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samedi, 10 décembre 2011

La chair est tendre

Croire que "tout a été dit" et que "l’on vient trop tard" est le fait d’un esprit sans force, ou que le monde ne surprend plus assez. Peu de choses, au contraire, ont été dites comme il le fallait, car la secrète vérité du monde est fuyante, et l’on peut ne jamais cesser de la poursuivre, l’approcher quelquefois, souvent de nouveau s’en éloigner [...]

la chair est tendre.jpg

[...] Quiconque s’enfonce assez loin dans sa sensibilité particulière, quiconque est assez attentif à la singularité de son expérience propre, découvre des régions nouvelles ; et il comprend aussi combien il est difficile de décrire à d’autres les pas effrayés ou enchantés qu’il y fait.

PHILIPPE JACCOTTET: "Tout n'est pas dit", éditions "Le temps qu'il fait", 1994.

 

 


Photo : La chair est tendre et le soleil pénètre doucement dans une chambre là bas. Les amants du 8 Décembre n'ont pas eu besoin de vos lumières ni des nôtres pour resplendir.

Photographiés sur l'esplanade à quelques mètres de la rue des Pierres plantées qui mène au plateau de la Croix Rousse, à Lyon, en haut des escaliers quand on s'assoit sur le petit mur par temps clair on aperçoit le  fleuve plus élevé que celui de tous les autres fleuves de la planète qui prend sa source dans les Andes et se jette dans l'océan Atlantique, après avoir traversé le Pérou, la Colombie et le Brésil, contourne les obstacles, puis rejoint etc ...

© frasby 2011.

Commentaires

"Croire que "tout a été dit" et que "l’on vient trop tard" est le fait d’un esprit sans force...", La Bruyère en prend pour son grade on dirait.

"Quiconque s’enfonce assez loin dans sa sensibilité particulière, quiconque est assez attentif à la singularité de son expérience propre, découvre des régions nouvelles ; et il comprend aussi combien il est difficile de décrire à d’autres les pas effrayés ou enchantés qu’il y fait."
Voilà très précisément ce à quoi on peut s'occuper dans l'écrire avec toute chance d'y échouer, on le sait bien, mais qu'on ne peut s'empêcher de tenter quand même parce qu'il faut bien faire quelque chose plutôt que rien.
Résonance intime avec mon affaire du jour qui tout à coup prend des allures intimidantes, mais nous ne renoncerons pas pour autant. N'est-ce pas que ce qui est conseillé ici ? :)

Écrit par : Jean | lundi, 12 décembre 2011

@Jean : "La Bruyère, en prend pour son grade on dirait", oui, enfin ça dépend de quelle bruyère :) on peut encore imaginer que La Bruyère et Jaccottet pourraient au moins goûter une petite eau de vie ensemble (pour voir), non ? je ne suis pas pour saoûler les classiques ni les modernes au ruisseau de mon petit champ mais je m'accorderai chouïa avec l'idée que tout n'a pas été dit justement parce que tout est dit ou tout l'a été encore différemment, bref il faut chercher ... :) ça offre quelque gai désespoir à celui qui n'est pas attaché à décrocher une timbale de cela, on peut chercher, écrire pour peu, ce sera encore essayer de ne pas tout virer à l'utilitaire (enfin c'est un point de vue, je ne sais s'il est meilleur qu'un autre, si cela peut se partager, aucune certitude au delà), tant qu'on se mesure à notre système solaire (à cette lunette) il n'est pas nuisible de creuser sur des plages désertées qui ont dû être foulées, ou pas, pour dire peut être pas la même chose ou redire la même chose mais autrement regardé c'est autre chose que la même chose qu'un autre avait dit sans le dire avec ces mots là, cette chair tendre ou non (vous qui aimez la cuisine en gourmet, je n'exprimerai pas au delà ni quelle sauce resterait à lier puisque le même plat avec une autre sauce donnerait un autre plat qui n'aurait pas tout à fait le même goût- fin des pensées de la cuisinière à son tournis-coton. Je vous cite :

"Voilà très précisément ce à quoi on peut s'occuper dans l'écrire avec toute chance d'y échouer, on le sait bien, mais qu'on ne peut s'empêcher de tenter quand même parce qu'il faut bien faire quelque chose plutôt que rien."

Ces mots qui sont les votres, il se trouve qu'ils apportent un supplément de sens (on n'est pas hors sujet, là, je crois ? hé ! :) cette "chance d'échouer" m'est une "reconnaissance" plus que la chance de réussir (une fin ?) à courir après un trophée, alors échouer peut prendre pour ceux qui s'accordent à ce verbe une autre voie que le syndrome d'échec, c'est le verbe qui va bien pour écrire, je trouve, comme d'une rive à l'autre avec cette idée de "passage(s), arriver passer (un peu),

... J'ai l'outrecuidance de penser qu'on pourrait écrire non pour sauver quelque chose juste, pour se sauver à tous les sens du terme, même si écrire peut enfermer tout dépend mais c'est toujours "mieux que rien", je vous rejoins absolument c'est peut être "presque rien", le rien juste déplacé + un petit peu de nous au travers , si cela se partage même avec 1 ou 2, est ce que ça gêne d'entrer en résonance, timide, là, ici, avec quelques uns ? ...

Et nos affaires, ne disent pas tout ce qu'il y a dans le "presque" ni dans le "rien", des choses encore inexposables que pourtant on peut reconnaître en silence, aucun mot ne s'applique à "cela", Jaccottet le dit mieux. Nous ne renoncerons pas pour autant, non ! gâcher n'est pas une solution, tant que ce qu'il y aurait à perdre se trouve déjà perdu, puisqu'on le sait, et qu'on n'est pas si sûr que la vie ne nous soit pas ravie demain, avec tout le plaisir qu'on pouvait y trouver, à rencontrer, par l'expression (ici et là), 1 ou 2 , et que cela prolonge, ce désir entre mille essais vains, ouvre le jeu humain, enfin voilà, je suis mal placée pour donner des conseils, sinon, oui ! je vous accompagne Jean avec ce désir de ne pas refermer l'humain dans ses retranchements ... Et je vous remercie de porter ce mot, qui n'est pas rien. Si j'avais plusieurs vies peut être que je donnerais des conseils, hélas, comme vous savez : "on est là mais ... ^^ ;-)
Belle soirée à vous. A suivre.... (avi sno lamis ! :)

Écrit par : frasby | lundi, 12 décembre 2011

"Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes, et qui pensent", voilà pour La Bruyère :)

Et puis pour tout le reste, je suis d'accord, comme toujours. Sur la cuisine, les sauces pour un même plat, donc différent ; et sur écrire-échouer-tomber-recommencer, et sur rien aussi je suis d'accord pour tout, et même je crois que je serais d'accord avec ce avec quoi je ne serais pas d'accord si on m'en parlait en musique, c'est dire comme je suis souple - bon, ça c'est moi qui le dis, on n'est pas obligé de me croire :)

Écrit par : Jean | lundi, 12 décembre 2011

@Jean : C'est étrange je recherchais, à cet instant La phrase de la Bruyère, dans mon vieux "La Bruyère" que je n'ai pas ouvert depuis mon certificat d'études qu'on ne passait plus qui nous fût délivré pourtant (la vraie vie ?) alors merci, 7000 ans c'est beaucoup, mais je suis d'accord aussi et puis je serai assez d'accord pour que ce qui reste de ce tonneau, 30 000 lignes que j'exprime (pardon, pour les longueurs) qui se résumeraient en trois points de suspension, ou en peinture à l'eau en accord avec le reste pour verser les pertes et profits (avec lesquelles ce n'est pas la peine d'être pas d'accord, puisque de toute façon jetés comme rien, en débattre mènerait là où je ne suis pas. Ni d'accord, ni pas d'accord, ce que dit la musique mieux que ça, euh... (ou pas :) mais pas forcément là où je le dis ni là bas où on croit. Je rigole ( ça arrive, desfois). D'accord pour être souple, (heureusement qu'on n'est pas obligé de vous croire),
mais je vous crois, (pas dur comme fer ! surtout pas !)
;-)

Écrit par : frasby | lundi, 12 décembre 2011

Retrouvez ce billet ici: http://www.scoop.it/t/poesie-illuminee

Écrit par : illuminations | mardi, 13 décembre 2011

@illuminations : humm ! ça fulgure par éclats !
qu'elle est belle ! enfin l'air et des étoiles qui ne se prennent pas pour le soleil. Irrésistible endroit.
(plus qu'il y a plein d'amis à ces illuminations là, on les aura reconnus).
La truffe de la crèmière va pécho le vaste terreau et contempler ce ciel, toute à la découverte...
Vous pouvez bombarder, ami(e), amis ! je fais de la place pour le grand large, déjà on respire mieux ici, voi(x)ci une très très bonne nouvelle !
MERCI !!! (on en reparle ?)...

Écrit par : frasby | mardi, 13 décembre 2011

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