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lundi, 18 août 2008

L'heure qu'il est m'efface

l'heure-des-gares-3.jpgOn dit que l'exactitude est la politesse des rois. Et si l'on a pas raté son train au départ d'un quelconque pays d'origine, on arrive précisément à 17H33 sur le quai 1 bis de la gare Lyon-Perrache voie A. Jusque là tout est bien. Mais malheur à cet autre qui, parti trop tard pour ce train dont le départ de Lyon Perrache, en direction de je ne sais quelle ville, était prévu à 17H32 sur le quai 1 de la voie A. Voyageur mal pourvu, il se retrouve à courir seul sur le quai, juste pour vérifier si par hasard, il ne pourrait pas rattraper son retard... Stupide. Un retard est toujours stupide. Honni soit celui qui, par mégarde, devra trouver l'excuse tandis qu'au fond de lui il se dira dix fois, cent fois qu'il est inexcusable. Et tout ce temps à tuer, âme en peine, ce désarroi coupable, qui s'empêtre, se résigne jusqu'à s'en retrouver bizarrement grâcié, en état de gaieté, consolé. Le roi déchu, retardataire, feuillettera au point presse "Gala" et "Marie-Claire", s'achètera des allumettes, lira les horoscopes, rentrera sans raison dans la cabine de photomaton, puis sortira dehors, jusqu'à l'heure de ce prochain train. Au café, dans un square, il lira dans les rues les enseignes et les graffs , il se prendra pour un héros, une sorte de  KEROUAC, un personnage flou dans un livre à la GRACQ. Il deviendra le roi de tout, sans politesse, un empereur des éléments règnant en sa presqu'île où tout évènement, même celui de l'attente, se délite; fil à fil, hors lieu, hors temps, le précipite; et dans le flux d'un monde suspendu, découd les intérieurs inexorablement...

Je dédie ce billet à tous les retardataires et à tous ceux qui les attendent après l'heure. (C'est à dire même quand ce n'est plus l'heure ;-) ...