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vendredi, 29 mai 2009

Des rideaux et des femmes...

"Il y a une grande réclame de rideaux, chez Holman. De vrais rideaux de dentelles, avec des volants bleus roses. Un dollar quatre-vingt-dix-huit la paire, avec la tringle, les anneaux et le cordon !

Monsieur Malloy se redressa sur le matelas. "Des rideaux ? demanda-t-il, qu'est ce que tu voudrais faire avec des rideaux au nom du ciel ?

- J'aime les belles choses, répliqua madame Malloy. J'ai toujours aimé avoir de belles choses pour toi." Sa lèvre inférieure se mit à trembler.

"Mais ma chérie, s'écria monsieur Malloy, je n'ai rien contre les rideaux, je t'assure que j'aime les rideaux.

- Un dollar quatre-vingt-dix-huit seulement ! tu cherches à me priver de tout pour un dollar quatre-vingt dix-huit !". Elle reniflait, sa poitrine se soulevait.

"Je ne cherche pas à te priver, mais ma chérie, pour l'amour du ciel, qu'est ce qu'on ferait avec des rideaux ? On n'a pas de fenêtres !"

JOHN STEINBECK . Extr. "Rue de la Sardine", (traduit de l'anglais par Magdeleine Paz). Titre original : "Cannery row". Edition Gallimard 1948 (pour l'édition française).

 

fenêtres.JPGPhoto : La maison de monsieur et madame Malloy vue de l'extérieur. Rue Bonnet exactement. Sur le plateau de la Croix-Rousse. Ca fait des mois qu'elle est comme ça. Ca fait des mois que Madame Malloy elle pleure, parce que monsieur Malloy, il ne veut pas lui acheter ses rideaux. Mais "les hommes ne peuvent pas comprendre les sentiments d'une femme, ils n'essaieront jamais de se mettre à la place d'une femme". C'est ce que me dit Madame Malloy, quand je la croise à la boulangerie de la rue Bonnet. Elle a raison. Les Hommes ne comprendront jamais. Les rideaux, pour une femme, ça fait TOUT !

Photographié début Mai 2009 à Lyon. © Frb.

mardi, 16 décembre 2008

Monsieur n'aime pas...

"Si les femmes veulent seulement être belles à leurs propres yeux et se plaire à elles-mêmes, elles peuvent sans doute, dans la manière de s'embellir, dans le choix des ajustements et de la parure suivre leur goût et leur caprice; mais si c'est aux hommes qu'elles désirent de plaire, si c'est pour eux qu'elles se fardent ou qu'elles s'enluminent, j'ai recueilli les voix et je leur prononce de la part de tous les hommes ou de la plus grande partie que le blanc et le rouge les rend affreuses et dégoûtantes; que le rouge seul les vieillit et les déguise (...) qu'ils protestent sérieusement contre tout l'artifice dont elles usent pour se rendre laides (...) Si les femmes étaient telles naturellement qu'elles le deviennent par artifice, qu'elles perdissent en un moment toute la fraîcheur de leur teint, qu'elles eussent le visage aussi allumé et aussi plombé qu'elles se le font par le rouge et par la peinture dont elles se fardent, elles seraient inconsolables"

LA BRUYERE: Extr: "Les caractères".

IMG_0048.JPG

Délicieuses petites choses roses et sucrées glissant gaiement sur la soie blanche, dans la vitrine d'une pâtisserie Croix-Roussienne, spécialiste de la meringue... Mais je n'ai pas testé pour vous! Vues de la rue, elles sont superbes à regarder, point trop fardées, ni trop enluminées, elle se  laissent bien manger des yeux. Je me demande si LA BRUYERE (en accord avec l'ensemble des hommes ou une grande partie;-) ne les aurait pas trouvées un peu trop roses ? Mais on n'élèvera pas plus haut le débat... A moins de dix jours de Noël, on effleure gaiement le ras des pâquerettes, en frivolités, parenthèses, et autres artifices, avant le retour aux thèmes graves, frondes et sujets tragiques, dont 2009 ne nous privera pas... (Déjà fin 2008 n'est pas si rose alors bon tant qu'à faire! )

En attendant croquez, mes amis, croquez...