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vendredi, 20 mars 2009

La vie devant soi

"Ce que je vois devant moi continue t-il d'exister lorsque je détourne le regard ?

barotte.JPG

A chacun sa réponse, mais prenez votre temps tout de même, y compris pour en faire l'expérience à l'air libre, s'il vous venait l'ombre d'un doute... Quant à moi, cette vision de "barotte à carreaux" m'obsède tant aux retours de chaque marché (sur la colline, le marché, c'est chaque jour sauf le lundi), que j'ai déjà pour réponse, un semblant de petite idée...  Les roues tournent sans cesse au retour du marché une parmi toutes, et Dieu sait qu'elle y vont nombreuses, ces satanées barottes (unies, à carreaux, ou motifs chamarrés), les magasins de la colline ne vendent que cela. Celle-ci de style anglais, façon (écharpe en cachemire de Burberry) m'a invitée (de force ;-) au parcours le plus lent du monde, pour rejoindre un inaccessible banc de petits fruits de saison (pas moins de 15 minutes, 10 mètres à franchir tout au plus). Malgré une volonté de distraction, les yeux en l'air, contemplant les nuages, la forme des enseignes, trépignant sur moi même, détournant au possible, le regard de cette si peu ambulante "bête à chagrin", je crois être en mesure d'affirmer que ce que j'ai vu devant moi (pardon madame, ce n'est pas vous, mais votre barotte... Ahlala !) a bien continué d'exister (d'insister, diable !) tandis que mon regard ne faisait que s'en détourner. Cela étant, peut-être notre lecteur (avisé) retournera en tous sens la question jusqu'à faire mentir ma réponse (très approximative), que je livre sans jugeotte (ni barotte) au tout venant, ou bien, nous menant aux secrets d'une expérience vue, vécue, se fera très compassionnel... Ou encore, on l'espère, élévera le débat en des sphères plus philosophiques...  ;-) 

Photo : Au retour du marché de la Croix-Rousse à Lyon. Filature (pour la photo) de cette satanée barotte, insistant dans la trajectoire jusqu'à l'inaccessible destination... Vue (et revue) ce vendredi, ce 20 mars 2009. © Frb

Commentaires

D'un point de vue scientifique, le mieux est que vous tentiez l'expérience, en bas de chez vous. En marchant d'un pas décidé vers un lampadaire.
Munissez vous quand même d'une petite trousse à pharmacie, on ne sait jamais...

Écrit par : delest | dimanche, 22 mars 2009

Hum j'ignorais que ces choses portent nom barottes.
Apprendre à nommer les choses étant ma marotte, je vous livre (en comilisso ivusi) cette question que la vôtre suscite:
"les choses existent-elles quand on ne sait pas les nommer?"
Je ne vous dis rien de la mare ou je barbote à la suite de ces deux déroutantes questions...

Écrit par : tanguy | lundi, 23 mars 2009

En tout cas ma poussette de marché est beaucoup plusssse moche! mais pas mes chaussures.Bonne journée Frasby!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 23 mars 2009

Notre persistance rétinienne, ainsi que notre mémoire, parfois, nous encombrent.
De combien de vilains souvenirs voudrions-nous nous défaire quand ils nous harcèlent sans cesse !
Votre "barotte à carreaux" va désormais me trotter dans la tête, pauvre de moi, j'aurais pas dû venir :)
Bonne journée :)

Écrit par : martin | lundi, 23 mars 2009

pour moi aussi, le nom de barotte est une découverte… Nous, on dit un… ben, comment on dit… Un cabas ? non, je ne crois pas… un caddy peut-être… (bordeaux a été envahi par les anglais à une époque)… Dès que j'ai la réponse, je reviens vous dire.
Plus rien n'existe du coup…

Écrit par : ficelle | lundi, 23 mars 2009

Ce billet a éveillé une autre question existentielle dans mon petit cerveau : la barotte est-elle toujours à l'image de sa/son propriétaire ? Dans le cas qui nous intéresse, je dirais vieillotte. En bas de ma butte, ils en vendent des rigolotes, des à six roues pour pouvoir monter l'escalier avec vos patates et carottes !

Écrit par : D.K. | lundi, 23 mars 2009

ce que je crois voir devant moi
existe-t-il
lorsque je continue de


regarder ?

Écrit par : isdid | lundi, 23 mars 2009

Tout dépend du propriétaire de la dite barotte... (Affirmation que je suis en mesure de donner après être allée la vérifier sous la pluie normande)

Écrit par : la bacchante | lundi, 23 mars 2009

@delest : Excellente idée ! Si vous voulez tenter l'expérience vous mêmes, pour nos lecteurs(vous me savez peu scientifique, donc je veux bien être votre "candide" ;-), c'est quand vous voulez, on vous fournira un bon lampadaire, et personnellement je veux bienjouer le rôle de l'infirmière (en tout bien tout honneur bien sûr !!!)

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@Tanguy : Excellente question ... "Barotte" c'est du patois de la région lyonnaise que je me suis autorisée à réactiver.
Je suppose que j'ai entendu ça dans des bouches de doyens- doyennes , du côté du marché wilson à Charpennes - Villeurbanne/ ex : "pousse dont un peu ta barotte, tu vois ben que tu gênes !" et aussi surtout à la campagne du côté st Christophe en brionnais /ex : "je vas tout y mettr' dans c'tu barotte, y'en tiens autant qu'on vout en mettr", voilà ! et puis pour répondre à votre question, je crois que les choses n'existent pas EN TANT que TELLES quand on ne sait pas les nommer. Elles existent pourtant ! mais ce sont d'autres choses, pas les vraies choses qu'on voudrait nommer, est ce clair , pas trop fumeux pour votre marotte j'espère ? ;-) Cela dit , concernant ce billet (je me dois de plaider pour mon bout de barotte, comme je peux, avec un brin de panache ;- )
la barotte existe bel bien en tant que telle; même si je ne sais pas la nommer précisément ici, parce que je devine qu'en collant une image tout près de mon nom approximatif, le lecteur que je considère comme un être intelligent ;-)
saura nommer correctement lui même, ce qu'il a sous les yeux à tel point que j'aurais pu ne pas nommer du tout ma barotte , ou l' appeler "la chose", "germaine" ou " Y" ... Tout le monde devant l'image (qui ne ment jamais) aurait donc su,( bien nommée ou non) , que CELA "existait ...
C'est un peu comme les mimosas de Lyon (si vous avez le début ) leur vrai nom, c'est "forsythias" mais n'empêche qu'ils existent bel et bien quand on les aperçoit qu'on les nomme ou pas, sauf si je fais une chronique botanique et que je persiste dans une idée du genre "comment planter vos mimosas de Lyon ? " là, ça n'existera pas, en tant que tel bien sûr ...
Bon ... euh ... Je ne vous cache que je clapote gaiement dans ma petite mare après lecture de votre question, mais l'honneur est sauf euh.. non ? Merci de votre pertinente intervention , Tanguy ... Revenez quand vous voulez, avec toutes vos questions ( ça tombe bien j'ai réponse à tout ;-))

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@Sophie LL : Votre message est RASSURANT ;-)
pour le coup des chaussures bien sûr ! (Quel oeil vous avez !)
Donc vous êtes barotteuse ??? Nous ne ferons jamais le marché ensemble hélas, je suis très irritable côté barotte ;-)
(mais Je crois bien avoir votre modèle "barotte moche" en rayon, je vous la posterai bientôt , vous me direz...)
Excellente soirée , Merci pour votre commentaire qui m'a bien fait rire...

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@Martin : J'aime beaucoup votre idée de barotte qui trotte dans votre tête (en même temps je compatis douloureusement)
Savez vous que j'ai failli appeler ce billet "persistance
rétinienne" ? et puis ça faisait un peu exagéré euh ... c'était déprimant ;-) mais vous avez raison, que de vilains souvenirs ou vilaines choses nous harcèlent parfois malgré une volonté de faire front ! Aujourd'hui j'ai croisé une dame en jupe-culotte, j'ai eu beau lire Goethe , ecouter france culture, Mozart , rien à faire cette jupe-culotte subliminale a hanté toute ma journée.
Luttons de toutes nos forces ! Je vous promets, j'essayerai de faire un prochain billet très soft ... Juste pour que vous reveniez. Bonne soirée à vous.

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@ficelle : oui un cabas ça aurait existé vraiment ! un cabas c'est plus compréhensible, je crois que ma barotte, votre cabas ça porte un nom spécial, mais cabas c'est vraiment le sac à provisions , vous êtes dans le vrai, faut que je me renseigne, je demanderai au marchand de cabas (le cabasseur ?) . Merci de votre visite, j'attends impatiemment les resultats de votre enquête.

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@DK : Excellente question. C'est un peu comme les chiens, les barottes voyez vous, toujours un peu à l'image de son propriétaire , semble-til mais je ne vais pas clamer ça comme une vérité absolue d'autant qu'avec la mode "vintage" prononcer "vinntaije", il y a des jeunes gens très hypes avec des vieilles barottes à carreaux bien moins moderne que celle là. La barotte "Burberry" c'est très classe voyons !, pas vieillot, enfin si , vieillot mais vieille élégance , la barotte burberry est à la barotte vieillotte ce que le carré hermès est au foulard (il y a vieillot et vieillot pour tout dire) . Par contre la barotte à 6 roues vous m'épatez ! ça vient de Paris ? c'est la révolution dites moi ! on n'a pas ça nous sur la colline !
Trop injuste ! Merci pour votre question § commentaire, de mon côté il faudra que je trouve une barotte à 6 roues, vous m'avez convaincue ! j'en veux une ! ;-))

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@isdid ; j'ois votre question très très interessante , qui provoque en moi un certain vertige( je ne sais pas si je m'en remettrai)
voilà une question qui va me hanter longtemps... à chacun de mes déplacements désormais...
Je vous maudis Isdid ;-))

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@bacchante : ça c'est pas faux... Je dirai même (c'est le printemps, les sens sont en éveil , tout dépend
DU propriétaire ;-)) (je reverifierai ça très bientôt ;-)
Merci pour cette réponse ouverte (à tous les temps)

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

Y a de belles barottes à pois à la droguerie du marché tout près de la caserne des Pompiers de la Madeleine, pas loin de la Guill. Vous voyez où c'est ?

Écrit par : Nénette | lundi, 23 mars 2009

Je ne peux résister au plaisir de vous montrer un exemple de la très convoitée barotte à 6 roues :
http://www.domo-france.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=MP115PCE&type=15&code_lg=lg_fr&num=1

Et je confirme que ma butte est parisienne ! :-)

Écrit par : D.K. | lundi, 23 mars 2009

@nénette : Super ! le plan "barotte" que vous nous offrez là ! merci !
(le mot "barotte" vous le connaissez bien apparemment ;-)
Il me semble connaître la caserne des pompiers de la guill' mais je ne suis pas sûre ? c'est à quel niveau ?
Et le magasin de barottes , je ne le connais pas du tout ...
Il faudra que je reprenne mon petit vélo alors ?

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

@D.K : Extraordinaire ! très technologique , il faut apprendre à manier tout ça ensuite (avec poireaux , carottes , patates) dans des escaliers, 6 roues ! (il faut passer un permis peut être ? ;-)
Je suis très impressionnée et ravie de contempler cet objet futuriste ;-) 49 euros ! 6 roues ! c'est honnête ;-)
De toute façon , je savais que votre colline était parisienne, il n'y a que des parisiens qui ont des barottes à 6 roues ! Nous autres dans nos provinces, on les aura dans 10 ans ... Ah Paris !!!
Merci pour cette preuve qui se pose là , époustouflante !

Écrit par : frasby | lundi, 23 mars 2009

Non, non Frasby, barotte, vous me l'apprenez, rime avec marotte. La caserne de pompiers est rue de la Madeleine. Très ancien quartier, rues arrondies. Une droguerie, une vraie, vous savez que ces commerces ont périclité, les marchands de couleurs d'antan... dommage pour nous. On pouvait y acheter trois francs six sous d'eau de Cologne, de Blanc de Meudon. Il y a un petit marché, je ne sais pas quels jours, rien à voir avec la Croix Rousse, mais quand même, il y a des producteurs de pommes. Je taille la bavette avec la maman d'une de mes élèves, elle m'offre une petite pomme en rab, c'est-y-pas touchant, ça, Frasby ?

Écrit par : Nénette | mardi, 24 mars 2009

Bonjour

Découverte réjouissante de ce lieu virtuel grace au blog de Miss Ficelle (j'aime beaucoup le concept de yps canadien !) et, pour moi également, découverte dubitative et amusée du mot barotte... Une rapide vérification sur Google me renvoie à des noms propres ou me suggère de taper carotte... s'agissant d'un tour de marché à Lyon ou ailleurs, pourquoi pas ?

Écrit par : Cécile de Quoide9 | mardi, 24 mars 2009

barotte serait-il au "lyonnisme" ce que implémenter ou tester sont aux anglicismes ?

Écrit par : Cécile de Quoide9 | mardi, 24 mars 2009

@ Frasby : La persistance rétinienne... Bien sûr. Mais aussi paradoxalement la certitude (la foi ?) que le monde existe même quand je cesse de le regarder. Sinon, quelle responsabilité ! Il y a quelques personnes que je ne pourrais jamais quitter de yeux...

Écrit par : Marc | mardi, 24 mars 2009

@nénette : Oui, c'est très touchant, tout cela ... SIx sous l'eau de Cologne blanc de Meudon ... mais c'est de l'histoire très ancienne que tout cela ! vraiment charmante
Quant à "barotte" le terme doit vraiment venir du patois charollais (?) (ensuite les charollais exilés auront continué à causer patois sur les marchés de Lyon, et mon oreille peu avisée aura cueilli le terme sans jugeotte ;-)
Rue de la Madeleine ??? Je ne m'en souviens plus (sans rire, c'est un comble) une vraie petite droguerie quincaillerie qui vend aussi des caquelons oranges pour faire gratiner les qu'nelles... et des clefs de 12 et des tringles à rideaux. Il y en a une (voire deux) très jolies sur la colline (dont une grande rue de la Croix-Rousse (il faudra que je vous la photographie (avec des tas de barottes enchaînées- sur le trottoir- au cas où on les vole ! -, c'est tellement facile à voler une barotte!) et des bassines rondes carrées, de toutes les couleurs , et des épingles à linge, des balais , des gamelles et des bidons... Lla date de création de cette droguerie est inscrite sur l'enseigne(faites moi penser de vous la photographier , si j'oublie...) Vous parlez très bien de votre quartier, nénette, , on s'y croirait ! Merci pour cette petite promenade du côté la bien aimée guill' chère à mon coeur, A bientôt !!!

Écrit par : frasby | mardi, 24 mars 2009

Ca me fait penser à une vieille histoire que j'avais relevée dans un journal et qui s'est passé réellement à lyon (désolé)
"une ancienne détenue en prison qui avait perdue toutes ses dents avait comparu devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir volé un sac afin de s'offrir un dentier; elle avait expliquée au President:
"pour se faire faire un dentier il faut de l'argent, et pour trouver du travail il faut avoir des dents. C'est un cercle vicieux..." avait éxpliquée Brigitte D, 33 ans et 36 kg et plus une dent aprés 8 ans d'incarcération à la centrale de Rennes. Pour s'offrir le dentier indispensable à sa reinsertion elle avait donc décidée de voler un sac et une montre. Arrétée, elle avait restituée les objets mais avait passé 3 semaines en détention préventive....
Le tribunal de Lyon finit par estimer que ce délit ne valait pas plus que 15 jours et Brigitte était repartie libre.
lA CHANCE AVAIT FINIE PAR LUI SOURIRE? eLLE AVAIT TROUVE DU TRAVAIL en s'occupant d'UN ...AVEUGLE !
Il y en a, qui comme dit Breton " détournent le mot de son devoir de signifier " et d'autres qui détournent la tête de la réalité qui s'offre à nous (comme SARKO!)
amitié

Écrit par : alex | mardi, 24 mars 2009

@Cecile de quoi de 9: Si vous êtes recommandée par miss ficelle, alors je ne pourrait rien vous refuser... C'est ainsi ! En plus j'adore les pseudos à 2 particules ;-) donc bienvenue dans mon domaine ! Barotte ! ah ! google sèche enfin , carotés enfin le gougouille il n'aura pas le dernier mot le bougre ! Merci pour vos recherches et votre venue et votre blog (grâce à miss Ficelle) Bonne journée !

Écrit par : frasby | mardi, 24 mars 2009

@Marc : La persistance... Tout ce qui existe ne m'est pas si indifférent (même ce qui m'indiffère)
Certains jours je suis une éponge...Est ce la foi ?
Cette imprégnation qui devient certitude ... Vous nous faites monter très au dessus des barottes à 6 roues , marc. Quelle belle pensée que la vôtre sur ces personnes qu'on pourrait (?) ne jamais quitter des yeux... Merci pour cet instant d'extrême proximité . bonne journée

Écrit par : frasby | mardi, 24 mars 2009

@Alex : Où va tu chercher de telles croustillantes informations ? qui, je ne te le cache pas font notre régal ... Personnellement si j'avais des fonds (non pas de pension ! voyons !) je t'embaucherai comme pêcheur de perles et collecteur de grains à certains jours, ON DEVRAIT TE PAYER POUR CA.
(non , non je ne blague pas , mais le monde est mal foutu, bougre de nous ! )
Hélas ! je n'ai que des fonds de culottes à user sur le bon gros bitume lyonnais, ce qui me mets dans l'embarras pour t'offrir une promotion digne de ce nom)
Ton histoire de vol de dentier et de cercle vicieux... Meriterait un billet à l'étage
Et je suis bien ravie de te retrouver à chaque fois, ça me fait un effet dingue ;-))
Bien à Toi , encore merci !
Amitiés !

Écrit par : frasby | mardi, 24 mars 2009

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