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samedi, 04 janvier 2014

Le paradis

L'escalier s'enfoncera-t-il toujours plus avant ? Montera-t-il toujours plus haut ? 

ROBERT DESNOS : extr. "Désespoir du soleil", poème issu du recueil "Les ténèbres" (1927) publié in "Corps et biens", éditions Gallimard, 1968.

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Au premier jour, on s'aperçoit que l’escalier de l’observatoire n’est plus aussi solide qu’avant, on montera prudemment chaque marche, on sentira le bois vibrer tout en déséquilibre, on pourra toutefois se tenir droit sur la dernière marche pour contempler les montagnes du Caucase.

 

Photo : Le paradis peut-être, à se dire qu'on pourrait partir de plus haut...

 

Là bas : © Frb 2013

lundi, 14 mars 2011

Dans l'épaisseur des images, on ne sait où. (part 1)

 Si l'on ne trouve pas surnaturel l'ordinaire, à quoi bon poursuivre ?

CHARLES ALBERT CINGRIA

image_0271.JPGCes derniers jours sont ralentis par des évènements incompréhensibles. Pour  tenter de m'en dessaisir, je traîne dans une bibliothèque qui ressemble à une salle de bain avec des serviettes en papiers impeccables, toutes reliées, rangées par ordre alphabétique de "Crime et Châtiment" à "l'Ombilic des limbes", pas une page de travers, pas même une trace de doigt, nul dépôt d'encre, ni bavure, ni poussière, ne troubleront ce papier blanc, jauni parfois, à peine, aux polices raffinées dissimulant par la grâce d'un travail consciencieux, la sueur ou les drames personnels des auteurs tous pareils alignés.

Ici, je traine encore des heures à l'entresol pas loin, dans une cafeteria qui ressemble encore à une salle de bain, conçue pour tous, d'un goût moyen, au décor sans  aspérité. Des familles, des collègues de bureau, ou des couples, du genre illégitimes s'y retrouvent et déjeunent ensemble. "Ensemble" est un mot impossible. Juste un éclat. Je poursuis mon vol à l'étal dans cet espace climatisé qui m'offre toutes sortes de livres, dont certains à jamais prisonniers du silo. "Les oiseaux" pas très loin des "Métamorphoses", au rayon étranger, près d'Ovide en exil, je suis enfin chez moi. Je pille et je repille les modernes, les classiques. L'image inspire autant les sons, les couleurs apocalyptiques des bruits de Russolo, et les troupeaux Dada qui vont jouer pas loin du rayon "bonne cuisine", les revers d'un naufrage passé à la postérité :

Buvez du lait d'oiseaux
Lavez vos chocolats 
Mangez du veau 

Cette chose finira bien par nous anéantir, comme Dada, au nez des artistes, n'avait cessé de l'espérer. Ailleurs, parodiant le décompte des passions impossibles, une trame lourde tient ces mondes à la botte de la correction. L'amour et le désert qui l'accompagne, les secrets bafoués et les exhibitions ; cette normalisation qui suit l'extase, c'est cela le désastre. Il n'effleure pas l'esprit des naufragés déclinés au carré, anguleux comme des tombes, où la poésie ne crache plus. Un minimum vital de poison, survit un peu, détaché des abus, une sève diluée dans une solution tiéde, étouffée de soupirs aux semblants soulagés comme nous pleurons l'absence, bercés sur des jonques colorées de flonflons qui plaisent à peu près à tout le monde. Ensuite vient aux index, un ajoût sérieux de notes appliquées, des numérotations interminables. L'abondance suffirait-elle à conjurer un manque qui en cache d'autres ?

Nous sommes nombreux, penchés religieusement sur les pages, dans les allées sournoises de ces caissons d'isolation. On entend un bruissement, un son rassurant d'effeuillage. Que cherchons nous ? Le processus s'enclenche, le domaine écope l'eau ; jaune et noir comme le Rhône qui draîne ses corps sous des bateaux où chaque soir on danse dans les reflets des ponts jusqu'au lever du jour. Chacun chorégraphié en dépit des mouvements de son être, happé par l'obsession d'une partie qui expliquerait le tout. Ce qu'il reste à savoir est un grand poème fleuve, assiégé de vers fous voués à l'irrévérence. On plongerait dans ce flux, la saleté des remous, un déferlement de phrases qui ne diront jamais assez tout le mal d'être au monde, l'oubli, et  les reflux, le déni, le re-flou. Là, des couleurs sépias au souvenir du Valois :

 Il parlait de celles de ce temps-là sans doute !  mais il m'avait raconté tant d'histoires de ses illusions, de ses déceptions, et montré tant de portraits sur ivoire, médaillons charmants qu'il utilisait depuis à parer des tabatières, tant de billets jaunis, tant de faveurs fanées, en m'en faisant l'histoire et le compte définitif, que je m'étais habitué à penser mal de toutes sans tenir compte de l'ordre des temps.

Ici la paysanne et la vierge "Aurélia" :

Puis les monstres changeaient de forme, dépouillant leurs premières peaux, se dressaient puissants sur des pattes gigantesques ; l'énorme de leurs corps brisait les branches et les herbages, dans le désordre de la nature, ils se livraient combats auxquels je prenais part moi-même, j'avais un corps aussi étrange que les leurs. Tout à coup une singulière harmonie résonna dans nos solitudes, et il semblait que les cris, les rugissements, les sifflements confus des êtres primitifs se modulassent désormais sur cet air divin. Les variations se succédaient à l'infini, la planète s'éclairait peu à peu, formes divines se dessinaient sur la verdure et sur les profondeurs des bocages, et, désormais domptés, les monstres que j'avais vus dépouillaient leurs formes bizarres et devenaient hommes et femmes ; d'autres revêtaient, dans leurs transformations, la figure des bêtes sauvages, des poissons et des oiseaux.

Ailleurs, des figures doubles dépourvues d'ombre, des femmes assoupies, des muses grimées en vouivre, traverseraient nos villes sur un nuages de cendre. Il se peut qu'on rêvasse et la nuit en pillant les archives glissées entre les pierres des monuments, il se peut que reviennent des pans de vies anciennes miraculeusement préservées, hâtant la joie sereine des affinités mystérieuses qui exigent l'anéantissement, peut-être... On se jetterait à distance vous et moi, d'un balcon à un autre en saluant les princes qui passent lentement dans des fiacres sous de vieux luminaires, vous et moi aspirant à cueillir quelques bourgeons de roses, dans la beauté du leurre, à confondre, les locataires qui vivent là où jadis habitaient les Dieux, avec les Dieux eux mêmes. On nouerait au passage, le souvenir d'un songe à des formes plus lointaines. Les monstres des bestiaires monteraient jusqu'à nos fronts y coller l'escarboucle, un troisième oeil étincelant légué par des visionnaires revenus déposer le ciel à nos pieds. La lumière se fait rare, nous resterons au piège d'un débit de conversation qui n'est plus à nous mêmes et qui revient sans cesse, déformé par l'image animant un rocher, sorti du ventre de la terre : une carcasse d'archéoptéryx qu'on n'aura même pas le droit de caresser.

"Je marchais péniblement à travers les ronces, comme pour saisir l’ombre agrandie qui m’échappait : mais je me heurtai à un pan de mur dégradé, au pied duquel gisait un buste de femme. En le relevant, j’eus la persuasion que c’était le sien... Je reconnus des traits chéris, et, portant les yeux autour de moi, je vis que le jardin avait pris l’aspect d’un cimetière. Des voix disaient : “L’Univers est dans la nuit !"

   CLAUDE LE JEUNE : "Que je porte d'envie" (pour 4 voix, 4 violes) 

podcast  

Lien : "dans l'épaisseur des images on ne sait où" (2) Lire ICI

Photo : Géante rouge traversant la Tupin en aveugle, dans l'apparente tranquillité d'un jour de Mars.

© Frb 2010.

jeudi, 14 octobre 2010

La grande route

Le mensonge est aliéné au secret,
Légitimé, prudent et raffiné ;
Aveugle à tout sauf à son intérêt,
Il forge des fers pour l'esprit [...]

WILLIAM BLAKE extr. "Nouveaux vers gnomiques" traduits de l'anglais par Alain Suied

Pour connaitre le début de cette histoire, vous pouvez cliquer sur l'imageroad.JPG 

Nous regrettions les trottoirs de nos villes, l'absence de vitrines nous flouait peu à peu, exilés à mille lieues de la terre natale nous voulions retrouver l'ouverture mais allions doucement à la sauvagerie sans nous en rendre compte. Nous étions à bout de force, de peines et de chagrins, nul n'avait le droit de se confier à quiconque, afin que nul ne s'affaiblisse, nous portions sur notre dos à tour de rôle des outres remplies à ras bord d'eau de source cela pour continuer d'avancer, continuer sur la grande route. Nous étions sans cesse assoifés. Puis nous ne vîmes plus rien du tout. Un grand pays venait, que l'on ne pouvait connaître. Le ciel fût plus léger nous en savourâmes la fraicheur sous forme de flocons tièdes qui tombaient de petits nuages. Nous avions vaincu les piqûres des becs d'oiseaux, chanté des chansons ridicules et maintenant ceux qui savaient apprenaient aux autres la prière et la dévotion, nous n'avions plus ni père ni mère. Notre mouvement suivait celui d'une mauvaise étoile qui de loin nous paraissait très belle, peut-être plus tard rayonnerait-elle ? Des statuettes d'idoles féroces furent sculptées dans la glaise ou le bois, tout ce que nous trouvions à terre servait à ça. Les plus dévoués d'entre nous les posèrent le long de la route. Ainsi le monde se souviendrait longtemps de notre chemin exemplaire.

 

Photo : La grande route commence ou finit sur les marches d'une petite Chapelle, quelque part (nous gardons le secret), dans une ville, là bas, dont le nom ressemblerait un peu à L'Espagne, (j'ai dit un peu...). October en Nabirosina. © Frb 2009.

dimanche, 20 septembre 2009

Schizophonie

piano.JPGSachant que le préfixe grec "schizo" veut dire, fendre, séparer, et que "phôné" signifie voix (en grec), la schizophonie serait selon RAYMOND MURRAY SCHAFER, la séparation d'un son original de sa transmission ou de sa reproduction acoustique. Au départ, chaque son étant original, il ne se reproduisait qu'à un seul moment et dans un seul lieu à la fois, indissolublement lié au mécanisme qui le produisait. La voix humaine ne voyageait pas plus loin qu'à la limite permise du cri. Les sons impossibles à reproduire étaient uniques, inimitables. Ils pouvaient se ressembler comme les phonèmes d'un mot que l'on répète mais n'étaient jamais identiques. La preuve a été faite de l'impossibilité physique pour l'être le plus rationnel et le plus réfléchi à reproduire un seul phonème de son propre nom deux fois de la même manière, (si vous en doutez, mettez-vous à l'épreuve d'essayer, si un seul d'entre vous y parvient, je brûle ce blog et rejoins les bénédictine de Chantelle). Depuis l'invention des techniques électroacoustiques de transmission et de conservation, tout son, si infime soit il, peut être envoyé dans tous les coins du monde ou gardé sur un disque, bande magnétiques, fichiers son, etc... Nous avons dissocié le son de sa source, nous l'avons arraché à son orbite naturelle. Nous lui avons donné une existence amplifiée et indépendante. Le son de la voix par exemple, n'est plus lié à une cavité du crâne, il est bien libre de surgir de n'importe où dans le paysage sonore. Il peut jaillir de millions d'orifices dans des millions de lieux publics ou privés, ou être conservé en vue d'une diffusion postérieure.

"Nous n'aurions pas conquis l'Allemagne sans [...] le haut-parleur", écrivait HITLER en 1938. Nous savons aussi que l'expansion territoriale des sons post-industriels a servi les "ambitions impérialistes des nations occidentales". Le haut-parleur fût aussi, une invention impérialiste, car il répond au désir des autres par la voix. Tout comme le cri est porteur de détresse, le haut-parleur peut aussi communiquer l'angoisse. Je n'ose pas évoquer en détail, ce que les futurs paysages (impérialistes ?) nous réservent, encore une idée piquée aux artistes, sans vouloir jouer les rabats-joie, je me demande ce que ceci donnerait soudain multiplié à l'échelle d'une ville et toujours du point de vue du récepteur parcourant son paysage sonore... (So funny vraiment ?).

R. MURRAY SCHAFER, compositeur canadien né en 1933 (ne pas confondre avec Pierre SCHAEFFER), a publié en 1977 (Paru en 79 en France), un ouvrage "Le paysage sonore",  (Original :"The tuning of the world"), où il développe ce concept de "paysage sonore" (ou "Soundscape"), c'est là que se lit aussi pour la première fois ce terme de "Schizophonie" : "En forgeant ce thème de "schizophonie", j'ai voulu souligner le caractère pathologique du phénomène voisin de schizophrénie, je le chargeais même du sens d'aberration et de coupure de la réalité, en fait le massacre opéré par les gadgets Hi-fi, non seulement contribue à aggraver le problème Lo-fi mais crée un paysage sonore synthétique dans lequel les sons naturels sont de plus en plus remplacés par des sons artficiels et où les signaux qui ponctuent la vie moderne ne sont plus que des substituts fabriqués par des machines"...

Nota : Evidemment ce texte écrit en 1977, 78 pourrait encore se discutter, ou plus précisément s'ajuster en 2009, où l'environnement sonore s'est peut être encore densifié (tout autant que la schizophonie ? Question.). Par ailleurs, R.MURRAY SCHAFER, qui composa et enseigna, pût aussi mettre sur pied fin des années 60, (grâce à des subventions de l'UNESCO et de la Donner Canadian Fondation) : le "World Soundcape Project", un projet mondial d'environnement sonore, (rattaché à l'université Simon Fraser) consacré à l'étude des rapports de l'être humain avec son environnement acoustique. Ce nom même de "World Soundscape Project", résume à lui seul l'idée qui est au centre du projet : en dehors de nos sens, un "paysage sonore", n'a pas plus de réalité ontologique qu'un paysage "classique", mais le terme permet de désigner la façon dont les êtres perçoivent leur environnement. En tant que récepteur, il est admis que les individus agissent sur les sons " On part du principe que les individus agissent sur les sons dès qu'ils pénètrent dans un espace donné. Produit par l'homme le paysage sonore est la manifestation acoustique du lieu. Les empreintes sonores, analogues aux particularités d'un paysage sont des objets sonores uniques bien localisés. L'objet sonore fût bien décrit par Pierre SCHAEFFER comme "Un objet auquel peuvent s'appliquer nos sens et non un objet mathématique ou électroacoustique à synthétiser". Il s'agit de la plus petite particule autonome du paysage... mais de cela, je parlerai peut être un autre (certain) jour....

Source : R. MURRAY SCHAFER : "Le paysage sonore". Editions J.C Lattès. 1979.

A écouter sur Arte radio : "Une rue à l'oreille de MURRAY SCHAFER" (de Anthony Carcone) où le compositeur M.S. commente le paysage sonore d'une rue parisienne, en ambiance et en anglais : http://www.arteradio.com/son.html?22427

Photo : Paradoxe de la schizophonie: le piano muet de l'avenue Salengro, tandis que partout les rues et les murs bruitent... Vu à Villeurbanne en Septembre 2009. © Frb.

dimanche, 26 juillet 2009

Un monde en ruines

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Part I

Hier je marchais seule, dans cette rue ancienne, comme on va en pélerinage pour retrouver un temps, celui d'un grand parcours du monde avec mon grand ami M. (le monde = deux rues seulement !) sur des patins à roulettes géants. Explorateurs de cette planète de deux mille habitants à peine, nous montions avec de grands airs de cosmonautes, les escaliers de la salle des fêtes, pour aller chercher ceux de notre bande (des superstars), premiers tambours, ou de trompette à la fanfare. Puis nous partions en reportages avec des magnétos en plastique (De marque Remco 50) interviewer la boulangère, (à propos de ses "miches", bien evidemment !) ...

Mais ce n'est point le sujet du souvenir qui m'intéresse, le présent est encore assez bien achalandé d'une toute petite marge de lendemains que je ne désire pas dilapider trop précocement s'il est permis... C'est juste comme ça, rassurant, quelquefois de revenir sur ses pas, de vérifier que rien n'est changé, car si rien n'est changé on peut alors s'imaginer qu'on ne vieillira jamais. Enfin, pas comme ceux qu'on revoit 20 ans après, qui nous tapent dans le dos par surprise, tellement heureux de nous retrouver et qui sautent de joie en nous disant : "tu te souviens de moi ?", Laurent Pinsson ! on était ensemble au collège "tu te souviens de melle Pugeolles ? "Melle Pugeolles ! si je m'en souviens !" je réponds. Et voilà que ce gros bonhomme, un parvenu jovial, (dont je m'imagine qu'il parait 20 ans de plus que moi, car je suis une dindonne toute pétrie d'illusions), ce gros bonhomme, disais je, me raconte en riant, "la fois on avait mis de la superglue sur la chaise à Sandrine Chevreau." Il enchaîne les anecdotes comme d'autres enchaînent les histoire belges à la fin des repas de famille. Et il me tape dans le dos (moi qui ai horreur de ça) en finissant toutes ses phrases par un pénible "Tu te souviens ?". Je ne réponds pas. Je hoche la tête avec mon sourire bête qui veut dire oui. Sauf que Laurent Pinsson, Sandrine Chevreau, je ne les connais pas ! ils sont passés aux oubliettes! Je cherche en vain. La mémoire fait défaut... Je pense tout de suite à un début d'Alzheimer, il paraît que les premiers signes, c'est ça. Je ris quand même pour ne pas faire de la peine à ce pauvre Laurent Pinsson...  Et le supplice de la conversation n'en finit plus, je me vois me renier moi-même, mes valeurs ! ah ! ah ! quelle cruauté ! je tente de ne pas trahir l'étrangeté qui me tire les traits au dessus d'un sourire qui n'a jamais été le mien. Etrange étrangeté... Une petite mécanique se met en marche, il parle, et je souris. Comment faire autrement ? Laurent Pinsson me demande ce que je deviens : "Ben euh... rien ! Et toi ?". Et le voilà parti dans un récit épouvantable : "Je suis marié, j'ai quatre enfants, je suis entrepreneur à Suzy les Charolles, je fabrique des maisons, je construis des résidences, j'ai repris la boîte de mon père et patati et patata..." que répondre à cela ? sinon un à peine audible et gentil : "c'est bien !" et je reste là, pétrie de politesses, n'osant fuir ce bonhomme qui me prend maintenant par le cou et m'embrasse. "ça m'a trop fait plaisir de te revoir". Je m'entends roucouler bêtement : "Ben..euh... moi aussi, je suis bien contente !". Une voix (celle du surmoi féroce, sans doute) se superpose, "Mais tais toi donc, espèce d'idiote !", j'écoute le surmoi : "bon, Laurent, c'est pas l'tout, mais j'ai des courses à faire !!!". J'ânonne sur un dernier coup de rame : "alors salut ! bien le bonjour à ta femme ! (et autres conneries du genre), on se téléphone, on bouffe ensemble, ok promis, ciao bye bye !!!". Rideau.

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Part II

Voilà. C'est aussi ça, retourner sur ses pas. C'est déprimant. Une regression, parfois. Pour peu que je finisse à la cantine dans une chanson de Vincent DELERME, moi qui rêvais d'être une branche d'acacia au jardin de Jean Louis MURAT, c'est gagné ! je ne suis pas fière de moi.

Retourner sur ses pas. Je préfererais que cela ne soit qu'une sensation géographique. Le passé nous suit à la trace, il prend la forme d'un platane, d'une maison, s'ils viennent à disparaître, quelque chose se referme. Plus rien ne tient.

Pendant ce temps là, les anciens du pensionnat radoteraient autour d'une raclette, après s'être retrouvés via internet... Je le comprends pour les autres, mais moi, ça me fout le cafard. La nostalgie on nous la fourgue, comme on fourgue des barres de lexo en nous faisant croire que c'est du chocolat. Pendant qu'on remue nos vieux moments on ne voit pas le temps qui vient... Pourtant la nostalgie c'était très beau avant. Nostalghia...

Mais revenons à cette maison. Cossue, blanche, importante, elle appartenait au notable, sans doute un pharmacien. Une maison comme il y en a chez BALZAC, ou dans les films de CHABROL, avec sa fleur austère gardant mille secrets et suitant de sa bourgeoisie austère, de ses livres austères : Gilbert CESBRON, "Trois sucettes à la menthe" de ses images de catéchèse, et d'autres choses moins catholiques. La fleur du mal... Pourtant cette maison, je l'aimais bien. Mais nous, l'entité impartiale enfantine, n’aimions pas les enfants qui vivaient dedans. Des fayots à l'école, avec des raies de côté. Vêtus de blanc le dimanche, jouant dans le jardin, où était installé juste pour eux, un luxueux portique pourvu d’une balançoire à cordes bleues, la grille était toujours fermée. Car les parents craignaient que les enfants ne se fassent renverser par une voiture, ou ne soient abordés par ces types qui donnaient des bonbons. Et nous, du haut (du très haut) de nos patins à roulettes, sur notre bout de trottoir, (un délicieux jardin aussi), nous regardions derrière la grille, le petit garçon donner des ailes à la petite fille et la maman assise sur une chaise de jardin, qui surveillait d’un oeil brave sa couvée, deux poussins ! tout en brodant une tête de biche devant une table ronde sur laquelle une bonne avait posé des verres de citronnade et des assiettes remplies de barquettes trois châtons. C’était d’une douceur de vivre, tout ça. Trop de douceur en vérité. L'entité enfantine impartiale, monstre à deux têtes que nous étions n'aimait que le chahut. Là, nous tirions la chevillette, s'ensuivait un fracassant "dreling dreling" et le fin monde de cette fleur austère s'en trouvait brutalement renversé. Notre joie satisfaite, nous courions nous cacher, observant madame mère bredouille devant le grand portail doré et deux petits enfants terrifiés qui la suivaient de près et tremblaient à l'idée que leur maison fût hantée...

Epilogue :

Je suis repassée ce jour, rue de la gare. rien n’a changé tout est presque pareil. J’en suis très soulagée même si tout aurait besoin d’être un peu ravalé. Ravalé. Drôle de mot... Seul un vilain détail m'a sans doute échappé hier. Là, sur l’autre trottoir, je le vois me happer, ce panneau, en façade avec dessus, dessinée, une affreuse construction genre lego en 3D, précédée de lettres géantes, un énoncé comme un faire part : Permis de démolir : ici bientôt, construction de la résidence "les Iris": 35 logements, sur 4 étages", avec parking, travaux dirigés par l’entreprise Pinsson § fils. Siège social : Suzy les Charolles..."

Avant de repartir, j'ai regardé longtemps cette grosse maison grise. Pour la première fois de ma vie, j'aimais follement la bourgeoisie. Le cossu, toute cette importance, ces volets blancs devenus gris, il aurait suffi de retaper. Retaper, drôle de mot aussi ! les pierres tenaient, auraient pu traverser les âges... Sous les plantes proliférantes qui couraient sur les escaliers, j'entendais comme des cris d'enfants, le grincement de la balançoire, et la voix d'une vieille maman qui courait hurlant deux prénoms. Je ne peux dire si c'était le diable mais je sus que le type aux bonbons était passé, et qu'il s'en était pris à la maison. S'en suivit quelque drame. Le bruit courût que la maison était hantée. Et, pour une bouchée de pain la maison fût rachetée.

En pensant aux misères que nous faisions à ces chers notables, au baiser de Judas, de l'étranger Pinsson, je me suis demandée s'il était permis d'éprouver à la fois, et des remords et des regrets...

Nota : Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence, sauf pour mon grand ami M que je salue au passage, (oui, M. je te promets, tu l'auras un jour, l'adresse de ce blog !) et plus ou moins, Melle Pugeolles qui m'a plus ou moins tout appris...

Photo: Soleil couchant sur la maison bourgeoise. Vue dans une petite ville du Nabirosina. A des années lumière de la forêt. L'été prochain je vous montrerai la résidence "Les Iris" construite par l'entreprise Pinsson § fils, constructeurs de bâtiments modernes, barbares de père en fils. Juillet 2009. © Frb.

lundi, 09 février 2009

La vie, l'espoir ...

tant que.JPGVoilà le nécessaire. Un titre + une image. Je vous laisse le tout en pièces détachées. On y gagnera un adage. Une panacée, qui donnera force et courage, emplira le coeur de volonté, fera même revenir l'être aimé, (à ce qu'on dit)...  Le tout très efficace. Avec quatre mots, un verbe, grosso modo, on vient à bout de l'adversité. Je ne vous dirai pas combien de gens ont été sauvés par cette phrase. Pas avant que vous ayez trouvé. Un nombre très en deçà de la réalité. Car peu d'entre eux osent avouer, surtout pas à eux mêmes (Toujours à ce qu'on dit), les prodigieuses vertus de cette phrase.

J'aurais pu aussi vous coller en titre de billet: "La cruche, et l'eau", "Le tiens! et la chose promise", "le bon bruit et la grâce acquise","Le vent tournant qui chet en brise", pour faire plaisir à monsieur VILLON. A ce propos, je ne résiste pas à la volupté de vous livrer un bien beau lien où vous découvrirez, si ce n'est déjà fait, la "ballade des proverbes" du François en ancien français :

http://muze15.canalblog.com/archives/2008/12/29/9790201.h...

J'aurais pu titrer : "métiers et besaces", histoire d'embrouiller nos affaires. Ou vous laisser sur cette phrase, ô combien fascinante, mais un brin emberlificotée (pour des esprits peu initiés). Oyez un peu :

"Dominique, prends une femme, et après dors TANT QUE tu voudras, car elle aura assez de soin de t'esseiller".

Ca laisse songeur tout en produisant son effet... Ou j'aurais pu vous rapprocher des plaisirs merveilleusement phonétiques de la "COUZONNAISE" (patois de Vaise)  en vous glissant en vieux français :

"Elles en ont tant porte de grans qu'elles n'en scauroyent plus porter des petits".

Après quoi, la messe serait dite. Mais comme à "Certains jours", on ne baisse jamais les bras, même dans les causes les plus désespérées (surtout dans ces causes là), j'aurais pu vous glisser un de ces proverbes plein de bon sens, qui vous lit toutes les lignes de la main en deux coups de cuillère à pot, toujours sur un air de "patois de Vaise", version (attention ! âmes sensibles s'abstenir) "sabotière pour les nuls". Ou polka cancaillotte :

"Fais l'amour TANT QUE tu peux, tu pourras plus quand tu seras vieux".

Oui, je sais, ça fait très mal. C'est ça, le bon sens. Ou bien, j'aurais pu vous l'offrir, pragmatique au terroir :

"Il faut puiser TANT QUE la corde est au puits"

précédé d'un "Ouh ben!" aux accents bourguignons (dont je reparlerai un jour)... Pragmatique toujours, mais brut de décoffrage, à prononcer de préférence avec une gitane maïs (éteinte) collée en coin de lèvre inférieure, le genre de phrase qui sent la sueur, et l'obstination forcenée de la "valeur-travail" des ânes bâtés nés durs à cuir, fiers de l'être, élevés à coups de pieds où on sait, vantant les joies du martinet pour leurs propres enfants:

" Il faut travailler TANT QUE la peau du cul dure".

Ou bien pragmatique (on n'en sort pas), d'une sagesse prudente économe (féminine et vénale ?), à l'antiromantisme assumé :

"Il ne s'en faut aller du bain TANT QUE la bourse nage sur l'eau".

Quant à la prétention qu'ont certains de se croire plus importants que les autres, la sagesse populaire a tranché avec une chute digne de chez Jean DE LA FONTAINE, mais cependant fort d'actualité :

"Ils vont tant haut, TANT QUE pour finir ils tombent le nez dans la flaque".

C'est là, tout ce qu'on leur souhaite...( Epargnez qui vous voulez ;-)

Enfin, elle aurait été belle, la note mystérieuse en lettres majuscules, un titre dénudé, le dicton tout entier et puis rien. L'érudition portée au point de béatitude que je n'aurais même pas été capable d'expliquer, (à quoi bon ?). Un "TANT QUE" plus sonnant que toutes les musiques. L'énigme du "TANT QUE" jamais élucidée. Dicton clair comme le filet d'eau naissant à la première source du premier jour du monde, fulgurant au passage les sagesses de tous les adages, comme l'ouragan balaye la plage, nous laissant tous (ou presque), tels larrons dégrisés, qui, tombés à quatre pattes sur la révélation, ne savent même plus danser la "Couzonnaise", mais tâtant le monolithe, avec des grosses pattes, en cherchent l'ouverture, oeil torpide, bouche bée, relisent mille fois, dix mille fois sans comprendre... La naissance du proverbe, tout autant que sa quintessence. Accrochez vos ceintures, j'amène la chose :

"TANT nyolate QUE pleut, TANT l'aforhlye, QUE s'evaie"

Voilà pourquoi, "la vie, l'espoir", au fond, ce n'est pas plus mal, même en pièces détachées...

Photo: Un début (?) lu sur les marches du grand escalier, qui longe le jardin de la Grande Côte, juste en montant là haut sur l'esplanade à deux pas du plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Février 2009. © Frb

mercredi, 07 janvier 2009

Cri de guerre

"Cahier des émeutes, le coeur nourrit ce qu'il éclaire et reçoit de ce qu'il sert le cintre de sa rougeur. Mais l'espace où il s'incorpore lui est chaque nuit plus hostile. O la percutante ligne douleur!"

René CHAR: Extr. "COTES"/ "LE NU PERDU". Editions poésie gallimard 1978.

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Ce graff, je l'ai vu récemment en nombreux exemplaires, il semble jalonner de mur en mur, le trajet des pentes de la Croix-Rousse à Lyon, jusqu'au plateau et plus loin peut être. A défaut de cailloux du "petit Poucet", si vous cherchez la colline travailleuse, suivez le graff "Emeutes toi" et vous trouverez bien votre chemin, celui de l'ancien esprit de révolte de Croix-Rousse, pas tout à fait révolu, avec sa belle écriture d'un rose vif. Vu ici en revenant par les escaliers, tout en haut du passage Thiaffais, qui est aujourd'hui devenu un passage propre et beau (bo ?) réservé aux "créateurs", semblable aux "espaces de créateurs" que l'on trouve plus particulièrement à Paris dans le Marais. D'où peut être, ce cri du coeur précisément posé à cet endroit...

Vous retrouverez le cri de guerre toujours en fragment de "jeu de piste", sur le site Daily Life, et cette fois, sans faute d'orthographe à l'impératif !

Humour

Comme un mercredi ...

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mercredi, 06 août 2008

Comme un mercredi

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Il faut se tordre un peu les pieds ("on n'a rien sans rien" comme dirait l'autre) pour gravir les périlleux escaliers qui mènent tout en haut du petit observatoire du Mont st Cyr. Six marches en pierres d'un beau gris-rose, irrégulières et tendres sous la semelle du bon soulier et cruelles pour la sandalette... En haut ,après l'ascension (petite, mais périlleuse;-) la vue est imprenable, plutôt une demie vue sur des monts et merveilles, situables grâce à une table d'orientation datant de 1967 .esc-de-lobservatoir.jpg

samedi, 21 juin 2008

Les escaliers de la galerie "Vrais Rêves"

Pour reprendre notre série d'escaliers,je vous propose de vous conduire en haut des escaliers de la galerie "Vrais Rêves",ce qui est davantage un prétexte ou plus exactement,une invitation à entrer dans ce lieu exceptionnel où chaque exposition nous réserve à chaque fois,une part d'émerveillement et de grande intelligence.

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Personnellement ,il n'est pas une fois ,où je ne suis pas sortie "renversée" agréablement, par la qualité du travail des artistes qui y sont conviés.Touchant parfois la peinture ,la gravure et l'histoire même des arts visuels,le propos essentiel ne perd jamais son fil :La photographie contemporaine.Par leurs propositions esthétiques,techniques,artistiques jamais complaisantes,leur talent de"découvreurs"exigeants,le galeriste Raymond Viallon et son équipe ne se contentent pas seulement de montrer de belles images,ils vont très au delà,offrant aux artistes qui cherchent,réfléchissent et procèdent en des mondes infiniment personnels, l'espace" rêvé "dont le nom presque impossible :"Vrais Rêves",n'est plus une vue de l'esprit,ni un hasard mis à l'enseigne.Nous comprenons ici comment le rêve devient vrai et se nourrit aussi des correspondances les plus inouïes.Située au 6 de la rue Dumenge sur le plateau de la Croix- Rousse à Lyon,ce lieu contient deux espaces particuliers très complèmentaires.Le premier,au rez de chaussée,invite le visiteur à s'éprendre des oeuvres,à en goûter toute la dimension,les intentions,beauté prise en pleine lumière par des accrochages pensés à la perfection.Pour se rendre dans le second espace,c'est là,qu'il faut emprunter le fameux escalier(voire photo),et descendre comme on va à la crypte,dans le monde des secrets bien gardés,petite salle des trésors attisant la curiosité du visiteur.Le moment d'escalier,incontournable (le sens de la visite ne peut se faire autrement),est aussi l'intervalle de quelques secondes à peine pour accomplir ce passage entre les deux dimensions non seulement de l'espace,mais aussi du regard et de l'esprit...Lumière et ombre :Plain-pied invitant côté rue et "chambre" souterraine,intemporelle,les deux réconciliées par un court instant d'escalier.Dans cet espace blanc aux formes douces,la crypte accueille sous les voûtes la part intime,plus confidentielle du propos de l'artiste.Le visiteur lâchera prise pour accéder au dedans,à la tranquillité et au silence que l'oeil exige pour se mettre à distance de tout ce qui sépare de l'oeuvre.Dans la crypte ,toujours,se trame un jeu étrange de résonances avec les oeuvres,car tous ne l'ont pas vue,mais il est dans un coin sous les voûtes,une fresque datant de l'époque napoléonnienne aux échos de la grande Histoire qui se conjugue par un fascinant hasard électif aux intentions du lieu...

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J'aurais aimé ici,vous décrire un peu le travail de L'artiste Valérie Legembre qui expose actuellement ses"peaux de photos",mais son travail est si impressionnant et ses procédés si subtils que je vous conseille plutôt d'aller par vous même,apprécier cette très belle avant dernière exposition avant l'été,il vous reste quelques jours(l'expo s'achève le 29 juin 2008) Ne passez pas à côté des oeuvres de Valérie Legembre.Allez y! les yeux fermés,ouvrez les une fois là bas, vous ne le regretterez pas.

La galerie "Vrais Rêves" est ouverte du mercredi au samedi de 15H00 à 19h00 ou sur RV pour plus de renseignement c'est par ICI 

Je remercie "Vrais Rêves",Raymond Viallon et ses collaborateurs de nous avoir toujours aimablement accueillis et gentiment autorisé à "mitrailler" la fameuse fresque.

samedi, 31 mai 2008

Pages grises

Il y a quelques temps,j'ai vous avais parlé-dans cette rubrique-d'un escalier -à lire -le beau,le vrai,juste après la Montée de la Grande Côte,celui qui rejoint l'esplanade,à deux pas du fameux plateau de la Croix-Rousse à Lyon.Il était agréable de fouler du pied,imperceptiblement,des fragments de vocabulaire que des grappheurs doués (et franchement pas consensuels) avaient inscrits sur de nombreuses marches .Ayant testé la sensation des pages (d'escalier) à descendre ou à monter, je vous avais promis un zoom spécial afin que ceux qui n'ont pas dans leurs trajets la joie d'y frotter leurs semelles,puissent au moins se rincer l'oeil. Projet foutu ,mes amis ,car ils sont passés avant moi ,les grands nettoyeurs de la ville et,de notre escalier à lire il ne reste plus RIEN sinon des traces karchérisées,assez peu représentatives de ce que fût cet escalier,quelques jours à peine.Pire que la Mère Denis la "gomme Karcher" lave plus gris et la grimpette n'en est que plus navrante comme à l'ordinaire ... Constat ici même.

 

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lundi, 19 mai 2008

Entre deux

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Si l'on revient du Parc de la Tête d'Or en direction du centre ville par les berges du Rhône et que l'on désire remonter à la surface loin des flots et des péniches ,de petits escaliers sont prévus un peu comme des sorties d'autoroutes qui nous ramèneraient sur une route départementale ou plutôt c'est l'inverse : Les petits escaliers (peu de marches en vérité) nous semblent tels un fragment de départementale remonter d'un bout de campagne pour nous conduire à l'autoroute(ou presque ).On  pourrait aussi simplement les regarder comme une parenthèse entre deux mondes.Peu remarquables ,gris,souvent sales,calés là entre pierre et béton ,on les retrouve de loin en loin,bordés d'herbes malades ,tout au long des berges du Rhône, jalonnant nos promenades et nous offrant la possibilité d'en sortir .Ils sont le lien indispensable à la merci de nos désirs ou de notre sens pratique. Ils se fondent dans le décor on les descend sans gloire ,on les monte sans peine et l'on accède sans y penser à l'une ou l'autre des dimensions de la ville. Ils n'inspirent rien de particulier mais suggèrent un je ne sais quoi ,difficile à décrire... Peut être juste le charme flou de l'entre deux.

 Berges du Rhône vers centre ville pas très loin du Pont de Lattre de Tassigny- Lyon-

vendredi, 16 mai 2008

Pages d'escalier

Il faut faire des tout petits pas (ou le grand écart ) pour gravir ces drôles de marches Montée de la grande côte à Lyon mais avant d'atteindre l'esplanade d'où nous pourrons contempler une ville en forme de carte postale,nous irons droit à l'escalier : le beau,le vrai,à double sens,à double rampe ,bordant les jardins avec bancs prévus pour les essoufflés.Cet escalier vu ici de loin est bien plus rude que toutes ces marches (à la fois trop étroites mais trop larges vous l'aurez compris!) pourtant il se pratique très agréablement. Et plus encore,on peut monter (ou descendre )en regardant ses pieds. Figurez vous que certains jours l'escalier se fait pages.Nous reviendrons sur ce sujet ici pour un zoom spécial.En attendant vous pouvez essayer de grimper là haut ,voir les jardins ,le plateau,ou même juste pour lire...

Je veux dire lire l'escalier.

 

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Lyon, Montée de la Grande Côte ,un dimanche à 6H00 du matin. Les drôles    de marches et le grand escalier vu de loin .

jeudi, 15 mai 2008

Montée lumineuse

Plein soleil dans l'escalier de cet immeuble ancien,rue de la libération à Mâcon .La rampe brille elle est cirée . La réverbération des sons étonne et l'on trouve à chaque palier une fenêtre aux encadrements d'un beau vert pâle.on pourrait rester là,assis,pendant des heures ou bien continuer à monter...

 

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...mais pas trop haut quand même ! vu d'ensemble ,si on lève les yeux c'est une autre histoire.

 

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mercredi, 14 mai 2008

L'escalier depressif

COMBIEN DE MARCHES MONTEES ET DESCENDUES EN UNE VIE ? IMPOSSIBLE DE REPONDRE A LA QUESTION .A TROP VOULOIR COMPTER ON POURRAIT ETRE PRIS D'UNE SORTE DE VERTIGE.JE N'ESSAYERAI DONC PAS ET VOUS PROPOSERAI JUSTE DANS CETTE SERIE UN PETIT INVENTAIRE SUBJECTIF D'ESCALIERS RENCONTRES AU FIL DE CERTAINS JOURS ,TESTES POUR VOUS DE HAUT EN BAS ET RECIPROQUEMENT.                                    

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 LYON :Berges du Rhône à peine vingt marches,celui là nous permet si on      le descend bien de rejoindre l'accès d'une piste cyclable en direction du parc de la Tête d'Or...Sauf qu'on ne peut ni le monter,ni le descendre bien,un petit mur empêchant toute fonctionnalité,l'escalier au sens pratique du terme ne mène nulle part ,ne sert à rien ,ni à personne.Trop déprimant ;-))