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samedi, 28 juillet 2012

La vraie fenêtre est ailleurs

Les tours, les chaumières, les murs,
même ce sol qu'on désigne
au bonheur de la vigne,
ont le caractère dur.

 

damier.jpg

 

 
Mais la lumière qui prêche
douceur à cette austérité
fait une surface de pêche
à toutes ces choses comblées.

 

RAINER MARIA RILKE : "Les tours, les chaumières, les murs"

 

Envoi : Guettant votre retour, j'ai saisi hier un passage au grand jeu d'une fenêtre éclairant un damier patiné de soleil dans l'espace silencieux mais peut-être habité... - un instant retrouvé de la beauté ancienne et la tranquillité inespérée des lieux - Plus présents que jamais, je voyais les reflets de vos pas de velours par une autre fenêtre.

 

Photo : hier, c'était la paix en plein coeur de presqu'île, un endroit où écrire, où lire, où s'absenter. Demain, on verra à deux pas d'une rampe d'escalier mécanique, des masses de clientèle longer les vitrines d'un futur grand complexe. Tout livré au commerce. Parfois on imagine que l'endroit sera sauvé. On se dit que personne n'osera y toucher, qu'il ne peut en être autrement. Pour l'instant, on espère, on fait le plein, si toutefois... un peu triste déjà, à la pensée de se trouver un jour en manque de perspective...

 

Lyon-presqu'île © Frb 2012.

Commentaires

cela se voit.... belle journée !!

Écrit par : patriarch | samedi, 04 août 2012

@patriarch : j'espère bien ! :)
belle journée à vous...

Écrit par : frasby | samedi, 04 août 2012

Il n'est plus permis d'espérer mais tu fais semblant?

Écrit par : la bacchante | dimanche, 05 août 2012

@la bacchante : c'est sûr que vu d'en haut ce n'est pas si évident, je vais l'écrire en entier (avec de la nuance, encore un peu, s'il est possible)
il faudrait lire:

"certains jours, il n'est plus permis d'espérer" ...

Écrit par : frasby | dimanche, 05 août 2012

Au départ, il n'y avait probablement que le damier. Les gens devaient jouer aux dames toute la journée. Et puis quelqu'un (un ennemi du jeu) est venu tout gâcher en posant un escalier en pierre en plein milieu. L'escalier ne mène probablement nulle part, c'est un de ces escaliers en trompe l'oeil qui te font tourner en bourrique et te ramènent à ton point de départ.

Écrit par : Fernand Chocapic | lundi, 06 août 2012

@Fernand Chocapic : ça devenait intenable, tellement on s'en doutait de voir ces escaliers pousser sur nos damiers, depuis des siècles qu'on laisse tout faire et qu'on croit tous aux escaliers, jusqu'à en mettre dans nos maisons, de la cave au grenier, au mépris total des damiers, tout ça n'est qu'hallucination, parce que quelqu'un, probablement un autre, a su nous convaincre que monter sur un escalier c'était bien plus sérieux que jouer aux dames voilà où ça en est ! et nous avons si peur de regarder la vérité en face... C'est pourquoi je suis heureuse que par votre voix cette vérité éclate enfin, au grand (certain) jour, tant il est évident qu'à l'origine était le damier, et que revenus du jeu à présent nous convoitons le point de départ sans savoir que nous y sommes ramenés, alors que ça serait nettement moins sorcier, de se placer diagonalement, en présence d’une dame derrière laquelle se trouve la case libre, et de sauter par-dessus cette dame et puis d'occuper la case libre...

Écrit par : frasby | mardi, 07 août 2012

toujours d'excellents choix musique- texte- photo- la photo ma fait une sensation étrange car il m'a semblait reconnaitre mon ancien lieu de travail aujourd'hui englouti pour devenir un hôtel 5 étoiles/

Écrit par : alex | mardi, 07 août 2012

Frasby, merci de la fenêtre ouverte chez Marc...

Écrit par : Michèle | mardi, 07 août 2012

@ vous :
je sais que ça n'a rien à voir, mais je dois vous faire passer cette dépêche à propos de jetons, pièces et pions divers qui excellent dans la fabrication de mythe et la construction de spectacles trop séduisants pour que les médias y résistent (...)
(oups je me suis trompé de casier) pourrez-vous transmettre
ce rapport sur wumaing post lutteur (blick set) en tir croisé ?) merci certains jours je suis trop pressé, je dois prendre le volant.

Écrit par : mine g | mardi, 07 août 2012

@Alex : merci pour ton message qui croise également ma sensation étrange, ici dans mon quartier d'anciennes villas et jardins fabuleux (à damiers ;-) s'acheminant vers le dortoir destiné aux cadres supérieurs de la morte city, avec deux trois logements sociaux justifiant les "meilleures intentions" de formidables promoteurs) ... C'est dans l'Only Lyon comme partout :-) "ça" t'engloutit, gloutons de la mort, le monde devenu cette vitrine une sorte de vernissage permanent (de l'hôtel 5 étoiles aux ongleries pour dames jusqu'aux dortoirs de luxe + parkings en sous sol)...
Ici le petit peuple attend lui aussi (tel qu'on lui a promis) cette poudre prodigieuse : peeling de l'hôtel-Dieu transformé en luxueuse galerie commerciale toujours plaisante à ceux qui peuvent s'offrir des nuits dans les hôtels cinq étoiles, les spectateurs troupeaux dont la colère devient si impuissante qu'elle semble elle aussi en voie de disparition, savoureront leur lot de consolation car nous pourrons encore applaudir (comme à la TV) les articles des magazines et les façades mirobolantes jusqu'à ce rêve de vivre une nuit comme des stars dans des chambres avec SPA à 425, 98 euros la nuit/ par personne/ pour la suite à damiers style d'époque, évidemment, il faudra sacrifier un bras pour le petit supplément d'émotion "à l'ancienne", n'est-il pas vrai que quand on aime on ne compte pas ? :)

Écrit par : frasby | mardi, 07 août 2012

@Michèle : Merci à vous d'ouvrir. Les poignées de fenêtres ici sont réversibles merci pour encore pour l' enthousiasme qui transmet ce désir d'ouvrir encore des fenêtres ici ou là... nous avons besoin de cela : ouvrir pour enrichir la perspective= Dixit Arthur roi de l'ouverture : "la vraie vie est ailleurs"! croisant aujourd'hui comme hier Nathalie: http://images.gibertjoseph.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/i/511/9782070750511_1_75.jpg
à l'aube de l'évènement du pambrunisme, allié à l'île de la tortue et au sourire...
il faudra se méfier des enseignes au brou de noix :) certains jours je ne fais pas semblant... Pour le dire + clairement, s'il n'y a plus de prolongements ailleurs, il n'y en a plus ici... Les fenêtres ne valant que par toutes sortes de correspondances, plis déplis de petits véhicules magnifiques, "ouvrir c'est partir un peu" a dit Jean Echenoz :
http://a403.idata.over-blog.com/357x500/0/04/38/38/noticedefabricationdubateau.jpg
tout le reste est littérature et on ne va pas toujours se contenter que de mots roses... Si ???
pour la suite du monde, Marc ayant l'oreille musicale tout comme Jean et vous aussi, assurément...
J'abuserai de votre confiance :) en vous embrassant tous les trois.

Écrit par : frasby | mardi, 07 août 2012

@mine g : tous les tirs sont croisés ici, on croit se tromper de casier mais ça peut malgré l'erreur apparente faire du feu dans le hall, je veux dire chauffer le damier
mais je ferai passer promis, par contre votre histoire de pion de jetons de pièces et tutti est loin d'être hors sujet ...
Allez doucement avec le volant... Moi je n'oserai pas passer le permis, avec tout ce qu'on lit dans les journaux et j'ai toujours regardé ceux qui prennent le volant comme des sortes de héros venus d'une autre galaxie, par contre sur les autos tamponneuses je manie le volant à merveille, attendez Octobre et venez à la vogue je vous ferai une démo.

PS : sans rire, soyez prudent ! :)

Écrit par : vous | mardi, 07 août 2012

Les commentaires sont fermés.