Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 01 février 2010

Jouer / Déjouer

"Je pense qu'on change à cause de ce que l'on fait. Si vous faites quelquechose par vous mêmes, vous verrez les choses à travers le fait de votre activité. Arrangez vous pour que ce que vous faites ouvre à ce qui est."

JOHN CAGE : extr. "Entretien à Yale journal" in "John Cage par J.Y Bosseur. Editions Minerve 1993.

(Si vous préférez le silence aux sons, vous pouvez cliquer sur l'image).

cage Two II.jpg

On a beaucoup entendu dire à propos de JOHN CAGE que même si ses idées ne manquaient pas d'à propos, sa musique, elle ne présentait que peu d'interêt et de consistance (cette même critique  fût également émise quelques années plus tôt à propos de Erik SATIE). A travers un tel jugement on peut reconsidérer l'éternel malentendu provoqué par une sommaire opposition entre l'art et la vie, la théorie et la pratique, la créativité et la réceptivité. JOHN CAGE paraphrasant L. WITTGENSTEIN disait :

" La signification c'est l'usage".

On sait que CAGE n'a jamais bâti de théories abstraites préalablement à ses oeuvres : "Je n'imagine jamais rien avant de l'avoir expérimenté" (1969). Tout est là. Ainsi, lorsque JOHN CAGE rendît visite à un potier traditionnel et le questionna sur sa pratique, ce dernier lui déclara : "Ce n'est pas l'objet en lui même qui m'intéresse, mais le fait de le fabriquer". La méthode du potier fît toute l'affaire de CAGE. Tout au long de sa vie il se comportera en homme pragmatique qui se plaît à garder les pieds sur terre malgré la dimension topique de son oeuvre. La découverte du piano préparé, l'épreuve du silence, le recours aux méthodes de hasard et à l'indétermination, sont liés à une circonstance concrète et non issus d'un procédé analytique. Une immense place est également accordée à l'écoute et à l'observation. C'est peut être ce sentiment du vécu qui donne une forme d'évidence à sa musique, même si cette évidence, n'est là, en fait, que pour susciter des interrogations multipliables à l'infini.

"La perception ne constitue-t-elle pas une forme d'action ?"

Cette disponibilité vis à vis des sons et des circonstances les plus variées, on la retrouve dans la manière que CAGE a de vivre les situations et les rencontres, dans ce qu'elles ont de moins prévisibles, de déroutant, dans sa façon de déjouer les obstacles. Un exemple entres autres, (ils sont nombreux) :  en 1984, JOHN CAGE, imagine pour la Radio de Cologne, une rencontre de circonstance (une de plus) : HMCIEX où se mélangent les musiques populaires de 151 pays qui reconnaissent le comité olympique. Dans le titre on trouve à la fois, les lettres M, C, et E, du "Here comes everybody"= Ici vient tout le monde", cher à JOYCE, alternant avec les lettres: M, I, X, qui contribuent à identifier plusieurs productions électroacoustiques:

"Tout ce que nous faisons se fait sur invitation. Cette invitation émane de soi-même, soit de quelqu'un d'autre."

Selon JOHN CAGE, composer pour autrui, devrait consister à donner aux autres, ce qu'ils souhaitent et non pas ce qu'on souhaite leur donner en tant que compositeur :

"Chaque son est un son merveilleux [...] et prendre conscience de l'interêt de chaque son, refuser de sélectionner, de classer, c'est pour moi le signe d'un pas (peut-être minime et même insignifiant au regard des gens sérieux et autorisés), mais je suis joueur !"

Ainsi JOHN CAGE franchit une étape nouvelle dans le sens de l'ouverture, de la non-hiérarchie, et du non-empiétement :

"[...] Où plus rien ne sera dicté, où chacun sera libre de décider de sa conduite et de vivre les plaisirs qu'il souhaite".

Nota: Ce billet a été largement inspiré par la lecture de l'ouvrage "John CAGE par Jean-Yves Bosseur" cité plus haut (et très bon pour le poil de notre lecteur mélomane).

Photo : l'une des multiples possibilités d'agencement des graviers, peut-être un peu sonores, (par la grâce d'une semelle bien préparée), vus sur un quai d'une gare de campagne. Nabirosina. Janvier 2010. © Frb.

Commentaires

il manquerait juste l'H à votre gare de campagne...

Écrit par : JEA | jeudi, 11 février 2010

@JEA : Ma foi, on se laisserait bien tenter.
Je suppose qu'il faudrait également des papilles bien préparées ? (Si je ne me trompe pas de H ;-))
La géographie passe après. (C'est honteux, j'avoue, même scandaleux) j'espère que vous me pardonnerez !
Avec ma bonne ha!mitié...
A très bientôt.

Écrit par : Frasby | jeudi, 11 février 2010

extrait du JOURNAL de J Cage publié par Maurice Nadeau en 1983
le sous titre était :
"comment rendre le monde meilleur
(on ne fait qu'aggraver les choses)"

RK Quelle musique prend-on au sérieux?
JC La situation sociale, voyez-vous, est d'une urgence telle que les disputes entre deux musiciens ne sauraient être très intéres¬santes; que pourrait-il y avoir de plus léger? La véritable ques¬tion aujourd'hui — la chose vraiment urgente — est d'arriver à passer d'une économie de pénurie à une économie d'abondance; ce qui va représenter une transformation totale par rapport à la morale et à tout le reste. Si l'on dit, "Ne faites pas cela", alors peu im¬porte que Néron gratte ou non son violon, ni quel genre de musique iI joue.
RK Ce que vous dites, donc, c'est que la musique a moins d'importance pour vous?
JC Au contraire, c'est la musique qui a servi à me faire entrer dans le monde où nous vivons.

RK Elle continue?

JC Bien sûr, bien sûr. Voyez ces choses dont nous avons parlé. Je ne m'intéresse pas à ces choses par désintérêt de la musique — mais plutôt par intérêt plus intense pour la musique.
A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement.

Écrit par : hozan kebo | vendredi, 12 février 2010

un e découverte encore grâce à vous Frasby, je m'élève, je m'élève....

Écrit par : catherine L | samedi, 13 février 2010

@Catherine L : J'aime croire ce qu'on me dit ;-) Ce soir tout particulièrement, votre enthousiasme est plus qu'un baume.
Merci infiniment.

Écrit par : Frasby | samedi, 13 février 2010

@Hozan Kebo : Un autre baume que cet entretien magnifique publié par Maurice Nadeau. Merci, j'en suis vraiment touchée.
Tout est là pour nous dire peut être que la musique est au delà des mots. "A rendre le monde meilleur (on ne fait qu'aggraver les choses"), c'est une phrase à laquelle je crois dur comme fer, c'est si difficile à transmettre ! les mots nous mettent constamment face à cet échec. Ce serait cruel de l'expliquer. Les mots semblent si coupés de la vie que ça en est scandaleux et quand bien même on use de tout ce qui serait notre inspiration pour leur insuffler le meilleur. Ils nous mettent à l'épreuve d'un enfer pavé de bonnes intentions. Tandis que la musique sait tout dire avec peu. La musique est amour, il me semble, (comme disait un certain), elle nous laisse heureux (tranquilles). Peut-être plus vivants avec peu.
Ce peu est bien.

Écrit par : Frasby | samedi, 13 février 2010

j'habite à lyon, pourrions-nous nous rencontrer ?
Ludovic

Écrit par : ludovic vaulaire | samedi, 13 février 2010

@Ludovic Vaulaire: Votre proposition est très avenante. Je l'apprécie beaucoup ; mais n'ayant même plus le temps disponible que j'aimerais à consacrer en ce moment à mes amis (ils se reconnaitront) amour (unique et véritable), amants (les amis de Georges et tous les autres), cousins cousines, (Roger, huguette) ni même à ces chers vieux copains qui passent à Lyon entre 2 trains (n'est ce pas machin ? Sourires),
Je préfère m'en remettre au hasard. Moins pressant. Sachant que Lyon est une toute petite ville, et que le temps est assez élastique. Au hasard de la prochaine causerie de Solko, peut être... ? Comme je ne sais pas promettre... La réponse reste floue et très ouverte.
J'espère que cela vous conviendra.

Écrit par : Frasby | samedi, 13 février 2010

"Qui veut faire l'ange fait la bête..."Pascal

Écrit par : laurence | lundi, 15 février 2010

@Laurence : Vous ne pensez pas si bien dire. Cette phrase tourne en rond dans la nuit. Abstraire pourrait être la solution. Extraire.
Et à moins d'un miracle. je crains qu'il y n'ait d'autres solutions.
Hélas ou tant mieux.

Écrit par : Frasby | lundi, 15 février 2010

Vous faîtes des merveilles ! Pas ces beignets suprêmes d'être si gras et pleins de sucre, que faisait ma grand-mère, et qui me laissaient les doigts glissants (quoique peut-être en faîtes-vvous également, mais je n'ose m'avancer sur la question !)... Non je parle de cette merveille-là : "l'une des multiples possibilités d'agencement des graviers"
Comment faites-vous donc, quelle est votre recette ? Car si ces petites formulation dont je viens me repaître ici ont en commun avec les merveilles de mon ancêtre de satisfaire ma gourmandise, elles n'en ont pas la lourdeur...

Pour ce qui est du reste, il est un peu tard à mon goût, il faudra que je revienne "de jour" !

Belle soirée à vous.

Écrit par : Liam | lundi, 15 février 2010

@Liam : Qu'entends je ? des merveilles je fais moi ? Oh non ! vous savez c'est à la bonne franquette, par contre que vois je ?
"Une des multiples possibilités d' agencements des beignets de votre grand mère ?" Vous êtes le plus gourmet de mes commentateurs, j'exulte ! j'irai bien faire mardi gras avec vous.
Les doigts glissants , j'adore ! (;-O!) ensuite, on prend un livre de la Pleïade, l'oeuvre complète de Jean Paul Sartre (les doigts glissants, hop ! ni vu ni connu). Mais je m'égare.
VOus voulez quoi ? la recette des graviers ? c'est ça ? Vous prenez un bon kilo de graviers bien frais (chez le marchand de graviers, bien sûr) vous touillez avec une grosse cuillère en bois, et c'est prêt !!! Vous servez ça avec un bon pigeon, vous allez vous ré-ga-ler ! En tout cas votre Grand-Mère , je lui dis Bravo ! Quand on laisse des souvenirs comme ça aux petits z'enfants, on mérite le nom de Sainte Femme !
Liam , parfois je me demande si vous ne seriez pas un de ces terrifiants agents du péché de gourmandise, chaque fois que je vous lis, il me vient des envies de descendre chercher des trucs à la pâtisserie pis de remonter. Vous êtes diabolique ! revenez de jour surtout, demain, je fais les bugnes ! Si ça vous chante Et MErci pour vos commentaires pâtissiers qui sont si bons qu'on fait des bonds. Belle soirée à vous, itou.

Écrit par : Frasby | lundi, 15 février 2010

http://www.youtube.com/watch?v=uorKDGU7O1w#

"..if it's already been done,
undo it...." (the gossip)

Écrit par : gmc | mardi, 16 février 2010

@gmc : gmc is back again !
Tiens, the Gossip ! ça se lit bien, oui
J'ai toujours eu un petit blocage avec le mode impératif, je préfère
les mondes qui flottent, (entre deux )...
Les possibilités abondantes...
merci de votre visite.
A bientôt

Écrit par : Frasby | mardi, 16 février 2010

PIAS RECORDS

L'impératif est un parfum
Au moins au temps
Que prennnent
Les lignes de flottaisons

A l'hydravion au canadair
Se pyrolysent les piloris
Geysers de glycines
Aux graffitis affriolants

A qui l'interprétation
De l'onde silencieuse
Rayon de miel sans alvéole
Champs d'étoile en moisson

Écrit par : gmc | mercredi, 17 février 2010

@gmc :
PAILLASSE DES CORPS

L'impératrice est un bar fin
Aux mots d'un temps
Qui peine
L'élimé flot des ondes

Un nid de gravillon, quel âne adhère ?
Soupire aux Lises les prisonneries
Je sers. Des glisses dînent
au gras fétide à frire Yolande

Acquise, la terre-prédation
De longs cils, en scieuses
Réunion, sandales d'éole
Chantent les moelles en toison

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

CAILLASSE DU BORD

Factrice au défunt parti
Tempo qui vient de l'eau
Ancienne
Et lit la ronde des flots

A l'air d'une sardane en émulsion
Brise les sonneries sous le pire
Dessert qui glisse sa frime
Sur la langue qui frétille au ras

Perpétuation de l'assise
Rieuse au si long temps
Fusion d'une épaule de santal
En pamoison qui dévoile le chant

Écrit par : gmc | jeudi, 18 février 2010

Impossible de commenter après cet assaut de vers.
Merci Frasby. Il y avait longtemps que je n'avais pas écouté John Cage.
Je retiens de l'interview cité par HK
"A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement."

Écrit par : Zoë Lucider | jeudi, 18 février 2010

@Zoë Lucider : Oh mais ce n'est pas un assaut ce n'est qu'un ancien jeu qui parfois revient, et se passerait même d'une plume
C'est toujours un bonheur parfait d'écouter Cage, j'ai beaucoup de mal à m'en passer, il m'en faut une petite dose hebdomadaire pour retrouver cette chère et belle tranquillité
sinon les bruits pourraient m'atteindre, même les silences de Cage ne sont jamais inhabités. Un je ne sais quoi qui ne se dit.
La citation est à propos. L'agitation cache la forêt qui préserve les coins tranquilles...
Merci de votre visite Zoë.
A très bientôt.

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

@gmc

CALLAS,BULLE D'OR

Flaques tristes ont des frappes Arty
De la peau vont des liens
Dans le ciel
A en lire l'ombre des philos

A l'ardu, ça redonne l'émission,
Prises de son, soupirs
Des airs s'immiscent, s'affirment
Sous la gangue qui flétrit les rats

Perpète ! l'addition de l'acide
Prieuse en son temps
Fission dûe du pôle des centrales
En pâles moissons qui desfois se chantent

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

"le travail pratique n'a rien d'une activité de travail. Il anticipe le réel en analysant les evènements dans leurs intérrogations (leurs silences?) et non dans leur singularité.Il s'accompagne ensuite d'une gestion consciente et réflèchie de l'expression proprement dite, en dehors d'une quelconque activité productrice....C'est un comportement à se situé entre, un comportement étrange dans un etet d'anticipation permanent: une action- partition"

Je ne sais pas qui a écrit ça mais ça semble coherent avec les dires de CAGE ?
AMITIE

Écrit par : alex | jeudi, 18 février 2010

@Alex : Qui a écrit cela ? je ne sais pas si c'est si facile à retrouver
(Autant chercher une aiguille dans une botte de foin)
mais effectivement cela se tient.
Un élément concret qu'on ne peut pas enlever à John CAGE.
Il y a des écrits de CAGE heureusement qui ont permis d'affirmer
cette importance du concret. Pour ne pas en faire quelqu'un de trop conceptuel. Les amateurs avertis de CAGE le savent, mais ceux qui le découvre devraient lire ses écrits cela donne un
bel éclairage, pour bien appréhender l'oeuvre et l'homme
Le bouquin de Maurice Nadeau conseillé par notre ami Hozan Kebo ci dessus devrait vraiment te plaire, si d'aventure tu ne l'as pas encore lu. Je te le conseille, tu vas te régaler.
Merci pour tes visites fidèles, tu ne viens jamais les mains vides, j'apprécie, comme tu sais. Belle fin de semaine à toi. A bientôt.

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

BULLES D'OR EN SCANDALE

Falbalas des artistes
Ou potion des anciens
Blanc des aisselles
A néantiser les sombrerophiles

Les missions des hardis sont
Eprises de son sourire
Misère d'infime irridescent
Sous le manga qui refleurit

Diction du repaire à cidre
Radieuse sans temps
Epaule centrale lue par friction
Du champagne des voies d'oraison

Écrit par : gmc | jeudi, 18 février 2010

@gmc

BUTOR A CENT BALLES

Le bal va las des arts tristes
Au potin des onctions
Belle de Ceylan
Le néant tissait le sombre Eroll Flynn

Les missions des radis seront
Prismes des ondes sous rire
Mes suaires affinent l'iris indécent
Sous l'omega qui fleure le riz

Dixit leur opération
Leur adieu a cent ans
Et Paul Cendrars lu par infection
Chante le pagne des rois de Vaison

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

SANDALE DU BUT EN OR

Lazare déballe l'artillerie
Ponction de potins
Au label scellant
La flibuste anéantie par le sombre héros

Les irradiations de saison
Prisent l'ombre du soupir
A l'ossuaire infiniment irisé
Sous les rutabagas des fleurs de lys

L'or se dit en pleuraison
Sans adieu de lueur
Invasion d'un arpent de larmes
Par l'échancrure que baise le son

Écrit par : gmc | jeudi, 18 février 2010

@gmc :
DANS LA SALLE, UBU DORT

Les Martyrs rient de la salade
Popotins dans l'action
Abel est ce lent
La fille-buste allait nantie par l'ombre des zéros

Désirables nations de ces sons
Brisent nombreux, usent au pire
La Lozère affine l'amant des risées
Sous les rues bat un gars défileur de lice

Le ranci dort en pleurs et sons
Sans un Dieu , des leurs
Et l' avion de Pindare démarre
Par les champs crus de pèse-maisons.

Écrit par : Frasby | jeudi, 18 février 2010

DU BORE DANS LE SANTAL

Salade des élémentaires
Au tempo lent d'action
Qui affaisse le temps
A l'ombre entière d'un zéro pile juste

Le désir naît à son érection
Pure ellipse où les nombreux se brisent
Dans l'alizé de Joséphine
Fil du délice sous les bas rouges

Boisson des fleurs d'Irancy en somme
Dieu des leurres sanguins
Le pain de l'art est élévation
Maison leste des cruches qui parlent

Écrit par : gmc | vendredi, 19 février 2010

@gmc

LE BEURRE DANSE LETHAL

Dallas aimant l'éther
En plantant des nations
Qui a fessé l'étang ?
A l'orbe contraire, un cerf de zoo jubile

Le dire ce n'est qu'assomption de nerfs
Les puristes louent les ombres de deux cerises
D'un anis ailé d'orge fine
Filles d'Ulysse dessoudent les bras rouges

Poissons défileurs d'Iran, sciant six hommes
Des dealers sont gains
Le pin dollar était fellation
Mets ta laisse, la pelure crache

Écrit par : Frasby | vendredi, 19 février 2010

ETALE DANS LE MUR BLEU

L'amant délasse les terres
Nations planant sous les ans
Fiasco des temps
Contre elle un cerf-volant rutile

Onction lente des nervis du dictionnaire
Bure de touristes aux sombres dossiers
L'organisme raffine les ailes
Dessous de filles aux cuisses ouvertes

Défilent les poisons en souriant sciemment
A l'ordinateur consanguin
L'art se peint dans le défait
Métal à l'aise sous le crack des dorures

Écrit par : gmc | samedi, 20 février 2010

@gmc
LES MOTS BLEUS DEDALES

L'enterrement des lasses
Un sillon blanc saoulant
fille colle en soquettes
Sauterelles assez futile s'envole

Consolante vernie du dit de son nerf
Bru des tristes ombres d'osier
L'organiste rafle l'île de sel
Défoulés les cils, où crisse l'offerte

Des filles poisons en rousses patiemment
Adorent l'hymne à teneur dont sangle un
Parfum rare dans l'épais
malaise lethal, oracle sous les ordures

Écrit par : Frasby | samedi, 20 février 2010

TALC DU BLEU D'EMAUX

Enlaçant la terre
Le blanc d'un siphon s'écoule
D'un soc enfile un décor d'été
Au saut d'un flutiste en vol d'airelles

Hourdis de vers innervés en console
L'obus sied au tri des combles
Et désorganise le vernis de sel
Dans la foulée des cristaux en fête du mil

Le pas des filles glousse passionnément
Autour de l'hymen dont l'humeur de sang
Parfume l'épaisseur du rare
D'une haleine boréale sous la cambrure

Écrit par : gmc | samedi, 20 février 2010

@gmc

DES LACS PLEUVENT DES MOTS

En salant la terre
De plan siphonnant ses goules
Vain socle en fil décrotté
Où soudain suffit un réel vol

On redit les vers, l'énervé s'en console
Le bustiers au prix des tombes
Les dés s'organisent au peril de celle
Qu'on a foulée, triste, aux entêtes humides

Trépas défile. L'ours a des passes, il ment
Au terreau démène ses dons remusant
Parle et fume, et blesse la ramure
Dû de haine, borderline, sous encre impure

Écrit par : Frasby | samedi, 20 février 2010

PLEURS ET MOTS DES LAVES

La mer en ses rangs
Si profonds d'engoulevent
File en vain le saut des crocs
Un vol réel surfe sur Issoudun

Rêve de l'envers au rire qu'on immole
Tribut d'hier épris des combes
Vermicelle du son où le désordre agonise
La foule hume irisée les têtes de pont

Très près des filous facilement
Le don des mots déterre l'amusement
Dont le fumet caresse la rainure
Du bord surligné d'un emprunt fou

Écrit par : gmc | samedi, 20 février 2010

@gmc
PLEURER LES MONDES HÂVES

L'amer enserrant
De profonds engouements
Vint en faisceaux d'escroc
Vole les rêves et le feu soudain

Vers l'inventaire amollit les rôles
imbu d'hier, épris des tombes
vers les ficelles sombres où l'essor à coulisses
Alla fou, hérisser les tontes de la bête

Tout prêter fait ciment près des flous
Le démon me terre amuse les émaux
Tôle enfumée engraisse crue l'arène
D'une morsure niée, d'un printemps fou

Écrit par : Frasby | samedi, 20 février 2010

a vert et contre tout

La mère enserrant
ses précieux enfants
vingt ans de de sanglots
et de morve essuyée

vers l'inventaire se prit à faire
un but demain
dans les filets lisses
d'un fol à lier hérissé de supplices

prète à le suivre aussi chez les fous démente
presque jusqu'au bout
tout elle jetta par terre la morve et les tout
pour mordre a pleine dents la pomme du printemps

Écrit par : laurence | samedi, 20 février 2010

@laurence (tankioutankiou !)

Un verre rencontre tout

La romance est rance
Ces pernicieux faons
Virent tant de sanglots
Et de mornes aciers

L'envers à taire s'éprit d'un fer
Imbu de vain
Les ans filaient lisses
Faux liés, et risée des plus tristes

Perdure la faucille des époux de menthe
Les perce debout
Tout sèche, ces chaînes atterrent, la mort est ce tout
Pauvre ! moudre à peine, l'Adam plombe l'épatant

Écrit par : Frasby | samedi, 20 février 2010

Je n'ai pas pu résister... je suis allée jouer dans" la cour des GRANDS"...merci de m'y avoir accueilli si gentiment...

Écrit par : laurence | dimanche, 21 février 2010

@Laurence : "La cour des grands" diable non ! ce n'est pas ici vous savez bien !
j'ai encore de très bonnes chevilles qui ne se laisseront pas abuser, (pas aveugles, les chevilles ! ) Relisez, Rimbaud, Tzara, , Baudelaire, notre Apo cheri et tant d'autres, cela aura bien de quoi ne pas vous encombrer, de complexes inutiles). Ici l'espace reste ouvert à toutes sortes de plaisanteries pourvu qu'on s'en amuse. La vie est courte, est triste, je n'ai pas envie qu'on se prive de ce supplément de récré (et après nous le déluge ! n'est ce pas ?)... J'espère que je vous aurais convaincue, bien qu'il n'y ait rien à vendre. Merci à vous Laurence, d'avoir saisi la balle au bond, ce sont des choses qui me font plaisir, je ne saurais vous dire pourquoi, juste que ça le fait...

Écrit par : Frasby | dimanche, 21 février 2010

Pour avoir joué du John Cage... sa musique donne à fabriquer, laisse à l'interprète la possibilité d'être composant, exprimant, libre dans le cadre. Et nécessite une grande volonté d'affranchissement de tout ce qui nous a été enseigné dans les conservatoires. L'objet est saisissant et sujet à tous les possibles. Une expérience forte, et décisive dans la façon d'aborder la musique.

Écrit par : mlle d'enfer(t) | lundi, 01 mars 2010

@Mlle d'enfer(t) : je suis tout à fait d'avis, en accord avec vous
Cage a ouvert des fenêtre à a perception, il fait partie de ces grands novateurs qui ont modifié notre écoute
J'aime ce mot qui lui va si bien
affranchissement.
Merci à vous, pour ce commentaire précieux.

Écrit par : Frasby | lundi, 01 mars 2010

oui" affranchissement" c'est un mot que l'on a un peu oublié parfois sans doute ceux qui ont encore à faire avec les passeurs doivent vraiment en sentir tout le poids...en art je me demande vraiment si il est applicable Ce que l'on considère comme saut inattendu est toujours la suite logique d'une anticipation faite à partir de quelque chose là comme une étincelle que l'on réchauffe quitte à se bruler les doigts... on peut en retrouver ailleurs les prèmices mais notre perception saccadique n'en retiend que l'image la plus définie...

Écrit par : laurence | lundi, 01 mars 2010

Affranchissement dans la mesure où on se délivre des sentiments, des émotions, l'art catalyse et transforme ce qui pourrait simplement rester à l'intérieur et étouffer. Il y a forcément des frontières mais on peut les morceler. J'aime bien votre image des passeurs, Laurence.
Frasby, merci à vous... :)

Écrit par : mlle d'enfer(t) | lundi, 01 mars 2010

@Laurence : Très bonne question
L'affranchissement est il applicable en art... ?

Sans doute que c'est une condition absolue de s'affranchir
pas de tout, mais de certaines choses
sinon l'artiste deviendrait fou à lier. IL me semble...

Ou bien serait il un artiste du dimanche.
Pour choisir l'implication artistique, il faut s'affranchir il me semble de certaines petites choses que certaines autres personnes jugent essentielles. L'essentiel est peut être autrepart en art... Non ? Autant d'autrepart qu'il y a d'artistes qui sait ?

Écrit par : Frasby | lundi, 01 mars 2010

@Mlle d'enfer(t) : Vous nous emmenez loin... Se délivrer des sentiments. C'est un chemin, mais assez peut-être peu occidental.
Sage est celui qui touche à ce genre de félicité.
Est ce l'enfer ? est ce le paradis ?
L'art peut être aussi très détaché de soi... peut être ?
Est ce pensable qu'il ait une vie entièrement détachée de son auteur ? Non pas après mais pendant ?
Après quoi nous entrerons dans la 4eme dimension sans même nous en apercevoir...
Merci à Mlle d'enfert. Revenez quand vous voulez.

Écrit par : Frasby | mardi, 02 mars 2010

Merci beaucoup Frasby, je reviendrai avec plaisir.
Je ne peux soumettre ici que ma propre expérience, mais effectivement "pendant" je crois ne plus avoir de pouvoir décisionnaire sur ce qui se produit, le sentiment prend le dessus - et la musique c'est avant tout du sentiment - et je ne suis que le vaisseau de cette émotion. Ça m'échappe donc, souvent. Je pense soudainement à cette phrase de Bobin (le sujet en est l'amour mais on peut le transposer ici) qui dit ceci: "Il n'y a que de l'amour et moi je n'y suis pas. Je suis seulement celui qui formule ce qu'il y a là où, momentanément, je ne suis plus".
Ensuite cela reste si subjectif, l'art n'en est un qu'au travers du regard que l'on porte sur lui.
Est-ce sage? Je ne sais. Mais il s'agit ma propre vérité, celle qui me fait envisager mon métier comme un plaisir, une chance et un grand bonheur!
Belle journée!

Écrit par : mlle d'enfer(t) | mardi, 02 mars 2010

@mlle d'enfert : Merci à vous surtout !!! Votre métier est donc celui de la composition ou de la musique
(ou bien n'y comprends je que rien ?)= (sourires), en tout cas, si c'est cela j'en suis ravie.
Et je vous lis avec beaucoup d'attention. car il me semble comme chez Pirandello (" Chacun sa vérité") que chaque musique chaque son , chaque écoute, contient autant de vérités qu'il existe de personne sur terre .
J'ai abandonné momentanément la composition, comme si les procédés que l'on se choisit pouvaient tous être interchangeables ou plus exactement transposables sur d'autres support.
Ainsi tel procédé de solfège experimental pourrait s'appliquer à la poésie par exemple ou le contraire, mais il faut bien avant d'avoir la liberté de faire ce qui nous plait, et de jouer en roue libre avec le sentiment artistique, en maîtriser un peu les formes et se choisir des partis pris- la décision - si vous voulez, qui est initiale à tout projet (disons que ce serait un b.a .b. a) pour retrouver des émotions humaines plus mouvantes , tout le subjectif ou le "sentiment" que vous préconisez...et le faire naviguer à notre guise. Avant qu'un métier devienne un plaisir, il me semble qu'il faut apprivoiser les formes, se choisir un parti pris esthétique et cela seulement permet le plaisir de faire ce que l'on veut avec ce que l'on aime... Peut être suis je un peu rationnelle, enfin je ne sais pas, l'experimental libre a aussi du bon... John Cage avait une grande maîtrise des formes et de la composition, mais sans doute avait-il beaucoup travaillé les formes (ou pensé )les formes d'une manière rigoureuse pour en arriver à cet abandon, cette liberté et ces propositions qui aujourd'hui encore deviennent la base de nouvelles expérimentations ou de différentes musiques parfois très innovantes. Cela ne conteste bien sûr, absolument pas votre commentaire. Au contraire puisque "Pendant" c'est vraiment le lieu même du don , où celui qui écoute fait autant un don à celui qui joue... Sans doute lirez vous dans cette dernière phrase un point de confluence,
ou une petite idée encore peut être encore toute musicale ?

Écrit par : Frasby | vendredi, 05 mars 2010

Les commentaires sont fermés.