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mercredi, 10 juin 2009

Eloge de la fuite 1

J’ai ardemment souhaité partir
Loin des sifflements du monde usé
Et du cri incessant des vieilles terreurs,
Plus terribles à mesure que le jour
Passe la colline et plonge dans la mer profonde.
J’ai ardemment souhaité partir
Loin de la répétition des saluts
Car il y a des âmes dans l’air
Et des échos d’âme sur ma page
Et le tonnerre des appels et des notes ...

DYLAN THOMAS (1914-1953). Extr : "J’ai ardemment souhaité partir" in "Vingt-cinq poèmes" (1936).

wagon color b.png

Carnet du mercredi 10/06/2009 :

J'ai ardemment souhaité partir. J'ai pris un train. Et voici que déjà, il me faut revenir, là où le décor ne tient plus en haleine. Comme si de ce décor j'avais maintenant fait le tour et qu'il me fallait tout de suite sans regret, m'en séparer. Avec cette impression que de cette décision, une vie entière pourrait dépendre, qu'il y aurait, même, en partant le plus loin possible, de belles choses à retrouver. Un peu comme en Amour, quand on sait qu'on a fait le tour et qu'il ne dépend pas de l'autre de modifier quoi que ce soit dans sa façon d'aimer. J'ai ardemment souhaité partir voilà que je reviens. des "Echos d'âme sur ma page", des fourmis dans le corps entier...

Photo : Entre deux. Intervalle sans lieu-dit. Certains parlent du "milieu de nulle part" vu derrière la vitre d'un TER en direction de Lyon cité caniculaire. Juin 2009 © Frb

Commentaires

« J'étais vert et mourant sous l'emprise du temps
Enchaîné, cependant je chantais comme la mer. »

Fern Hill.

...

Ces âmes dans l'air, ces échos d'âmes sur la page, se rendre compte qu'on les entend, c'est vertigineux non ?

Merci de citer Dylan Thomas. Encore svp !

Écrit par : Marc | mardi, 16 juin 2009

Permettez?

http://www.bigeye.com/fernhill.htm

Écrit par : Marc | mardi, 16 juin 2009

Cette herbe-là a-t-elle libéré son parfum sous le passage du train?

Écrit par : la bacchante | mardi, 16 juin 2009

je trouve très juste le "un peu comme en amour..." et la suite.

Écrit par : choule[bnkr] | mardi, 16 juin 2009

il y a de la mélancolie, ou du regret, ou de l'automne…

Écrit par : ficelle | mardi, 16 juin 2009

Merci pour ta visite. je découvre ici un blog dont l'"esprit" me plait beaucoup. Je reviendrai. Amicalement.

Écrit par : ariaga | mardi, 16 juin 2009

J’ai ardemment souhaité partir

Je le conjugue au présent car c'est quasi un état permanent.
Sans doute pathologique !
mais j'aime être ailleurs plus que le départ en lui-même.

Écrit par : Rosa | mardi, 16 juin 2009

@Marc : Magnifique !!!

Oui c'est vertigineux. Dylan Thomas est flambloyant
et j'ai bien l'intention de ne pas en rester là avec cet auteur...

Merci à vous Marc , pour l'instant je ne peux hélas visiter votre lien
un problème de chargement sans doute... A suivre donc
(Et je vous permets ! voyons quelle question ! ;-)

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

@La bacchante : Je vois avec plaisir que vous n'avez pas loupé le début de notre feuilleton ;-)

Concernant votre question ...
A votre avis ?

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

choule (bnkr) : Un peu, si peu ...
Vous n'êtes pas novice on dirait ;-)
Merci d'apprécier...

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

@Ariaga : merci à vous. Je ne vous cache pas que j'ai beaucoup apprécié votre domaine aussi d'où mon com'.
Bienvenue ,ici . A bientôt (ici ou chez vous)

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

@Ficelle : bien vu... Quant à l'automne c'est une saison qui me suit partout (en toute saison oserais je dire)
Seule et unique saison parmi toutes.

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

@Rosa : A vrai dire je n'aimerais pas que le souhait de partir conjugué au présent comme un état quasi permanent soit à ranger dans une catégorie pathologique.
Je trouve assez beau de souhaiter toute forme de mouvement
(quand ce n'est pas juste par agitation hyperactive mais nous ne parlons même pas de cela, n'est ce pas ?)

J'adore cette phrase (qui n'a rien de pathologique, loin s'en faut !)
"J'aime être ailleurs". c'est simple et c'est beau !
Merci Rosa

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

@Marc : ça y'est , je tiens ce fameux lien . Yes ! dans la langue !
Encore plus beau.
encore !

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

« J'aime être ailleurs ». Elle ritournelle cette phrase. C'est vrai. S'il n'y a pas beaucoup d'ailleurs dans ici, c'est pesant, c'est insipide, c'est prison et c'est mort. Merci Frasby.

Écrit par : Marc | mercredi, 17 juin 2009

@ Frasby : Je trouve ce thème (de l'ailleurs et de la fuite) si riche. Tellement présent, récurent autour de moi, que je vous offre (et à tous vos lecteurs qui peuvent l'aimer), cette brève page, légère mais persistante, de Jean Mambrino.


Le bonheur de partir

« Comme il serait meilleur de s'unir au sommeil
des fleurs, pour retrouver leur essence aérienne,
fanées à leur réveil, et l'ayant vu en rêve !
Mais leurs graines s'élèvent pour se disperser,
s'enfuir et fleurir en mille ailleurs. Une enfance
les anime et nous fait signe par leurs couleurs
presque infinies, dont les nuances chamarrées
sont si imperceptibles qu'elles se dérobent
à nos regards, dans les robes de leurs parfums.
Un vent de silence traverse la prairie,
et les fait frémir, transportées par le bonheur
de partir vers une fin qui n'est pas l'oubli. »

Jean Mambrino, Le bonheur de partir, dans La Pénombre de l'or, Arfuyen, 2002.

Écrit par : Marc | mercredi, 17 juin 2009

@Marc : Merci à vous . Jean Mambrino ! Alors ça c'est un beau cadeau, page légère et persistante comme vous dites si justement.
Je suis impardonnable, parce que figurez vous que j'avais "oublié" Jean Mambrino (bonnet d'âne pour moi)
Alors qu'il y a quelques années j'ai été attirée violemment par un titre d'une de ses oeuvres d'une grande beauté, : "Casser les soleils" et puis par cet oxymoron mystérieux quelques années plus tard du même auteur: "L'abîme blanc".
Oxymoron encore "La pénombre de l'or"...
C'est bienvenu que vous nous apportiez un peu de Mambrino sur ces pages.
"J'aime être ailleurs". La ritournelle. Oui , la ritournelle c'est exactement ça ;-) . Encore merci !

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

J'ai ardemment souhaité partir ... et pourtant, de voyages immobiles en voyages immobiles, je suis toujours là ...

Écrit par : Constance | mercredi, 17 juin 2009

@Constance : Oui tout est là.
Vous mettez le doigt sur quelque chose d'extrêmement précieux en fait. Merci !

Écrit par : frasby | mercredi, 17 juin 2009

Les commentaires sont fermés.