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mercredi, 26 novembre 2008

4 ' 33 " forever

"De lui même, le monde est sonore,
Et le vide à jamais silence.
Ce qui se lève au coeur du calme
Au coeur du calme se dissout"

WEI YING-WOU (737-835) : "Le son".

Extr: "La montagne vide"/ Anthologie de la poésie chinoise (III em siècle- XIem siècle.). Traduite et présentée par P. CARRE et Z.BIANU. Editions Albin-Michel (1987)

brindilles eau.jpg

Lien : JOHN CAGE → 4' 33" : HERE

Antithèse : Noise → HERE

+ Parcours Sonore d'un des plus grand compositeur de paysages sonores contemporain: feu, LUC FERRARI. A Visiter ABSOLUMENT : ICI

Photo: Bruissements sur les flots, de l'étang de Montrouan et clapotis presque inaudibles. 2008 ©.

Commentaires

cette note me touche plus particulièrement car la neige dans mon pays nous impose en ce moment d'écouter avec délectation le silence, alors merci

Écrit par : marine | mercredi, 26 novembre 2008

@Marine : La neige dans votre pays ... Vous en avez de la chance ! j'en ai marre du climat tropical de Lyon , je rêve de grimper dans un refuge et de randonnées sur des monts avec Edelweiss et chamois ... Ecouter avec délectation le silence (vous me mettez l'eau à la bouge (enfin la neige ;-) MErci pour ce bel instantané

Écrit par : frasby | mercredi, 26 novembre 2008

Pourquoi le vide serait-il silence ? Ne parle t-on pas de la "musique des sphères" ? Et la frontière qui le sépare d'une planète, n'est elle pas désignée par une note de musique ?
Le "sol", précisément.

Écrit par : delest | mercredi, 26 novembre 2008

@delest : Chez les chinois taoïstes, le but du jeu serait de répondre à une question par une autre question , mais comme je ne suis ni chinoise ni taoïste, je peux juste vous dire que c'est la poésie de Wei- ying-wou qui dans sa rêverie flottante nous livre l'affirmation ,(je ne pense pas que dans sa très grande inspiration taoïste, il notre poète ait eu quelque souci de vérité scientifique ou musicologique mais bon ...)...
Si vous allez aux liens que j'ai glissé sous ce billet tout vous dira que LE VIDE N'EST PAS SILENCE. les 4'33" de CAGE contiennent du vide , mais ne sont pas silence (ce sont les auditeurs qui ont dit ça,surtout pas Cage!) Le silence absolu n'existe pas ... ou bien... où sais je ? Dans un caisson d'isolation peut être ??? (et encore !)
Par contre j'ignorais que le "sol" ??? ;-)) c'est amusant... CQFD ...
Musique des sphères , oui !j'adore l'idée, prochain tube de l'hiver ? ce serait reposant.
Merci de votre visite...

Écrit par : frasby | mercredi, 26 novembre 2008

Oui Frasby, c'est bien tout le problème avec l'inspiration (taoïste ou non) : si chez quelques privilégiés, elle mène à des arcs-en-ciel, chez d'autres, elle découvre à l'inverse de besogneux lumignons.
Ces derniers nous rendraient plutôt cyniques, d'ailleurs - et contents qu'à l'inspiration succède, naturellement, l'expiration.

Écrit par : delest | mercredi, 26 novembre 2008

@delest: j'aime beaucoup cette image sympathique un petit peu pathétique aussi := "besogneux lumignons"...En même temps, ici c'est un peu Inspiration, expiration... (pourvu qu'on dose bien chacun à sa mesure le temps qui convient à chacun pour inspirer et expirer) nous ne prétendons pas livrer des arcs en ciels prêts à poser ou préposés (enfin je veux dire nous ne sommes pas des préposés à l'arc en ciel enfin je veux dire...pas spécialement prédisposés ;-) ouf ! voilà c'est dit ... Côté cynisme, dommage que le sens ait changé aujourd'hui car j'ai une sincère affection pour les cyniques grecs (mais le cynisme n'est plus ce qu'il était) tout fout l'camp!
C'est fini , vous pouvez respirer ;-)
Merci pour votre commentaire. A bientôt.

Écrit par : frasby | mercredi, 26 novembre 2008

En tendant bien l'oreille vers cette photo, on entendrait presque s'ouvrir les bourgeons...

Quand au silence absolu, peut-être existe-il, mais je ne suis pas pressé de vérifier ma théorie !! :p

Écrit par : uhsn | jeudi, 27 novembre 2008

SOUNDS ONE

Le silence absolu
Est toujours relatif
On peut l'apercevoir
En haut du mur du son
Vérin de lumière
Aux très vertes fragrances
Ruisselant de ses fluides
Dans les veines arboricoles
Qui perlent les arômes
Des cordes d'une harpe

Écrit par : gmc | jeudi, 27 novembre 2008

Période Tang, âge d'or de la poésie chinoise;
Poésie codifiée
il s'agit sans doute d'un distique


"De quelque façon qu’on juge ce mécanisme prosodique, si différent de ceux auxquels les langues européennes nous ont accoutumés, il est une remarque qu’on devra faire, un résultat qui mérite assurément de fixer l’attention : c’est l’intime solidarité qui s’établit dans une strophe chinoise entre tous les éléments dont elle est composée, les distiques et les vers, les caractères et les sons. Tandis que, pied à pied, deux vers jumeaux contrebalancent leurs consonances, indispensables l’un à l’autre, les deux distiques sont liés, non seulement par la rime, mais par la double alternance des tons qui forment leurs désinences. Si l’on ajoute à cet ensemble le parallélisme rigoureux des mots pleins et des mots vides, ou tout au moins le parallélisme des idées dont les Chinois font un usage si fréquent, on a sous les yeux vingt ou vingt-huit signes graphiques [vingt si ce sont des vers de cinq pieds, vingt-huit si les vers ont sept pieds] tissés pour ainsi dire d’un seul morceau. « Le parallélisme des expressions doit enchaîner si étroitement les phrases, dit un écrivain chinois, qu’on ne puisse supprimer ni un vers, ni une strophe sans qu’on s’en aperçoive, sans que l’ensemble du morceau tout entier en soit altéré. »

Tels furent les procédés de versification popularisés, sinon imaginés, par les poètes des Thang. En ce qui touche les petits poèmes, nous avons dit qu’ils s’attachèrent à régulariser les anciens cadres plutôt qu’à les modifier profondément."

Cette forme de poème est devenue tellement populaire qu'elle se retrouve sous la forme des sentences parallèles que les Chinois affichent de chaque côté de leur porte à l'occasion du Nouvel An chinois.

Écrit par : Rosa | jeudi, 27 novembre 2008

@uhsn : On ne vérifiera pas la théorie du silence (peut être qu'un jour je ressortirai mes vieux grimoires d'acoustique mais pour l'instant, c'est bien aussi que le silence soit un peu" flou à notre perception et compréhension ... Mais j'aime beaucoup votre idée d'écouter une photo ...tout comme on regarderait un son. Joli commentaire ! Merci à vous.

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

@Rosa: Merci pour ce qui est plus qu'un commentaire mais plutôt une note annexe complètant le billet léger, (une suite tout simplement) du moins puis je la recevoir comme telle et c'est très instructif. Pour ce qui est de la popularité de ce style de poèmes, vous me rappelez que j'avais vu cela chez des chinois à Paris lors du nouvel an chinois dans l'inenarrable XIIIEm arrondissement, des adages affichés de chaque côté de la porte, cela m'avait beaucoup intriguée , mais je n'avais pas osé demandé à mes "chinois" des renseignements... Quelques années plus tard les voici ! par votre plume...
J'apprécie...

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

@gmc : le silence n'appartient pas aux sphères, elles ont cette musique,au ban des mondes stellaires, une vibration qui lie le souffle continu à tout ce qui respire sans cesse et qui sans cesse, expire. Elles ont le halo de ces lunes invisibles à l'oeil nu, le frôlement des pieds qui visitent la terre l'index collé aux lèvres sous les voûtes croisées de l'édifice , les yeux clos sur les anges aimant l'or calcaire de la mandorle où dessous bruissent les étoffes des vieillards chassés du paradis.

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

GEOMETRIE D'OK CORRAL

Dans les rectangles octogonaux
Des spirales quadrilatères
D'insensées paraboles déroulent
Des sphères cubiques
Aux accents pointus
De graves hyperboréennes
Circonflexant d'un chapiteau
La plaine cruciforme
Où de noires volutes de couleurs
Epanouissent leurs ellipses

Écrit par : gmc | jeudi, 27 novembre 2008

@gmc: l'onde paradoxale joint aux kobols l'orgue barbare et sous la règlette impeccable du PR99,les voix de carnaval glissent dans les cercles adorés. Au crissement des roues, le bateleur se masque dans le geste qui clôt le temps et le sillon fermé devient mouvement perpétuel...

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

MASCARA SANS FART

Labourer la mer
Comme une étoile aux yeux clairs
Dans la semence impérissable
Des naufrages en pleine terre

Viens la danse aux armes de feu, tourne les girouettes et les canons protéiformes refondent les formes d'alambic que distillent des crotales au venin d'incision qui ligature les scarifications aux noms brillants comme des nébuleuses galactiques

Sur les hauteurs le vent
Dans les odeurs le temps
Paradis des saveurs l'argent
Bienvenue aux indigents

Les pamplemousses sans presse détournent et vrillent les contreforts de la non-appartenance aux réseaux purement formels des mafias infantiles, élaborant de subtiles architectures, sculptant le flou intégral pour en faire des moisissures irradiantes et des copeaux de butane, désimperméabilisant les revêtements d'anxiolytiques que le chloroforme rend sourds et dégourdis

Sous les doigts le chanvre
Se tresse ou se roule
En noeud gordien coulant
Des jours paisibles et sereins

Écrit par : gmc | jeudi, 27 novembre 2008

Peu de temps après que j'ai commencé à déambuler sur votre blog, mon voisin s'est mis à jouer du piano. J'aime cette boucle qui se ferme, "ce qui se lève au coeur du calme/ au coeur du calme se dissout". Merci Frasby, une agréable soirée, je vais profiter de ce petit concert improvisé!

Écrit par : Léopold | jeudi, 27 novembre 2008

@Leopold : Un mixage de hasard objectif ? c'est très étrange, je peux en vous lisant presque entendre votre voisin jouant du piano (j'en avais un, très virtuose, un vrai bonheur ! il est parti hélas au profit d'une voisine du genre hippopotame) votre post me rappelle cette atmosphère que je regrette .. J'aime aussi beaucoup votre image un peu hivernale qui tournerait douillettement en boucle en rapprochant imperceptiblement les distances
... Excellente soirée à vous .

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

@gmc: semaines paisibles, certains jours, les yeux dans les sonnets et le goût des liqueurs chaudes porté haut par les flocons silencieux, la chaussée se détend, les sillons s'ouvrent à nouveau comme un livre, et le son sur de lents remous d'onde Martenot touchent aux monts de cocagne, les mouvements de foule achevent le trajet d'une scie musicale à la douceur des lyres .Tout est dans l'intervalle, où la trame respire, le frôlement des peaux de crins crins sur la toile.

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

CHARMILLES

Bleu comme une orchidée verte
En des jours sans pareil
Au même temps qui s'ensorcèle
De vanille et framboise
Tel un accordéon plat
Sur un velours de tulle noir
Et de pashmina blanc
Sous le fuchsia qui frémit
Les balades aux yeux pourpres
Et les glycines en fleurs d'oranger

Écrit par : gmc | jeudi, 27 novembre 2008

@gmc : Je parlais de tulle à Sophie dans la capitale d'Ivry, de ces hasards inversant les oracles et, des parfums vivants d'anciennes promenades dans les entrepôts des étoffes et les ateliers d'imprimés, bleu comme un fruit entier et mûr cueilli ailleurs, bleu comme l'acide doux qui ronge l'oubli,bleu mauve la glycine au sentier de ma ville, arraché à la hâte, bleu vert le nénuphar au parc dans l'hiver, bleu le ciel , blanche cette buée qui monte à la fenêtre et parfume de zest d'oranges les biscuits chamonix.

Écrit par : frasby | jeudi, 27 novembre 2008

CROSSOVER NAMES

La fortune vit à Hazard Nebraska
Comme un coup de dés névralgique
Dans une chanson d'épouvante
Où la muerte s'envenime

Mary anime Sophia
Byzance en persévérance
Plus un terril dans la boue
Dont la mer module
Les formes sablonneuses

A suivre les lignes d'un mektoub
Les badges s'effacent sous l'encre
Sympathique comme une aube

Écrit par : gmc | vendredi, 28 novembre 2008

@gmc :écrits des formes sablonneuses à l'encre sympathique , la muerte s'envenimerait à moins...

Écrit par : frasby | vendredi, 28 novembre 2008

@gmc : Chapeau bas ! c'est finement choisi et
majestueux !

Écrit par : frasby | vendredi, 28 novembre 2008

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