dimanche, 09 novembre 2008
Instant
"Mince temps scintillant, senti comme insistant"
Arrêter un instant la marche du mot "instant". Lui rendre sa valeur exacte:
La brièveté de l'instant n'ôte rien à son importance, (cf: M. LEIRIS "un temps intense et mince"). Intense parce que mince.
Mince temps...
Juste l'instant arrêté qui précède vingt secondes du mouvement de l'instant suivant...
Photo: Nature morte près de la fontaine sous la statue de la place du Maréchal Lyautey à Lyon dans le sixième arrondissement.
Novembre 2008 ©
23:00 Publié dans De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
Ah dites ! Cette photo est magnifique ! La chute de le feuille devient l'envol de l'oiseau et dans, l'immobilité, le mouvement s'inverse. Si Alceste passe par chez moi, je l'envoie voir ce cliché.
Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008
@Solko : Ah ça vous plaît ? Ah ben ça c'est une bonne nouvelle...
Courez vite dire à ce bon Alceste, que le mouvement s'inverse,
Desfois qu'il serait déjà en route pour le désert ...
Merci à vous, c'est une belle interprétation.
Écrit par : frasby | mardi, 11 novembre 2008
On dirait que Lyautey se penchant en pleurant pour attraper cette feuille à l'instant où elle va atteindre la surface de l'eau, voit se reflèter dans celle -ci le visage du baron Charlus, l'oeil gauche en haut, la bouche en bas au premier plan, baron Charlus pour lequel Proust s'était inspiré dit-on de Lyautey. Ainsi en un instant parfois, les statues ont le vertige en voyant les personnages qu'elles ont suscités. Merci Frasby pour cette photo sublime.
Écrit par : Sophie L.L | mardi, 11 novembre 2008
@SophieL.L : Un commentaire étonnant, d'histoire et d'imagination, effectivement en s'approchant de la photo, il y a bien un visage ... Alors là, c'est le genre de situation qui me plaît beaucoup, ces moments où la photo devient complètement autrechose que ce qui est donné à voir en premier lieu (par mes yeux) du coup ça devient votre photo, avec tout un récit, qui colle très bien aussi et j'en apprends, j'ignorais en effet, que Proust s'était (dit-on) inspiré de Lyautey pour le Baron Charlus...
(Evidemment si on regarde la photo , ça apparaît ;-) (sans rire, le visage, il y est)...C'est assez incroyable que dans un aussi petit cadre, on ait autant le vertige, les statues aussi dites vous ? ce ne serait pas impossible, elles gardent bien leurs secrets...Merci à vous pour ce récit qui nous invite à une lecture que je n'aurais pas su imaginer, à une histoire que je n'aurais pas pu synthétiser, cela s'appelle une émergence....
j'espère que d'autres lecteurs, l'apprécieront autant que moi.
Écrit par : frasby | mardi, 11 novembre 2008
Saisir l'instant. J'aurais aimé la faire cette photo.
Écrit par : Aude | mercredi, 12 novembre 2008
Quelle belle leçon! :)
Cela me fait penser à un article que vous aviez fait, une photographie prise dans le métro, le monde brouillé, l'instant comme étiré au maximum dans son cadre.
Écrit par : Léopold | mercredi, 12 novembre 2008
@Aude: Connaissant votre regard, votre travail photographique.... Votre commentaire me touche beaucoup . Merci
Écrit par : frasby | mercredi, 12 novembre 2008
@Léopold: Leçon ? je ne l'ai pas fait exprès ;-))
Oui la photo du métro , je l'avais déjà oublié
"Le moment où je parle est déjà loin de moi, disait Boileau
Écrit par : frasby | mercredi, 12 novembre 2008
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