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mercredi, 10 septembre 2014

Eighties : Frigo-Bellevue-Code Public and works

"L'analyse, c'est la pratique".

30 mn 37 à découvrir, ou fragments d'une constellation. Enjoy !

 

 

Vidéo via le site de Christian Vanderborght, réalisée par FRIGO-CODE PUBLIC : Mike Hentz, Gérard Couty, Rotraut Pape, Gérard Bourgey, Alain Garlan, Jacques Bigot, Marc Moget, et tant d'autres ...

A suivre ICI ou voir le billet ci-dessous.

Bientôt, peut-être, un aperçu de FRIGO RESURGENCE écho du 10 au MAC de Lyon, (dixit Frigo Bûro "la bonne ambiance", je confirme), et quelques traces ou liens en images de cet évènement passionnant, très festif et vraiment réussi. Suite aux rétrospectives, l'esquisse d'un grand désir, aujourd'hui et demain : "RESET FRIGO-BELLEVUE 2014", ce rêve dont on pressent qu'il est réalisable, un nuage, des archives en cours de numérisation, des labos avec des étudiants de l'Ensba et des projets à suivre élaborés en diverses villes même divers pays, enfin, une date à retenir: le 13 Septembre à Lyon, avec une projection commentée par le groupe FRIGO dans le cadre de la 16ème biennale de la danse (pour en savoir plus c'est ICI) et des remerciements à ceux qui ont aimé, aimeront et à tous les curieux.

mercredi, 03 septembre 2014

So future ...

Frigo_Mobil_Site_04-1.jpg

  

De 1977 à 2001, le groupe FRIGO a réuni un nombre impressionnant d'archives autant d'évènements sur les arts multiples d'une époque, (vidéo musique, danse, performances, écriture, graphisme, peinture, architecture, et j'en oublie) ; à l'occasion de la numérisation de ces archives (voir le lien dans l'image) les artistes de Frigo, créateurs d'une expérience artistique et humaine absolument exceptionnelle ont rassemblé plus de 300 heures de vidéos, les nombreuses archives de Radio Bellevue, et celles de Faits Divers System, ces travaux ont donné l'idée d'une réunion des différents acteurs de cette aventure artistique, prévue sur quatre dates à Lyon, autant de moments forts à découvrir, de surprises, de rencontres, de soirées festives "nous nous sommes tant aimés et tellement amusés", (encore rien de l'écrire !) au delà des mots, des travaux, des labos, c'est un courant de pensée porté par le désir de faire vivre les créations, et les lieux sans cloisonner les disciplines, depuis le temps qu'on en rêvait, qu'on en causait à la terrasse du Mondrian, (voir encore en lien ci dessous), une mémoire à relier avec la transmission, "So future", l'évènement reste à suivre et à vivre, (quatre fois en quatre lieux) c'est le plus exaltant opus de la rentrée, c'est dehors, c'est lancé ! on en reparle très bientôt.

   

Nota : pour le programme complet il suffit de cliquer dans l'image, vous trouverez toutes les précisions également, en visitant les liens-amis ci-dessous

  

http://www.frigobellevue.net/

http://www.unitvnetwork.org/

https://twitter.com/buro_frigo

http://www.ensba-lyon.fr/danslesmurs/1415/buro/

http://www.lemondrian.com/post/2014/08/26/Notre-CHEF-est-...

 

Flyer: aimablement offert par "Gérard et Gérard", coiffeurs intemporels, fervents initiateurs (salon itinérant ;-)

samedi, 12 mars 2011

Insubmersibles ?

Le premier grand cataclysme s'abattit sur la région d'Osaka à 5 heures 11, le 30 Avril. A 8 heures 03, la chaîne de montagnes Togakure explosa. Les regards du monde entier étaient fixés sur "la mort du dragon". Des dizaines d'avions appartenant à des télévisions de toutes les nationalités volaient au-dessus de l'archipel du Japon qui crachait du feu et des flammes.

 KOMATSU SAKYO : extr. "La submersion du Japon" (traduit par Masumi Shibata 1973) éditions Philippe Picquier, (coll. Picquier poche n° 128), janvier 2000.

Japan.JPGA propos du tremblement de terre du 11 Mars 2011 et du tsunami qui s'en suivit allant impitoyablement ravager les côtes de la région de Sendaï au Japon et meurtrir la population, je n'ai pu m'empêcher de songer au roman d'anticipation (très célèbre), datant de 1973, qui fît grand bruit à sa sortie et reçut même un prix. Le livre s'intitule (sans équivoque) "La submersion du Japon" il est signé Komatsu Sakyo. On ne sera guère surpris que le titre coïncide avec un drame récent, le Japon étant constamment menacé de séïsmes, l'histoire du pays si parsemée de catastrophes que même les enfants dès leur plus jeune âge sont éduqués à adopter certains comportements, face l'éventualité d'un désastre. Toute la culture japonaise est par ailleurs imprégnée de cette peur ancestrale de l'engloutissement. "La submersion du Japon" met en scène un Japon secoué par une recrudescence de tremblements de terre. Les températures deviennent anormales :

"Il avait fait si froid à la saison des pluies qu’on se serait cru en mars mais, aussitôt après, une chaleur intense apparut soudain et, ces jours derniers, on avait invariablement plus de 35°C. Des gens tombaient malades à Tokyo et à Osaka, et même certains succombaient. A cette chaleur extraordinaire s’ajoutait l’habituelle pénurie d’eau jamais résolue [...]"

Les volcans se réveillent, des fissures apparaissent au coeur des bâtiments, les secousses vont de plus en violemment accentuer la destruction. Pour ce qui est du récit même, nous suivrons au fil de ces pages, une équipe de scientifiques (géophysiciens), qui découvrent que certains îlots peu peuplés (ou pas du tout) ont complètement disparus, et pour cause ! ils ont été submergés. Les scientifiques enquêtent, plongent dans les fonds marins, et reviennent avec la conclusion, que le Japon sera englouti à très court terme. Alors que les derniers chercheurs étudient les probabilités d'une telle catastrophe, le gouvernement tente de sauver ce qui peut l'être encore. Ce scénario, déjà à l'époque, s'appuyait sur de nombreuses études scientifiques, les personnages y sont peu décrits, on ne s'attachera pas à leur psychologie, nulle intrigue spéciale ne tiendra le lecteur en haleine, aucun voyeurisme ne s'épanchera dans ce roman assez froid qui décrit des tractations entre politiciens et scientifiques, des manoeuvres secrètes, les doutes, les incrédulités, les prévisions pour évacuer la population, préserver la mémoire d'un peuple, sauver le patrimoine, l'évocation de toutes les négociations pour obtenir des territoires en Australie etc... Si le récit semble un peu traîner en longueurs, il abordait déjà des questions fort intéressantes.

- Qu'adviendrait-il si demain, le Japon (ou un autre pays) disparaissait ?

- Que deviendraient les habitants ?

- Comment procéder à l'évacuation de cent vingt millions de japonais ?

- Où les accueillerait-on ?

- Comment préserver la mémoire d'une culture si un pays se trouvait brutalement rayé de la carte et son peuple dispersé à travers le monde ?

"En dehors de cet archipel et de sa nature, de ces montagnes, de ces rivières, de ces forêts, de ces herbes... Les Japonais n'existent pas. Ils sont unis à eux. Ils ne font qu'un seul corps avec tout cela. Si cette nature délicate et les îles sont détruites et disparaissent, les Japonais n'existent plus [...]"

Les questions sont multiples et on s'apercevra qu'il n'y a pas de réponses préconçues qui tiennent, mais ce qui marque plus encore le roman, c'est "l'esprit japonais", avec le spectre omniprésent de l'engloutissement, mais aussi l'absence de figure héroïque, de sauveur se distinguant des autres par son courage (genre cow boy à l'américaine), au profit d'une action collective anonyme, l'absence de happy end, une organisation implacable. Là encore, on n'évitera pas quelque analogie avec le séïsme de 2011, devant le spectacle d'un chaos permanent, les images cataclysmiques incessantes qui pétrifient d'horreur le monde entier, le peuple japonais reste d'une dignité, qui force l'admiration, pas de pillage, pas de panique... Mais la "Submersion du Japon" n'est qu'un livre d'anticipation, qui n'a rien de si visionnaire, il possède son double sens abordant le thème du naufrage mais aussi celui du déclin du Japon, il faut le reconsidérer dans son époque, l'ouvrage a été rédigé durant la guerre froide au moment où le Japon (3ème puissance mondiale) cherchait à s'affirmer vis à vis des autres puissances. La métaphore semble assez évidente.

Dans ce récit, on ne trouvera aucun mystère : le Japon va couler. Il n'y aura aucune alternative à ce constat, (cf. le titre anglais "Japan sinks", voir également le film adapté du roman :"Nihon Chinbotsu", réalisé par Shinji Higuchi, entre autres, le best seller ayant été adapté plusieurs fois, tant au cinéma qu'en manga). On ne pourra s'empêcher de relier dans un tout autre style, le film "The day after tomorrow" de Roland Emmerich où des images s'ajusteront encore d'une façon invraisemblable à celle d'une réalité qui dépasse aujourd'hui autant la science que la fiction. Le critique (occidental) glané dans un quelconque magazine, des années 80's,  évoquant le roman de Komatsu Sakyo avait-il réellement saisi ce qu'une simple phrase (somme toute "vendeuse" et très banale) pourrait contenir d'effroi quelques années plus tard, lorsqu'il écrivait à l'époque aux lecteurs amateurs de récits de science fiction à propos de la "submersion du Japon" (je cite) : "Un best-seller pour ce livre d'anticipation" qui pourrait devenir réalité"...

 

 

Photo : Nuages de Mars. Sommes nous insubmersibles ? Question.

© Frb 2011.