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mercredi, 03 septembre 2014

So future ...

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De 1977 à 2001, le groupe FRIGO a réuni un nombre impressionnant d'archives autant d'évènements sur les arts multiples d'une époque, (vidéo musique, danse, performances, écriture, graphisme, peinture, architecture, et j'en oublie) ; à l'occasion de la numérisation de ces archives (voir le lien dans l'image) les artistes de Frigo, créateurs d'une expérience artistique et humaine absolument exceptionnelle ont rassemblé plus de 300 heures de vidéos, les nombreuses archives de Radio Bellevue, et celles de Faits Divers System, ces travaux ont donné l'idée d'une réunion des différents acteurs de cette aventure artistique, prévue sur quatre dates à Lyon, autant de moments forts à découvrir, de surprises, de rencontres, de soirées festives "nous nous sommes tant aimés et tellement amusés", (encore rien de l'écrire !) au delà des mots, des travaux, des labos, c'est un courant de pensée porté par le désir de faire vivre les créations, et les lieux sans cloisonner les disciplines, depuis le temps qu'on en rêvait, qu'on en causait à la terrasse du Mondrian, (voir encore en lien ci dessous), une mémoire à relier avec la transmission, "So future", l'évènement reste à suivre et à vivre, (quatre fois en quatre lieux) c'est le plus exaltant opus de la rentrée, c'est dehors, c'est lancé ! on en reparle très bientôt.

   

Nota : pour le programme complet il suffit de cliquer dans l'image, vous trouverez toutes les précisions également, en visitant les liens-amis ci-dessous

  

http://www.frigobellevue.net/

http://www.unitvnetwork.org/

https://twitter.com/buro_frigo

http://www.ensba-lyon.fr/danslesmurs/1415/buro/

http://www.lemondrian.com/post/2014/08/26/Notre-CHEF-est-...

 

Flyer: aimablement offert par "Gérard et Gérard", coiffeurs intemporels, fervents initiateurs (salon itinérant ;-)

lundi, 01 février 2010

Jouer / Déjouer

"Je pense qu'on change à cause de ce que l'on fait. Si vous faites quelquechose par vous mêmes, vous verrez les choses à travers le fait de votre activité. Arrangez vous pour que ce que vous faites ouvre à ce qui est."

JOHN CAGE : extr. "Entretien à Yale journal" in "John Cage par J.Y Bosseur. Editions Minerve 1993.

(Si vous préférez le silence aux sons, vous pouvez cliquer sur l'image).

cage Two II.jpg

On a beaucoup entendu dire à propos de JOHN CAGE que même si ses idées ne manquaient pas d'à propos, sa musique, elle ne présentait que peu d'interêt et de consistance (cette même critique  fût également émise quelques années plus tôt à propos de Erik SATIE). A travers un tel jugement on peut reconsidérer l'éternel malentendu provoqué par une sommaire opposition entre l'art et la vie, la théorie et la pratique, la créativité et la réceptivité. JOHN CAGE paraphrasant L. WITTGENSTEIN disait :

" La signification c'est l'usage".

On sait que CAGE n'a jamais bâti de théories abstraites préalablement à ses oeuvres : "Je n'imagine jamais rien avant de l'avoir expérimenté" (1969). Tout est là. Ainsi, lorsque JOHN CAGE rendît visite à un potier traditionnel et le questionna sur sa pratique, ce dernier lui déclara : "Ce n'est pas l'objet en lui même qui m'intéresse, mais le fait de le fabriquer". La méthode du potier fît toute l'affaire de CAGE. Tout au long de sa vie il se comportera en homme pragmatique qui se plaît à garder les pieds sur terre malgré la dimension topique de son oeuvre. La découverte du piano préparé, l'épreuve du silence, le recours aux méthodes de hasard et à l'indétermination, sont liés à une circonstance concrète et non issus d'un procédé analytique. Une immense place est également accordée à l'écoute et à l'observation. C'est peut être ce sentiment du vécu qui donne une forme d'évidence à sa musique, même si cette évidence, n'est là, en fait, que pour susciter des interrogations multipliables à l'infini.

"La perception ne constitue-t-elle pas une forme d'action ?"

Cette disponibilité vis à vis des sons et des circonstances les plus variées, on la retrouve dans la manière que CAGE a de vivre les situations et les rencontres, dans ce qu'elles ont de moins prévisibles, de déroutant, dans sa façon de déjouer les obstacles. Un exemple entres autres, (ils sont nombreux) :  en 1984, JOHN CAGE, imagine pour la Radio de Cologne, une rencontre de circonstance (une de plus) : HMCIEX où se mélangent les musiques populaires de 151 pays qui reconnaissent le comité olympique. Dans le titre on trouve à la fois, les lettres M, C, et E, du "Here comes everybody"= Ici vient tout le monde", cher à JOYCE, alternant avec les lettres: M, I, X, qui contribuent à identifier plusieurs productions électroacoustiques:

"Tout ce que nous faisons se fait sur invitation. Cette invitation émane de soi-même, soit de quelqu'un d'autre."

Selon JOHN CAGE, composer pour autrui, devrait consister à donner aux autres, ce qu'ils souhaitent et non pas ce qu'on souhaite leur donner en tant que compositeur :

"Chaque son est un son merveilleux [...] et prendre conscience de l'interêt de chaque son, refuser de sélectionner, de classer, c'est pour moi le signe d'un pas (peut-être minime et même insignifiant au regard des gens sérieux et autorisés), mais je suis joueur !"

Ainsi JOHN CAGE franchit une étape nouvelle dans le sens de l'ouverture, de la non-hiérarchie, et du non-empiétement :

"[...] Où plus rien ne sera dicté, où chacun sera libre de décider de sa conduite et de vivre les plaisirs qu'il souhaite".

Nota: Ce billet a été largement inspiré par la lecture de l'ouvrage "John CAGE par Jean-Yves Bosseur" cité plus haut (et très bon pour le poil de notre lecteur mélomane).

Photo : l'une des multiples possibilités d'agencement des graviers, peut-être un peu sonores, (par la grâce d'une semelle bien préparée), vus sur un quai d'une gare de campagne. Nabirosina. Janvier 2010. © Frb.

mardi, 08 décembre 2009

Superflou. Artistique !

Superflux vs SUPERFLOU ou 25 secondes de lumière, sur l'ilôt d'Amaranthes.

 

 

Une fois encore La galerie ROGER TATOR, les artistes, et les habitants d'un quartier (au coeur du 7em arrondissement, exactement) ont sauvé la fête des lumières, d'une vulgarité de plus en plus décomplexée. Nous passerons sous silence (ou presque), cette monstrueuse tarte à la crème, qu'ils appellent  (en toute impunité), "Programme poétique", (cf :"allégorie du temps qui passe et du temps qu'il fait" situé au lieu le plus fréquenté, (la place des Terreaux même). Cette année encore, le spectacle officiel, a atteint des sommets si consternants de sottise, qu'il convient urgemment de s'en détourner.

Revenons à Superflux devenu Superflou, à l'occasion de la "Fête des lumières 2009" ! Superflux vs Superflou en marge de toute exhibition spectaculaire, nous a offert (c'est vraiment cela, offrir), un drive-in urbain merveilleux du côté des rues Mazagran et Jangot. Notre plaisir fût à la hauteur de ces belles inventions (à aucun moment prétentieuses). Enfin, les spectateurs se trouvaient respectés par les artistes et organisateurs du projet. Le sens de la fête (toute en nuances douces) n'avait alors plus rien d'une injonction. Pas une seconde, nous ne fûmes déçus. Entre vin chaud, feu de bois au jardin, petites bougies, concerts discrets et luminions, tout fût d'une surprenante convivialité. Il convient de féliciter l'artiste metteur en scène Beneditto BUFALINO qui a mis en scène un espace de projections vidéos avec la complicité des habitants dans ce qui n'est d'ordinaire qu'un banal parking. Ici transformé en véritable drive-in urbain, (assez drôle), les promeneurs invités à s'installer à bord des véhicules peints aux couleurs de l'ilôt, pouvaient se reposer tranquillement devant les vidéos, (15 vidéos très courtes, au total) le son étant émis distinctement dans chaque auto. Difficile de décrire le plaisir éprouvé, et ce détournement magnifique de l'usage qu'on peut faire d'un parking et d'autos... Il convient de remercier, évidemment la galerie ROGER TATOR qui a sélectionné ces vidéos sur le thème de la lumière et du flou, proposé une selection très harmonieuse d'artistes (confirmés ou débutants) et surtout a permis que cette fête des lumières (en dehors d'une autre "foire", en forme de gigantesque vitrine) soit un moment de découverte à échelle très humaine, voire de réenchantement d'une ville et de ses habitants.

L'une des finesses de ce projet est aussi le trajet menant de la galerie ROGER TATOR jusqu'au fameux drive-in, mais là, si vous voulez voir,  je vous conseille une petite visite chez DAILY LIFE qui en a rapporté en quelques secondes un rendu très fidèle aussi magique que la réalité ! Son billet étant également, à suivre ICI...

Mini-Vidéo: Quelques secondes de vidéo minifilmées à l'avant d'une de ces improbables autos, (je n'ai malheureusement pas eu le temps de noter le nom de l'artiste, (pardon l'artiste), on me souffle dans l'oreillette,(merci K-Loth), qu'il s'agit de Philippe LIEV POURCELOT ... Les Hitchcockiens avertis apprécieront le doux flou et les étranges disparitions. Ilôt d'amaranthes. Lyon. Fête des lumières, 8 Décembre 2009. © Frb.