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samedi, 08 août 2009

On rentre à la maison

Si ce genre de maison ne vous convient pas, cliquez sur l'image.

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Sauf que cette maison là, ce n'est pas une maison, c'est une prison. La prison du château de Drée très exactement, posée comme une maison de poupée non loin d'immenses allées, aux arbres parfaitement taillés, presque en face du château de Drée, surnommé "Le petit Versailles". Le Roi et la Reine (du Nabirosina, bien sûr !), m'avaient invitée l'autre jour à goûter, en leurs appartements, ce breuvage tout nouveau (venu de la nouvelle Papouasie Nabirosinaise), qu'on appelle le thé. Mais comme j'étais très en retard, le Roi, pour qui l'exactitude... etc.. etc... (je vous épargne ses sermons), très en colère, n'a point voulu me recevoir. Ainsi, je dus me contenter de parler avec les gens de maison dont l'oiselier qui avait la clef d'une colombière, (n'ayant jamais servie aux oiseaux, nous en reparlerons peut être) et le geôlier détenant les clefs d'une prison qu'il me fît visiter. (Visiter une prison Nabirosinaise en plein mois d'Aout, est, je peux, sans rire (assez ri !) vous l'assurer, beaucoup moins sinistre que de passer ses journées dans un camping à Palavas. Quoique... La suite nous prouvera que non). Mais revenons au geôlier. Il me conta que jadis, ce charmant bâtiment symbolisait un pouvoir seigneurial : le droit de justice, ce droit représenta jusqu'à la révolution une des bases les plus fermes de la puissance des seigneurs.

Sur la terre de Drée se trouvait une petite cour de justice, où l'on exerçait la basse justice pour les menus délits (vols de poules, braconnage, ivrognerie etc...) et des conflits variés (querelles de voisinage pour un droit de passage sur un chemin etc..). C'est aussi ce petit tribunal qui effectuait les inventaires après décès, les partages lors des successions.
Et bien sûr dans cette adorable prison (beaucoup plus rustique à l'intérieur que cette photo semble le suggérer) on jetait les brigands, les fraudeurs, ceux qui téléchargeaient illégalement les poules sur leur dos, on les condamnait à croupir dans une pièce minuscule, et une obscurité quasi totale, la prison étant située de l'autre côté des plus belles splendeurs du domaine.

Pour situer un peu, cet ensemble du château de Drée dans l'histoire de France. Il faut savoir que le projet de construction du château de Drée commença en 1620. Les travaux furent achevés au cours du XVIIIem siècle. Une Comtesse en hérita, l'habita le décora. Puis le château fût racheté en 1748, par Etienne Comte de Drée, élévé en 1767 au rang de Marquis (par copinage, il prêtait ses carosses à Louis XV, quand celui ci désirait se retirer pour "habiter la fonction" et qui, par conséquent devint son grand ami en échange de quelques services). Pour le reste, on vous distillera les détails plus tard, parler de la vie de château à des gens qui ont une prison sous le nez, ça ne se fait pas.

Le geôlier, un garçon délicat, m'accompagna donc pour me faire visiter ce que j'appelais "la petite maison de poupée", d'un geste aussi courtois qu'une révérence, il me murmura joliment : "honneur aux dames !", flattée, j'entrais en dindonnant dans la bâtisse, aussi insouciante qu'une enfant qui danse au bord d'un puits, (ça m'apprendra à jouer les jeunes, car ce qui suit est bien affreux). Une fois bien au centre de la pièce (un trou froid, humide, exigu) traversé d'araignées (Les pires ! des "Segestria Florentina", offertes en 1770 par un Prince Florentin au Marquis pour distraire ses prisonniers), j'entendis une porte claquer, puis le bruit d'une douzaine de clefs tournées autant de fois. Le geolier me cria par le trou de la grosse serrure "Ca t'apprendra !". Je compris, que le roi, très offensé, me punissait pour ne pas avoir respecté l'heure du thé.

Voilà. Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là... En espèrant que le Marquis de Montrouan puisse prochainement intercèder en ma faveur, j'essayerai malgré tout de poursuivre ce pauvre blog ; (heureusement que j'ai une marraine qui est fée et qui écrit à ma place les chroniques de certains jours !). Si le Roi refuse de me libérer avant Noël, je crois que... Non rien. En attendant, j'attends.

Lien très utile :http://www.chateau-de-dree.com/

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Photos : La prison du Château de Drée. Vue extérieure + intérieurs. Curbigny. Août 2009. © Frb