samedi, 17 octobre 2009
Parler au caillou
"C'est en discutant avec un caillou
qu'on a le plus de chance
de se rendre compte des limites de la conversation".
PIERRE-YVES MILLOT : in "La conversation"/ "Pour en finir avec le rien".
DISCUTER : Nature : v. a. Prononciation : di-sku-té
Etymologie : Lat. discutere, dissiper, secouer, et figurément, examiner, discuter, de dis.... préfixe, et cutere, frapper.
conjugaison du verbe discuter : ICI
CAILLOU : Nature : s. m. Prononciation : ka-llou, ll mouillées, et non ka-you Etymologie : Berry, chillou, chaillou, caille ; caillotte, chillotte, petit caillou ; Saintonge, chail ; picard, cailleu ; wallon, caie ; namurois, caiau rouchi, caliau ; provenç. calhau ; portug. calhão. Mot difficile. Diez, faisant ressortir l'analogie entre cailler et durcir, propose cailler, acceptable pour le sens ; mais, si caillou avait même origine que cailler, on trouverait parfois dans les anciens textes coaillou (voy. l'historique de cailler) ; ce qui n'arrive jamais. Grandgagnage le tire du flamand kai, kei, caillou. À cause du sens, on ne peut guère, jusqu'à présent du moins, admettre que calculus ; d'où, par suppression de l'u bref, calclus ; d'où chail ou chaille ; d'où, avec un suffixe ou, caillou ou chaillou. Ce suffixe ou et au dans le provençal fait difficulté ; car représentant la finale latine avus (clavus, clou), on ne voit pas comment il s'est joint à cail. Au reste les suffixes ont varié : il y a eu ot, otte, eul, iel, tous suffixes qui vont beaucoup mieux au primitif cail que le suffixe avus. Le celtique cal, dur, a été indiqué.
Conjugaison du verbe caillouter : ICI
(Sources : dico divers, Web).
Avant de courir (via liens) sur les textes épatants de P. Y. MILLOT, on tirera des parallèles entre le verbe discuter et le caillou, par la voix de PLUTARQUE évoquant un instant la "vie de DEMOSTHENE", qui, (d'une autre manière), discutait avec des caillou(x) (plein la bouche), comme quoi, (c.f P. Dac) :"tout est dans tout et réciproquement". Extrait :
"Sa voix était faible, son élocution peu nette et son souffle court, ce qui obscurcissait le sens de ses paroles par le morcellement des phrases. [...] Il se fit, dit-on, aménager une salle d'études souterraine; [...] il y descendait tous les jours sans exception pour s'exercer à l'action oratoire et cultiver sa voix; souvent même il y restait deux ou trois mois de suite, se faisant raser un seul côté de la tête, afin d'être empêché de sortir, même s'il en avait grande envie, par le respect humain. [...]
Il parvint par ses efforts à se défaire de sa prononciation vicieuse et de son zézaiement et à articuler nettement en se mettant des cailloux dans la bouche tout en déclamant des tirades. Pour exercer sa voix, il parlait en courant et en gravissant des pentes, et prononçait d'un seul trait, sans reprendre haleine, des discours ou des vers. Enfin, il avait chez lui un grand miroir en face duquel il se plaçait pour s'exercer à la déclamation".
Je ne me résigne pas à suivre P. Y. MILLOT dont je vénère pourtant l'écriture. Cette idée de limite (surtout de la conversation) me sape le moral. Il faut bien accepter cependant, chemin faisant, et entrer en matière avec le caillou. De quoi discuterons nous ? De rien. Ou presque. Parfait. Happée par la douce érosion de l'élément, je résiste au silence de mon caillou. J'essaye d'amadouer, de lui faire quelques compliments. Rien à faire. Au moment où le désespoir viendrait, à force de patience, se joue un étrange déplacement. Je m'aperçois que très naturellement je partage plus de choses avec le caillou qu'avec certaines personnes. Nos points communs ne sont pas rien, le caillou ne regarde pas la télévision, le caillou ne va pas au cinéma, ni aux musées, ni au théâtre. Le caillou est tout seul, le caillou ne porte pas de costard (et je l'en remercie). Le caillou en dit long. Pour le reste il se fout à peu près de tout y compris que tout soit dans tout, même réciproquement. Mais ce qui m'attire et m'invite disons au surpassement (ça marche aussi avec les gens), c'est ce point justement où il n'y a plus rien de commun. Altérité, on dit. Sur son corps inspiré, se lisent des oxymores : impassible douceur. Une idée de la ruine de toutes les connaissances, de l'acquis, de l'inné et j'en oublie. Sa voix (?) en vient à me timbrer passablement. L'étrange étrangeté excelle. Le silence du caillou devient assourdissant. Il convoque les morts. Ses lisses rugosités, sa bienveillante indifférence me liquéfient. Il a gagné. Nous avons dépassé la limite de la discussion et pourtant le flux ne s'interrompt pas. Ce présumé silence était un leurre. Je disparais mangée par le chemin, portant à bout de force une question quasi godardienne. "Qu'est ce qu'il y a au delà de la conversation ? Et comment ça s'appelle ?"...
Quant à P.Y. MILLOT, quand on lui demande "Pourquoi écrivez vous ?" il répond, "Il faudrait adresser cette question à un psychanalyste". C'est ce que nous ferons ! décidément certains jours, même avec les meilleures intentions du monde, on n'y arrive pas. ("Même en mettant les bouchées doubles" me glisse Démosthène sur dans l'oreillette, ah c'est malin !).
En attendant je ne peux que vous conseiller de découvrir P. Y. MILLOT à travers ces truculents petits liens aimablement glanés par la maison. Je vous promets que c'est un chouette lot de consolation, (vous pouvez me remercier).
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/millot/...
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/millot/...
Photo : Caillou du Nabirosina (énorme, superbe, teinté de quartz bleuté et rose), entouré de sa famille et de quelques amis. Vu sur le chemin du hameau dit "des Clefs", là bas. Octobre 2009. © Frb.
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Commentaires
Et bien je ne suis pas d'accord avec Millot. Par contre pour sa méthode pédagogique, je vais tester pour voir :o))
Écrit par : Anna de Sandre | samedi, 31 octobre 2009
- "Dans les couches molles de l'oubli, au milieu de ces morts qui n'existent plus...Rallumer la flamme, la vie...Frotter entre elles les pierres du silence."
Claude Duneton
("Le monument", Balland)
Écrit par : JEA | samedi, 31 octobre 2009
Et toutes les histoires que les cailloux perdus sur les chemins en forêt auraient à nous raconter… Donc il faudrait écouter les cailloux, à défaut de converser avec eux. (en fait, s'écouter soi…)
Et, aussi, une question : y'a-t-il un art divinatoire des cailloux, madame irma frasby ?
Écrit par : ficelle | samedi, 31 octobre 2009
je vais en faire l'expérience !!!!!
Ciao !
Écrit par : patriarch | samedi, 31 octobre 2009
l'art divinatoire des cailloux : la petramancie !
le choix du caillou est essentiel et il est recommandé de le laver très soigneusement et de le sécher - de préférénce avec un torchon non pelucheux - avant de le "lire" (ou d'engager la conversation avec lui)
Écrit par : hozan kebo | samedi, 31 octobre 2009
Bonjour Frasby.
Faut-il lire votre "Parler au caillou" comme on lirait "Parler au lance-pierre", ou bien faut-il plutôt lire "Parler à un caillou" ? En ce qui me concerne, je me tâte.
Écrit par : Chr. Borhen | samedi, 31 octobre 2009
« Syngué sabour, Pierre de patience »... en persan c'est le nom d'une pierre magique à qui on confie sa détresse, ses souffrances, que l'on ne confie qu'à elle. Elle les absorbe, jusqu'à en éclater. Elle vous libère alors de la douleur.
« Syngué sabour, Pierre de patience » Atiq Rahimi l'a choisi comme titre de son premier roman en français.
(Éditeur POL).
Écrit par : Elisabeth.b | samedi, 31 octobre 2009
Merci pour tous ces liens que j'ai parcourus rapidement et sur lesquels je prendrai le temps de revenir (notamment sur les textes théâtraux).Vous pensez bien que je ne peux qu'être d'accord avec vous concernant cette citaation que vous placez en exergue. Le caillou, comme l'arbre, offrant aux hommes leur précieux silence pour leur permettre de méditer sur l'intérêt de leur conversation. Comme le disait nos mères grand du Nabirosina, il faut tourner 7 fois sa langue avant de... Combien de fois un brésar ou un youca tournent-ils la leur ?
Je profite de cette sivite (le terme est superbe en charmillon)pour vous dire que si vous voyez M. Rivière, dites lui bien de ma part qu'on prend soin de sa maison et qu'il y sera l'hôte d'honneur à chaque fois qu'il le désirera.
Bon samedi à vuso.
Écrit par : Solko | samedi, 31 octobre 2009
@Anna de Sandre : Vous n'êtes pas d'accord avec la citation de Millot ? ou avec les écrits de Monsieur Millot ?
C'est que ça change tout, voyez vous...
Quant à tester, très bonne initiative ! je suis pour les travaux pratiques. Si vous avez le temps (je sais que vous êtes dans les cartons), N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de la méthode... (En vous remerciant par avance ;-))
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@JEA : Quelle extraordinaire correspondance ! L'élément inflammable qui manquait à notre discussion (avec le caillou)...
Vous portez au plus près le sens. Tout ce que je n'ai su dire plus haut, s'y trouve. Un seul mot rien que pour vous... MERCI.
Ma joie toujours intacte ;-D
Merci aussi pour Claude Duneton , j'avais complètement oublié ce monsieur. N'est ce pas lui qui a écrit "Pierrette qui roule. Les terminaison dangereuses"...
Ainsi qu'un livre sur le Grand Alexandre ?
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@Ficelle : Est ce que pour faire vraiment corps avec ces histoires, on ne pourrait pas mettre les cailloux trouvés en chemin dans sa chaussure ? Question (???)
Ce serait peut être une forme d' écoute assez originale (;-0)
("La plante des pieds a des oreilles" a dit le Grand Yaka, roi des chemins). Ce sera aussi ma réponse (???)
Ecouter. ouhla oui ! c'est souvent ce qui manque à nos conversations... S'écouter soi, certes ! (avec modération ;-)
Madame Irma frasby vous l'offre : La divination par les cailloux s'appelle tout simplement la géomancie...
Ou la Pétramancie selon Hozan Kebo, ou la troglomancie (?) pour les habitants du rocher de Petra...
Ou la caillassomancie pour les riverains du héressa...
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@Patriarch : Ah oui, merci . On a urgemment besoin de testeurs. J'attends impatiemment vos conclusions ;-))
Bonne journée !
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@hozan Kebo : La pétramancie... Parfait. Et plus sonnante que la géomancie. Je ne sais pas si j'entends bien votre terme. Mais j'ai conservé précieusement dans une éprouvette (?) un extrait troglophile et poudré d'un rose ocre troublant, que l'illustre Line Clément (voir Sitosphère colonne de gauche) me ramena D'Orjadine. Depuis je passe mes nuits en calculs compliqués pour savoir combien de cailloux on pourrait obtenir avec cette poudre. Car une fois les cailloux reconstitués, cela me plairait assez de construire une maison ( la pétramaison)...
Un torchon, non pelucheux! Merci de le signaler. Sinon la conversation s'en trouve faussée, et le torchon parle à la place du caillou, ce qui donne lieu à tous les terribles malentendus que l'on sait...
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@Chr Bohren : Bonjour ! passionnante votre question aux jolies conséquences tactiles. Je vais y réfléchir, sous le prétexte un petit peu malhonnête (je ne vous le cache pas) que j'ai besoin de temps ;-)).En attendant, tâtez vous mon ami ! J'aime assez quand vous vous tâtez comme ça en public ( ;-O )
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
@Elisabeth b : Encore une belle correspondance !
"Syngé Sabour (pierre de patience"), je me souviens, l'année dernière de ce livre tout blanc, (Des heures d'effeuillage dans une librairie), après avoir entendu Atiq Rahimi, parler à la radio de son rapport à l'écriture, et de cette narration. Tout cela lumineux, captivant. Ce qui me fascine encore dans cet entretien (et je n'ai pas encore lu ce livre, merci aussi pour la piqûre de rappel) c'est comment l'auteur s'applique dans sa narration à ne décrire l'extérieur d'une chambre que par les bruits et les sons. L'extérieur n'existant que comme ça. Cela me semble d'un autre extraordinaire rapport avec le silence (la patience) de cette pierre.
Merci pour votre précieuse intervention.
Écrit par : Frasby | samedi, 31 octobre 2009
Je ne l'ai pas encore lu non plus. Lecture à venir. Mais l'idée même de cette pierre... pour l'instant je n'ai appris que son nom.
Écrit par : Elisabeth.b | samedi, 31 octobre 2009
Frasby nous sommes en phase ,hier vous évoquiez le chou, aujourd'hui le caillou, chez moi c'était le genou....
Écrit par : catherine L | samedi, 31 octobre 2009
Le caillou n'est pas doué de parole, mais il a tellement à raconter. Roche ignée, métamorphique, sédimentaire, chacune a son histoire et s'est structurée en fonction de cette histoire. Parfois ce qu'elle vous offre, c'est son ordre cristallin, phénocristaux obèses, ce sont ces macles figées à l'instant du coït, on les aime pour leurs défauts qui leur donnent leur personnalité ou parfois elles sont curieusement amorphes ou bien elles se déposent lentement dans les eaux peu profondes et s'y trouve pétrifiées par une chimie implacable. ce qu'elles ont à vous raconter, ce sont ces vieilles histoires de fossiles, ces racontars d'oursins sidérés dans des torrents de montagnes à des centaines de kilomètres de la mer, ces vieilles paleogeographies qui n'intéressent plus grand monde. Mais, on est bien obligés d' écouter ce que ces vieux fossiles ont à nous dire, Ils ont les initiales de la terre gravés en eux. Si on ne les comprend pas, il faut apprendre leur langue et pas se cantonner aux limites de la conversation de salon.
Écrit par : Nuage | samedi, 31 octobre 2009
@Catherine L : Ah oui ! ça, c'est très rigolo, nous sommes en phase ! Là où ça va se corser et je ne sais pas si vous le redoutez autant que moi c'est quand il va falloir mettre tout ça au pluriel !
Dites moi vous le faites exprès ? le genou ! figurez que cette nuit justement j'ai l'intention (pour illustrer le billet de demain, s'il est possible) d'aller dans la forêt photographier un
hibou !
• •
√
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
@Chr Bohren : J'ai réflechi. Il faut bien lire "parler au caillou" et non "parler à un caillou" mais pas comme on lirait "parler au lancer-pierre...
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
@Elisabeth b: On dirait pourtant que vous l'avez lu ! sans doute l'effet magique de cette pierre.
Je suis ravie que vous soyez venue évoquer cet ouvrage ici.
Il ne reste plus qu'à le lire...
Et ce sera à suivre ici ou là peut être ? Encore merci.
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
@Solko : Merci d'apprécier cette citation en exergue. J'ai d'abord parcouru ces liens très vite, et j'y suis retournée en prenant beaucoup de temps, je vous promets que ça a un goût de revienz'y, entendez par là que ce n'est pas du temps perdu. Par contre pour le théâtre, j'aurai toujours besoin d'un éclaireur, (buse que je suis en la matière)! Et si vous z' y revenez ce sera vraiment parfait ! Vous m'expliquerez cet antiscrèbe qui n'a ni eueuq ni êet ?
Votre question sur le brésar et le youca qui laisserait un caillou de bremar produit sur moi des effets secondaires assez troublants, cela demandera un petit délai sur la montagne pour habiter sérieusement la question... Si vous voulez bien patienter ;-) (La montagne tournera 7 fois ses brésars dans sa choube avant de se prononcer et moi je suivrai gentiment les sonciels de la grand mère).
Trove sivite charmillonnée chante vermeilleuse et latine, la lire une fois c'est l'adopter. (Top là Kloso elle entre dans le cido ! "Le petit Bordert cranfias- charmillon")
Monsieur Rivière ? (Ah taisez vous Solko ! vous m'evernez !)
Non je n'ai pas vu monsieur Rivière ! Je ne sais pas où il est .
Votre hôte d'honneur ? vous êtes gonflé !
De toute façon il n'y a pas de monsieur de Rivière ici !
Ej vuso housiate un nob Mandiche sonmieur, Kloso ;-))
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
@Nuage : J'adhère sans réserve à votre toute première phrase, ensuite, ébaubie par cette plongée aux mailles intriquées dans une pure poésie "géomancienne" (?) je me suis laissée bercer et captiver par ce récit. Vous entrez dans nos must du commentaire fabuleux par la porte magique. Traversant le caillou comme d'autres traversent les murs "Les macles figées à l'instant du coït" tournent dans ma tête comme un tube de l'été. Autrement dit, si tous les "suppléments people" étaient comme vous, la vie sur terre serait vraiment extraordinaire. Et quand les racontars d'oursins sidérés croisent les vieilles histoires de fossiles, monte une petite musique du genre "chant de la terre" aux antipodes de la musique de chambre et des conversations de salon.
Je reviens de vos mondes, subjuguée.
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
Oh Frasby ce que signifiait cette pierre n'était pas difficile à comprendre. L'idée même, les sonorités du nom...
Le livre ou son titre ? Je saurais plus tard où va ma préférence.
Écrit par : Elisabeth.b | dimanche, 01 novembre 2009
oh, la géomancie, je pourrais en parler des heures ... je crois. Si vous saviez le nombre de géomanciens et geomanciennes frapadingues dont j'ai lu les lettres !!! A une époque, ce n'etait pas un jour sans qu'un géomancien à la petite semaine ne vienne frapper à ma porte. Il en naissait chaque jour de ces petites bêtes. Certains sont restés des géomanciens artisanaux et plutôt inoffensifs , d'autre se sont structurés dans des entreprises à dimensions planétaire dignes d' Umberto Eco. Les diaboliques ne sont jamais loin de ces géomanciens là ! Et c'est indubitablement la faute à Wegener ( pauvre homme, trop en avance sur son temps ). Et le pire, c'est que le dernier géomancien d'envergure que j'ai eu le plaisir de connaitre prétendait faire de la géomancie à partir des nuages ! pensez si ça m'interessait ! ça l'avait pris dans son adolescence à Istanbul et cela la lui avait tournée, la boule !
Écrit par : Nuage | dimanche, 01 novembre 2009
@Elisabeth b :
"Syngé Sabour"
pierre de patience...
Une musique qui berce le sens
Et réciproquement (???)
Pour la préférence, il me paraît déjà difficile
de... "trancher" (mot affreux)
Peut être un jour,
plus tard... Vous nous direz ?
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
@Nuage : Vous êtes en train de chatouiller (à la torture), si cela est possible ma curiosité insatiable...
Ces gens qui frappaient à votre porte...
Et ce dernier géomancien ...
un petit peu néphogéomancien sur les bords... Non ?
Vous en avez trop dit ou pas assez
..... ? ..... ? ..... ? ..... ?
Sans vouloir vous forcer la main ;-)
Écrit par : Frasby | dimanche, 01 novembre 2009
Comment vous dire.
il se trouve que j'ai eu connaissance de ces activités de nature géomanciennes, par mail. Il y avait un beau site web, des propos fort raisonnables, des cautions au dessus de tout soupçon, un organisme international, avec président, statut et tout le tralala. Il me semblait tout de même bien un peu qu'on avait du mal à dépasser le stade de la déclaration d'intentions, mais sans plus. Lorsque j'ai commencé à voir s'installer dans des débats publics ( sur des choses grave, comme des avions qui crashent, voyez-vous ) des théories professées par la personne qui envoyait les mails, je me suis dit qu'il fallait quand même aller voir de quoi il retournait.
j'ai donc parcouru le site web. Le personnage qui semblait le principal instigateur s'etait visiblement bombardé président de l'organisme international, et prétendait s'interesser à un certain nombre de problèmes géomanciens fort honorables,en soi, mais avec une approche assez singulière: soit ! je lis donc le CV du bonhomme, j'y apprends qu'il est dans la cinquantaine bien tassée, qu'à 13 ou 14 ans, il a eu une sorte de .. appelez la comme vous voulez, révélation, intuition ??? en voyant un nuage de forme ? de consistance ? ou bien il l'a gouté dans son café, on ne sait pas trop, lors d'un phénomène cataclysmique. Bien !
A partir de là, nous cherchons donc, quelque chose, un bout de diplome, voyez, ces trucs universitaires peut-etre inutiles mais pas forcément complétement .. il n'y a rien, le CV est vide, pas de carrrière universitaire, et .. semble t'il pas de carrière du tout dans quoi que ce soit ... alors soit, Monsieur est un autodidacte, pourquoi pas, masi jene trouve que des théories vagues reposant juste sur des intuitions adolescentes sans quantification aucune, des choses d'une généralité confuse, des rêves de gosse un peu félé qui poursuit une obsession en quêtant l'approbation du monde universitaire. Sans mechanceté, on voit bien qu'il est incapable de dépasser cette vieille intuition des années 70, qu'il n'a pas les armes pour ça, mais qu'il espère toujours un peu fédérer autour de lui, des gens qui pourraient s'intéresser - eux, avec le bagage nécéssaire - à ses chimères. Alors le site web est d'apparence fort sérieux, mais hormis des emprunts à droite à gauche, des projets un peu nébuleux,( c'est le cas de le dire) qui parait-il vont être financé incessemment, on croit surtout croiser un vieil adepte d'une pensée magique, assez roué, très fou et on sait bien qu'on ne va pas se débarraser commeça de ses théorie néphégéomanciennes, elles vont resurgir de loin en loin. On n'abandonne pas des obsessions vieilles de quarante ans.
alors, c'est à la fois un peu drôle, un peu triste aussi. Pour l'instant, c'est le cas le plus "élaboré" qu'il m'ait été donné de connaitre. Jamais à ma connaissance aucun géomancien frappé n'avait atteint ce niveau d'organisation délirante.
Mais il y a toujours ce doute .. et si ??? et le doute doit profiter à l'accusé ...voilà l'affaire :)
Écrit par : Nuage | lundi, 02 novembre 2009
@Nuage : J'ai lu attentivement votre envoi. Merci pour l'éclairage (on dirait l'éclaircie, aux portes des nuages) j'étais loin de m'imaginer qu'il s'agissait d'une (nébuleuse) entreprise (ces deux mots décidément sont très durs à marier, et se marient pourtant de + en + à ce qu'on peut croire, ou lire jusqu'à parfois gagner en crédibilité, plus c'est incrédible, plus ça pourrait charmer (anagramme de marcher ?). Et paradoxe des paradoxes. Il semble qu'il y ait plus de brebis dans ce panier que d'enquêteurs... Nébuleuse et petite entreprise, disais je, qui pourrait ressembler en tout point aux genèses du style "Raëliennes"(?) (sur un autre sujet, bien sûr) cherchant sa caution scientifique à partir d'illuminations et autres présomptions (sans doute refoulées qui revêtent les formes les plus imprévues. Internet ayant son petit côté "Castomancien" (Chez casto y'a tout cc'ki faut- outils et matériaux") pour nous initier aux joies du bricolage appliquées à l'ésotérie et à la connaissance du corps humain. Géomancien ou néphégéomancien, entre nous je préfère la science profonde (;-0) de Mme Stallone mère (Pardon, d'abaisser si cruellement le débat), mais s'il faut parler de mancies au sens large, la sienne plus franche me paraît moins tarabiscotée, son côté bonne franquette, nous garde.(quoique...) Au moins ne s'y mêle pas la caution de la science (à ce que j'en sais !)
Votre héros aurait il un peu trop lu Pauwells ? et sa revue "planète ?". S'il faut parler géolomancie( ?) à l'écho du village d'adoption où parfois je ressource mon caillou(?) je cueille des histoires (antérieures aux 70's, mettons 60's) . Se trouvait à une époque dans un village alentour un de ces "médecins" simplet (diplômé d'une faculté de paille) qui guérissait les zonas, ce bobo infernal dont la medecine n'arrive pas à bout, en faisant des passes magnétiques sur la photo de "ses" malades (mais il y avait une condition pour assurer une guérison à 100%) que le patient parte une nuit où la lune se trouve un petit peu visible ramasser un caillou sur un chemin précis à l'endroit d'un calvaire (il y en a plein ici) et dorme toutes les nuits jusqu'au prochain RV avec le caillou sous son oreiller tandis que l'autre effectuerait ses passe-passes arrosés d'eau de Lourdes et de prières à la vierge Marie. Brocanteries et pieux bricolages qui dit on faisait des miracles. Dans les années 80-90's, il parait que le cabinet (une ferme) de notre géozonamancien ne désemplissait pas une seconde, qu'il se trouvait des gens à sa porte dès 5H00 du matin et que d'autres même, arrivaient de Paris, avec leurs zonas et leur photo.Le géozonamancien tenait ses dons de son arrière grand père, qui transmit de génération en génération, le "fameudon"
Hormis ce savoir géozonamantique on disait que cette famille de père en fils était une famille de "beurdins".Mais il se trouve tout de même que tous les zonas (dit on, voyez je suis prudente) TOUS, (constat vérifié et attesté par les médecins) furent définitivement guéris. Tandis que le médecin, diplômé de la faculté de Lyon, un sceptique véritable, qui ne parvînt jamais à bout d'aucun zona mais vit de ses yeux ses patients débarassés du dit zona se frottait nerveusement le front répétant désespérement :"je ne comprends pas", en me racontant cette histoire... (Pardonnez cette longue digression villageoise, sans rapport avec votre "cybersavant", mais il me semble que nous n'en sommes qu'aux premiers balbutiements d'une nouvelle ère qui se prépare et s'annonce en tous points prodigieuse : la bricolomancie...
Écrit par : Frasby | lundi, 02 novembre 2009
Oh mais si, ça a absolument un rapport evident.
Je vais vous raconter pourquoi j'ai voulu lire Le matin des magiciens, de Monsieur Sida Mental.
Je lisais un livre fabuleux: "De mémoire Indienne", de Tahca Ushte et Richard Erdoes, et ce qu'il y racontait c'est une science en dehors des sentiers battus de la science occidentale... qui n'entrait pas dans notre comprenette, mais par exemple, pour lui, le Christ ( vous voyez ? le type sur le bout de bois, là ?) avait simplement un pouvoir avec les mains, il connaissaient d'autres guérisseurs qui avaient un tel pouvoir.. bref, je parlais de ça à quelqu'un qui m'a dit: tu devrais lire Le matin des magiciens ! Où hélas, je ne trouvai que des " il paraitrait même que ... ". je veux bien essayer de sortir de notre science occidentale, de son lot d'axiomes, sa batterie de théorèmes, ses lois physiques, ses equations de maxwell, sa mécanique quantique, relativiste, mais par pour rentrer dans du " il paraitrait même que ... ". Mais cela n'exclus pas que l'il y ait une forme de connaissance,dont l' accès nous soit refusé, puisque engoncés dans un système de pensée dont on peine à sortir. Alors c'est vrai pour les zonas, comme pour les nuages. Il y a des choses que l'on ne sait pas appréhender, cela ne veut pas dire que cela n'existe pas ... alors les charlatans se glissent avec délice dans ce vide de connaissance et nous empêchent eventuellement de nous approcher de quelque chose de radicalement différent, de neuf ... alors, c'est difficile de faire la part des choses. Alors, je pense juste que notre nephémancien est juste fou et qu'il n'aura jamais aucun résultat probant, mais j'ai vu dans le Berry, des sorcières qui etaient de très bonne guerisseuses, alors ... c'est pourquoi je prenais des précautions oratoires en parlant d'autodidacte ...
Écrit par : Nuage | lundi, 02 novembre 2009
Sûr, j'ai vu une émission à la TV sur ce sujet la semaine dernière. C'était vraiment pas mal du tout. Est-ce que vous savez s'il va y avoir un doc sur le sujet bientôt?
Écrit par : bobo choses | mardi, 05 juillet 2011
@bobo choses : Une émission sur les sorcières du Berry ou sur les cailloux de Millot ?
Côté question, désolée, pour le doc, je ne sais pas.
Écrit par : frasby | mercredi, 06 juillet 2011
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