mardi, 03 février 2009
Les doux émois de la dame de pierre ( ou de Paul )
J'ai rêvé de toi cette nuit :
Tu te pâmais en mille poses
Et roucoulais des tas de choses...
Et moi, comme on savoure un fruit
Je te baisais à bouche pleine
Un peu partout, mont, val ou plaine.
J'étais d'une élasticité,
D'un ressort vraiment admirable :
Tudieu, quelle haleine, quel râble !
PAUL VERLAINE
Extr. de "Chansons pour elle" (XXII) et "autres poèmes érotiques". Editions Gallimard 1962 et 2002
J'ai croisé Paul VERLAINE, l'autre soir dans les jardins du musée St Pierre, il était face à elle, comme tous les soirs à la même heure, assis sur un des bancs, les yeux fermés...
Et jamais je ne vis une statue si lascivement offerte à un homme endormi...
Photo : Belle dame, (victorieusement) amollie par la nuit, vue au jardin du musée St Pierre, dans le quartier des Terreaux à Lyon, un mardi de février 2009. © Frb
23:45 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
Poétique cette note, belle image de cette statue...
bon week end frasby...
Écrit par : le Pierrot | vendredi, 06 février 2009
@le pierrot: Merci , c'est un joli commentaire, et puis c'est gentil d'être venu tenir compagnie à ma dame qui était toute seule...
A très bientôt chez vous ...
Écrit par : frasby | vendredi, 06 février 2009
Ce pauvre homme, dont l'amour est immobile désormais, inaccessible, lointain. Pense tout bas...
«...
Le Bonheur a marché côte à côte avec moi ;
Mais la FATALITÉ ne connaît point de trêve :
Le ver est dans le fruit, le réveil est dans le rêve,
Et le remords est dans l'amour : telle est la loi.
- Le Bonheur a marché côte à côte avec moi. »
Nevermore, Paul Verlaine.
Et s'endort au pied de la belle en statue.
Écrit par : Marc | dimanche, 01 mars 2009
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