samedi, 22 novembre 2008
Tandis que nous coulons...
Pris sur le vif, un soir de pluie, à quelques centimètres de la terre ferme, un graff rouge, très héroïque...
Tous les héros savent nager, on le sait bien (sauf peut être "ceusses" en première ligne (d'un parti incertain )... Mais ce ne sont pas tant des héros et nous mettrons ce soir, la tête dans le sable (pour garder notre "ligne ;-) et mieux apprécier près de nous ces "vrais" héros "HAMLET", ou plus étonnamment : Blaise CENDRARS... Nous naviguerons donc hors des cirques et remonterons les flots, tout autant que le cours du temps...
Blaise CENDRARS, en effet, au début du siècle dernier, écrivit dans ses "documentaires" un poème intitulé "JE NAGE" d'une onctueuse limpidité pour un homme qui en avait vu tant. Je ne résiste pas à vous livrer ici cette prose comme un voyage, correspondance vague et poétique à notre graff (sang et eau) "Shakespearien"... Ou, par ce froid, juste peut-être, un ultime supplément d'été avant l'hiver :
" Jusqu'à la ligne
c'était l'hiver
maintenant c'est l'été.
Le commandant a fait installer une piscine
sur le pont supérieur
Je plonge, je nage,
je fais la planche.
Je n'écris plus, il fait bon vivre"
Photo: Rue Denfert-Rochereau sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©.
19:01 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Commentaires
Je vais vous faire une confidence : non loin de moi, en cet instant, dort mon chat. Un tigré gris (ça fait redondance, mais que voulez-vous ?) A cause de sa robe cendrée, il fut baptisé Cendrars. "Un homme qui en avait tant vu", en effet. Et qui, ne se faisant plus aucune illlusion, savait surfer sur l'instant, malgré ses 80 kilos (c'est lui qui l'affirme...). Mon chat n'en fait que trois ou quatre. Il ne bourlingue que sur la corniche de l'immeuble et ne fait pas de poème. Celui que vous citez est-il particulièrement crypté par rapport à un certain parti ? Ou n'est-ce (comme il fait toujours bien les choses) qu'un hasard ?
Écrit par : solko | samedi, 22 novembre 2008
"Pour bien nager, un joli caleçon de bain ne vaudra jamais une étendue d'eau."
[ ]
Léo Campion
Écrit par : Line Clément | dimanche, 23 novembre 2008
NEIJIA
Jusqu'à la ligne c'est l'été
Maintenant c'est l'hiver
Du point à la ligne
Plus de pêche à la ligne
Dans l'été des indiens
Qui sculptent des poings
Comme autant de signes
Tandis que coule l'été indien
Sous le point des soupirs
Que les lignes de force
Gardent en point de mire
Au bout des lignes de pointillés
Écrit par : gmc | dimanche, 23 novembre 2008
Hamlet nage (dans quoi?) il ne prend pas vraiment la mer, il nage dans la corruption de l'Etat certainement, dur de trouver le bout de la ligne.
C'est fabuleux que Shakespeare s'invite sur les murs!
Écrit par : Léopold | dimanche, 23 novembre 2008
@Solko : Très jolie confidence, (vous connaissez sans doute mon affection particulière envers les animaux ) donc j'apprécie beaucoup. A propos de votre tigré gris êtes vous sûr, vraiment qu'il n'écrit pas de poèmes ? Qu'en savez vous ? Vous savez comment sont les chats ! très secrets ... ) et avec une robe cendrée vous auriez pu l'appeler Cendrillon non ( ça c'est plutôt un truc de petite princesse , Cendrillon, certes;-) et au fond votre "aveu" vous ressemble assez.
Il faut donc bien aimer Cendrars (belle intention!)... Quant aux questions sur le hasard, je laisse tout en relâche (c'est dimanche, je suis flemme) tout à votre libre interprétation! des réponses , toujours des réponses ... eh bien non , plutôt des questions. (oui, je sais c'est un peu facile ;-)
Vous ne m'en voudrez pas j'espère ? ( Vous êtes bien sûr dispensé de répondre ;-)) vous avez droit à plein de jokers.
Merci pour les charmes animaliers, bon dimanche à vous (ce qu'il en reste) ,mil douceurs à votre tigre baroudeur, explorateur de balcon...(allez ! une micro confidence: je me suis un peu attachée déjà sous votre plume, à votre chat cendré ;-)
Écrit par : frasby | dimanche, 23 novembre 2008
@Line Clément : Alors là ! Plus fort que jouer au bouchon ! c'est le genre de citation qui nous sort de la morosité et nous offre le plus large joli sourire de la journée ( Allez les gones !tous en maillots ! jolis caleçons ! et que ça saute ! plouf ! plouf ;-) MERCI !
Écrit par : frasby | dimanche, 23 novembre 2008
gmc :Plus besoin de ressembler aux aquarelles de Marie laurencin, l'été sera toujours mal aimé, toujours mort et nos bonnets d'indiens auront la couleurs des caleçons de Campion. on plongera à pieds joints dans la mire, on signera d'un point. Des forces longilignes pointilleront le méridien, ici l'hiver, et là l'été. Tout est en équilibre au bord d'une fourchette,et nous irons tous à la ligne, avec un caleçon sur la tête...
Écrit par : frasby | dimanche, 23 novembre 2008
@Leopold: C'est vraiment la première question que je me suis posée ... Mais voilà il est écrit qu'ici , qu'on ne répondra aux questions, que si c'est vraiment nécessaire ... Alors peut être qu'on va chercher encore un peu .... (la corruption de l'état ne sera pas trop difficile à trouver mais bon ... des choses nous échappent encore à ce jour... )
Fabuleux que shakespeare s'invite sur les mur , ça oui !!! vous aimez aussi ? c''est bien chouette en effet !
Mais notez qu'il s'invite tout en bas d'un mur ,lèchant presque le trottoir , dans une rue "Denfer complètement inondée..." ça laisse un peu laisse songeur non ?
Écrit par : frasby | dimanche, 23 novembre 2008
Le songe d'une nuit lyonnaise :) Shakespeare est partout, il avait prévu le 21è, le lire c'est lire un journal de haut niveau auquel on aurait greffé une force poétique incroyable.
Écrit par : Léopold | lundi, 24 novembre 2008
@Leopold ... Votre "songe d'une nuit Lyonnaise" est super !
(et pourrait honorer l'ami Solko; kl-loth, rosa, tout autant que moi) c'est une belle trouvaille qui n'arrangera pas notre modestie(mais jamais lugdunochauvinisme ! ça ! jamais !) et
puisque SHakespeare est partout sortons des étiquettes , comme vous avez raison à la fois ,passé, présent, ancien ,moderne, hypermoderne, actuel, intemporel , eternel et d'une stupéfiante force de vie ... Force de poésie (vie, poésie c'est pareil)
Si cela n'invite pas nos lecteurs à relire Shakespeare !!! eh ben c'est qu'on n'en n'a pas assez dit !
Merci de votre enthousiasme Léopold, il est ici lu approuvé et
incroyablement partagé. A suivre peut être ?
Écrit par : frasby | lundi, 24 novembre 2008
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