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jeudi, 22 janvier 2009

Après tout

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Un oubli, (ou des oublis ?) vu hier sur le mur qui se trouve être le mien. Tel un adage... Gris de facture qui se lit comme la boule de cristal. Sous les yeux, notre lot. Murs jalonnés de signes aux instants où l'on prierait presque pour ne pas les rencontrer. Où à tant de questions posées, ne subsistent que de vagues doutes sur la nécessité de poursuivre la promenade. Que cherchons nous à dire ici et à prouver ? Regarderons nous encore radicalement les choses jusqu'à leur épuisement ? Où bien ne serait-il pas nécessaire d'en arrêter le flux tout de suite avant qu'elles ne se brouillent, entâchées sans doute par trop de vanité ? GEORGES BRAQUE disait : "Le tableau est fini quand il a effacé l'idée". Et cette inscription fortuitement croisée, paraît ressembler, soit à l'idée augurant l'esquisse d'un tableau qui, pour toucher à l'état de grâce conçu par BRAQUE, (l'effacement de l'idée par le tableau même), doit poursuivre son évolution. Soit au tableau fini qui, d'ores et déjà, efface l'idée tout autant, que celui ou celle prétendant avoir quelquechose à montrer.

Sous l'écrit de l'oubli naît une ligne floue dont on ne sait encore si elle est de démarcation ou plus poreuse que la Maginot et qui ressemble étrangement à une plinthe...

mardi, 23 septembre 2008

Lettera Amorosa

" (...) Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver ; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s'élancer et de se joindre. Notre voix court de l'un à l'autre ; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré la tire à lui, la retient, l'interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
Souvent, je ne parle que pour toi, afin que la terre m'oublie..."

RENE CHAR :"Lettera amorosa". Illustrations de GEORGES BRAQUE et JEAN ARP. Poésie-Gallimard.( Petit livre sorti à l'occasion du printemps des poètes et des 100 ans de RENE CHAR.)

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Dans un petit livre mince au bleu brillant deux versions du poème "Lettera Amorosa" de RENE CHAR sont illustrées. On se souvient que R.CHAR appelait les peintres "ses alliés substantiels"...La première version rédigée en 1952 est accompagnée de seize oeuvres de l'artiste dada, JEAN ARP, (collages de papiers couleurs et découpages parfois peints à la gouache). Le manuscrit parfois raturé est une première esquisse du poème. En 1953, R.CHAR rédige une deuxième version que GEORGES BRAQUE illustrera dix ans plus tard (le projet de l'édition datant de 1958). Le poète et le peintre harmoniseront  soigneusement ensemble cette expérience. G.BRAQUE offrira au lecteur ses belles lithographies, profil d'une femme, d'un couple, motifs d'animaux, de végétaux, palette de violets, jaunes, verts, bleus aux luminosités splendides. Mais les correspondances du poème, ne se limiteront pas uniquement à la peinture elles seront tout autant musicales,"Lettera Amorosa", s'inspire, en effet,d'un madrigal de MONTEVERDI« Se i languidi miei sguardi », pièce pour voix seule et basse continue, extraite du VIIe livre (1619) des Madrigaux. Bien sûr, on se pose la question du destinataire de cette lettre amoureuse mais la réponse, est indiquée par R.CHAR lui même dans le bandeau qui accompagna en 1953 la première parution du texte :

« Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous. » CLICK

Photo: Longtemps cachée dans l'arbre une "Tête d'Or", que l'on croyait enfouie... Vue dans la grande allée du Parc de la Tête d'Or, à Lyon. L'un des plus beaux parc d'Europe, infiniment doux en automne...