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lundi, 07 septembre 2009

Duchesse

Que dire en effet à une femme qui ne croit pas à l'Amour ?

boudin.JPG1 - Laissez moi vous prouver combien je vous aime.

2 - Laissez vous posséder.

3 - Le haut prix que vous attachez à vous même, me montre que je ne dois pas en attacher un moindre.

4 - Si votre bonheur vous est si pénible sacrifice, alors n'en parlons plus.

5 - Seulement, vous pardonnerez à un homme de coeur de se trouver humilié en se voyant pris pour un épagneul.

HONORE DE BALZAC in "La duchesse de Langeais" 1834, éditions Nathan 2008

La duchesse de Langeais voulût "que cet homme ne fût à aucune femme et n'imagina pas d'être à lui", c'est ainsi que BALZAC la présenta. Voilà le point précis du drame tout autant que sa trame presque comique : La quête féminine de la preuve de l'Amour éternel. Je ne vous conterai pas tout à fait l'histoire du général Armand de Montriveau et d'Antoinette de Navarreins, la bien nommée duchesse de Langeais. Je vous conseillerai plutôt d'aller goûter ces parties de pure comédie (ou tragédie) humaines, au coeur du livre de BALZAC. Un petit goût de reviens z'y quand même : Armand séduit, insiste, empresse son désir en présence de sa belle, tandis que la duchesse manoeuvre à souhaits. L'Amour entre eux alors se traîne, en longues conversations et en droit que la dame accorde au prétendant (qu'elle nomme "son amant"), de lui caresser la nuque ou légèrement les pieds. Entre eux, impavide, le regard de Dieu, ou disons s'immiscant, le très "noble" argument de la religion, qui permet de ne point céder tout en faisant durer le plaisir (entendez, celui de l'intrigue). Argument de fond émis par la duchesse : Si elle se donne il y a risque certain qu'elle soit abandonnée par son "fervent". Ainsi exigera t-elle un Amour sans troubles, ni craintes. Quelle plus belle preuve d'Amour peut on donner que celle d'aimer sans se donner ?

Montriveau, fou d'Amour averti par un proche que la duchesse ne cédera jamais et découvrant l'ampleur de sa propre crédulité, change de stratégie. Il décide d'ignorer cette dame qui mesurera alors qu'elle a perdu le plus grand Amour de sa vie. Il organise sa vengeance et fait enlever la dame. Il veut lui marquer le front au fer rouge et qu'ainsi à jamais, Antoinette soit perdue. Retournement de situation, c'est à lui, à son tour d'exiger une preuve ! Mais Antoinette est prête désormais, et ce qu'elle veut à jamais, c'est d'être marquée au fer rouge ! la vengeance D'Armand fera le bonheur d'Antoinette tel est le charivari qui vient à l'esprit plein de sagacité du malin Honoré. Nous retrouvons plus loin l'Antoinette, implorant cette marque, s'écriant, en suppliant, d'appartenir au maître : " Je ne vois que clémence et pardon, que bonheur éternel dans ta vengeance" mais Montriveau, cachant ses larmes, renoncera à sa vengeance, (souvent hommes varient ?), et renoncera aussi à cet Amour. La duchesse sera alors prête à fournir toutes les preuves, s'adonnant à des conduites qui ne sont pas celles du faubourg, entendez l'atmosphère parisienne, du faubourg St Germain, brillante, très aristocratique, où chaque sourire, chaque attitude sont "règlés" selon un code commun. Antoinette ira jusqu'à faire penser qu'elle a dormi chez son amant. Une rumeur court et grandit. Tout le faubourg se trouve au courant de l'inconduite de l'amoureuse. Tout le faubourg, sauf Armand. De là, elle lui écrit une lettre bouleversante où elle s'offre à lui pour toujours. Elle lui donne même un rendez vous et s'il ne s'y rend pas, elle jure qu'elle quittera ce monde. (Plus finemement, entre les lignes on comprend "quittera" comme un retrait du style couvent, grand dénuement, et parfaite abnégation). Le général Armand de Montriveau, hélas ! lira la lettre quelques minutes trop tard...

Et après ? Savez vous ce qu'il arriva ?

boudin091.JPG

Je prendrai à ce point précis du billet le plus grand soin possible afin de bien réitèrer ma suggestion. Il est très beau ce livre, vous ne le regretterez pas. Cet avant-goût n'étant qu'un début ; (bien que le début du roman de BALZAC ne commence pas tout à fait par le début. Allez comprendre !) Il faut savoir, que BALZAC data "La duchesse de Langeais" (ne pas confondre avec l'adorable Catherine Langeais qui fut dit on la première maîtresse d'un "Dieu ?" dont Gala raconte qu'il fût assez mordu, mais je m'égare... ), ce récit donc, fût daté, non pas du jour où BALZAC l'écrivit, mais du jour où Madame Hanska devînt sa maîtresse. En lisant la suite du roman "La duchesse de Langeais", vous comprendrez  peut-être mieux pourquoi, BALZAC grand trousseur de jupons devant l'éternel, semble nous indiquer assez clairement que les Amours ne sont pas uniques, mais se comptent. Toute la tragédie comédie de l'Amour étant là : Dans la preuve par la perte, pourrait-on dire. La Duchesse de Langeais prouvant l'Amour, non en donnant ce qu'elle n'a pas, mais en perdant ce qu'elle a.

Sur ce, un ange (chouia déchu) passe. Melle branche, (une amie de Madame Montriveau mère) ouvre en grand la fenêtre. Jacques LACAN, sort du placard à balai et traverse en quinconce le salon où sont assis les belles personnes, écrasant négligemment sa cigarette sur le divan. il marmonne à voix basse un truc tellement lumineux que personne n'ose s'accorder le droit de se laisser si brutalement éblouir. Je tente un timide : "- qu'est ce que vous dites m'sieur Jacques ?" Il répéte avec son phrasé bien caractéristique. "Je dis :

Il n'y a pas de rapport sexuel. pourquoi ? car la jouissance de l'Autre prise comme corps est toujours inadéquate".

"Oh lala ! ça va pas recommencer !" ronchonne la vieille, très vieille Duchesse de Langeais (du fond de son fauteuil relax). La bonne arrive : "Le dîner est servi". Monsieur Armand, est là, qui nous regarde avec ses yeux doux. Quant à moi, je n'ai pas envie de conclure tout de suite mais bon.

Nota : Je suggère au lecteur qui ne saurait pas quoi faire de ses journées de s'amuser (ça, ou les mots croisés) à complèter la liste commencée par msieur Honoré : "Que dire en effet à une femme qui ne croit pas en l'Amour ?". Je suis sûre que son lecteur, masculin surtout, (la lectrice n'étant pas pour autant exclue) abondera en idées généreuses...

Photo : A peine une suggestion un peu goujate (qui se prononce). Un de ces babillages contemporains qui se disent avec les copains quand une dame se refuse. Ou un mur qui se lit peut être à la manière d'un  VILLEGLE ? Décolleur d'affiches sur cités. Puis un voile se déchire. La façade se met en état(s). Et tout simplement resteront à voir les dessous meurtris de la façade, flottant sur une ravissante tapisserie d'alcôve telle qu'on en trouve encore, au secret d'appartements anciens. Vus rue René Leynaud, juste en bas des pentes de La Croix-Rousse, bien avant de franchir la colline, (travailleuse, mais pas seulement). Lyon. Septembre 2009. © Frb.

Commentaires

Un homme (ou une femme, ou un casoar, ou une fougère, ou un archimandrite...) qui commence une phrase par le verbe laisser à l'impératif, même pour demander à une dame la permission d'exécuter un geste galant, ça m'agresse au point de me sentir en légitime défense :o)
"Laisse-toi faire" par exemple, est un ordre d'une rare violence :o))

Écrit par : Anna de Sandre | jeudi, 10 septembre 2009

@Anna de Sandre : A la limite un casoar, une fougère ou un phelsume de vinson (merci Patriarch), même l'élégante élaphe, s'ils commencent leur phrase par "laisser" à l'impératif je m'en fous ! ;-)
Mais une femme, elle se prend mon poing dans sa gueule, j'aime pas les dames autoritaires et un homme (ça dépend s'il est costaud ou pas ) mais j'en serai pas entichée du tout de toute façon l'impératif m'agresse en général, de la part des humains. Les animaux on leur pardonne, ils sont pas allés à l'école, hein ? ;-)
A la limite Jean louis Murat, s'il me dit "laisse toi faire" je dirai pas non ;-» Il faut savoir être cul cul la praline de temps en temps ! :-0 (oserai je rajouter "si c'est pour la bonne cause" (;-O )... Hum hum bon, je vais prendre l'air.
Merci pour le commentaire, je partage tout ce que vous nous dites là grosso modo, rare violence, oui, "laisse toi faire" c'est trop cheap quand même...

Écrit par : Frasby | jeudi, 10 septembre 2009

Aaaah, Murat... Ben oui, forcément mais alors là... Heu, preum's, d'abord !

Écrit par : Anna de Sandre | jeudi, 10 septembre 2009

Boudin ? Oh, c'est une drôle d'injure, ça, M'dame...

Écrit par : Nénette | vendredi, 11 septembre 2009

Compliqués tous ces loulous et louloutes !!!


On demande plus rien de nos jours, ça se fait logiquement. Ca prend ou ca ne prend pas. C'est tout !!!


Je sais ,dans mon milieu c'est plutôt le populo !!!! Rires !!

Écrit par : patriarch | vendredi, 11 septembre 2009

j'aime ces photos, les mots, la déchirure, la dé-couverte
B.

Écrit par : passantepensante | vendredi, 11 septembre 2009

@Anna de Sandre : Preum's vous dites ? Euh ... Avec Murat ?
C'est non. Impossible ! JAMAIS de la vie !!!
J'lâcherai rien.
(plutôt mourir)
[ :-)

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

@Nénette : C'est pas bien une jolie façon de traiter les dames, ça. Mais c'est le mur qui le dit, c'est pas moi... Et puis ce mur, je le connais bien, il a toujours été goujat.

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

@Patriarch : Chez vous, vous voulez dire que c'est un peu comme dans la chanson
"Tu veux ou tu veux pas ?" [...]
c'est comme ci ou comme ça
ou tu veux ou tu veux pas"
Si seulement c'était aussi simple, la vie se danserait et se chanterait comme une chanson populaire
Enfin Balzac avec la Louloute de Langeais et le général Loulou
pouvait pas faire autrement qu'emberlificoter un peu
il fallait bien qu'il paye ses dettes.
"emballé c'est pesé" (populo ou pas) ça ne fait pas un roman.
Bonne journée à vous

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

@passante pensante : Merci d'apprécier
la déchirure, oui !
la dé-couverte, ça me plaît bien.
A bientôt.

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

Je crains fort que tout cette littérature ait gâché le contact qui ne passe pas par les mots. Le temps de roucouler une bonne et longue phrase bien balancée, et la belle s'est endormie. Si elle est consentante, bien sûr, c'est la main aux fesses ; si elle n'est pas consentante, les mots n'y changeront rien ou mèneront à du sordide ou à de l'amertume, d'un côté ou de l'autre. Pas beau, ça. :(

Écrit par : mon chien aussi | vendredi, 11 septembre 2009

@Mon chien aussi : Si ! magnifique ;-))
Le contact qui ne passe pas par les mots étant par là même indicible, je ne m'étendrai pas ;-O
Disons sans trop en rajouter que les plus Amours les plus renversants (si j'ose dire) sont peut être silencieux !!!:-0 !!!
Mais les dames aiment aussi qu'on les baratinent même si elles voient venir de loin les vrais baratineurs, et qu'elles ne supportent pas ça, allez-z'y comprendre quelque chose. Quoique vous tentiez, mon chien aussi, vous aurez donc toujours tout faux. Ainsi sont les créatures ;-)
La main aux fesses, mon chien est un peu cavalier ! tirez donc un peu sur les cheveux, mordez l'oreille, ces dames aiment les petites animalités humaines (et juste après vous serez autorisé glisser une main partout vous voulez) . Avec ou sans paroles, songez toujours : préliminaires! préliminaires ! ;-))
Ecoutez les conseils de sa dindonne experte ;-)
Si elle n'est pas consentante, (pas sa dindonne, la dame ), je vous ferai une réponse à la Patriarch, c'est pas la peine de se compliquer l'existence surtout pas avec du sordide ou de l'amertume après. Trop courte la vie, post coïtum etc...
.Autant s'acheter un paquet de chips, Un pack de de kro, à donf la radio calée sur RMC Brigitte Lahaie "l'amour et vous". Ah je vous le conseille ! Sordide pour sordide, autant ne pas s'y frotter de trop près. Lumineuse et bucolique la réponse n'est ce pas ?

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

@Frasby. Moi, je donnais des conseils, je ne procède pas de cette façon. La main aux fesses, bien sûr, mais après une phrase pas trop longue et un échange de connivences. Sinon, on peut baratiner sans baratiner, pour "tâter" la dame, pour humer son parfum. C'est hors sujet mais je le dis : je trouve que les femmes sentent bon. :D

Écrit par : mon chien aussi | vendredi, 11 septembre 2009

@Mon chien aussi : N'allez pas imaginer que je pourrais porter un jugement à votre endroit , juste sur un commentaire, et puis la main aux fesses peut plaire aussi à certaines natures, il y a des baroudeuses, et des dames assez cavalières (donc c'est de bonne guerre ;-)
Tout est question d'art de manière et de dosage ;-) intuition sur les caractères, intersubjectivités comme dit un bon copain à moi, grand spécialiste de l'effeuillage.
"Si on peut baratiner sans baratiner" je crois que vous n'avez pas trop besoin qu'on vous conseille ;-) vous avez compris l'essentiel, il me semble...
Et les parfums ne sont pas du tout hors sujet, loin s'en
faut ! (l'essence des dames), mine de rien un parfum peut emmener très loin... J'adore toutes ces histoires de "flair", c'est un sujet intarissable. Oui les femmes sentent bon, souvent. Mais certains messieurs aussi vous savez ;-) ...

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

"Que dire en effet à une femme qui ne croit pas en l'Amour ?". Je suis sûre que son lecteur, masculin surtout, (la lectrice n'étant pas pour autant exclue) abondera en idées généreuses...


ben ! sorry Frasby ! mais je n'abonde pas !
je crois que c'est cette fuckin' majuscule à Amour qui me bloque l'abondance d'idées généreuses
j'en reste muet tout bête
A nalphabète

Écrit par : hozan kebo | vendredi, 11 septembre 2009

@Hozan Kebo : Même si je me suis avancée un peu en certitude, pour la déco evidemment, en général à ce genre d'appel d'offre "crapuleuse", je ne crois pas que je répondrai...
Je vous assure que la proposition n'était pas tout à fait sérieuse, vous savez, ça n'a jamais été trop mon truc l'interactivité ;-)
Mais la majuscule à Amour j'y tiens beaucoup voyez vous, non pas pour le sacro saint ché pas quoi, intouchable véritable et transcendé, mais pour la petite différence qui se trouve entre l'Amour tout court, et l'amour du jambon ou l'amour du trekking. A chacun ses solennités. C'est mon côté vieille France. Donc le grand A, c'est pas comme les suggestions bêtes, je revendique mon A. au porte-voix (A. qui rend bête et pas encore muette , mais ça viendra. Un jour, bête et muette, le petit rêve du deux en un ! stupeur et tremblements ;-) Enfin , Hozan, faites comme il vous plaira. Il n'y aura pas de blâme
A nalphabète ! c'est bien aussi. ce serait tout de même un comble d'abonder en idées généreuses juste pour me faire plaisir ;-)

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

c'est un message subliminal le fait que la photo soit intitulée "boudin.jpg"?

Écrit par : gmc | vendredi, 11 septembre 2009

@anna de sandre: sur l'emploi de "laisser", la violence est purement vôtre, elle est simplement le symptôme de votre peur devant un état appelé "abandon".
tout signe ou volonté de contrôle et maîtrise procède de la même chose.

Écrit par : gmc | vendredi, 11 septembre 2009

@gmc : Voyons! si je vous réponds ce ne sera plus un message subliminal ! Laissons flotter la vérité entre les tuyaux décodeurs. Et le message subliminal entrer dans les cerveaux Je pense que personne n'en sortira trop perturbé.
ps :
J'ai eu peur un instant, j'avais d'abord cru que votre second message était signé Anna de Sandre, et je m'étonnais qu'elle ait pu écrire cette chose là ... Pourquoi ? Une intuition sûrement féminine ;-)). Peut être une envie de "nuancé" ...
Enfin, si Anna vient vous trouve ici, je serai bien curieuse de lire sa réponse ;-))
Merci de votre visite gmc.
... A suivre donc !

Écrit par : Frasby | vendredi, 11 septembre 2009

J'y étais ! (je veux dire, à fond dans l'histoire) (pas dans les faubourgs parisiens du temps de balzac)
Ce truc du fer rouge marqué sur le front de la dame aimée, c'est délirant…

Écrit par : ficelle | mercredi, 16 septembre 2009

@Ficelle : N'est ce pas ? Madame de Langeais et le général c'est quelquechose !
Surtout ce truc au fer rouge, oui c'est vraiment délirant... Qui oserait aujourd'hui ?

Écrit par : Frasby | mercredi, 16 septembre 2009

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