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mardi, 08 septembre 2009

Princesse

"Un prince était vexé de ne s'être employé jamais qu'à la perfection des générosités vulgaires. Il prévoyait d'étonnantes révolutions de l'amour et soupçonnait ses femmes de pouvoir mieux que cette complaisance agrémentée de ciel et de luxe. Il voulait voir la vérité, l'heure du désir et de la satisfaction essentiels. Que ce fût ou non une aberration de piété. Il voulût. Il possédait au moins un assez large pouvoir humain... Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées. Quel saccage du jardin de la beauté ! Sous le sabre elles bénirent. Il n'en commanda point de nouvelles. Les femmes réapparurent."

ARTHUR RIMBAUD "Conte" in "Illuminations". "Poésies". Librairie générale française 1984

la femme.JPGIncognito, une princesse, tente la traversée des grands rectangles blancs. l'étoffe flotte légère, parfois s'immobilise. A suivre on dirait presque un dessin à l'encre de chine. La princesse trottine sur ses sandales à brides tout au dessus des immondices et des dalles pourtant parées du revêtement gris tourterelle. Une princesse parmi d'autres, allant presque pieds nus, livrer sa peau blanche, (une rareté en cette fin d'été) aux crasses ordinaires et autres remuements d'espaces : odeurs d'essence, particules fines...

Une fois les rectangles traversés, elle ira s'asseoir sur un banc pas loin de la forêt Morand, et tout près des éclaboussures d'un lion inoffensif, ignorée des lointains génies de l'industrie ou de l'agriculture, elle ouvrira un livre : "Under Milk Wood" et silencieusement rêvera de partir.

"Départ dans l'affection et les bruits neufs"

Photo : Du presque noir et blanc. Marche légère d'une passante aux lignes claires ignorant sa beauté. Eloge de la pâleur et de l'ingénuité quand toutes reviennent bronzées et très sûres de leurs charmes. Nous appelerons cette lyonnaise (?) "la princesse aux blancs-pieds". Juste un peu de candeur. La douceur désuète dans un monde d'arrivistes et de "revenus". Passage clouté pas très loin de l'opéra, juste avant le pont Morand. Lyon. Rentrée 2009. © Frb.

Commentaires

"Livrer aux crasses ordinaires et remuements d'espaces..." Vous m'agacez, Frasbaille.
(Et arc-en-ciel en anglais ça ne s'écrit même pas comme ça !)

Écrit par : Sophie Fontanelle | samedi, 12 septembre 2009

Duchesse, princesse... On passe à la reine de céans, ensuite ?

Écrit par : Zabou | samedi, 12 septembre 2009

Nous sommes en effet loin du temps où Pernette du Guillet allait livrer sa blanche et délicate peau au doux soleil des bords de Saone. SI dorénavant la princesse à sandales à brides se retrouve condamnée à aller noircir l'intérieur de ses roses poumons dans les vapeurs d'essence de la forêt Morand, c'est qu'en effet, on a fait de l'industrie un génie.
Nous retrouvons avec plaisir le gris de l'asphalte sur vos prises de vue, en songeant que bientôt, il se tapissera de rousses voltigeuses.

Écrit par : solko | samedi, 12 septembre 2009

Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir.
Quel pied ce Rimbaud (Warrior) !
Enfin bref.

Écrit par : Chr. Borhen | samedi, 12 septembre 2009

crasses ordinaires et autres remuements d'espaces
on dirait une définition (délimitation?) du domaine du Rimbaud qui me plaît le plus : celui d'Abyssinie , le "trafiquant" .

Écrit par : hozan kebo | samedi, 12 septembre 2009

j'aime ces textes inconnus et cette présence blanche signifiante, l'accord des textes et des photos. J'aime bien l'ambiance d'ici.
B.

Écrit par : passantepensante | dimanche, 13 septembre 2009

@Sophie Fontanelle : J'ai bien conscience que ce n'est pas une trouvaille. N'est pas Rimbaud qui veut. Je peux peu c'est mon blason rebelle.
Pour l'anglais, toutes responsabilités déclinées. Ce sera toujours de la faute à Melle Pugeolles ! Je transmettrai.

Écrit par : Frasbaille | dimanche, 13 septembre 2009

@Zabou : Non , reine de céans, le terme est élégant mais je ne crois pas. Certains jours n,'a pas encore été racheté par "point de vue et images du monde". Quoique, sait on jamais ... Un jour peut être je me vendrai aux plus offrants ...

Écrit par : Frasby | dimanche, 13 septembre 2009

Elle est con Fontanelle ! Moi c'est ce que je préfère dans votre texte ! A moins qu'elle ne soit agacée justement par votre talent ?

Écrit par : Anna de Sandre | dimanche, 13 septembre 2009

@Solko : Pernette du Guillet : ça ne nous rajeunit pas tout ça. En effet , notre poétesse !
Il fallait bien que vous nous la rameniez, un jour entre vos blanches mains (peut êtres hâlées ? ou allées dans le soleil de la plage de la Corniche ?). Et je vous vois marcher sur le charmé de conille , Main dans la main avec Pernette, et la guidant vers les nouveaux bâtiments hideux de La roisse souscre mais aussi vers la doulce et pimpante académie du charmillon. Enfin vous nous ramenez Pernette, et c'est bien là l'essentiel ;-) quand je pense que la belle mourût à 25 ans , et que l'autre belle qui trône à fourvière, n'épargna pas la poétesse, nous privant cruellement de cet amour, ces élégies qui pourraientt se chanter dans quelconque guinguette de Vaise ou de Couzon par quelque "troubadour des temps modernes"(comme ils disent). Et nous tâcherons en ces temps de grippe incertaine et de couloir de la chimie,d'offrir à Pernette, en guise de cadeau d'accueil un petit masque à gaz pour la présenter à nos génies industriels (et ieux) et autres pontes de Nyol. C'est vrai que si elle cherche les troupeaux de boeufs dans la forêt Morand, la belle risque d'être bien déçue. (A moins de la mener rue de la Ré...) , aux bons génies de la ...
culture pour tous.
Merci d'apprécier le gris asphalte tendance tourterelle (mode 09 oblige), les rousses voltigeuses arrivent. Les premières seront pour vous. A suivre donc...

Écrit par : Frasby | dimanche, 13 septembre 2009

@Chr Bohren : Si ça vous fait plaisir ? ça me fait plaisir aussi...
(Oh oh les vas(t)es communicants ;-O
Rimbaud Warrior, ça me rappelle une petite chose qui voltigeait sur le joli mois de mai de cette année... Une résistance, une (ré) jouissance. Une feuille volante et dévorante.
"Quels coeurs briserais je... ? quels mensonges... etc"...
ça vous en dit ? (question maline ;-).
Ne lâchez rien, surtout !

Écrit par : Frasby | dimanche, 13 septembre 2009

@Anna de Sandre : Ouais ! ben faut pas exagérer. Moi les trucs de remuements d'espaces, je trouve ça complètement con.
Je suis d'accord avec Sophie Fontanelle, agaçant, restons simples merde ! Si en 2009 on en est encore là à remuer l'espace, et la crasse ordinaire je vous dis pas la galère.
Non , mais ouvrez les yeux Anna ! remuement d'espaces c'est du culcul la fraise, on est plus au moyen âge ! Tu me vois remuer l'espace là ? avec ma petite cuillère !
Vive Sophie Fontanelle ! fucking Frasby !

Écrit par : Michèle Laroque | dimanche, 13 septembre 2009

@Passante pensante : Merci d'apprécier... Sans vouloir flagorner, j'avoue que j'aime aussi beaucoup me promener chez vous.

Écrit par : Frasby | dimanche, 13 septembre 2009

@Hozan Kebo, "délimitation" carrément !!!
Sans vouloir faire ma prétentieuse entre l'abyssinie, et la frasbyssinie , il n'y a qu'un pas ;-))
Que vous avez franchi allégrement !
Je n'en espérais pas tant... Mais point de dindonneries,
je croque le commentaire de l'Hozan à pleines dents !
De là je passe la main , il faut rendre à Rimbaud.
Souvenez vous déjà les" illuminations".
"J'aurai de l'or"
Puis trafic de fusils et mort de toutes
les articulations...

Écrit par : Frasby | dimanche, 13 septembre 2009

Incroyable noir sur cette photo... Et bel extrait rimbaldien, j'aime beaucoup... Merci.

Écrit par : tanguy | lundi, 14 septembre 2009

@Tanguy : Vous aimez bien ce noir ?... C'est que je l'ai voulu tel. Un noir plus noir que la petite robe noire en vrai, pour ne pas avoir à toucher la peau. C'est agréable que vous le remarquiez...
Quand à Rimbaud... Evidemment ! moi aussi j'aime beaucoup !
Merci de votre visite Tanguy

Écrit par : Frasby | mardi, 15 septembre 2009

Les commentaires sont fermés.