lundi, 18 mai 2009
Blues rouge
"Ouvrez moi cette porte où je frappe en pleurant."
GUILLAUME APOLLINAIRE in "Alcools". Editions Gallimard 1971.
La petite épicerie était fermée ce lundi. J'avais perdu les clefs de chez moi. J'étais fermée entre deux mondes. Je me languissais de l'épicier et puis surtout, j'avais la dalle...
http://noniouze.blogspot.com/2009/05/dalle.html
"Tango from Force of circumstance"
Photo : Petite boutique fermée le lundi. Vue quelquepart près de la rue du chariot d'Or, sur le plateau de la Croix-Rousse.
Lyon © Frb 2009
00:59 Publié dans Art contemporain sauvage, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Commentaires
On ne peut pas ne rien faire pour faire rêver des ventres vides.Ces difficultées inhérentes les unes des autres se répètent dans une phase répétitive extravagante. Ce problème reste un élément du monde de la civilisation;
Dans de tels moments personne justifie de son existence et se souci d'expliquer le procéssus pour devenir l'humanité car la tête est vide elle aussi. La certitude, déjà limitée et étroite; en général échoue là, sur la réalité du monde extérieur
Écrit par : alex | mercredi, 20 mai 2009
Une fermeture qui épice la faim d'un début de solitude.
Écrit par : JEA | mercredi, 20 mai 2009
C'est plutôt rare de les voir fermer ces petites épiceries de quartier §§§
Écrit par : patriarch | mercredi, 20 mai 2009
Perdu les clefs ?
Encore ?
;-)
(un rouge somptueux !)
Écrit par : kl loth | mercredi, 20 mai 2009
@kl-loth : Perdu les clefs ? ;-))
Non , non, pas "encore !" ;-)
C'est juste un petit hommage très très caché à monsieur Bernard Lantéri ... Nous y reviendrons j'espère, avec nos clefs, cette fois , la clef des songes au moins...
Rouge somptueux , patiné à merveille.
Un côté "roi-soleil"
Un peu tango non ?
Rouge baiser ... ;-)
ça me fait plaisir que tu apprécies
Embrassons cette porte !
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
@JEA : C'est très joliment dit !
la solitude aurait elle sa couleur insoutenable ?
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
@Patriarch : Pas si rare quand ces petites boutiques restent ouvertes le dimanche. Il faut bien que l'épicier se repose un jour par semaine. Allez savoir pourquoi c'est le lundi ?
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
@Alex : "Que l'image soit rogue et l'épithète au poil
La césure sournoise certes mais correcte
Tu peux vêtir ta Muse ou la laisser à poil
L'important est ce que ton ventre lui injecte "
Une ébauche de réponse par la voix de Léo Ferré ...à ton commentaire, aux multiples résonances hélas trop humaines.
Et finalement qui rejoint ce point de jonction
Malgré sa rouge beauté, son symbolique rouge,la porte de l'épicerie fermée, laissera tout le monde bredouille.
C'est un message très politique et social en fait ;-)
Ou plutôt un non-message.
Merci à toi Alex , chaque fois les bras m'en tombent !
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
"je me languissais de l'épicier" ah que j'aime !
on dirait du Racine , remember Phèdre :
"J'ai langui, j'ai séché, dans les feux, dans les larmes. "
et cette porte rouge fermée ferait un très beau "fond" pour déclamer des alexandrins très tragiques
(les passants s'étonneraient assez !)
(et l'épicier encore plus)
Écrit par : hozan kebo | mercredi, 20 mai 2009
@hozan Kebo : "On dirait du Racine !" On ne m'a jamais dit une chose pareille ( Sa dindonne aime !)
C'est du "Racine en freetstyle's superette" en fait.
Mais c'est que vous me donnez une grande idée...
Lundi prochain, je mettrai une noirte robe de velours (frappé) et sur ce fond rouge sang, aux passants, déclamerai :
"Oui, prince, je brûle pour l'épicier (...)
Je languis, j'ai séché dans les feux dans les larmes ...
Crois moi cet épicier ne doit point m'échapper
Voilà mon coeur qui tremble sous sa dalle...
Pretez moi votre épée
(à défaut de votre bras ;-)
Je vais faire un massacre.
Ah justes Dieux !
Mais on vient .
Hola !!
Qui va là ???"
Voix off ( c'est l'épicier !)
Vite vite ! (oh la tehon !)
Fuyons par cette porte dérobée"
A suivre...
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
(voix off off ) (et haletante) (l'épicier effrayé court - hors champ- comme un perdu pour échapper à la tragedienne-dindonne-free-style -enrobedeveloursfrappé) :
"mais qu'ai je fait ...euf euf euf ... au ciel .... pour mériter ça !
o rage o desespoir o épicerie ennemie !"
Écrit par : hozan kebo | mercredi, 20 mai 2009
@hozan kebo :
(voix off off off) Entretemps la femme de l'épicier (une Junon, une affreuse mégère)
qui avait tout entendu surgit arrêtant dans sa course l'épicier fort surpris):
Junon l'épicière- Ah te voici grands Dieux ! Sapajou, vieux coucou !
Faut il qu'une épicerie soit le lieu d'adultère ?
Et que sous mon nez en spectacle tu te donnes ?
devant le monde, à courir la dindonne ?
L'épicier : - Ah que nennni ma mie ! non non ! car méprise il y a !
Junon l'épicière : Ah le perfide ! il ment !
Vous êtes bien tous les mêmes !
à chercher à côté
quand chez vous l'on vous aime !
Choeurs des femmes (chanté)- "A chercher à côté quand chez vous l'on vous aime !"
Choeurs des hommes (chanté)"Ah le perfide il ment !"
Choeurs des passants "Ah que nenni nenni, car méprise il y a"
(bis)
voix off: Du mensonge irritée, la femme de l'épicier
va chez le coutelier chercher le matériel
bien décidée à faire parler la vérité, croyant ainsi venger un sort bien trop cruel)
A suivre...
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
voix de stentor du metteur en scène :
non non ! arrêtez tout ! vous n'avez rien pigé à mes consignes !
il faut "déconstruire" le texte tragique , lui faire rendre par première pression à froid toute sa huilique quintessence vierge & sans OGM ! Merde quoi ! y a surtout des bobos bio qui vont au théatre ! si vous voulez vous goinfrer vos patisseries bien grasses chez votre arabe du coin va falloir assurer un peu mieux!
Écrit par : hozan kebo | mercredi, 20 mai 2009
@hozan kebo
intervention du coach du metteur en scène :
Il a raison. Peut être qu'il faudrait aussi relooker les acteurs.
Il faut d'abord déconstruire les looks . Pour être + près de la bio diversité je propose qu'on me vire cette robe en velours frappé. Coco tu me fous tout le monde à poil.
A poil sur fond rouge , pour le message éthique c'est énorme
Et puis après tu me vires tout le texte. Epure !
Si ça va pas , on peut peindre l'épicier en vert (vert sur rouge, énorme le message ! c'est génial !
Tout le monde en place ! épure ! épure !
Et on regarde ce que ça donne...
(A suivre)
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
vert sur rouge ?
impec !!!!
j'en suis pile-poil au premier verre de la même couleur !
L'EPICIER (du coin et recroquevillé dans un coin , les deux mains sur la zipougnette en guise feuille de vigne) : et j'parie que tu l'as acheté en grande surface ton rouge ! c'est la mort du ptit commerce !
LE METTEUR EN SCENE : les figurants taisez vos gueules !
MOI : oh ça diantre & palsanrouge ! je ne supporte pas ces remarques discriminatoires !
L'EX ENROBEE EN VELOURS FRAPPE : et natatoires !
LE COACH : please ! on se recale ! on se recale !
L'EPICIER : j'sais pas nager !
MOI : mets une de ces combis interdites , elles nagent toutes seules !
L'EPICIER : j'veux pas nager tout seul ! j'ai peur quand j'ai pas pied !
LA VAMP DEVELOUREE : eh les mecs ! on est sensé être en pleine tragédie sur fond rouge !
LE COACH : sorry mais je ne coache plus !
LE METTEUR EN SCENE : et moi je ne misenscène plus non plus
L'EPICIER : alors ? J'peux remettre mon pantalon ?
Écrit par : hozan kebo | mercredi, 20 mai 2009
@hozan kebo :
Le nutritionniste (pour artistes)
- Vert sur rouge ! Rien ne bouge !
C'est très bon pour la santé
(par contre vert sur grenat bonjour les dégâts !)
La DECORATRICE (à l'epicier )- Mon rouge ! acheté en grande surface ! ça devient lourd !
je suis bio ethique je te rappelle ! mon rouge c'est du pili pili que j'ai fait venir exprès d'Acapulco mélangé à de la terre de Sienne et et que j'ai réduit en poudre avecc mon moulin à légumes Et tu peux le manger avec du tofu et des graines de sésames c'est très bon pour la santé !
l'EPICIER : Ouais ben hein ...
LE METTEUR EN SCENE ( à l'épicier) : Allez debout ! Tu montres ta zigounette ! tu montres à Phèdre que t'es pas une lavette ok ?
Allez ! bordel on va pas y passer la nuit !
LES FIGURANTS : Il est pas obligé de montrer sa zigounette quand même !
LE METTEUR EN SCENE : Comment ? Il est pas obligé. Tout le monde est obligé ! Allez pas de discrimination ! Tout le monde à poil !
Moi : (Oh la la ils vont nous refaire le coup d'Hair")
Le COACH : "HAir natatoire", j'crois que j'tiens un bon titre
je vais le soumettre ah ah !
L' EPICIER :Vous allez remplir ma boutique d'eau ? c'est dégueulasse !
LE METTEUR EN SCENE : C'est pas dégueulasse, c'est de l'eau de javel !
L'EPICIER : Oui mais ...
LE METTEUR EN SCENE: Tais toi et nage !
LA DAME VELOUREE (au metteur en scene): Tu vois bien qu'il sait pas nager ! Tu vois bien qu'il a peur ! Tu vois bien qu'il veut pas être tout nu.
Le METTEUR EN SCENE : Oh toi ta gueule !
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ! (et toc !)
MOI (à l'oreille de vous) - c'est de Nietzsche, je crois ?
VOUS ( à voix basse) - Tout à fait, c'est de Nietzsche, ma chère !
LE COACH : Bon les deux là, si c'est pour raconter votre vie, y'a des bistros pour ça.
Allez en place ! on perd du fric là !
LE METTEUR EN SCENE (au coach) : Non , mais faut arrêter ! y'a que des branlos, on y arrivera jamais y'a qu'à laisser comme c'était.
La FEMME DE L'EPICIER - Il est où mon mari ?
Le METTEUR EN SCENE - ché pas ! mais son pantalon est là.
LA FEMME DE L'EPICIER - Mais oui, c'est bien son pantalon , j'ai cousu son nom dedans
L'EPICIER (à la dame ENVELOUREE) - J'ai oublié mon pantalon et j'entends la voix de Junon ...
La DAME EN VELOURS - Vite ! vite ! cache toi dans le placard à balai !
Fin de l'acte 1
Écrit par : frasby | mercredi, 20 mai 2009
Soirbon avuso. Je treren prot radt pour en reid splu !
Nonbe tuin.
Écrit par : Solko | jeudi, 21 mai 2009
@Solko : Soirbon. C'ets jadé gitenl d'erte sapsé...
Isain nuso igaunurons evca vuso ce rois la morfe pertéritoin ipplaquée à la trope goure, ce n'ste sap reni .
Nonbe tuin. nbo mainde !
Écrit par : frasby | jeudi, 21 mai 2009
un Blues rouge !
c'est qu'il reste du sang
de la vie
ouvrir
encore
c'est sûr !
Écrit par : isdid | jeudi, 21 mai 2009
@Isdid : Ce qu'il reste , oui.
Sang de la vie, (et du poète !)
Une vigueur à en défoncer les portes.
(Pas seulement les portes ouvertes hein !)
Merci pour la note bleue sur rouge
(Bleue sur rouge
Tout bouge !)
Écrit par : frasby | jeudi, 21 mai 2009
J'avais raté cette porte et ce vers d'Apollinaire. Merci Frasby.
Écrit par : Sophie | lundi, 15 février 2010
@Sophie : Merci à vous ! vraiment !
cette porte là
c'était le bon temps !
Écrit par : Frasby | lundi, 15 février 2010
Oui! Bon, assez ri comme on disait dans le bon temps: un billet! un billet! A bientôt Frasby!
Écrit par : Sophie | lundi, 15 février 2010
@Sophie : Assez ri ! assez ri ! oh ben non ! assez ri ! Tintin !
loin s'en faut !!!
Vous voulez un billet ? Un petit billet de combien ?
Qu'est ce qui vous ferait plaisir
Un billet de cent francs ou un petit billet de mille ? (;-O!)
Écrit par : Frasby | lundi, 15 février 2010
Les commentaires sont fermés.