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mercredi, 30 mars 2011

Nid d'amour

L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante point, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périra jamais.

Extrait de la lettre de ST PAUL aux Corinthiens, chap. 13

Parfois quand on ouvre la fenêtre, on entend une petite musique... nid d'amour,nouvelle,couple,illusions,amour,maison,façade,vivre ensemble,concierge,madame grenada,monsieur chandon,murielle,humanités,curiosité,infidélités,intrusions,histoire d'a,jalousie,fidélité,cachotteries

.J'ai vécu là, plusieurs années, je connais tout par coeur, derrière ces fenêtres, pour moi, pas de secret. Je connais tous les locataires. Il y en a beaucoup, trois par palier sur cinq étages, au rez de chaussée il y a les concierges Monsieur et madame Grenada. Madame surtout qui s'occupe du bon fonctionnement de l'immeuble. Chaque année pour jour de l'an avec Murielle, on lui donne une petite étrenne, avec un mot gentil: "Puisse cette nouvelle année vous être favorable, chère madame Grenada, ainsi qu'à votre époux". Quand j'y pense ! Ils savent tout. Même plus que ce que nous supposons savoir nous-mêmes sur nos propres allées et venues, enfin "propres"... Comme lorsque Muriel reçût ce monsieur, tandis que j'étais en voyage d'affaire. Tous les jours le monsieur venait, à 5h00 de l'après midi, il restait jusqu'à 7H00 (du soir). c'est comme ça que j'appris l'existence du monsieur, par Madame Grenada, le jour même de mon retour, le dernier. Elle me dit l'air de ne pas y penser "Bien contente de vous retrouver monsieur Chandon, enfin votre dame, n'était pas trop toute seule, votre frère est venue lui tenir compagnie tous les après midi entre 5 et 7 heures" ... "Ah bon ? Mon frère ?" Et madame Grenada prenant l'air gêné de la confidente qui s'en veut d'avoir trop parlé, (non sans éprouver cette satisfaction de méchanceté intérieure qui sied tant aux vilaines personnes). -"Ah ? Ce n'est pas votre frère ? Comme il vous ressemblait, j'ai pensé que...". Alors je bredouillais  -"Mais si ! bien sûr que si ! c'est mon frère ! Madame Grenada, mon frère jumeau, même ! c'est vrai que je n'aime pas savoir Murielle toute seule quand je pars en voyage, mais de là à ce que mon frère passe tous les jours ! il est vraiment serviable, j'en suis presque gêné, en même temps, vous m'en trouvez si agréablement surpris" - "en tout cas..." - (crût-elle bon d'ajouter) - Madame Grenada ponctuait souvent la conversation par cette expression - "en tout cas" - qui permet de dériver à peu près sur tous les sujets, "... Votre frère, il a bien veillé sur elle". Cette dernière phrase me glaça. Qu'est ce qu'elle voulait dire au juste par "il a bien veillé sur elle" ? J'étais furieux. Il me semblait que si je ne montais pas en quatrième vitesse, tout de suite, là, urgemment, tous les étages qui me séparaient de Murielle, j'allais faire subir à cette femme un de ces sorts qui la priverait de ses cordes vocales pour toujours. Les doigts me démangeaient. J'essayais de prendre congé poliment. "Bon, madame Grenada, ce n'est pas le tout, je vais monter. Murielle m'attend." Et pour faire bonne figure je rajoutais un léger point qui me parût fort malin, pour me défaire de cette conversation qui aurait fini comme toujours sur la météo, et la maladie de coeur de son mari : "Madame Grenada, dites moi, euh... comme j'arrive à l'instant je ne suis pas encore passé chez mon frère, il n'aurait pas laissé un petit mot pour moi, par hasard ?". Qu'allais je donc inventer ? C'était lâche et absurde ! le ton n'y était pas, mais allons ! tant qu'à faire ! Et si cette pauvre femme avait su combien j'avais souffert d'être fils unique, elle en aurait rajouté, alors bon, il valait mieux enfoncer le clou, valider copieusement l'existence de ce frère qui m'avait jadis tant manqué, dissiper tout malentendu, en finir et monter. Ensuite, j'aurais ouvert la porte, notre porte d'entrée. Dans notre long couloir, je t'aurais vue, Murielle, radieuse comme à chacun de mes retours. Murielle, je t'aurais embrassée et puis je t'aurais dit, "Murielle, il faut que je te parle, Murielle, c'est important, il faut qu'on parle tous les deux, là, maintenant !". Et Muriel m'aurait écouté, elle aurait ri de mes soupçons, elle m'aurait rassuré. Muriel elle aime bien quand je suis inquiet, elle me rassure, elle me passe la main dans les cheveux, elle m'appelle "son chouchou", ça m'apporte une certaine stabilité même au bureau, quand j'ai des inquiétudes, il suffit que je pense à Muriel, à notre nid douillet, et je suis moins nerveux. A chaque retour de déplacements, c'est plus fort que moi je crains le pire. "Et si Muriel rencontrait quelqu'un d'autre ?"... Quand j'y pense, j'en souffre horriblement, moralement, physiquement, j'ai des crampes d'estomac, les mains qui brûlent. Rien que d'imaginer Murielle dînant au restaurant avec un autre, me rend fou, oui, je sais, je suis jaloux. Mais Murielle elle est pas comme les autres, elle est fidèle, elle me connaît, elle sait apaiser mes tourments, depuis le temps ! je la connais aussi très bien de mon côté, je suis un homme chanceux. C'est incroyable, tout ce qu'il y a d'harmonie entre nous. C'est quelquechose d'unique. Elle me devine, souvent, elle anticipe. Murielle, elle m'aime sans conditions. Quand j'ai peur, elle le voit tout de suite. Elle rigole, elle me dit :" oh Chouchou ! tu es jaloux ! il est jaloux ! il a peur que je m'en aille, mais ça c'est trop mignon, je t'aime trop, mon chouchou !"... Sauf que Madame Grenada me répondit qu'effectivement, mon frère avait laissé un mot pour moi, et même une grande enveloppe qu'elle me tendit avec un de ses sourires beaucoup trop attendri pour être honnête. "Enfin, je ne sais pas si c'est votre frère qui a écrit, mais il y a une lettre à l'intérieur...". Je tatais docilement... Il y avait bien une lettre à l'intérieur. Je n'avais pas encore ouvert l'enveloppe que madame Grenada murmura d'un ton triste, si triste que j'eus envie de pleurer. "En tout cas, monsieur Chandon, on va bien vous regretter, vous allez faire un sacré vide dans cette maison". Je regardai longtemps cette petite femme voûtée avec son gros grain de beauté beige sur le menton, sa médaille de Sainte Vierge qui pendait au dessus de la collerette d'un corsage sur lequel étaient imprimés des coeurs bleus, ses seins énormes, ses grosses hanches, son tablier à fleurs, ses jambes maigres plantées sur d'énormes pantoufles en pilou rose bonbon. C'est la dernière image qu'il me reste de notre nid d'amour d'où je me suis enfui sans jamais avoir lu la lettre.

Photo : Nid d'Amour et plus anonymement, une jolie façade rose vue du côté de la place Carnot, au niveau du métro Ampère-Victor Hugo entre les deux incontournables gare de Perrache et Place Bellecour photographiée à la fin de l'hiver, à Lyon.

Lyon II © Frb 2011.

jeudi, 11 septembre 2008

Edvige-nous, fichier !

"Hormis dans le cas des "enquêtes administratives", les fiches, sont éternelles : les informations qui figurent dessus ne seront jamais effacées. Vous avez été raëlien, avez eu des soucis avec le fisc, vous avez fait un déplacement en Géorgie, vous avez été homosexuel (ou hétérosexuel), vous avez été psychiatriquement estampillé, vous avez fréquenté des dealers ? Vous vous êtes livrés à certaines activités "non conformes"  alors que vous étiez mineur ? Et bien sachez que si quelqu'un a estimé que vous pouviez mettre en cause l'ordre public, ces informations sur vous pourront non seulement être collectées, mais encore conservées, toute votre vie durant ..." Et que fait-on du droit à l'oubli ?

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"Le fichier EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) a pour origine le fichier des Renseignements généraux créé en 1991 par le gouvernement d'Edith CRESSON après une première tentative avortée de Michel ROCARD. En 2008, la réforme du renseignement intérieur a abouti à la partition de l'ex-fichier des RG en deux nouvelles banques de données, l'une dénommée EDVIGE, l'autre CRISTINA (cf. Blog Daily life HERE ). Seul ce dernier fichier est couvert par le secret-défense (cf. Le Monde du 25 juillet 2008). Le fichier de 1991 prévoyait déjà de ficher les personnalités ayant "sollicité, exercé, ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique" et celles qui, simplement, "jouent un rôle" politique, économique, social ou religieux significatif. Le fichier de 2008. Selon le décret paru le 1er juillet, au doux nom de EDVIGE  CLICK collectera des informations sur toute personne jouant un rôle dans le domaine politique, social, associatif, mais il sera possible, en plus, d'y faire figurer des données sur les orientations sexuelles ou sur la santé des individus. Le gouvernement s'appuie pour cela sur une loi de 2004. Le nombre de personnes fichées, augmentera dans EDVIGE. Toutes les personnes "susceptibles de troubler l'ordre public" pourront être fichées, et non plus seulement celles qui ont recours à la violence ou lui apportent un "soutien actif". De plus, alors que le fichier de 1991 ne contenait que les personnes majeures, EDVIGE prévoit de ficher les mineurs dès 13 ans.

N. SARKOZY sent que les Français, cette fois, ne le suivent pas sur la question sécuritaire, son domaine de prédilection. Il est en train de perdre la bataille d'opinion. Pis, la mobilisation contre EDVIGE menace de s'étendre à d'autres fichiers, notamment sur l'ADN. "Cela part en torche. Pour la première fois, des mesures sécuritaires ne sont pas plébiscitées par les Français. Face à la mobilisation grandissante d'associations et de syndicats, le gouvernement s'est dit prêt, mardi 9 septembre, à de premiers aménagements du fichier de police EDVIGE. Le président Nicolas SARKOZY a demandé à la ministre de l'intérieur, Michèle ALLIOT-MARIE "d'ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées" sur le fichier de renseignement EDVIGE, qui devra être "suivie de décisions pour protéger les libertés". L'Elysée évoque notamment des personnalités telles que le président de la Ligue des droits de l'homme. Les syndicats et l' opposition ont lancé l'offensive contre EDVIGE. Le collectif Non à EDVIGE a recueilli plus de 130 000 signatures pour sa pétition."

PETITION POUR OBTENIR L'ABANDON DU FICHIER EDVIGE A CONSULTER, SIGNER ABSOLUMENT : ICI

Sources d'information : Le Monde 10/09/2008.

Photo : Collage sur un mur de la rue Condorcet à Villeurbanne. Avril 2007. Une lourde appréhension déjà ...

jeudi, 21 août 2008

Politique de civilisation

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Quand les images vous regardent .

Propagande de civilisation :  ICI + "gardiens d'hier et d'aujourd'hui"  ICI