Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 09 mai 2009

Du pain, du vin, Dubuffet...

"Entre la sécrétion mentale et la production d'une oeuvre qui la restitue et la transmette, il y a, c'est bien vrai, une très difficultueuse opération de mise en forme que chacun doit inventer telle qu'elle convienne à son propre usage. C'est bien plus vite fait d'y utiliser la formule de mise en forme que tient toute prête à disposition la culture. Mais qui s'en saisit constate aussitôt qu'elle n'est propre à moudre qu'une seule sorte de grain, qui est le grain spécifique de la culture, elle le tient même à disposition. D'où farine facilement faite, mais ce n'est plus du tout la vôtre. La culture tient aussi à disposition un modèle de cervelle, faite de son grain, pour mettre à la place de la vôtre."

JEAN DUBUFFET (1901- 1985). Extr. "Asphyxiante culture". Les Editions de Minuit 1986.

tête bis.JPGNotre lecteur appréciera, j'espère, l'opération "difficultueuse", plus délicate que l'opération ordinairement "difficile", émise par le peintre Jean DUBUFFET, ce savant assemblage, (offert à la guise de chacun) pour ne pas s'en tenir plus ou moins bêtement, au choses émises ou bien apprises.

Jean DUBUFFET pourfendeur des institutions a produit une oeuvre abondante dont la clef fût peut-être sa constante remise en question. Et pour cause, il toucha à quelques multiples drôles de mondes ne puisant pourtant son inspiration qu'ici bas.

Issu d'une famille normande (de négociants en vin), il suivit l'école des Beaux-Arts du Havre, puis après l'obtention du baccalauréat, s'inscrivit à l'Académie Julian à Paris, où il cotoya la fine fleur "arty" de son époque : Suzanne VALADON, Max JACOB, André MASSON, Fernand LEGER, Juan GRIS, Charles-Albert CINGRIA... Il mèna une vie de bohème jusqu'en 1922 puis il effectua son service militaire comme "météorologiste à la tour Eiffel" (Cela ressemble presque à un titre de tableau mais pourtant, ça ne s'invente pas !). En 1924, doutant de la vie culturelle, il stoppa ses études pour entrer dans la vie active. Il s'embarqua à Buenos Aires où il travailla dans un atelier de chauffagiste. Six mois plus tard, il retourna au Havre s'occuper du commerce familial. En 1930, DUBUFFET s'installa à Paris avec sa femme et sa fille et créa une entreprise de négoce de vins en gros à Bercy. Et puis il se remît à peindre. Confectionna des masques, fabriqua des marionnettes, réalisa des portraits (d'Emily CARLU dite Lili qui devînt sa deuxième épouse en 1937). Ses affaires négligées périclitèrent. Il abandonna à nouveau la peinture. En 1939, il fût mobilisé, puis muté pour indiscipline et évacué vers le sud. En 1940, à son retour, il reprit en main son commerce qui prospèra entre trafic et marché noir. A partir de 1942, riche et plus libre de son temps, il décida de se consacrer uniquement à l'Art et réalisa des images primitives au dessin volontairement malhabile, proche de la caricature et bien sûr du graff. D'un expressionnisme "bariolé". Il créa sa série "Vues de Paris", inspirées de dessins d'enfants. Au cours d'un voyage à Heidelberg, les dessins des malades mentaux l'inspirèrent également. Au printemps 1943, il produisit quelques toiles à propos de métro (un thème recurrent chez lui) et de jazz. En 1944, il dessina ses premiers graffitis, ses messages à l'encre de chine, des gouaches et encres sur papiers journaux, ainsi que ses premières tables.

1944 (Octobre) est aussi l'année de sa première expo à la galerie DROUIN, il y présenta sa série de "marionnettes de la ville et de la campagne". En 1946, il récidiva avec "mirobolus, macadam § C°, "hautes pâtes". La facture de ses tableaux fît scandale, DUBUFFET s'était détourné de la peinture à l'huile traditionnelle pour fabriquer des mélanges de sa confection : céruse, mastic liquide, vernis, goudrons, sable, graviers, plâtre, éclats de verre, poussière... Sur cette pâte il incisa, coupa, râcla, utilisa le grattoir, la cuilller, le couteau et même ses doigts. En 1947, il réalisa des portraits d'écrivains qui suscitèrent un autre scandale. Ces toiles "à ressemblance extraite, à ressemblance cuite et confite dans la mémoire, à ressemblance éclatée dans la mémoire" ont pour titre "Léautaud sorcier peau-rouge", "Ponge plâtre meringué", "Tapié grand-duc", "Michaux façon momie"

tête.JPG

Entre 1947 et 49, après la vente de ses entrepôts, il effectua plusieurs voyages dans le Sahara, apprît la langue arabe et réalisa encore des gouaches, des dessins à la colle, des tableaux au crayon de couleur. Son idée devait aboutir à un cycle d'oeuvres sur le désert, mais le projet fût avorté. En 1947, aussi, ce fût sa toute première exposition à New York qui connût un immense succès. Dès 1945, DUBUFFET avait commencé en France, en Suisse, une étrange collection d'oeuvres populaires, sculptures, peintures, tapisseries, objets divers élaborés par des médiums, malades mentaux, artisans; marginaux, détenus etc... DUBUFFET inventa pour ces oeuvres le terme d'ART BRUT, afin de présenter, de décrire, un Art spontané ignorant tout de la "culture" (officielle s'entend) et des canons artistiques. Ses oeuvres furent exposées au sous-sol de la galerie DROUIN en 1947, et en 1948, avec André BRETON, Michel TAPIE et Jean PAULHAN, Jean DUBUFFET fonda "la compagnie de l'art brut" vouée à l'étude et à la diffusion de l'Art involontaire c'est à dire un Art sans culture et sans tradition. La collection voyagea jusqu'à trouver sa place définitive à Lausanne en 1976 où elle constitue aujourd'hui le fond du musée de l'Art Brut.

Dans les années 50's; Jean DUBUFFET multiplia les séries "Corps de dames" (1950-51) brisant un nouveau tabou esthétique, suggérant une  distorsion un gros brin animale à l'éternelle représentation de la femme. "Sols et terrains (1950-1952) prolongea ses recherches sur la matière. Il donna également une superbe et importante série de "Vaches". J'espère pouvoir tenir cette promesse de vous livrer un "certain jour", des extraits de la correspondance (très vasoureuse) entre Jean DUBUFFET et Alexandre VIALATTE où il est justement question de vaches... Celles de DUBUFFET ont des noms à en désespérer la  très rebelle "Blanchette", (vache de Monsieur SEGUIN, bien sûr !) que les noms à coucher dehors de la ferme DUBUFFET, auront rendue complètement chèvre mais je m'égare... Car Les vaches de monsieur Jean ont des noms à coucher dehors (ou plutôt à coucher avec). Des noms d'opulentes danseuses venues des plus chauds cabarets Montmartrois. Goûtez plutôt : "La belle allègre", "La belle fessue", "la belle tétonnée". Il travailla aussi à cette époque, à ses 44 "petites statues de la vie précaire" en papier journal, tampon à récurer, pieds de vigne etc...

En 1955, il s'installa à Vence et reprit quelques assemblages commencés en 53, des collages de fragments de tableaux, textures, morceaux de papiers tachés d'encre, il crée des tableaux d'assemblages, des lithographies qui reprennent des montages initiaux par redécoupages et sont associées autrement sur un autre support. Tout ce travail aboutît en 1957 aux "Texturologies" ; hauts reliefs de matériaux mixtes, non picturaux dont sont exclues toute anecdote et toute figuration. "Terres radieuses", "Pâtes battues", "Routes et chaussées"... DUBUFFET célèbre le sol. 1953  fût aussi l'année des premiers tableaux "en ailes de papillon". De 1958 à 1962, il travailla à des compositions lithographiques ("Cycle des phénomènes"), réalisant aussi une série d'assemblages d'empreintes sur le thème des Barbes, utilisa des végétaux différents pour ses assemblages d'éléments botaniques et commença le grand cycle des "Matériologies" (série assez austère) qui ne l'empêcha pas d'entretenir des solides relations avec le collège de pataphysique. En 1960-1961, J. DUBUFFET aborda aussi la création musicale avec ASGER JORN (un des fondateurs de COBRA) : en résulta un album de quatre disques de "Musique phénoménale" Suivi d'un album de six disques d"expériences musicales" de jean DUBUFFET (seul, 1961). Musique phénoménale oui. Voire en freestyle. Ecouter ici "Coq à l'oeil" (dédié aux esprits lovatiles qui peuplent un peu ce glob). Idéal pour les banquets, les mariages, ou pour vous venger d'un voisin. C'est du piano freestyle, peut être moins préparé que celui de John CAGE. En freestyle quoi ! On vous aura prévenus ;-)

http://ubu.artmob.ca/sound/dubuffet_jean/Dubuffet-Jean_Mu...

La même année, advînt le cycle "Paris Circus" qui marqua le retour à la peinture aux couleurs primaires, formes exacerbées. La ville, ses rues, ses enseignes, son mouvement...

De 1962 à 1974, ce fût le grand cycle de "L'Hourloupe". Peinture de fragments bariolés très imbriqués. Un style également appliqué sur des séries de sculptures en résine à dimension parfois gigantesque ; des oeuvres qui commencent toujours par des griffonnages distraits souvent effectués au téléphone, des tracés en puzzle, un dessin net cloisonné, strié de rouge ou de bleu. Le graphisme Hourloupéen est en soi un grand manifeste pictural, variable à l'infini, à l'infini proliférant... Tous les formats, tous les stylos possibles, même le marker sur des toiles de 8M. (cf: "les inconsistances" 1964). DUBUFFET utilisa le polystyrène expansé, pour ses oeuvres en volumes, bas reliefs, architectures ou "Anarchitectures" comme l'écrira Michel RAGON.

bazar.JPG

En 1973 "Coucou Bazar" fût crée au musée Guggenheim à New York, et au Grand palais à Paris, avec ses décors mouvants motorisés, ses costumes en forme de carapaces rigides, articulées. Une autre oeuvre monumentale "Le salon d'été" commandée par la régie Renault (oui, vous avez bien lu !) en 1973-1975, présenta des défauts dans l'infrastructure, une fois les travaux engagés, la réalisation en fût stoppée en 1976 et l'on détruisît l'oeuvre. De 1975 à 1979, Jean DUBUFFET se consacra à ses "Théâtres de mémoire": des assemblages minutieux constitués de fragments provenant des chutes et du découpage de la série précédente. Entre 1980-1982, il se concentra sur la notion de "Sites"dans des tableaux avec personnages (cf. "Sites aux figurines", "Sites aléatoires", "Psycho-sites") une série de plus de 500 peintures sur papier. En 1983 avec "Les mires , les sites et les personnages disparaissent, laissant place à un espace envahi de hâchures bleues ou rouges sur des fonds blancs ou jaunes. En 1984, ce furent : "les Non lieux". Evoluant vers une abstraction, ces travaux remettaient en question (encore et toujours) de différentes manières, les données spatiales communes. Ces oeuvres ultimes furent quelque peu inspirées par les philosophies orientales (Bouddhisme) et le Nihilisme mais on nota surtout leur grand scepticisme. DUBUFFET mourût le 12 mai 1985 à Paris après avoir rédigé (non sans en pressentir malinement l'urgence) sa "Biographie au pas de course".

Ce billet est très long, je prie le lecteur un peu las de bien vouloir m'en excuser car il ne dit encore presque rien, fait l'impasse sur beaucoup d'oeuvres et d'évènements. Juste un tracé de surface pour cet artiste incomparable qui recommença tout à zéro, à tout âge et toujours, s'appliqua à innover en expérimentant jusqu'à la fin de sa vie sans jamais montrer signe du moindre essoufflement. DUBUFFET s'inspira du commun, des gens, des enfants, (ou des fous) je cite : "Je me suis passionné d'être l'homme du commun du plus bas étage". Mais sa passion incessante des matières, des couleurs, de tout ce qui constitue le tableau, l'a placé au delà d'un art commun ou de "petite quotidienneté", non seulement il explore mais il réhabilite les matières décriées. Et les lettres aussi l'intéressent sous leur angle commun distordu (ou farfelu). Il s'amusera à écrire phonétiquement à la manière des illettrés et s'il n'inventa pas le charmillon, (ah ça !), il publia des petits livres en jargon populaire transcrits phonétiquement : "Ler dla campane" (1948), "Anvouaiaje" (1950), "Labonfam a beber" (1950), tous trois repris dans "Plu kifekler mouikon nivoua" (1950). Suivent par intermittence une dizaine d'autres textes, de "Oukiva trèné ses bottes" (1954) à "Oriflammes" (1983).

Malgré son mépris pour "l'asphyxiante culture", les cercles, et les "milieux dits artistiques", DUBUFFET produisit paradoxalement quelques oeuvres critiques d'un style très raffiné : "Notes pour les fins lettrés" (1946), "Prospectus aux amateurs en tous genres" (1946), "Positions anti-culturelles" (1951)… En 1968, enfin "Asphyxiante Culture", un pamphlet dans la veine anarchiste du début du XXe siècle. Ses écrits, réunis sous le titre "Prospectus et tous écrits suivants" (Gallimard, 1967-1995) occupent quatre volumes. (ça vaut sûrement la peine, de trouver 4 places dans sa bibi-livrothèque). Il faut aussi mentionner une correspondance impressionnante notamment avec L.F CELINE (que J. DUBUFFET admirait sans réserve), W. GOMBROWICZ, J. PAULHAN, A. BRETON, R. QUENEAU, A. VIALATTE (dont nous reparlerons) etc... Enfin, il illustra quelques livres de ses copains entres autres : PONGE, GUILLEVIC, PAULHAN, ELUARD...

IL existe une fondation DUBUFFET crée par l'artiste en 1974, l'oeuvre y est répertoriée , on compte des milliers de travaux à son catalogue raisonné et pour terminer cette petite biographie abrégée d'un dindon de grande panacée, (ce n'est pas parce qu'il est mort qu'il n'a plus rien à dire, d'ailleurs !) nous bouclerons cet abrégé par une de ses phrases sur l'Art qu'il aimait 1000 milliards de fois et des poussières plus que la culture. Vous l'avez bien pomcris je cite encore le vermeilleux pas cultureux :

"L’Art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle." Jean DUBUFFET (1960)

cassette.JPG

Autre lien de C.J à propos de Jean DUBUFFET (avec son graff incognito aujourd'hui effacé) :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/01/29/au...

Photos : Pour honorer presque à la lettre, l'intention du monsieur nous n'avons bien sûr, apposé ici, aucune photo qui ait le moindre lien avec l'auteur. Que de l'incognito.

photo 1 : portrait fictif de DUBUFFET dans une télé, en animateur de "Bouillon de culture".

Photo 2 : Portrait de DUBUFFET en crâne d'oeuf qui sourit.

Photo 3 : La sortie de l'usine Lumière à Lyon.

Photo 4 : Les oeuvres complètes de Jean DUBUFFET seront bientôt disponibles en cassette sur notre blog. (Envoyez vos dons !)

Nous avons croisé par hasard, à l'entrée de la rue rue de Crimée - une des plus fardées et fameuses du plateau de la Croix-Rousse - quelques anonymes du commun (des sauvages), qui ont abondamment graffé leur mur en couleurs et beaux bariolés. Quelques extraits issus d'une fresque, vue à Lyon, début mai 2009. A revoir vite en vrai peut-être, si vous êtes lyonnais, avant le passage drastique des brigades nettoyeuses du Grand Nyol), qui ne sauraient tarder, car les Brigades nettoyeuses de plus en plus nombreuses, supportent de moins en moins les grabouillons, semble t-il. (C'est un autre souci ça, un souci ça de Lyon) © Frb

Commentaires

Lavitate raconte qu'un dimanche soir, Buduffet lui proposa sa voiture, afin de de faire l'aller retour Paris/Clermont pour porter sa chronique à la Montagne, car il avait loupé le dernier convoi postal. "Nous partîmes, nous la déposâmes (avec un accent circonflexe)nous revîmes (avec le même) nous traversâmes ainsi la France en long deux fois, nous ne rencontrâmes pas un seul homme. Le silence, le vide, le désert, l'absence humaine étaient tels dans le Morvan qu'on entendait le tic-tac des montres dans les chambres en passant devant les maisons. Les hommes n'en continuent pas moins de croire à l'existence de l'homme. Convenons que c'est une superstition trop fortement accréditée." (15 dec. 1964)
Bon, si vous continuez à parler de Vialatte, vous risquez de voir, après le Solko, le Tanguy pointer le nez hors de son cyber-café.
Nob manchedi à vuso, te cermi poru ec lletbi

Écrit par : fan club de vialatte | dimanche, 10 mai 2009

Des dessins à la colle, c'est intéressant.

Écrit par : Nénette | dimanche, 10 mai 2009

Oui " te cermi poru ec lletbi " comme dit Solko et voyez-vous Frasby (hésité un instant, Frasby ou Brasfy, à force de crier au loup), l'anecdote racontée par Solko, pas n'importe laquelle hein ? [ je pense à votre remarque sur son billet "Le banc des philosophes" ].

Oui merci donc et nous attendons avec enicetapmi la correspondance Dubuffet-Vialatte, partie de... :-)

Quand je viens à Lyon, Frasby (c'est pas pour tout de suite), je vous fais signe, vous devenez mon guide (si vous voulez bien) et on se fait des virées (heu dérivées), fou rire garanti, isn't it ?

Écrit par : michèle pambrun | dimanche, 10 mai 2009

@fan club de Vialatte : Déjà imaginer Lavitate et Buduffet en train de casser une croûte ensemble (avant de prendre la voiture) c'est quelque chose ! Ensuite votre histoire est très jolie très étrange, très signée...
Très bophe des philosants ;-)
(mais pas beauf des sipholants, l'eau s'en foin !)
Lavitate et Buduffet dans le Morvan ! y'a que vous prou nous voutrer ce renge d'hisroite. On va en être merué tutoe la nourjée , c'est lamin !
Vous savez que Dubuffet a rencontré Tanguy à Rapis...(le genre de truc que j'ai oublié de noter, sinon on n'était pas rendus. (en plus je suis moins lacée en Valitate que Tanguy et vuso., si je toncinue à en rapler, va sap laffoir (la foire, drapon !) que je side potr de nocerines sinon rage xua droufes du naf bluc de Lavitate !
Cermi à sovu d'avoir eu la pentiace de rile un lletbi aussi gonl. C'est beni roucageux de trove prat.
Vous avez uv le manchedi est suso le masedi ! tuto sans dusse dousse !!!
Bno Manchedi , charmez béni !

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

@nénette : Vous allez essayer je suis sûre !
(Dubuffet ne reculait devant rien ,la farine, les graviers, la colle)
la tambouille quoi !
Par contre je ne suis pas certaine qu'on puisse coller grand chose avec de la peinture.
bon dimanche à vous !

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

@michèle Pambrun: Je sius jourouts varie de vuso rile et trusoutcomatinée de charmillon ( "comatinée" et non sap "poncatinée", si l'on senpe au bellit de Kosol" le banc des philosophes" et sa très oumévante "pensée catin".
Ah ça non ! l' acnetode n'est pas n'opimtre quio.
Pour la roccpedoncnace Vilatate / Beffudet, je suis dnco au fédi de netir ma premosse et là... voyez vous, le naf bluc m'attend au tournant... Je n'aurais pas dû promettre.
Si vous venez à Nyol chère Chimèle, je sius rûse qu'il y aura un comité d'eucailles gnide de ce nom pour vous emmener goûter trone salade de sumeau et ses nequelles de Nyol dans un choubon , à la nonbe quanfrette. (je compte sur trone
ima : L'IMA KOSOL 1er pour nous nourfir les nonbes edrasses. Et je m'oppucerai serponnellement de vous enemer au crap de la Tordette, sur mon torpe gabage. j'ai repéré des flamants roses très ramants , vous allez aroder.
Cermi de trove moccentiare Chimèle Pumbran ! à benitot dnoc !

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

Chère Frasby, mille fois merci pour le sourire qui ne quitte pas votre texte, j'espère que ma venue à Lyon ne restera pas un doux rêve. Même si un doux rêve c'est xudo et joutours nob à rendrep.
A beni tot iou !

Écrit par : Chimèle Pumbran | dimanche, 10 mai 2009

@Chimèle Pumbran : Merci à vous d'apprécier. ça me fait plaisir.
Lyon reste une ville assez accessible, je suis sûre qu'un jour vous réaliserez ce doux rêve. et vous avez raison, on serait bête de bouder un doux rêve. Peut être que vous rencontrerez Monsieur Solko (si ce n'est déjà fait)... Il connaît surement mieux Lyon que moi, ses canuts, ses canettes, moi je ne connais que le parc de la tordette, mais ils ont détruit la maison de la girafe (que j'aurai tant aimé vous montrer)...
On verra bien de toute façon , rien ne sert de riter des napl sur la mocète, je dirai à dame Girafe, et aux flamands roses de patienter...

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

Je ne me souvenais de Dubuffet du cycle de L'Hourloupe. Et l'accès à cet artiste, ô paradoxe, exigeait à mes yeux un - intérêt prononcé - disons-le comme ça, pour la CULTURE française du XXe siècle... Mais ce beau billet synthèse m'a fait découvrir autre chose. Merci.

J'ai un petit faible, entre autres, pour le Léautaud sorcier peau rouge.

Écrit par : Marc | dimanche, 10 mai 2009

@Marc : Savez vous que j'ai découvert les idées puis les oeuvres de DUBUFFET en lisant "Asphyxiante culture" ? Parce qu'avant, comme vous je croyais qu'il fallait avoir "des lettres en peinture" (un comble non ?) pour aborder ce monsieur. J'ignorais ses positions radicales et assez magnifiques pour l'Art et celles à l'endroit de la culture. Est-ce la culture justement, qui nous l'a si mal présenté ? (une vengeance inconsciente ?) Ou a-t-elle en saucissonnant, trop parfois, ses différents cycles de travail occulté toutes les intentions ? De toute façon, la synthèse est absolument impossible (pour ma part) à réaliser, ici elle n'est que parcellaire. Impasse total sur les oeuvres de jeunesse d'une facture très classique... Je n'ai même pas parlé de Limbour, de ses rencontres avec Yves Tanguy, Pollock etc ... Mille choses encore. Impossible de condenser tout, de parler de tout, le pouvoir de création , les rencontres, c'est assez fou, l'énergie de cet artiste... Jamais il ne cessait le mouvement. Il essayait.
il s'amusait aussi follement, polymorphe (pas pervers) d'un autre côté c'est vrai qu'il y a des travaux presque austères, et que la fondation Dubuffet ça en jette dans le genre culture française...

Le "Léautaud Sorcier peau rouge", c'est vrai qu'il est
"soigné" ;-) je crois que c'est mon préféré aussi
et le "Michaux façon momie", il est pas mal non plus. Et puis j'ai deux petits faibles pour la série des "corps de dames" et puis les "vaches" elles sont très attachantes
n'est ce pas ?
Merci à vous d'apprécier. Vraiment ! et merci, pour ces choses bien troublantes, que j'ai lu recemment chez vous ;-)
A bientôt, Marc, ici ou là...

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

@Frasby : je m'éjouis (je viens de découvrir ce verbe dans "Les notules dominicales de culture domestique" de ce jour, de Philippe Didion), je m'éjouis, disais-je, de fouler un jour le parc de la Tordette et de voir ce Rhône au bord duquel Béraud jouait en cachette du boulanger son père.

Je suis de ceux qui préfèrent rester dans le virtuel quand l'entame fut virtuelle. Autrement dit, les amis du réseau me plaisent dans le réseau où je les rencontrai. Provoquer autre chose, c'est trop de boulot, toute une économie à remanier. Il est un temps où l'on fait des choix et où les meilleurs voyages sont immobiles. Mais il y a des exceptions bien sûr, pour le parc de la Tordette.
Me suis piégée (agréablement) aujourd'hui à la toile virtuelle ; vais m'en abstraire pour me recentrer sur la manifestation littéraire que j'affronte dans quelques jours. Angoisses et sueurs froides, je ne sais pas travailler autrement, me ferai des peurs bleues jusqu'à la fin de mes jours.

Écrit par : Chimèle Pumbran | dimanche, 10 mai 2009

@Chémile brunpam : Mais quel verbe magnifique vite ! réhabilitons l'éjouir !

"On en fait maint repas, Dont maint voisin s’éjouit d’être."
disait l'aimable Jean de la Fontaine.

Et je m'éjouis de votre découverte tout autant que le jour où je découvris la première personne (oh non, ce n'est pas ce que vous croyez !)... du verbe ouïr, conjuguée au présent : j'ois !
Philippe Didion je ne connais pas (mais je remarque qu'à une lettre près , on a presque l'anagramme de dindon, bon...)
Quand au prac de la Tordette vous serez encore plus éjouie de le vatreser, un jour teupêtre mais je n'ose causer du Rhône au bord duquel jouait Herin Rubade, malgré les menaces de Tanguy, les dossiers béraldiens en diable de Solko, je n'ai toujours pas lu ce cher Rubade (bonnet d'âne, j'attends mon blâme) ...
Pour ce qui est de rester dans le virtuel quand l'entame fût virtuelle, je vous comprends (pomcrends, drapon) très bien même ! , et j'ai assurement comme vous cette même appréciation de la rencontre. (de là où l'on fait l'entame, disons ;-) Il me semble même qu'à trop vouloir provoquer des situations, insister, anticiper on abîme peut être une certaine forme de naturel (vous voyez c'est dit très maladroitement car je ne trouve pas bien comment le dire autrement (enfin, tout ça pour dire que je ne suis pas très adepte du forcing relationnel, en tous sens virtuel ou réel . Désirer que le virtuel devienne vraiment réel, tout cela, n'est somme toute pas si important, l'importance est de ne rien forcer et que personne ne se sente obligé. Ne pas se rencontrer, n'empêche pas une relation. Je suis pour le slow work , même avec les personnes
Les relations trop pressantes comme vous dites c'est trop de boulot ;-) et puis la nécessité des rencontres je pense s'impose ou non, une vague arrive, on se roule dedans, on arrive à la plage, sans y avoir pensé, c'est mieux ainsi.
Si vous ne venez jamais au parc de la Tordette on vous inondera de photos...(vous n'y échapperez pas mais tout en slow). Moi aussi je me suis fait piégée par la déesse ailes...
Une manifestation littéraire que vous affrontez ? c'est un secret ou ça peut interesser des personnes ?
Vous travaillez sur le fil du rasoir, la corde raide... c'est juste là, qu'on est bon... Je crois bien saisir ce que vous cherchez à nous dire (hum... hum...) Comme si je lisais en moi même ;-)
On vous dit dreme ? pour la preubeule ... A très bientôt Chémile, revenez quand vous voulez, sans obligation de tordette ;-)

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

Non ya pas de secret Frasby (je suis encore sur la "déesse ailes") : il s'agit de la 31e édition du Mai du Livre tarbais qu'organise la Ligue de l'Enseignement où je travaille comme enseignante détachée depuis pas mal de temps maintenant ; le Mai du Livre était déjà bien majeur quand j'en pris la responsabilité. Mon angoisse, c'est la rencontre "en vrai" avec l'écrivain dont on travaille l'oeuvre. Un écrivain chaque année, cette année deux , dont je lis tous les livres. Quand ensuite ils sont là pour de bon, c'est une aventure dont on ne se remet jamais.
Avec les gens de théâtre, ce n'est pas tout à fait pareil, on leur parle après le spectacle qu'on vient de partager. Il y a sûrement beaucoup d'approximations, trop d'émotion dans ce qu'on dit, mais cela ne m'a jamais angoissée.
Pour les écrivains, je me demande toujours comment la terre ne s'ouvre pas lorsqu'ils la foulent. Vous voyez un peu où j'en suis. Ils ne soupçonnent bien sûr rien de ces états d'âme. On fait eux et nous notre boulot. C'est en secret qu'on tremble.

Écrit par : michèle pambrun | dimanche, 10 mai 2009

@Michèle Pambrun : Ah merci ! le mai du livre Tarbais , c'est passionnant tout ça... Enseignante détachée (c'est un métier ? je veux dire, ça se dit, ça existe vraiment en ces termes ?)
(et là on voit arriver sur l'estrade, une enseignante, hautaine dédaigneuse ;-)) (non , c'est pas ça, c'est pour vous dire à quel point certains termes m'échappent)... Donc vous êtes plutôt responsable de cette manifestation, là, maintenant, tout de suite... en train de préparer le jour J. C'est ça ?
Lire toute l'oeuvre d'un écrivain voire deux, evidemment , il faut maîtriser le sujet, ça ne doit pas être évident. tout dépend l'écrivain, j'imagine que vous le choisissez... Et là ? Je n'ose vous demander qui sont ces écrivains mystères ? Ce ne sont pas des ogres pourtant... Une aventure dont on se remet jamais, dois je comprendre que c'est une belle aventure forte en émotions ? J'imagine que les écrivains doivent avoir autant le trac que vous avant de vous rencontrer. J'imagine aussi, un peu votre état présent (fébrilité, appréhension) j'aime beaucoup votre "C'est en secret qu'on tremble", une phrase terrible qui doit parler à pas mal de gens qui se retrouvent dans des situations différentes mais avec cette même implication
Merci de nous faire partager ce moment (de mai) délicat
Et pour votre Mai du livre , n'hésitez pas à venir nous en dire plus, quand vous voulez, si vous voulez...
Roucage !

Écrit par : frasby | dimanche, 10 mai 2009

@ Frasby : Vuso veza sonrai, sur le bophe des philosants (vobra roup la vailletrou), il afut sap ride ed nocerines sinon rage xua droufes du naf bluc de Lavitate.
@ Michèle : Vous en avez de la chance d'être détachée !

Écrit par : Bophe des philosants | dimanche, 10 mai 2009

@ Frasby : icreM ed ertov etuocé te lieucca sruojuot xueruelahc. "emmoC is ej siasil ne emêm-iom", souv-zeva'm tid. iuO tse'c aç.
Pour les écrivains aucun mystère. Cette année Mathieu Belezi et Lyonel Trouillot (Failli Patrick Chamoiseau). On est sur "coloniser, décoloniser".
Les années passées, depuis mai 2000, Pierre Bergounioux, Bernard Noël, Jean Rouaud, Annie Ernaux, François Taillandier, Michel Rio, Bernard Chambaz, Danièle Sallenave, François Bon, Florence Delay, Xavier Hanotte.

@ Bophe des philosants : de tout, mon ami, détachée de tout.

Écrit par : michèle pambrun | dimanche, 10 mai 2009

M. Dubuffet aurait aimé votre "oiseau fou"

Écrit par : dotsie | dimanche, 10 mai 2009

@Dotsie ... C'est gentil d'écrire ça... on sait pas en fait
Oh il n'aurait pas craché sur son portrait incognito ...de la rue de Crimée . ni sur cette oiseau fou très touche à tout
Enfin peut être que je m'avance un peu en prétention mais bon..
Dubuffet nous regarde (eh eh !)
Ravie de vous retrouver. A bientôt chez vous !

Écrit par : frasby | lundi, 11 mai 2009

@bophe des philosophants : Je n'ai uanunc térime ce n'est pas une voutraille c'est du tsuje ce que tid sonmieur le charmillon tanqu au merte "nocerines" je l'ia bien icret en bno çanfrais et non en charmillon ...
J'eso epsérer en la dangre pomcréhensoin du bluc de Lavitate
afin que prou les "nocerines" (en bon çanfrais) , ne sios toimp pinue pra les droufes de trove névéralbe bluc.... Cra ce resiat une euffrax injistuce , imprannodable en téviré...
sappez un bno dunil , (snas prot de picots !)

Écrit par : frasby | lundi, 11 mai 2009

@Michèle pambrun : C'tse un beuhnor ubsola de roiv uqe vuso raplez huijourd'au ( ou au rouj d'aurouj'huid )roucamment le charmillon (je crios que son atlesse Kosol 1er et son gravatar à pacheau vosu evaz tourpant pernevue, le charmillon est toncagueix, misa arrappemment vuso n'en n'evaz fiat qu'à trove têet !!! Je merarqué que non leusement vuso raplez roucamment le charmillon misa que vuso evez intenvé un utrae charmillon sètr ironigal essaz nichois ou pajonias qui blemse se rile de chauge à troide. merpettez mio de l'alleper le : "Charmillonpumbran" (evac sno pocyrihtg© raganti qilatéu varitéble) borva ! Cermi de me recermier prou mno etouce racheuleuse miais vuso taroncez des soches si sappionnantes que je n'ia ucan rémite pruo l'étouce racheuleuse.
Vous savez que ma culture littéraire s'arrête à la mort de René Coty (à peu près) donc en fait je ne connais ni Mathieu Belezi , ni lionel Trouillot (ainsi si vous me cédiez vos fonctions, je n'aurai aucun trac, une idée... pensez y ;-)) c'est vache pour eux mais c'est surtout pathétique pour moi, une telle ignaritude. Chamoiseau oui (enfin je n'ai jamais lu, mais je crois que c'est une grande vedette ;-)/ "coloniser -décoloniser, ben dites donc ! c'est pas un thème facile ça, mais, il y a de quoi coudre et découdre (surtout en ce moment), Sinon Bergounioux, Bernard noël, Rouaud , Ernaux , Bon...etc...
Là je commence à avoir le vertige (gretiver, drapon) en fait rien qu'à penser par quel trac vous avez dû passer. Et gardez vous ensuite des contacts avec ces oiseaux là ? Se passe -til parfois quelque affinité élective ? Si c'est ça une enseignante détachée , moi je m'inscris toute suite à l'école des enseignantes détachées...Merci pour votre message lacheureux issau. et dreme ! prou la tuise !

Écrit par : frasby | lundi, 11 mai 2009

Une note somptueuse, vraiment !
Dites Frasby, entre nous, seulement entre nous, combien de temps vous faut-il pour écrire "ça", pour écrire "comme ça" ?

Quant à votre titre, je suis vraiment consterné...

(Photo 2, en partant du haut : c'est le Linceul de Turin ?)

Écrit par : Chr. Borhen | lundi, 11 mai 2009

@Chr. Borhen : Bah ! bah ! somptueuse, faut pas exagérer non plus...
"on est en famille, c'est de la bonne franquette"
(comme disait l'autre poète grec sur son plateau de la starac)
Combien de temps quoi ?
Vous savez bien (confidence pour confidence) que l'heure qu'il est m'échappera toujours.
Quant à votre consternation, après l'orchidée je comprends bien
c'est de la faute à Vermot... et si ça continue je remplacerai Guy Montagné aux grosses têtes, ou Amanda. mais c'est pas facile tous les jours vous savez.
>Le linceul de Turin ??? Diable !!!
Vous êtes un illuminé très cher ;-))

Écrit par : frasby | lundi, 11 mai 2009

Wow, très bon travail, je vous remercie de partager ces idées et je suis complètement d'accord ! Euh, votre site est vraiment excellent, je songeais à ça en y'a pas longtemps ! NB : C'est mon 1er commentaire ici et je reviendrai régulièrement sur votre blog !

Écrit par : Vincave | mardi, 20 avril 2010

@Merci à vous...
Portes et fenêtres vous sont ouvertes quand vous le souhaiterez.

Écrit par : frasby | mercredi, 21 avril 2010

Les commentaires sont fermés.