mercredi, 07 janvier 2009
Cri de guerre
"Cahier des émeutes, le coeur nourrit ce qu'il éclaire et reçoit de ce qu'il sert le cintre de sa rougeur. Mais l'espace où il s'incorpore lui est chaque nuit plus hostile. O la percutante ligne douleur!"
René CHAR: Extr. "COTES"/ "LE NU PERDU". Editions poésie gallimard 1978.
Ce graff, je l'ai vu récemment en nombreux exemplaires, il semble jalonner de mur en mur, le trajet des pentes de la Croix-Rousse à Lyon, jusqu'au plateau et plus loin peut être. A défaut de cailloux du "petit Poucet", si vous cherchez la colline travailleuse, suivez le graff "Emeutes toi" et vous trouverez bien votre chemin, celui de l'ancien esprit de révolte de Croix-Rousse, pas tout à fait révolu, avec sa belle écriture d'un rose vif. Vu ici en revenant par les escaliers, tout en haut du passage Thiaffais, qui est aujourd'hui devenu un passage propre et beau (bo ?) réservé aux "créateurs", semblable aux "espaces de créateurs" que l'on trouve plus particulièrement à Paris dans le Marais. D'où peut être, ce cri du coeur précisément posé à cet endroit...
Vous retrouverez le cri de guerre toujours en fragment de "jeu de piste", sur le site Daily Life, et cette fois, sans faute d'orthographe à l'impératif !
19:25 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, Balades, De visu, L'ai- je bien descendu ?, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Commentaires
J'aurais aimé le vous ici. Émeutez vous ! Car comme ça, tel quel, même s'il est joli, il me laisse un peu froid. Pardon Frasby. Je tente de voir ce que vous voyez là. Je ne le vois pas.
Écrit par : Marc | vendredi, 09 janvier 2009
On dirait une toile votre photo.
"Emeutes toi" permet de prendre à parti le passant.
"Mais l'espace où il s'incorpore lui est chaque nuit plus hostile"... On ne peut même pas parler d'une poésie visionnaire tant ce qui arrive aujourd'hui n'est que la répétition du passé.
Écrit par : Léopold | vendredi, 09 janvier 2009
Cette injonction poétique et musclée, ce rouge tendre : voilà qui signale un(e) auteur(e) précis, visionnaire et amoureux des mots.
Madame Frasby, que faisiez vous les trois dernières nuits ?
Écrit par : delest | vendredi, 09 janvier 2009
Bien, bien, bien !
Écrit par : ficelle | vendredi, 09 janvier 2009
Ah dites, cette couleur bleue... Si les escaliers de la Croix-Rousse se mettent à ressembler à des billets psychédéliques à l'effigie de Voltaire, où allons-nous ?
Écrit par : solko | vendredi, 09 janvier 2009
@Leopold : C'est toujours agréable de lire qu'une photo ressemble à une toile, même si de ma part , il n'y a aucun travail en ce sens, mais , merci ça me touche beaucoup.
Tout à fait d'accord sur l'importance que le passant soit pris à son tour en tant qu'individu. (surtout dans une société statistique comme la notre, la rue redonne à chacun son droit ou devoir de révolte)
Les graffeurs de Thiaffais sont engagés politiquement pour la défense d'un esprit de quartier aujourd'hui dénaturé , le tutoiement a son sens (ce n'est un graff juste pour joliment graffer un mur)
J'aime beaucoup votre phrase citée (d'où la tirez vous?)...
Répétition du passé oui, bien sûr ! ici et là, passé proche et lointain...
Écrit par : Frasby | vendredi, 09 janvier 2009
@Marc : Je suis assez d'accord avec votre proposition plurielle. Plus puissante et plus belle, mais commehttp://certainsjours.hautetfort.com/tag/ballade Léopold je pense que ce cri d'insurrection s'adresse à chacun , chaque passant...
A l'efficacité , se joint l'injonction pour chacun.
Vous avez tout à fait la liberté de ne pas discerner ce que je vois... Et sans doute suis je influencée par ma ville même dont ces pentes qui peu à peu tout comme le quartier Bastille à Paris est vidée de son esprit populaire pour nourrir grassement des ambitions de "vitrines" branchées ou "tendance" comme on dit, chassant les atliers d'artistes, ou les gens qui ont fait vivre ce quartier d'un bel esprit solidaire pour laisser place à ce qu'on appelle "les espaces créateurs" (quel mot sordide!)
Mezrci de vos reflexions , même vos objections sont toutes bienvenus (à votre honneur, dirai je ;-)
Écrit par : Frasby | vendredi, 09 janvier 2009
@delest : Si je vous répondais , vous seriez très deçu...
Permettez moi d'esquiver (hop là !) la question tout en appréciant ce très beau commentaire (Vous me surestimez monsieur Delest mais j'adore ça ;-))
Et qui sait ? une de ces trois nuits prochaines ... Rouges et tendres...
Patience donc !
Écrit par : Frasby | vendredi, 09 janvier 2009
@Ficelle :Merci ! merci ! merci !et bienvenu(e?) dans "certains jours", permettez moi de vous féliciter pour l'intitulé de votre domaine, tout ce que j'aime...... Et Paul Auster, superbe billet.
A très bientôt chez vous ... ou ici quand vous le souhaiterez.
Écrit par : Frasby | vendredi, 09 janvier 2009
@Solko : Oui, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu envie d'escaliers bleus pour aller avec le rouge(rose) tendre... Une petite fantaisie de ma part (Vous les auriez préféré gris ?) Tout de même pas ! j'espère ;-)
Vous pourriez peut être négligemment jeter quelques billets Voltaire, un jour où par hasard nous nous croiserions sur cet escalier ... Histoire de ramener à nos lecteurs une photo qui serait évidemment un pur produit du hasard - qui fait si bien les choses-
Pensez -y, mon ami, pensez y !
Écrit par : Frasby | vendredi, 09 janvier 2009
Je prends la citation de celle que vous avez publié de René Char :)
Écrit par : Léopold | samedi, 10 janvier 2009
@leopold : Pas de souci, prenez .. prenez ... ;-)
Écrit par : Frasby | samedi, 10 janvier 2009
Les murs de Paris sont moins éloquents ou plus policés ou je ne sais pas les lire.
Écrit par : dotsie | samedi, 10 janvier 2009
@Dotsie: Pourtant notre municipalité fait la guerre aux murs tagués, la mairie de Paris serait -elle encore plus drastique ? J'imagine qu'il doit y avoir certains quartiers aux murs plus bavards que d'autres ? En même temps, vous n'êtes pas la première personne qui me dit cela...
Écrit par : Frasby | samedi, 10 janvier 2009
J'ai lu, autrefois René CHAR, son récit sur Oradour-sur-Glane m'a déchiré le moral, on avance sur ce livre page par page, avec des sueurs froides
Je regrette qu'il ne soit pas davantage lu
Jack NYC
Écrit par : jack NYC | dimanche, 11 janvier 2009
@jack NYC: C'est fou ce récit, beaucoup de gens m'en parlent , je ne l'ai toujours pas lu... Vous avez raison de regretter qu'il ne soit pas assez lu et par ce commentaire de nous inviter à le découvrir
De toute façon Char, déchire , donc j'imagine que son récit sur Oradour sur Glane doit être puissant
Merci Jack NYC , de nous rappeler ce récit , à bientôt chez vous.
Écrit par : Frasby | lundi, 12 janvier 2009
Ouais, la faute, ça fiche tout en l'air. TOUT! Sauf si ces escaliers sont en trompe l'oeil. Car ils sont en trompe l'oeil, n'est-ce pas? Sinon, je rejoindrais absolument le point de vue de Léopold, au sujet de la toile.
Et alors, il faudra bien que je vous trouve génial(e), ou quelque chose comme ça.
Écrit par : 17h27 | mercredi, 20 mai 2009
@17H27 : Ah oui la faute !!! Et les escaliers ne tromperont les yeux que des ceusses qui voudront bien se laisser tromper.
L'image n'est toujours pas le territoire et qui sait si cette faute on ne l'a pas rajoutée !!! Enfin permettez vous que je vous laisse dans le doute à tous les sujets ?
si cette photo était une toile... ah si seulement !!!
Votre pseudo est assez cocasse, au moins avec vous, le temps s'arrête jusqu'à l'éternel après midi très précis, entretemps l'image a vieilli (je dis ça, bien bêtement car l'heure qu'il m'échappera toujours)
Merci de votre visite. a bientôt sur votre domaine au nom d'oiseaux (rebelles ?)
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
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