaisent plus leur faim...

C'est juré, à partir d'aujourd'hui, il n'utilisera pas la lingette au citron qui absorbe les taches de café sur le bord blanc du bol, un seul geste suffirait. Non, c'est non. Il ne respirera pas ce goût de Paic qui lui rappelle l'odeur âcre de la tarte-citron-maison du café-restaurant-snack "Croqu' vit'" où il mange tous les jours de midi quinze à midi quarante-cinq avec ses trois collègues, Barnier Chaumette et Thomasson, six mocassins, logeant des animaux sur des chaussettes, trois paires de jambes traînant des fruits sur leurs caleçons.

Il suffira de claquer la porte, d'enfiler des bottes de cow boy, un grand chapeau un fusil, tirer dans le tas, et allez boum ! ou plus simplement, dénicher des chaussures anglaises, des trotters en daim souple assez sobres. Il faut se tenir prêt, afin d'aborder l'étape nécessaire d'un ravissement qui consiste à ne pas se rendre.

Pas aujourd'hui. Et pas demain. Il faudra supprimer aussi l'obsession de survie, le loyer, les crédits, cette dépression qui n'en n'a jamais l'air, aucun signe extérieur de désordre. Une "dépression larvée", il a dit le docteur Mollon en prescrivant le Lexomil et des boîtes de Tardyferon. Le docteur Mollon, il secoue toujours sa tête piriforme quand il veut donner un conseil, il prend un air confidentiel anticipant au mieux toute forme de contestation. Il a dit en se râclant la gorge: - "vous devriez faire du jogging, monsieur Moinon, vous inscrire dans un club d'Aquagym, j'en connais un très bien sur l'avenue Blaise Cendrars juste en face du Bricomaton".

Assis au bord de la table d'examen, il songeait au poète et sa main retrouvée qui remuait le ciel, pour faire un bras d'honneur par delà les persiennes aux flots bleus du club d'Aquagym. Il faudrait bien un jour que quelqu'un le sorte de ce traquenard, ou qu'il s'y colle lui-même avec un tel cafard, il croiserait peut-être un cas de figure similaire dans un forum sur internet.

Pour l'heure il ne peut rien en dire, il longe les murs, jusqu'à la pharmacie, il creusera son trou dans la file, tirera un tiquet d'une machine pour obtenir un numéro. C'est comme à la boucherie dans les grandes pharmacies, il y a du nouveau : on prend un numéro, un pharmacien parfois se poste à côté de la machine pour réciter les numéros, le client sait alors exactement quand c'est son tour, le pharmacien ne dit plus "à qui le tour ?" Il crie juste très fort "364!" "365 !" et ainsi de suite. Il n'y a plus de chaos, 365 tours pas plus de trois minutes par client, à la sortie c'est toujours la même chose, après avoir attendu très longtemps, et payé poliment, il cherchera une poubelle, et hop ! hop ! hop ! il jetera le bromazépam dans les réceptacles à produits recyclables qui ont fini par prendre une place phénoménale dans la ville, ultime acte de bravoure après quoi la planète pourra bien endurer une ou deux explosions, son âme étirant l'étincelle, invitera les constellations à libérer les animaux qui vivent dans les chaussettes une vie pareille à la notre.

Pendant que le Docteur Mollon a essayé de lui expliquer pourquoi il fallait faire le test gratuit de dépistage du cancer du colon, en quoi cela était un acte responsable ;  lui, il sentait que l'irresponsabilité, dans son cas serait un acte d'amour inouï. Mais il ne toucherait pas un mot de la fable au Docteur Mollon quand celui-ci traquant les larves dessous la dépression, jugerait "bon" de lui prescrire un séjour d'un mois, à la maison de repos des Tanches. Lui, n'a pas osé dire qu'il  préférerait un séjour au bord d'un étang, dans une petite maison, entourée de roseaux. Il devenait peu à peu le héron.

- Moi des Tanches ? [...] moi Héron ? Mais pour qui me prend-on ?

La petite idée jouerait encore sous conditions. Il restait un tas de choses à régler. Dernier caprice en date. Suzanne voulait un chat. Un chat sur un coussin, juste pour l'affection. Il n'avait rien contre les chats, mais cette fois c'était non. La petite idée consistait à marcher vers ce non, tranquillement, sans se fâcher, sans causer aucun mal, rien qu'un non radical ouvrant le phénomène au plus grand horizon, un non, qui aurait l'apparence d'un vrai non, et qui serait, au contraire, une approbation totale au monde, sans rien en conquérir, en demandant pardon à tous les animaux.

Ca flottait comme un rêve entre le sentiment de bonté qui aurait dû faire de lui l'être le plus adoré au monde et la sensation personnelle de devenir un  vrai salaud  s'apprêtant à commettre  un acte inavouable, où l'exil balançant son pôle magnétique entre des corps étrangers infiniment plus désirables que celui de Suzanne, inaugurerait bientôt un état de transformation si brutal que ceux qui l'avaient tant aimé ne pourrait jamais pardonner.

Ce serait comme un jet de pierre, un frisson entre la peur de perdre pied et le souffle qui la délivre. Le modèle dériverait vers cette dimension où basculent tous les phénomènes, il ne laisserait que le souvenir d'une pointure taillée dans le cuir, un détail qui perdrait peu à peu son prestige, Le sol changé en petits pas grandioses, le modèle roulerait sa mécanique comme n'importe quelle machine se met à broyer les graviers les larguer derrière elle, jusqu'à ce que la route les disperse sans plus de différence. Il y aurait une étincelle juste avant l'embrasure et l'imminence de l'arrivée ne serait plus un problème pour lui.

 

A suivre ...

 

 Nota : Notre modèle devenant de plus en plus interchangeable, vous pouvez explorer ses multiples facettes en cliquant dans l'image.

 

Etat des lieux : Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coincidence, toutefois cet inventaire (ou démarque) d'objets domestiques, m'a été inspiré par une scène de rue  fascinante d'un déménagement en forme de montagne d'objets familiers représentant des années de vie, de deux personnes dont je n'ai vu que la silhouette de loin. Un aperçu de quelques minutes d'une densité presque aussi effrayante que ces objets qui nous possèdent peut-être chez nous, à l'identique, si par hasard un certain jour, il nous venait l'idée saugrenue de les entasser dans une rue...

 

Photo : Ascension du modèle croissant incognito dans la ville, une procession saisie au corps à corps, sur le grand escalier mécanique de la station Charpennes, menant à la place Charles Hernu anciennement Place de la Bascule à Villeurbanne.

 

Sortie métro  © Frb 2012

Commentaires

"le symbole des goûts de merde de Suzanne"

raaah lovely ! je veux ce tablier " de jardin" et ces gants là !
je sais que ça "n'irait pas" avec mes galoches de caoutchouk vert pâle de chez Mauguin (un antre à visiter si vous passez à Cluny , infiniment plus riche à voir que les quelques restes de l'Abbaye, j'y achete aussi mes asticots et mes graines de phacélie etc etc ) mais quand même ça oh que oui me plairait d'avoir un si beau chouette tablier "de jardin" et ces gants là

note lexicale : et pourquoi vous tant moquer de Suzanne (le nom d'un de mes "tatans" en plus !!!) alors que :

Le prénom Suzanne apparaît dans la Bible hébraïque sous la forme de שושנה (hébreu Shoshannah ou šōšânna). Il désigne la fleur de lys ou parfois par extension la rose. Suzanne correspond en ce sens à nos prénoms féminins Liliane ou Rose. L'équivalent arabe est Sawsan (Saoussane). En égyptien ancien, sšn désigne le lotus.
Ce terme vient lui-même des mots hébreux שושן, shoshan ou shoushan (lys), mais aussi Shoushan, c'est-à-dire la ville de Suse. Le nom Shoushan pour désigner Suse est aussi bien chaldéen que d'origine perse. En persan, il se dit شوش, (Shoush).

et alors que aussi:http://grooveshark.com/#!/search?q=leonard+cohen+suzanne

et que aussi que diantre :http://www.visoflora.com/photos-nature/suzanne-aux-yeux-noirs_5.html?xtref=http://www.google.fr/imgres?q=suzanne+fleurs$hl=fr$sa=X$biw=1280$bih=889$gbv=2$tbm=isch$prmd=imvns$tbnid=eohrLCR0pfqRKM:$imgrefurl=http://www.visoflora.com/photos-nature/suzanne-aux-yeux-noirs_5.html$docid=DJ4yguQ8y_0Q3M$imgurl=http://www.visoflora.com/images/original/suzanne-aux-yeux-noirs-visoflora-7048.jpg$w=1024$h=768$ei=mF90UMqEBsmq0QXE9IDgAQ$zoom=1$iact=rc$dur=6$sig=101508988104692398470$page=1$tbnh=166$tbnw=237$start=0$ndsp=21$ved=1t:429,r:0,s:0,i:71$tx=131$ty=64


je fonde illico le FLS !
Front de Libération des Suzannes !

non mais oh !

Écrit par : hozan kebo | mardi, 09 octobre 2012

Il lui reste vraiment des tas de tas de choses à régler au monsieur, ça va pas être facile de tout lâcher, bon courage...

Et puis cette histoire de tanches que snobe notre héron, pour qui se prend-il celui-là ?!
Quand j'étais môme, ma grand-mère nous faisait des tartines de pain de six livres sur lesquelles, après les avoir recouvertes de beurre - même les trous on les voyait plus -, elle nous alignait les filets des tanches - cuites au beurre aussi - qu'on avait pêchées dans la mare aux vaches pas loin de chez nous, et c'était très bon et nourrissant.
On s'en allait sur les chemins d'aventure avec nos tartines de tanches, et sous le soleil des vacances le beurre coulait sur nos mentons lisses comme des galets.
Voilà :)

Écrit par : Jean | mardi, 09 octobre 2012

@Jean : Il est formidable votre texte ! merci !
On ne peut pas tout régler de toute façon, c'est le truc le plus difficile je suppose pour un individu dans notre type de société de changer sa vie, tout lâcher, l'attachement le détachement tout ça très compliqué, mais très simple, à vous lire
finalement vous revenez à l'essentiel, on est devenu un peu des hérons, pour qui se prend-t-on ?
peut-être aussi parce qu'il est sacrilège aujourd'hui de laisser pêcher des enfants dans une mare à vache ?
d'ici, on les imagine bien les tranches de pain de six livres !
diable ! à vous lire ça parait gargantuesque :) ! je suis nulle avec les chiffres je n'arrive pas à voir ce que ça fait pour de vrai mais j'imagine des tartines trop grandes pour vos bouches
le bonheur d'être tout barbouillé :

"le beurre coulait sur nos mentons lisses comme des galets."

c'est magnifique ! C'est chouette les grand' mères qui font des tartines, on ne peut pas les oublier, avec des filets de tanches cuites au beurre ! mais ça doit être drôlement bon !

en fait votre commentaire est l'antithèse de mon texte exactement le chemin buissonnier recherché, et euh...
vous aviez droit à combien de tartines ? :)

Écrit par : frasby | mercredi, 10 octobre 2012

@Hozan Kebo : vous êtes impayable ! fondez, fondez ! pendant que je savoure... et la jolie Suzanne aux yeux noir, moi aussi je fonds (je fondé ? :)
Entre nous, j'espérais que les Suzanne se rebiffent, mais là
c''est vraiment la révolution ! :) un monsieur prêt à se battre et partir en croisade libérer les Suzanne, ça inspire le respect vous êtes un gentleman, Hozan :)
et puis j'en veux ! moi z'aussi j'en veux une de Suzanne aux yeux noirs dans mon jardin, même si je n'ai pas de jardin, ni de balcon mais vous qui connaissez le langage des fleurs, j'aimerais vous poser une question indiscrète : vous croyez que ça peut vivre une Suzanne aux yeux noirs en ville sur un rebord de fenêtre ? Parce que je vous échangerai bien mon tablier "Kiki la Grenouille avec les jours de la semaine" contre deux, trois petits conseils pour bien s'occuper d'une Suzanne aussi émouvante qu'un petit coquelicot, enfin, merci pour les images.

- Pour que les choses soient bien claires je tiens à dire haut et fort à ceux qui me chercheraient des noizes que je ne puis laisser dire que je me moque des Suzanne,
d'abord je préfère ce prénom au mien, et Suzanne, (comme Simone, Jacqueline, Solange, Yvonne, Yvette, Liliane, ou Francine, Nicole, lucienne et Mauricette... j'en oublie plein), mérite au + vite une réhabilitation face à la déferlante des Jennyfer Jamie, et autres Mégane, qui ne sont pas méchantes à condition qu'elles ne fassent pas disparaître les Suzanne, les Jacqueline etc...et donc il faut libérer tout ce qu'on peut libérer c'est pourquoi, je demande ma carte du FLS de toute urgence, d'autant que ça pourrait convenir avec le front de libération des Simone, des Sylvette et des Sidonie ça économiserait des banderolles, comment s'inscrire au FLS ? C'est combien la cotisation ?
En outre je déclare sur l'honneur qu'au delà de mon texte (une goutte d'eau dans l'océan infini des Suzanne), le prénom possède plein de belles connotation yéyés pop (voire folk and dreams :) dans le genre celle-ci qui a quand même la classe

http://www.youtube.com/watch?v=Or4CEP-I8gI&feature=related

N'oublions pas que Jacques Brel a écrit "Ne me quitte pas" pour une Suzanne, une fille rigolote sans chichis vraiment très sympathique, écoutez :

http://www.youtube.com/watch?v=dBiCpURNC68

en fait pour moi, toutes les filles elles s'appellent Suzanne, si on y réfléchit c'est comme tous les garçons, ils s'appellent Patrick, et nos meilleures copines s'appellent Charlotte et Véronique. C'est comme ça,

http://www.youtube.com/watch?v=dfs-qgXcHyc

Enfin pour la petite histoire figurez vous que je ne trouvais pas de prénom qui sonne bien, on est d'accord que Suzanne ça sonne bien ? mais ça date de la naissance du modèle I ou II car elle est déjà dans l'autre billet ma Suzanne reliée au Léonard si vous suiviez un petit peu au lieu de dire à toute la planète que je me moque des Suzanne :)) bon là je plaisante, à l'origine elle s'appelait Nicole, ma Suzanne, mais j'en avais déjà posé une dans mes grands magasins, et comme j'ai perdu mon procès avec les Nicole, enfin bon, Mauguin, parbleu ! plus riche que les restes de l'abaille ? Alors là ...
C'est la fin du monde! pauvre l'Abbé Bernon :)
vous nous donnerez l'adresse, à l'occasion ?
"la graine de Phacélie", ça fait rêver aussi ! l'origine en est elle aussi éblouissante que celle des Suzanne ?
En tout cas, merci de libérer les Suzanne,
vive le FLS !!!
Vive les Suzanne !
Vive la phacélie !

tous ensemble chez Mauguin!
Libérons les tabliers de jardins !

Avec une pensée affectueuse pour la Tatan Suzanne :)

Écrit par : frasby | mercredi, 10 octobre 2012

une Suzanne
aux yeux noirs
en ville sur un rebord
de fenêtre

va -t-elle se jeter
par delà
ce rebord ?

(on dirait un tableau d'E Hopper)

Écrit par : hozan kebo | mercredi, 10 octobre 2012

@Hozan Kebo : oui, un tableau de E. Hopper, évidence !...

Celui là par exemple ?
(du genre les 5 dernières minutes avant d'avancer
sur le rebord ?)...
http://martketing.files.wordpress.com/2012/05/hopper_morning_sun1-hopper-1952-soleil-du-matin.jpg

Ensuite toute la journée
elle aurait gambergé, Suzanne
Sautera-ti sautera t-ti pas,
Par delà
Le rebord ? ...

On a les images je vous mets le générique ? :)

http://www.youtube.com/watch?v=EJcVC9QRrYs

Écrit par : frasby | vendredi, 12 octobre 2012

Combien de tartines ?... en général, étant donné la taille respectable, une suffisait.
Et nous retournions pêcher dans la mare aux vaches, je dis bien dans, pas à, vu que pour atteindre l'ombre des saules où se réfugiaient les tanches il nous fallait nous enfoncer jusqu'aux cuisses dans l'eau vaseuse d'où nous ressortions parfois avec une ou deux sangsues collées aux pattes, ce qui n'était qu'un inconvénient mineur en regard du plaisir des prises :)

Écrit par : Jean | mercredi, 10 octobre 2012

@Jean : C'est vrai que ma question était un peu stupide, mais entretemps j'ai réalisé ce que ça représentait six livres...

(En parlant de livre ... Jean vous êtes adorable, je vous le dirai plus tard en d'autres lieux :)

Dans la mare aux vaches et non pas à ?
comme on dirait
à bicyclette et pas en ... ? :)

ça veut dire que vous reveniez tout crottés ? Avec vos culottes courtes ? (un tel récit suppose la culotte courte - où je ne m'y connais rien en mare à cochons - peut-être que vous portiez des guêtres ?
"des guêtres de pollen" :)

Avec des sangsues collées aux pattes ? Diable ! C'est une métaphore ? (Je pense à cette vouivre qui vit au fond des mares, indifférente au monde des hommes)
ou c'était des sangsues des vraies avec des yeux voraces et des petites dents ? Quelle enfance romanesque ! ...
Quand je pense qu'aujourd'hui les petits garçons en culotte longue sont persuadés que les poissons naissent panés....

Écrit par : frasby | vendredi, 12 octobre 2012

étrange destin que ce Joe Bousquet, partir à la guerre pour se battre, repartir encore et encore jusqu'à ce qu'elle vous en mette plein le dos et vous cloue au lit pour le reste de votre vie. Vivre dans la pénombre avec seulement des mots pour s'éclairer.....
comme il dit:"nous ne sommes pas deux mais nous vivons deux vies à la fois et l'une est une vie enfance, l'autre la déchéance de la vie avec la vieillesse....
Pourquoi avait-il appelé son amie la plus que blanche?....Ill'a voit si belle qu'il voudrait enfermer ses regards dans une cachette souterraine...Il aime la plus belle comme si elle était ses yeux"

Écrit par : alex | jeudi, 11 octobre 2012

@ Alex : L'itinéraire de J. Bousquet est assez fascinant,
j'avais envie de citer quelqu'un qui se meut admirablement avec cette réelle impossibilité de se mouvoir, mais seulement à nos yeux / comme par contraste avec cet homme (le modèle) qui peut marcher physiquement très loin à grandes enjambées et peut-être crée ses freins et/ ou s'invente d' excellents prétextes, pour compliquer la marche qu'il désire ou parfois même produira les objets nécessaires pour inventer l'entrave, avec une seule vie, le tiraillement à l'idée d'en créer une multiple... C'est une piste entre autres... à l'opposé absolu de J. Bousquet qui est devenu un homme très libre, disposant de "ses" vies, à la mesure de son esprit, qui dépasse,
je connais mal sa vie amoureuse, mais c'est un aspect étonnant chez lui, ses textes amoureux en tout cas,
on sait que plein de très jolies femmes venaient à son chevet dans sa chambre de Carcassonne, et toutes ont été charmées par le don qu'il avait de les deviner, les témoignages sont nombreux qui le disent,
Bousquet n'inspirait pas la pitié, il était immobile mais il aurait détesté se plaindre ou exposer son martyr, et du coup les femmes l'ont regardé comme un homme entier victorieux,
un homme qui marchait, pas comme un infirme, Bousquet a écrit des lettres magnifiques à une certaine Marthe qu'il avait rencontré en 1917, aimée, à qui il écrivait quand il était au front et qui n'est jamais revenue le voir ensuite, pour des raison où la réalité était trop compliquée, mais ce furent de vraies lettres d'amants privées d'un réel amour avec une correspondance constante dans le temps, tous deux n'avait pas vécu cet amour parce que celui ci les dépassait a t-il écrit, un jour mais il y a eu une sorte de vie amoureuse, au delà, par ces lettres il a aimé aussi une certaine Germaine dite "Poisson d'or" ... La correspondance dura12 années...
C'est tout ce que je sais... sur "La plus que blanche" je ne peux rien en dire, mais c'est bien que tu aies désiré commenter le destin étonnant de cet artiste,on pense aussi à Cendrars qui a écrit (en quelque sorte) avec sa main coupée, autre chose qu'une plainte ...
merci à toi, pour ce zoom et éclairage en particulier

Écrit par : frasby | vendredi, 12 octobre 2012

:)
Libérons-nous des tabliers, je dirais... (je déteste les tabliers, hahaha !)

Écrit par : Sophie K. | vendredi, 12 octobre 2012

@ salut à toi ô Sophie K : j'aime ton rire tonitruant qui sonne comme aucun autre jusqu'aux fins fonds des internettes, quand il s'en prend aux tabliers c'est bon c'est même très bon :)
et ça me fait bien plaisir de te croiser ici, tu as raison
Libérons nous des tabliers !
Puisqu'Hozan a fondé le Front de libération des Suzanne
FLS pourquoi, nous, fricassées, cassoleuses de misère on ne fonderait pas nous aussi Le Front de libération des tabliers ? FLT ! et qu'on en finisse !

Je compte sur toi pour nous bricoler les banderolles,
à ce propos j'ai oublié de te féliciter pour strictement confidentiel, ça c'est du beau boulot, mazette !
carrément beau ! beau beau...! :)

Écrit par : frasby | vendredi, 12 octobre 2012

Merci chère Frasby ! ;) Je rame un peu, WordPress n'est pas si facile que ça dans les soutes. Mais bon...
Vive le FLT ! :-)

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 14 octobre 2012

@Sophie K : Ah wordPress ! l y'a pas à dire le do it yourself c'est plus beau, c'est plus libre, bon, faut retrousser ses manches mais au final ça le fait,
moi par dessus les soutes avec WordPress je suis comme une poule qui a trouvé un couteau donc je mesure l'ampleur du boulot et en même temps je ne mesure pas :) en vérité je te le dis chère Sophika WordPress pas Wordpress, y'a quand même une patte graphique qui se pose là et puis une écriture...
mais j'ai pas tout suivi en temps réel je suis boutée hors de mes box donc je me connecte mal et peu mais à ce que j'ai pu en découvrir tu as tout remanié, c'est la révolution ?
en tout cas, j'insiste c'est très beau j'ai retrouvé chez toi un dessinateur que j'aime bien Christoph Niemann mais je ne connaissais pas le site donc merci j'ajoute que tes petits tableaux pour les liens sont très bien vus
et le foulard mythologique ! il est grandiose j'ai le même en plus rural (je rajoute "le même" non, beaucoup moins classe, un vrai faux carré des années fin 60's, mais un carré qui raconte une histoire : 'à la place du dragon des mers il y la statue de Louis XIV et à la place des croisillons c'est marqué: "Lyon Lyon Lyon" maintenant faudrait trouver les mêmes en tabliers, (ou les dessiner ? ... :)
en attendant
Vive strictement K !
Vive le dragon des mers
Vive le FLT !

Écrit par : frasby | dimanche, 14 octobre 2012

Je rame un peu, WordPress n'est pas si facile que ça dans les soutes. Mais bon...
et le foulard mythologique ! il est grandiose j'ai le même en plus rural
tu as tout remanié, c'est la révolution
bon, faut retrousser ses manches mais au final ça le fait,

OKAY dac mesdames !

je suis comme une poule qui a trouvé un couteau donc je mesure l'ampleur du boulot : va falloir que je me mette
primo : un foulard mythologique autour de la barbe
deuxio : à ramer dans les soutes (pas fastoche ça ! relire toute la littérature maritime d'antan : même les plus affreux ne mettaient pas les rameurs dans les soutes (position totalement inefficace pour ramer)
tertio : à faire une révolution (ça c'est fastoche : suffit de se retourner sur soi même)

Écrit par : hozan kebo | lundi, 15 octobre 2012

@ hozan kebo : misère du blog de fille !
bon je vais me cacher 100 ans dans la forêt, je ne sais si 100 ans suffiront mais là j'ai trop la honte :(

d'abord, c'est pas un foulard mythologique c'est un carré !
c'est peut-être un foulard mathématique
(je viens de ressortir mon foulard rural, il ne tient pas la comparaison, ni la mer, en plus, le rural il est en nylon c'est vraiment trop la loose il faudra que je demande vite pardon à Sophika, sinon ce sera 1000 ans dans la forêt,
fini wordpress et les bidules retour à la nature un bon châle au point mousse la tête dans le serpolet j'y songe sérieusement

Parlons Chiffon: un foulard mythologique autour de la barbe ? J'aimerais bien voir. L'Odyssée d'Hozan Kebo naviguant sur sa soute à rames, mais habillé par Sophie K, et bien je crois que ça ferait un grand film du genre d'un bon Terry Gilliam, et moquez vous pas des filles qui causent chiffon et mécanique navale parce que Sophie K au bricolage elle bat tous les corsaires : avec une soute, des rames et votre barbe elle pourrait faire une super lampe, une lampe à barbe :O!
TPMSK (touche pas à ma sophie K) je ne retrouve pas le lien qui vous le prouverait, mais si je le retrouve vous verrez qu'il n'y a plus de limite à l'imagination, par contre vous pouvez vous moquer de moi, je ne suis plus en mesure de défendre quoi que ce soit.
pour la révolution, merci, naïvement je croyais qu'il fallait arracher des pavés et les jeter tout bonnement sur les capitalistes mais en fait la révolution c'est comme ...
non rien :) je suis d'accord avec vous.

Écrit par : frasby | lundi, 15 octobre 2012

"mais habillé par Sophie K"

oh vous savez , un "rien" m'habille (mais c'te saison je préfèrerais du gros velours dans les tons automnaux ) (et je mettrai un gilet fluo sur mon velours automnal pour pas me faire tirer dessus par les chasseurs en allant aux champipis !) (ou alors une tenue vraiment camouflée à base de motifs de champignons et de feuilles mortes ) (et my name sera Hozan Ram(Ke)bo !!!!!)

Écrit par : hozan kebo | mardi, 16 octobre 2012

@hozan ram(ke)bo : le gros velours ? mais ça sonne comme un vin ! Cuvée "gros velours" sur un gilet de mousserons,
en tenue vraiment camouflée j'espère qu'on pourra vous voir très bientôt à l'affiche en très grand sur les champs Elysées
en techni-couleurs d'automne :
"Hozan Ram(ke)bo de retour des champignons (II)
et son narque et ses flêches au tonneau

"encore plus fort que la nuit du chasseur !" (cf. l'etherama" :)

Écrit par : frasby | vendredi, 19 octobre 2012

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