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mercredi, 15 décembre 2010

Déserts

Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente

CAMILLE CLAUDEL

Il y a toujours quelques sons dans les images image_0201.JPG

Je désespère parfois de ne pas vous amener là où il serait possible de me comprendre, je vous montre un chemin et vous me répondez qu'il mène nulle part, il ne s'agit que d'un chemin. Vous pensez aux destinations, vous êtes pressé d'arriver, et pendant nos conversations, je pose très patiemment un mot qui pourrait engendrer l'oisiveté, l'immobilité, d'invisibles ramifications tout cela me transforme à mesure que je parle. Cette façon ne me permet pas de songer à l'avenir.

Ce dernier jour est mon premier dernier jour ensuite je serai autre. Vous me regardez marcher au hasard, et vous dites que je patine, qu'il est impossible de savoir où je vais et cela vous angoisse. Vous préféreriez encore que je vous désigne "nulle-part", je mettrai une croix sur une carte. Je vous dirai "nous sommes ici" cela vous apparaîtrait encore comme une destination. Ainsi dois-je demeurer toujours un peu extérieure à ce pas qui est au dedans de moi, et qui ôte le sens à ma parole dès que j'essaie de vous le décrire. Si ce pas pouvait s'acheminer sans moi, je le laisserai vous conduire et m'abandonnerai là.

Je retrouve l'altitude dans des décisions singulières, de quoi nourrir des aventures d'une autre espèce, les convier à mesure, plutôt que d'attendre une providence ou un événement susceptible de renverser mes constructions. Un miracle pourrait-il durablement nous transformer ? Ne finirions-nous pas par nous en lasser comme du reste ? Le mener tout à l'ordinaire sans nous apercevoir à côté de quoi nous passons, sans nous soucier que cette chose qu'il nous a plu de saccager est arrivée une fois et ne reviendra plus jamais, quoique nous fassions. L'absence d'entretien tue nos forces. Le sacré, n'est pas ce quu'on croit il est plus libre toujours un peu hors de ce qu'on en a fait. St Paul n'a-t-il pas déclaré : "Tout est permis ?". On peut aimer les saints et ne pas croire en leurs prières ni en leurs Dieux.

Je songe à la voie de Tristan : sa passion désirait aimer sans limite au delà des formes et du temps, au delà du moi désirant, au delà de tous les attachements terrestres. Sa passion désirait ce cercle où l'amant et l'aimée puissent se confondre en un seul être dans le règne sans fin de l'amour sans réveil, alors rien serait ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni séparé. Si cela était de nos mondes, nous ne pourrions pas l'accepter, car nous serions dans l'innommable. Le silence qui naîtrait de cette confusion, de ces joies inconnues, de ce pouvoir délivrant toutes les possibilités humaines, nous serait intenable.


Dans le flot houleux
Dans l'éclat sonore
Dans la tourmente
Infinie du souffle du monde
S'engloutir
S'abîmer Inconscient
Joie suprême

Photo : Transformation d'une affiche de mode en simple cri encore humain, vue dans la vitrine d'une boutique de prêt à porter masculin au seuil d'un centre commercial pour lequel je ne ferai pas de publicité, c'était donc quelque part à Lyon, rive gauche, en Décembre .© Frb 2010

samedi, 30 août 2008

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

 Quelle consolation pour celui qui parle ? Ce qu’il voit, il nous le montre. Ce qu’il tait, nous le souffrons. L’élément de sa souffrance est le livre, l’élément de son désespoir est la parole à sa plus basse voix.

STIG DAGERMAN : Extr: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", éditions, Actes sud 1981.

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Au début des années 80, un petit texte de 10 pages écrit en 1952, est retrouvé: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier". L'écrivain STIG DAGERMAN a perdu toutes ses illusions et tente encore de résister. Son texte débute ainsi :

"Je suis dépourvu de foi, je ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers la mort certaine ne peut être heureux"

http://remue.net/spip.php?article300

Stig DAGERMAN se suicide en 1954, dans son garage, asphyxié par les gaz de sa voiture. Il souffrait dit-on de schizophrénie.

A noter absolument qu'il existe une pièce de musique acousmatique signée Denis DUFOUR, qui garde le même titre, composée en 1987/89,  reprenant le texte de S.DAGERMAN. C'est une création magistrale. J'espère qu'un jour (un certain jour) je pourrais vous en ramener ici quelques extraits.

mardi, 19 août 2008

L'impossibilité d'une île

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