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vendredi, 04 novembre 2011

Sound of silence

Un claquement de doigt, un bruit de tonnerre :
et il ne reste du monde extérieur qu'un silence sans fond,
un silence qui ruisselle sur nous
comme un torrent vigoureux et bienfaiteur…

Jack KEROUAC

sound of nb.jpg

Tant que le particulier illustrera le thème du silence entendu par l'homme occidental, jouant contre lui même et contre un désarroi ; on ne pourra pas reconnaître, à ce point délicat, nos limites. Ou simplement les limites de nos capacités d'écoute, il est vrai qu'on ne nous a pas spécialement appris à considérer  le silence ou bien on l'aura fait sans trop de nuances, sous forme d'abord (ça commence à l'école) de discipline puis ensuite comme une chose assez floue n'étant au fond qu'un phénomène qui viendrait toujours s'opposer au bruit, au mieux un espace de relaxation, des choses du genre, etc...  L'abandon où le silence déplacerait la perception au delà, (ou dans l'intervalle d'une musique), c'est différent, nous jetterait, à peine plus loin et déjà nous nous sentirions menacés.

Depuis des siècles, nous devons nous contenter de cela, et bien après celui de Galilée, nous en éprouverons un vertige, c'est le même qu'autrefois. La contemplation du silence absolu de l'homme occidental, redoutant ses ténèbres, on le sait au moins depuis Pascal que le silence est négatif et toujours effrayant. La formule est indémodable :

Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie.

Ce genre de cri à peine audible apparût lorsque l'infinité de l'espace fût enfin révélée via le télescope de Galilée. Bien plus tard, par goût de la recherche, pour l'expérience, on enferma des êtres humains dans des pièces parfaitement insonorisées. Ceux qui entrèrent pour la première fois  en sont ressortis tellement effrayés, qu'ils crurent avoir été enfermés un court instant dans un cercueil. Cette hantise ancestrale revenait, ils ne pouvaient s'en alléger même en sachant, touchant la preuve qu'il ne s'agissait que d'un artifice, une expérience fort brève, ils savaient raisonnablement qu'une pièce isolée (cf. l'expérience du caisson d'isolation sensorielle) ne se refermerait jamais de la même manière qu'un cercueil. Malgré cela, d'instinct, ils pouvaient encore éprouver cette frayeur, de rester là, vivants en présence de la mort, "retenus" pour l'éternité, fermés à l'intérieur. Ce serait la pire mort, comme nous revient, parfois au milieu de la nuit, cette peur superstitieuse (l'enfant ne l'ignore pas), d'être enterrés vivants et de racler ses ongles contre le bois sans que jamais personne ne nous entende hurler. Le silence pourrait-il provoquer cela ? (Rassurez vous, je n'ai pas la réponse).

Ceux qui ont expérimenté les premiers, ces pièces insonorisées ont décrit leur sensation en sortant, (cela une fois au moins, leur traversa l'esprit qu'on pouvait les lâcher et les laisser mourir seuls, là dedans, comme jetés au néant d'où ils ne sortiraient jamais). Toujours pour l'expérience, on leur demanda de parler à l'intérieur de cet espace, il était question de savoir comment ils entendraient le son de leur propre voix, parfaitement isolée du reste du monde, comment tout cela s'écoutait. La plupart ont relaté que lorsqu'on parle dans cet espace, le son semble tomber directement des lèvres au sol, et les oreilles ont encore du mal à capter l'éventualité qu'il pourrait y avoir, au même moment autrepart toujours de la vie sur terre. Quelque chose bruisserait-il à l'extérieur de ce lieu isolé ? Tous ont eu quelques difficultés à l'admettre tant qu'ils n'étaient pas sortis de la pièce. Lorsque John Cage entra pour la première fois dans une pièce insonorisée, il entendit pourtant deux sons : l'un aigu, l'autre grave. Il relate :

Lorsque je le décrivis à l'ingénieur du son responsable, il m'expliqua que le son aigu était celui de la tension de mon système nerveux, le grave, celui de la circulation de mon sang.

John Cage arriva alors à la conclusion suivante, un manifeste qui ne manque pas de toupet :

Le silence n'existe pas.

Il y aura toujours quelque chose pour produire un son. Lorsque l'homme se place au centre de l'univers, le silence ne peut-être considéré que comme approximatif, jamais comme absolu. C'est à partir de cette révélation d'abord éprouvée in situ, que John Cage intitulera avec humour son excellent  livre  "SILENCE", désirant surtout attirer l'attention sur le fait que pour l'homme moderne, l'usage de ce terme se doit d'être encore ironique. Avant John Cage, on pourra trouver chez Edgar Allan Poe, déjà l'esquisse de cette idée dans "Al Aaraaf", il écrivait :

Le calme, nous l'appelons silence qui est le mot le plus simple de tous.

Il faudrait ajouter que la négativité du silence a fait de ce silence dans l'art occidental, l'élément le plus chargé de virtualité parfois obscurément/ confusément, tout dépend, (sujet peut-être à suivre). On pourra scruter ce silence et le revoir à l'avantage, l'enseigner autrement que par toutes sortes d'idées reçues (insignifiant , négatif, vide, absence, néant, négation, lâcheté, camouflage, fuite, discipline, etc...) quand on s'apercevra peut être que ce silence est en très grande partie, perdu : essayons de retrouver dans une ville par exemple, ce silence respectable et vital et l'on se heurtera d'évidence, à une sorte de peine elle aussi perdue. Cet art du silence ne semblant toujours s'envisager comme enseignement véritable qui pourrait considérer le silence comme une valeur équitable à toute forme de conversation ? C'est un regret, le silence contient sans doute hors du cadre, une liberté qui dépasse nos conversations (que cela soit dans la communication avec les autres ou dans nos tergiversations mentales, peu ou pas communicables). Le silence inapte à trouver un alphabet connu qui nous convienne, nous réunit pourtant, au moins autant que la parole aura le pouvoir de créer recréer des liens sans avoir forcément à se liguer contre le silence.

L'esprit peu formé par les sons, abordera d'une moindre écoute ce qui  est pourtant une invitation, ("sound of silence"), on vivra trop souvent le silence comme une agression et replets de notre éducation, il sera toujours préférable, (à notre entendement et par confort), de le couvrir de bruits. Sans toutefois l'affirmer avec certitude, il me semble que ce n'est pas le silence qui serait trop à craindre aujourd'hui, mais davantage la valeur positive qu'on accorde généralement aux bruits (plus souvent encore à l'importance de nos conversations) ; ou à cette pensée qui ne sait se retenir quand elle ne peut plus librement osciller (cf. Paul Valéry), entre le sens et le son, et vient imposer avec assurance une incessante réinjection de nappes taraudantes produisant un bruit de fond, enivré de lui même, cela pour parer, on le pense, à l'angoisse éternelle décrite en peu de mots par Pascal et bien d'autres.

On ne redoutera jamais assez la pensée qui ne se fiant qu'au pouvoir des mots, (réfutant le silence et croyant démasquer en lui un ennemi), ne fait que révéler les limites de sa perception. Tout cela, n'est pas condamnable car, presque rien à ce sujet ne nous aura été appris. Nos apprentissages se font avec l'image, l'image et les conditionnements reviendront toujours au galop (le bon sens près de chez vous) quant à prétendre qu'ils découleraient d'un "naturel" est une autre question. Les enfants évoluent au commencement de leur éducation avec les livres d'images, mais c'est assez idiot de rappeler qu'avant de regarder des images, l'enfant prit sa forme définitive dans un refuge à peu près silencieux (et à peu près sonore), paradis perdu bienheureux pour certains, mystère incommensurabe pour d'autres, bref, ce fût toujours un silence (comme l'entendait John Cage) qui prépara de longs mois le petit d'homme à être propulsé (bruyamment) dans un monde de bruits.

Sommes-nous en train de perdre jusqu'à la notion de silence ? De perdre le silence tout court. C'est possible, ignorant au regard de notre savoir présent (et de nos sociétés recevant de plus en plus d'outils destinés à la perception) ce que le silence contient en informations. Tout semble prêt aujourd'hui pour encore plus le recouvrir. Mais je ne ferai pas de prosélytisme, quand déjà parler du silence est en soi une aberration, bien que ce billet ne traite pas de silence, exactement, (puisqu'il n'existe pas) mais d'un certain déséquilibre qui se crée à toujours construire sa pensée à partir d'une opposition.

Enfin, pour terminer, ("Sound of silence", étant un thème inépuisable), il pourrait y avoir tant de développements que l'embarras du choix dans ce désordre, me poussera paradoxalement encore vers la musique et puisqu'il faut choisir, j'aurais une pensée pour Anton Webern qui composa, (on pourrait le croire), avec une gomme, et mena dans sa création musicale, le silence à sa beauté la plus extrême, une recherche artistique patiente, on pourrait dire, jusqu'au bout du silence ? Peut être... Ironie encore, quand on sait que sa vie s'acheva dans la détonation d'un fusil. Est ce la détonation qui se donne d'ordinaire naturelle contre le silence ? Oui, et non. pour ce cas c'est une triste méprise. A quelques détails près, on dit qu'Anton Webern le soir du 15 Septembre 1945, sortit sur la terrasse de sa maison d'accueil pour fumer un cigare, et  apprécier la nuit. Oubliant le couvre-feu, il fût tué par une sentinelle américaine, par erreur, "Et pan !", il en fût fini de la belle écriture à la gomme. L'esthétique novatrice d'Anton Webern fut souvent comparée aux petits haïkus japonais dont certains auteurs devaient mourir plus volontiers d'ivresse et de noyade par inattention en désirant (c'est un exemple) toucher la lune dont le silence épousait les glougloutement d'un lac ou le reflet gourmand d'une rivière un peu (trop ?) profonde.

De Webern à Kerouac (en passant par le pont au dessus de l'eau où vont les objets flottants silencieux (poissons, algues, origamis, bref, ces haïkus qui ne l'ont pas encore ramenée) il n'y a qu'une passerelle qu'on franchira je l'espère, cette fois sans distorsions, ce blog s'adresse aussi, on ne l'oublie pas, aux lecteurs ou amis en majorité silencieux, qui manifestent sans qu'on en ait la "preuve" (a-t-on besoin de preuve ?), une présence et participent, en silence... Il se peut que parfois sans aucun point d'appui, (et sans flagornerie), on ressente étrangement les mutiples formes de cette participation, improbable enchantement d'un art pourtant réel, de la présence qui ne se dit... Le silence n'a rien d'une bonne planque, il n'a pas tant besoin de se trouver à l'étiquette, verrouillé de définitions, n'étant pas strictement ou ceci ou cela, il ne s'opposera pas non plus à la parole qui n'a jamais trop de difficultés à le réduire à néant ou à le déprécier (le contraire moins envisageable ne se ferait qu'au prix inestimable d'une certaine dépossession). Voici, après ces papotages, la perle tournoyant sur une goutte de pluie, fermant la boite à camembert de la petite crèmerie, les porte-voix et nos boudoirs se trouveront légérement balayés, (une seconde, c'est très peu), par l'oreille du grand voyageur.

 

 

Le son du silence
est toute l'instruction
Que tu recevras

 

 

Photo :  Vestiges (extrait) rencontrés à Cluny (fondée en 909 ou 910), une image simple perdue à la fin de l'été, où le silence roulant encore entre les pierres suggére les figures béates ou les grimaces des sculptures créees par les artisans anonymes du Moyen-âge. Leur parole se fige là, au secret, fidèle à celle des moines recopiant les prières. Ici la clarté et des ombres, le silence profond de l'édifice secoué aux heures ouvrables par les exclamations des touristes, et parfois du vieux rire de la révolution venant avec fracas presque tout démolir, (vingt cinq ans de démolition d'abord tonitruante puis étonnament silencieuse), le bruit et le silence tout entiers confondus, et plus loin, qui sait ? Le frémissement d'une plume d'oiseau ouvragerait les fleurs d'un chapiteau qui se dore au soleil, garde peut-être sous les pierres, la mémoire impossible des voix qui n'ont jamais pu revenir. Photographié, cet été de cette année là.

 

©Frb 2011.

Commentaires

Magnifique billet ! vraiment !
Ouvrir sur Kerouac et finir sur l’abbaye de Cluny , cela me convient immensément ! (absolument tous les bouquins de ce cher vieux Jack dans les rayons de mes biblis à une petite pincée de km de cette chère vieille abbaye mutilée , amputée , désagrégée – et c’est très bien comme ça ! sinon où se tiendrait le marché du samedi à Cluny ?)
Mais Kerouac n’était quand même pas un pro du silence : plutôt braillard le gaillard (et ses expériences de solitude silencieuse n’ont pas été de franches réussites : relire Big Sur )
Sur le fond : oui le « silence » n’existe pas , même un après midi d’automne au bord de la Grosne-river (qui traverse Cluny ) : même une feuille morte tombant dans l’eau fait un vacarme inouï si on écoute bien (et le petit souffle du vent qui la fait cheoir) (et tout proche le cri d’une buse)
Le silence ? de l’enfance retrouvée ? l’enfant c’est l’infans « celui qui ne parle pas »
Mais qui s’émerveille du bruissement mystérieux du monde à ses alentours ?
(et ah le silence vacarmueux de la carpe qui vient glouglouter quelques mètres en amont de votre « coup »)
Oui décidément , old Jack the only K aurait dû aller à la peche ! mais il n’avait pas cette patience ! (patience/silence : drôle que ça « rime) (à rien of sure) (et à côté de Big Sur ça n’est pas la Grosne qui coule , mais l’Océan Pacifique : poor Jack a magnifiquement tenté d’en rendre le vacarme )

Etc etc (y aurait long à dire encore) (mais assez de bruits de bouche) (atténués cependant par le doux tip tap des doigts sur le clavier)

(mais in fine ,en revenir à Pascal : "un roi sans divertissement etc..."
bruits ou silences sont "somme toute" des divertissements choisis )

Écrit par : hozan kebo | lundi, 07 novembre 2011

@hozan kebo : Votre billet porte avec lui un enthousiasme joyeux et communicatif, se croque comme une croquette de feuille d'automne, (non, mieux que ça !) j'aime beaucoup, votre façon de (kouazi) téléporter Jack Kerouac de votre bibli (au rayon des lutins ?) sur la place du marché de Cluny cela tout sans manières, (il est où ce marché ? Quel jour ? il est vraiment sur les cailloux de la Maior ecclesia ?). De là à traîner Jack au cellier de l'abbaye, on craindrait presque qu'il y ait du rififi et de la braille (Cluny est une petite ville paisible il me semble)... vous avez bien saisi par ici que le vieux Jack ne s'est pas relié au "silence" de John Cage, via l'opération du st Esprit, ce bouquin a jeté un énooorme pavé dans le nombril de nos oreilles (eh oui les oreilles ont un nombril, c'est nouveau), un pavé paradoxal (pour le silence) autant que Jack et ses "pétarades" (on peut le dire comme ça ?), un pavé un peu trop lourd dans le sac à dos d'un voyageur qui voudrait partir en stop au pays du silence, et en même temps si léger, de pouvoir se débarrasser des tapotement de piano, pour ne glisser que des petits kikis entre les cordes.
Ca fait plaisir de retrouver Big Sur, relire Big Sur, ça c'est une idée. Le silence vacarmueux de la carpe de Grosnes River ferait penser au silence de la lamproie de Chabrol déboulant, oeil torve et sourire en coin, dans le cassolon d'une demeure provinciale avant ou après un drame qu'on ne peut dire, cette ironie du silence de John Cage (et le silence de Kerouac) n'auront pas fini d'en découdre avec nos oreilles mais elles n'en traineront pas par terre au contraire. Plus sérieusement, je cite (c'est mon jour de recopiage de beaux textes), je cite parce que vous précisez quelque chose que je n'ai pas écrit et qui manquait à ce billet :

"Le silence ? de l’enfance retrouvée ? l’enfant c’est l’infans
« celui qui ne parle pas »

C'est ça. "Silence... Patience"
et carpounettes (ou autres divertissements aux choix)...
Encore merci.

ps : j'oubliais, c'est pour vous, (je n'ai pu résister)
http://www.youtube.com/watch?v=Q8Tiz6INF7I

Écrit par : frasby | lundi, 07 novembre 2011

Il n'y a pas de silence, jamais. La seule chose que nous ne sachions pas produire est le silence, je veux dire le vrai silence parfait dont personne n'a, évidemment, le modèle.
Isolez quiconque dans toutes les conditions requises pour que rien ne lui parvienne lui parviendra son propre bruit intérieur - je ne parle pas de sa voix, juste de l'activité "imaginante", ce pur danger de l'esprit :) -, ce bourdon qui ne tardera pas à devenir épouvantable.
L'homme n'a peut-être inventé les mots que pour éviter la peur "de n'être que lui-même" : être avec soi en ne se sentant rien ni personne, privé de dehors et de dedans, donc.
Le vrai silence serait, je crois - comme quelqu'un qui doute -, que nous ne nous sachions pas au monde, extrêmement perdu, habité seulement par une peur dont nous ne connaîtrions, de plus, pas l'origine.
C'est pas bien clair tout ça ; mais bon, au débotté ça tourne dans tous les sens faut dire :)

Écrit par : Jean | lundi, 07 novembre 2011

@jean : Je suis d'accord avec vous (et Cage ne dit pas autre chose) si je pensais que le silence existe, qu'il existe un vrai silence pur et plein de silence alors ce billet aurait eu peut être pour titre "Silence of silence" (?) Bon, c'est impensable cela nous dépasserait trop, si on se met à penser (longtemps, vraiment) au silence absolu on n'est plus rien, déjà qu'on est peu, silence, on disparait.
De toute façon rien que de penser à cela ferait trop de bruit comme vous l'exprimez (ça tourne dans tous les sens là dedans, comment aborder cela ? On ne badine pas avec le silence absolu ( qui n'existe pas, ouf !), le silence relatif nous est déjà si insupportable dans nos petits mondes, tout est conçu pour qu'il n'y ait pas de "blanc" comme on dit à la radio, la peur du vide, et nous voilà abandonnés, à nous mêmes (ce serait dangereux, probablement) comme à la radio "le blanc" radiophonique est la première chose qu'on apprend à ne pas produire, l'idée qu'une oreille extérieure écoutant distraitement son transistor capte un blanc d'une seconde, quelle horreur ! vous rendez vous compte de quel silence relatif un auditeur pourrait être victime qui briserait son fond sonore ? (comme éventrer un matelas sur lequel quelqu'un se repose ou dort, ce blanc, ce silence relatif c'est déjà trop de violence pour notre oreille bien calée dans un monde où le bruit de fond est- semble t-il- son point de repère (?) idem pour votre exemple d'isolation, qu'est ce qui est le plus dur pour quelqu'un mis à l'isolement ? Ne plus entendre les bruits d'une présence je crois devient vite intenable , et puis les voix, même quand elles ne s'adressent pas à nous. Les voix c'est beau. Dans la boîte fermée cette activité imaginante, fait tourner des petits vélos- et on fait tourner les vélos !(sourires) ça suffit pour éprouver l'épouvante (the mot) de voir tout le cosmos se transformer en vélodrome et nous tout petits avec not' petit vélo, notre petite casquette (sur la cocotte minute) et nous pédalant dans le vide sidéral, à un millimètre de l'antimatière (combien d'années lumières faudrait il pour ne plus entendre grincer la chaîne ?) le silence absolu serait il pire que le supplice de la goutte d'eau ? Nous voilà dans une vue assez proche de l'enfer ou pire le "rien ?" vous l'écrivez très bien, on en éprouve un vrai tournis (le vrai tournis existe :)
Merci Jean. Pour le "vrai" tournis, je recopie votre extrait :

"Le vrai silence serait, je crois - comme quelqu'un qui doute -, que nous ne nous sachions pas au monde, extrêmement perdu, habité seulement par une peur dont nous ne connaîtrions, de plus, pas l'origine."

Écrit par : frasby | lundi, 07 novembre 2011

le silence comme le vide n'existe pas, nulle part, et on sait tous que les artistes et les poetes en particuliers ne créent pas dans le vide . Partant de la sans le silence il n'y aurait sans doute pas de poésie et ça serait dommage, non?

Écrit par : alex | mardi, 08 novembre 2011

@alex : Tu nous invites à quelques questions, vertigineuses le silence n'existe pas, ( puisque John Cage l'a dit, il l'a constaté et d'autres aussi), mais le vide ? Sommes nous certain qu'il n'existe pas nulle part ? (Où il est Hubert Reeves ?), Il faudrait demander aussi à un vieux taoïste. pour ta question, (en oubliant toutes les autres d'avant) spontanément c'est oui, bien sûr que ça serait dommage.

Écrit par : frasby | jeudi, 10 novembre 2011

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