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vendredi, 01 août 2008

Art Roman, Art Monastique

"Après l'An Mille, le monde se couvrît d'une blanche robe d'églises" Raoul Glaber


abbaye.jpg
On a cru longtemps que la joie d'avoir franchi cette année fatidique qui devait être celle des derniers jours du monde était à l'origine de cet élan créateur mais nous savons aujourd'hui que les prétendues terreurs de l'an 1000 n'arrêtèrent aucune entreprise et que des églises se construisirent les dernières années du Xem Siècle. C'est aux moines et à leurs abbés qu'il faut attribuer ce sublime renouveau de l'architecture et des arts qui l'accompagnaient .
Depuis les temps mérovingiens jusqu'au milieu du XII siècle ,il n'y eût pas d'autre école d'art que les monastères. Si les artistes de ce temps n'appartiennent pas tous à l'ordre monastique, c'est dans les monastères qu'ils étaient formés.
Le monastère bénédictin était un monde qui se suffisait à lui même, tout y était ordonné avec un art savant.
Tous les arts,toutes les sciences qui avaient pu être sauvés s'enseignaient dans l'Abbaye à l'abri de ses fortes murailles .
Au dehors, commençait la barbarie.
L'abbaye apparaissait aux moines comme un lieu de sécurité profonde, comme un port aussi; et l'on donnait à ces lieux, des noms inspirant une forte impression de paix: Bonport, Beaulieu, Charlieu ...ruines-cisteriennes.jpg

Commentaires

Que les pierres, de cette architecture sont belles, elles sont la mémoire de notre passé lointain.
Salut Frasby
Jack

Écrit par : Jack NYC | samedi, 02 août 2008

Parfois je me demande de quel côté du monde se trouvaient ceux dont les mains, le dos, les jambes... Ceux qui ont porté les pierres pour construire ces monastères, ceux qui y ont perdu leur santé et leur vie, étaient-ils du côté de l'art ou de la barbarie ?

Le fait de contribuer à ces œuvres de génie (artistique, civil, technique) aura-t-il pu donner à ces enfants, à ces hommes et à ces femmes une petite place, dans leur propre vie, où ranger l'honneur (sinon le bonheur) d'être vivant ? Parfois je pense que oui. Parfois j'ai peur qu'ils aient été tout simplement les esclaves misérables de puissances qui maintiennent l'humanité, encore aujourd'hui, mille ans plus tard, dans l'illusion que la beauté, l'histoire, la vie humaine, sont plus significative par les traces qu'elles laissent.

Je ne suis pas sûr de comprendre. Je suis sûr de ne pas comprendre. J'entends pourtant crier les fantômes dans le silence de ces très belles pierres. Mais elles sont d'autant plus belles à mes yeux qu'elles portent, en elles-mêmes, dans la lumière qu'elles dégagent, de la détresse et des ténèbres profondes.

Écrit par : Marc | dimanche, 03 août 2008

Après l'An deux Mille,

le monde se couvrît
d'une
rose
blanche
d'épines

et
nous

nous continuâmes.

Écrit par : isdid | dimanche, 03 août 2008

@jack ...Merci pour votre commentaire ...Charlieu dans la Loire est une ville à visiter absolument . Beau aussi :regarder tomber la nuit sur ces édifices majestueux,un peu comme regarder défiler les siècles ...y retourner
machine à voyager dans le temps.
A mon retour je passerai vous voir ... pour un aller Charlieu-New york (?)
:-)
Bien à vous

Écrit par : frasby | lundi, 04 août 2008

@Marc: Merci pour ce très beau commentaire ,qui peut nous offrir un temps de silence pour la réflexion ...
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Les misèrables puissances ("misérables miracles") qui tenaient l'Humanité étaient Jesus Christ, la mère de Dieu,le bien et le mal, la crainte du jugement dernier .
les ouvriers ,ceux qui s'usaient les mains à la construction n'avaient pas sans doute pas d'instruction ,(sans doute sans lettres,ni savoirs) ils n'étaient donc pas capables de nous rapporter dans des témoignages ,leurs conditions de vie. Ils n'étaient rien. On sait que le moyen Age, ne fût pas un âge des plus tendres...il fût même très très sombre.
j'apprécie particulièrement cette formule "entendre crier les fantômes dans le silence des vieilles pierres"
je la partage (autant que mon émerveillement de spectatrice,(nantie de son petit tourisme ordinaire)
Et je serai presque face à un sentiment superstitieux en regardant les édifices,qui nous parlent peut être plus des Hommes que de Dieu, c'est pourquoi j'aime l'art roman, qui reste à dimension humaine , à contempler in situ,je dirai qu'on entendrait crier, et aussi pleurer les fantômes, il y a dans cette paix majestueuse une sensation de grande peine... un sentiment paradoxal qui prend un peu à la gorge
Et par ce sentiment qui nous vient irrationnellement, je me demande si justice n'est pas un peu rendue ...juste à peine;-)

Écrit par : frasby | lundi, 04 août 2008

@isdid : "Et nous nous continuâmes"...
de plus belle ,de plus belle...
merci pour la ponctuation , avec ce petit air "troubadour" et bien signée ... Comme on aime...

Écrit par : frasby | lundi, 04 août 2008

Pardonnez-moi d'écrire trop longuement. Je ne veux pas vous importuner ici en donnant mon opinion de façon complaisante (Montaigne dans le prochain billet). Vous avez compris que je ne dénigre pas l'œuvre des humains, ni leur foi. Je m'interroge sur la giclée (de quelles hormones ?) qui nous pousse à vouloir durer plus longtemps que notre temps. Bien entendu, dans les traces que nous laissons, l'écho de notre voix. Très souvent, ce qui se répercute, ce sont des cris, « des pleurs et des grincements de dents... »

Mais ce pays Roannais que vous nous faites découvrir, grâce aux détails, par le côté vibrant, paisible, silencieux est une belle expérience. Merci.

Écrit par : Marc | lundi, 04 août 2008

@Marc : Vous ne m'importunez pas du tout, bien au contraire, et vous pouvez si cela vous inspire écrire de très longs commentaires, j'en serai toujours ravie...
Je ne crois pas que les pleurs, les cris ,les grincements de dents passent à la trappe de nos mémoires ...peut être inconsciemment portons nous aussi ces douleurs (en mémoire collective ?) même quand nous nous extasions (en bons touristes bien repus de culture, face à un portement de croix ou devant une cathédrale ou autres...)
Il y a d'autres choses qui "transpirent" si j'ose dire... qui sont là et suscitent un certain malaise ...
vous avez bien compris que je ne me risquerais pas à répondre à vos questions vertigineuses qui mèneront peut être à la "douce agora" (comme dit un ami à moi)
Quant à votre soit disant "complaisance" (où ça ?), Marc, si vous vouliez nous amener à ne pas vous lire ,c'est raté;-) et c'est tant mieux !
personnellement,j'apprécie vos billets ,et vos interventions ici posent de très belles questions (qui m'inviteront à leur tour à créer une nouvelle rubrique à la rentrée qui sait?), de "sacrées questions" si j'ose dire ...Surtout,ne nous privez de vos commentaires...je laisse la fenêtre ouverte ,comme vous savez....

Écrit par : frasby | mardi, 05 août 2008

Les commentaires sont fermés.