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dimanche, 02 novembre 2008

Tous un ...

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"L'homme romain croit fermement qu'il ne mourra pas tout entier (non omnis moriar, dit HORACE), car son désir est de survivre dans la mémoire des vivants, plus particulièrement de sa famille qui entretiendra le souvenir de ses actes. Les inscriptions funéraires témoignent de la croyance en une vie posthume. Alors que le corps du défunt est réduit en poussière ou en cendre, son esprit se meut comme une ombre avec laquelle les vivants sont capables d'établir une relation et d'échanger comme avec les vivants. Rappelons-nous la réflexion de CICERON : "La création d'une famille, la perpétuation de notre nom, l'adoption des enfants, le soin apporté aux testaments, les monuments mêmes des tombeaux avec leurs inscriptions, que nous font-ils entendre, sinon que notre pensée s'étend jusque dans l'avenir?". A la poussière matérielle du corps répondent les qualités que l'homme a manifestées de son vivant. La seule récompense du talent et du courage c'est de ne pas tomber dans l'oubli : "La mort est terrible pour ceux dont tout s'éteint avec la vie, mais non pour ceux dont la renommée ne peut périr", dit encore CICERON (Paradoxe des stoïciens, II, 18) à qui fait écho HORACE : Non omnis moriar, "Non, je ne mourrai pas tout entier" (Odes, III, 30). Nos mérites ne durent pas seulement le temps bref de notre passage sur terre; ils se prolongent aussi longtemps que dureront les générations humaines. C'est vivre seulement pour quelques hommes que de songer uniquement à son époque! "Des milliers d'années et des milliers de races se lèveront dans l'avenir, ce sont elles qu'il faut regarder ", écrit SENEQUE, "car si la gloire donne du prix à la vertu, elle ne saurait périr. Sans doute les propos de la postérité ne nous toucheront point, mais bien que nous n'y soyons plus sensibles, on nous honorera plus tard; on parlera de nous" (Lettre 79, 14-17). Le voilà l'aveu le plus clair :

"ON PARLERA DE NOUS"...

(Source notes de lectures : Michel MESLIN  "L'homme Romain. Des origines au 1er siècle de notre ère". Bruxelles, Editions Complexes "Historiques" 1985.)

Photo: Inscription au bas d'une croix, d'un chemin dit "Chemin de croix", typique de la région brionnaise. Automne 2008.