jeudi, 10 juin 2010
Une semaine de catas (thema part II)
Pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne ?
TRISTAN TZARA extr. "L'homme approximatif". Editions Gallimard 2007.
MARDI.
Louis pouvait maintenant rester des heures dans la même position, qu'on lui plie le bras ou le soulève, son bras restait plié ou soulevé, qu'on le pique avec une aiguille, plus rien désormais ne le faisait réagir. Il ressemblait au cadavre, qu'il avait lui-même découvert, à l'aube dans ce fenier, un visage redevenu mémorable qu'il avait cru voir un instant lui sourire, au bout d'une corde. Son frère repensait à tout cela en regardant le savon mousser entre ses mains. Il avait tout compris, et il s'était promis qu'il ne piperait jamais mot à personne, même s'il y avait encore quelque chose à sauver. On ne badinait pas avec la justice immanente, le Seigneur faisait son boulot, il réparait les infamies, et cela était juste et bon. Il faudrait laisser en état ce décret qui venait d'en haut, il marmonna "dans la vie, tout se paye" en approchant ses mains d'un immense torchon blanc.
Il songea que son pauvre frère avait dû reconnaitre le visage de Jeanine, cette fille née de travers, avec une petite case en moins, à qui il avait dû promettre pour rire, monts et merveilles, un jour de foire, il y a plus de 40 ans, suite à un pari bête avec des copains de régiment. Il avait dit à Jeanine, des choses très émouvantes, avec l'air d'y croire tant lui même, qu'elle avait tout gobé mot pour mot. Pour épater les copains, dissiper l'ennui de ses permissions, faire briller un pari contre quelques fillettes de côte de Beaune, il lui avait dit qu'il l'aimait, plus que cela, qu'elle était la femme de sa vie, il l'avait toujours su et quand il aurait fini son armée, qu'il reprendrait la ferme de son père, alors, il l'épouserait, elle, pas une autre.
Jeanine avait l'âge mental d'une enfant de 10 ans. Elle rêvait de robe blanche et de trenne, tout son imaginaire s'offrait aux balancelles, aux cornets de dragées bleues et roses, au prince charmant. Et, le prince charmant était venu, revenu exprès pour elle, elle en était persuadée. Il y a juste quarante ans, Louis était reparti finir son régiment, deux ans à l'étranger, elle l'avait attendu chaque jour, en comptant les minutes, les secondes, courant au moindre bruit d'auto, de son lit à la fenêtre, le coeur battant au moindre grincement de porte. Aucun objet n'avait pu la distraire, ni tricotin, ni chapelet, pas même les ouvrages au crochet, encore moins les napperons, pourtant brodés amoureusement, avec ses initiales à elles, ses initiales à lui, bleues et roses, côte à côte et toujours enlacées. Elle avait attendu ses lettres, quelque signe de lui. Elle n'obtînt rien. Il n'était jamais revenu au pays, pas avant la semaine dernière, et bien qu'il n'eût guère envie de retrouver ces paysans qui trahissaient une origine qu'il abhorrait plus que tout, il avait bien été bien forcé par devoir, peut-être par superstition, de sacrifier un peu de son temps, pour venir enterrer son père. Il n'avait pas tenu à s'installer sur le banc avec la famille. Cette cérémonie était l'opportunité parfaite et symbolique pour bien leur signifier qu'il n'avait plus rien à voir avec eux, un frère qui ne parlait pas ou qui parlait si bas qu'on le comprenait à peine, des cousins, des cousines plus ou moins attardés. Quant à ses anciens copains, d'école ou de régiment, la plupart étaient devenus crétins, abêtis par l'alcool. C'est ainsi qu'il les voyaient tous, des humains aussi bruts que leurs bêtes, dénués du moindre désir de transcender quoi que ce soit, avec leur petite vie foutue d'avance, et des conversations trop terre à terre.
Après l'armée, Louis avait rencontré sa future épouse, une élégante, très raffinée, professeur de philosophie, qui le trouvant bel homme mais pas trop dégrossi, l'avait aidé à passer des diplômes et des équivalences. Il n'avait pas voulu que ce soit dit, il en avait bavé plus que les autres, mais il était devenu à son tour, après des efforts insensés, professeur de philosophie, versé dans toutes sciences humaines: sociologie psychologie et surtout dans la poésie. Il enseignait maintenant à la Sorbonne et fréquentait un cercle de bels gens trié sur le volet, tous érudits. Il était devenu de surcroit, le principal maître à penser d'un cénacle de parnassiens. Il avait oublié le village, et aussi que son frère avait dû reprendre la ferme à sa place au lieu de poursuivre des études pour lesquelles on le disait doué. Cela était un autre sac de noeuds, mais il avait tourné cette page. Ces gens étaient trop petits pour lui. C'est ainsi que depuis quarante ans il s'appliquait à jouir du temps présent et à se cultiver, parmi ceux d'une société formidable à laquelle il appartenait.
C'était sorti comme une voix hors de lui, un grossier personnage reniant aux plis les surfaces arrondies du monsieur délicat qu'il était devenu. Il ne s'était pas montré très aimable, en lui criant "Vas te faire pendre !". Il n'avait pas reconnu Jeanine, en cette souillon qui trainait autour de sa chambre, soir et matin à la même heure, en gémissant, et qui semblait l'épier, importunait jusqu'à Madame son épouse, en lui jetant des cailloux au visage. Louis avait cru à une mendiante de celles dont on ne peut se débarrasser qu'en leur donnant quelques gri-gris, des porte-clefs ou des médailles. "Ces femmes ont quelque chose d'ensorcellant, tant qu'elles n'obtiennent pas ce qu'elles désirent...". Il lui avait donné un mousqueton, pour la calmer, cela n'avait pas suffi. Il n'aurait pas pu dire combien de fois il avait croisé cette folle depuis son arrivée. Dix fois par jour, peut être ? Ca devenait trop harcelant. Elle le hantait. Son frère le regardait de loin chasser Jeanine comme on chasse la vérole et restait stupéfait qu'on puisse à ce point oublier.
Jeanine après de longues années d'attente, s'était lentement affaissée, dans un monde bien à elle, entre ses rêves de pureté et une saleté réelle. Elle était devenue méchante, à force d'implorer le ciel. Sa vie n'avait été qu'une douloureuse attente, agrémentée par des rituels quotidiens, incompréhensibles, pour le retour de son aimé. Et elle savait qu'un jour il reviendrait. Que tous deux, ils se marieraient. Il lui avait promis. Cela ne pouvait être autrement.
Il y avait eu une altercation très violente, juste en bas du fenier. Jeanine, s'était jetée sur lui, pour l'embrasser, enfin comblée ! le frère avait vu ça de loin, assis sur le muret des cabanes à lapins, avec sa pipe en coin et son béret sur le côté. Il avait entendu les injures proférées, hurlées et répétées. Ca allait loin ! Le frère songea qu'aucun homme, même le plus grossier, n'avait le droit de dire des choses pareilles à un autre être humain. Après avoir déversé les pires mots sur la femme, Louis était parti sans se retourner, il s'était adressé à son frère juste pour pester encore, de ne pas être à cette heure, à son cercle privé de poésie, qu'il animait tous les mardis à St Germain des près. Il ne cachait plus son irritation à devoir encore rester un jour au pays. C'était le jour de trop. Le frère ne comprit pas d'emblée, pourquoi Jeanine avait trainé la grande échelle.
L'après midi fût plus tranquille, une belle journée d'été. Le lendemain à l'aube, le frère s'aperçût que la corde qui tenait la cloche du portail, avait été volée. La cloche gisait dans l'herbe. Comme ce matin, si tôt, il n'avait pas encore vu Jeanine dans les parages, le frère eût une intuition un peu sombre. Il se dit que cette histoire avait assez duré. Il était temps que le Seigneur intervienne. Il courût dans la chambre d'amis chercher Louis, à peine éveillé, prétexta qu'il fallait à tout prix monter dans le fenier pour l'aider à descendre un outil dont il avait besoin tout de suite, et comme lui, avec sa sciatique etc, etc... En échange de l'hospitalité, "pour une fois un petit coup de main"... Louis accepta, c'était son dernier jour ici, "après tout rendre petit service" il pensa que :"ça ne mangeait pas de pain !". C'est là haut, dans un coin du fenier, en voyant de près le visage de la créature, un visage rajeuni de 40 ans qui, au bout d'une corde, encore, lui souriait comme en adoration, avec cette drôle d'expression qu'on eût dit de béatitude, qu'il dût se passer quelquechose. Après quoi tout devient mystérieux.
Le médecin appelé d'urgence par le frère devant les deux corps immobiles dont un seul respirait, plia le bras, piqua un peu l'homme partout avec une aiguille. Plus rien de ce corps ne réagissait. C'est ainsi, désormais que le malade vivrait, figé dans une posture horrible, comme celle d'une statue hantée, ou d'un cadavre dont l'âme s'épuisait aux enfers. Avant de repartir tout en saluant le fermier, le médecin crût très utile de rajouter: "Pour guérir votre frère, cher monsieur, il suffirait que je connaisse la cause profonde du choc terrible qu'il vient d'endurer, si vous avez quelque élément, n'hésitez pas à m'en parler, ce serait l'unique moyen de le guérir". Le frère prit un air désolé "vous savez moi, je ne sais rien, j'suis jamais au courant de rien !". Dans le foin, le visage de Jeanine était devenu sublime, près d'elle un homme mort respirait, la bouche déformée, fixée dans une grimace affreuse. Quand le medecin fût reparti, le frère alla avec un petit sourire en coin jusqu'au robinet de la cuisine, il vit par la fenêtre, passer l'épouse de Louis dans sa nuisette en tulle. C'est vrai qu'elle avait belle allure ! il remonta sa grosse culotte de velours d'un air très satisfait, fît un clin d'oeil complice au portrait du Seigneur qui trônait dans un cadre au dessus du buffet puis se lava les mains longtemps.
CATALEPSIE.
Photo 1 : Judas bois polychromé, détail art lorrain du XVem siècle.
Photo 2 : Reproduction d'un Christ couronné d'épines. Art lorrain, début du XVI em siècle tiré d'un catalogue ancien sur le "Nouveau musée de Metz". Archives personnelles. ©Frb.
17:15 Publié dans ???????????, Arts visuels, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
que c'est beau !!!merci Frasby
Écrit par : catherine L | mardi, 13 juillet 2010
@Catherine L : Merci à vous !!!
Écrit par : frasby | mercredi, 14 juillet 2010
Une sacrée histoire, Frasby, qui laisse un peu sonnée. Vous frappez juste quand vous frappez.
Je pense à cette phrase d'Antoine Emaz (dans "Cambouis") :
L'expérience de la survenue du poème est peut-être vécue comme celle de l'unité possible d'une vie. A un moment précis.
Et ces poèmes à rebours j'aime :
Vendredi cataracte / Jeudi catalogue / Mercredi cata(pa)maran / Mardi catalepsie...
Attendons avec gourmandise lundi dimanche samedi, dis ?
Écrit par : Michèle | mercredi, 14 juillet 2010
Et je m'aperçois que non il n' y aura pas de suite puisqu'on est ici au 'thema part I'.
Alors merci pour cette "semaine de catas", Frasby. On s'en souhaite beaucoup, des comme ça.
Écrit par : Michèle | mercredi, 14 juillet 2010
Ce texte fabuleux, oui, fabuleux, s"ouvre sur la "chaîne" et ne dispose aucun liens, contrairement au précédent... Bien vu (et bien visé).
Écrit par : Chr. Borhen | jeudi, 15 juillet 2010
@Michèle : Bonsoir à vous, c'est toujours un plaisir de vous retrouver ici. Merci pour vos appréciations! C'est bizarre que vous parliez de "frapper juste" car je n'ai eu au départ aucune volonté ni intention de vouloir "frapper" mais plutôt d'essayer d'écrire un texte "juste". Est ce que quand on fait "juste", ça "frappe" automatiquement ? Vous pourriez me répondre dear Chimèle ?(sourires) Les grandes questions de la canicule sont lancées !(ou questions à creuser sur la plage ;-)
Vous savez que je ne connais pas beaucoup Antoine Emaz ! de nom je n'ai lu que des entretiens, pas ses livres, mais j'aime beaucoup cette phrase de "Cambouis" et même "Cambouis" c'est un beau mot ! sinon, pour la série à rebours, votre logique se tient se tient figurez vous que j'en ai une autre ! la série cata ira du lundi au vendredi donc il restera le lundi qui deviendra le billet 1 tandis ce mardi sera transformé en billet 2 etc etc.. Donc il en reste un dernier ! (ach ! gros pensuss !) Evidemment vous revenez quand vous voulez et si vous aimez les séries et m'encouragez si bien à poursuivre, et bien j'essaierai peut être d'en publier une autre, (juste pour vous)
Je vous souhaite une très bonne journée, ou soirée... A bientôt !
Écrit par : frasby | jeudi, 15 juillet 2010
@Chr Borhen : Merci ! c'est extra ce que vous me dites.
Vous avez l'oeil et l'esprit très affûtés, c'est vrai que j'ai particulièrement tenu à ce que ce texte ne soit encombré d'aucun lien, mais que vous le remarquiez d'aussi judicieuse façon, ça aussi c'est fabuleux, oui, very fabuleux ;-)
Écrit par : frasby | jeudi, 15 juillet 2010
Oui Frasby j'aime les séries pour ce qu'elles disent d'entrelacs, de suite ininterrompue, d'arrangement de choses qui se tiennent... ;)
Et là votre idée de catas c'est super ; on ne voit pas tout de suite, on se dit thema part IV, thema part III, thema part II, etc. c'est quoi ? de la musique sérielle, de la prosodie, de la mathématique ? ça bouille et brouille les sens !
Alors oui ça frappe, quand c'est juste ça frappe parce que ça nous touche la peau ; ça nous ausculte, ça nous dépèce, ça nous ravaude, ça nous gratte, ça nous tatoue, ça nous brode, ça nous ourle. ça nous fait la peau expérimentale, ça nous a la peau !
Écrit par : Michèle | vendredi, 16 juillet 2010
@Michèle : oh oui ! ça bouille ! et j'ai de plus en plus envie de tenter toutes sortes d'experiences, quitte à sortir un peu des petits habitudes du domaines; les "Catas" c'était un peu ça, les séries me titillent toujours, mais là, avec votre fine plume et vos superbes perceptions, je crois que je vais réfléchir très sérieusement à une prochaine série. Je vous la dédierai.
Votre commentaire est magnifique ! j'adore il nous porte ! il me grise, et votre allusion à la musique et à la peau expérimentale (quelle trouvaille !) est très fine, j'adore, oui, c'est trop bon ! On dit, sans vouloir faire du calembour à tous vents que, le son, la musique est un appeau- on fera notre petite cuisine avec tout ça ! ( P. Quignard en parlait je crois à propos de la voix dans "La haine de la musique" un livre qui ourle pas mal dans son genre) Et j'apprécie tout particulièrement cette lecture que vous avez de ces Catas parce que voyez vous chère chimèle comme les zhasards sont étonnants, vous évoquez la musique sérielle il y a de vaguement de ça, dès le départ, je n'ai pas construit la série en pensant littérature mais justement comme on le fait en composition (pas sérielle mais acousmatique) en termes de mouvements musicaux, l'idée d'arrangement elle est très juste et votre lecture croise vraiment au plus près toutes mes intentions, ça me touche beaucoup,(a chimèle's touch) et donc, il fallait que chaque billet soit rythmiquement presque en rupture avec le suivant ou le précédent, et qu'il y ait des rappels ici ou là mais légers, d'un billet à l'autre jusqu'à créer au final une trame cohérente, une couleur, tout en n'annulant pas les points de collisions, enfin je ne sais pas si j'y suis arrivée, ni trop bien expliquer cela, mais vous, par contre vous le faites très bien, votre fin de commentaire, c'est déjà le début d'un poème qu'on rêverait long interminable, très sensuel et musical, un poème fleuve, ça vous dirait ? on s'y noierait à travers une série de verbes entre berceuse et fou crapahutages.
Ravaudez nous Chimèle ! ou dépecez nous, au choix mais faites quelque chose ! .... ;-)
Écrit par : frasby | vendredi, 16 juillet 2010
Respect, Frasby. Grand respect.
Non seulement vous inventez de merveilleuse façon, mais vous nous aidez à ne rien perdre de ce qui se passe sous nos yeux. Vous avancez en même temps que vous nous accueillez. Confiante dans notre capacité.
Merci, et très belle journée à vous, Frasby.
Écrit par : Michèle | vendredi, 16 juillet 2010
@Michèle : Ouhlala, comme vous y allez ! ;-)
c'est trop, c'est trop (sourires) Je ne sais quoi répondre. Vous êtes vraiment encourageante et par les temps qui courent, j'accueillerai de bonne grâce vos douceurs, elles sont + que bienvenues et m'aideront à redonner un peu d'altitude,
au domaine, et surtout beaucoup de luminosité par ailleurs,
A vous lire tout me dit que j'ai raison de croire en votre capacité. Ne dirait-on pas que c'est la saison des fleurs ? La journée sera belle. Et pour vous, mon horoscope vous la fera magnifique.-A très bientôt Michèle ! ici ou là (quouprio sap zhec trone dangr ima mounmc Londra isala Kloso, uiq tisa ?)
Merci infiniment !
Écrit par : frasby | vendredi, 16 juillet 2010
Chère Frasby vous êtes toujours si prompte à prendre les choses à la rigolade, de fait avec une modestie et un cœur immenses, que j'en suis devenue solennelle dans l'envie de vous dire merci pour la hauteur de votre travail d'écriture. Merci de vos cadeaux incessants.
Et oui on se retrouve 'zhec trone dangr ima mounmc Kloso' !
Écrit par : Michèle | vendredi, 16 juillet 2010
@Michèle : oh vous savez, la modestie... Comme disait un vieil ami à moi, dans un de ses dessins ( il fût aussi ancien décorateur des carioles du Guignol de Mourguet, , -ec iuq en vedriat sap depliare à trone ima kloso -), je le cite : "la modestie est toujours proportionnelle à une très grande mégalomanie", enfin ce n'est pas tout à fait ça, mais rien n'est pur, hélas, je crois que les vrais modestes authentiques élévés au grain et en plein air n'ont pas tant besoin de faire les dindons en créant des blogs, certes, je plaisante un peu, parce que tous vos échos sont extras, vraiment chouettes, et ils invitent plus que vous n'imaginez, à continuer, écrire encore, à essayer d'évoluer, de transformer les choses, permettent de ne pas lâcher, décuplent l'aventure, il n'y a pas tellement de sens à écrire dans son coin, je trouve, ni à s'enivrer de soi même, et de ses belles lettres, écrire, c'est aussi (et surtout) une aventure humaine, sinon à quoi bon ? Enfin... "Les vases communicants", vous connaissez, bien sûr !... :-) Vous n'êtes pas si solennelle, vous savez, vous êtes là et pour moi, ça change tout, et c'est aussi un sacré cadeau ... (Quand je dis ça je dis rien ;-) Enfin, merci à vous, merci encore. Vous êtes ma bonne étoile, Chimèle et c'est toujours la saisons des fleurs, (elles ne sont pas artificielles). Je vous embrasse et vous souhaite la plus belle des journées, s'il est possible... ;-)
Écrit par : frasby | samedi, 17 juillet 2010
Frasby, vous avez raison, laissons la modestie de côté, l'emploi n'en était pas très heureux ;) ou alors dans son étymologie : du latin modestus, dérivé de modus (= mesure) "honnête, qui observe la mesure"...
Et un sens qui me plaît bien et là on sera davantage dans le ton :
le langage des précieuses du XVIIe disait 'la modeste' pour désigner la première des trois jupes de dessous, la seconde étant dite 'la secrète' et la troisième 'la friponne'.
C'est pas chouette ça, Frasby ?
Et puis aussi, le masculin substantivé au XVIIIe alors, pour un petit mouchoir placé à l'encolure d'un corsage et destiné à voiler le décolleté.
L'histoire des mots...
Belle et bonne journée à vous Frasby !
Écrit par : Michèle | samedi, 17 juillet 2010
@Michèle : Oh vous savez, Chimèle, heureux, pas heureux (sourires) on est pas des filles à chichis n'est ce pas ? L'emploi, n'en n'était pas si malheureux, je vous jure ! Et comme je ne suis pas latiniste (disons que je me suis laissée découragée trop tôt par un vieux prof qui manquait de sex appeal) je bois vos paroles comme un breuvage des plus précieux.
Oui ! c'est bien chouette ! super chouette tout ça !!!
Et donc si je comprends bien l'habit ne fait pas le moine, mais il fait la modeste. non, mais, sans rire (on ne rit plus ! ;-) des commentaires comme ça, moi ça me met de trop bonne humeur à en décorner des taureaux pendant des semaines, puis à déplacer des montagnes d'une seule main, pour aller danser dessus, danser la valse par exemple, ça vous dirait de m'accompagner ? Allez Chimèle ! préparez vous ! Avec trois jupes et un tout petit mouchoir sur l'encolure, je crois qu'on peut y arriver. Je viendrais vous chercher, avec mon carosse de modeste, en or pur, incrusté de diamants, comme il se doit, en attendant, je vous offre la musique, j'espère qu'elle vous plaira. Belle journée ! ça, oui, elle le sera, elle était mal barrée , mais vous avez fait tourner le vent. Etes vous une fée Chimèle ?
Que trove "rénojeu" sito silbume ua minso,
("frocément silbume!" ;-)
En attendant, oyez Chimèle ce modeste cadeau...
http://www.youtube.com/watch?v=0EC3et249s8
Écrit par : frasby | samedi, 17 juillet 2010
Merci pour cette valse Frasby ! J'en ai oyé les trois interprétations. On danse quand vous voulez (rus la clape Cerbolt zhec trone mai Kloso ) !
Écrit par : Michèle | samedi, 17 juillet 2010
@Michèle : De rien Chimèle, ce tûf nu plisiar ! On remet ça quand vous voulez ! Quourpio sap caple Cerbolt ? C'ets nue sètr obnen edeié. Je vois d'ici, derrière la vetri le regard persan, routagé de Cendrars, boltti entre deux vilres et ec vapure Kloso resa encroe boglié ed tremet eds blueso siquè !!! ;-) A moins que Cendrars et Kloso soillent tarpis en cacanevs, dans ce cas comme le tid un porebrev ed trone sapy:
"Qnad el tach n'set sap àl sel orusis sandent !"
Écrit par : frasby | samedi, 17 juillet 2010
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