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mercredi, 21 janvier 2009

Comme un mercredi

Comme un mercredi matin

IMG_0025.JPG

En passant rue Désiré, à Lyon, mais un autre mercredi (de décembre l'année dernière) aux alentours de 10 H00 du matin, j'avais pu lire une page entière sur un mur, face à un café, mots de révolte, phrases rageuses jetées sur la surface publique (le mur) d'un triste beige clair, de haut en bas, dont je ne vous livre qu'un minuscule échantillon. Difficile de ne pas remarquer, tant cette page de mur où il était surtout question de racisme, de ségrégation (cf. notre photo) frappait le regard. Ce matin là, je vis de nombreux passants assez heureux (ou curieux) de s'arrêter et lire le mur, comme d'autres dans le métro lisent le journal...

Comme un mercredi après midi

homme en train d'effacer professionnellement un graff.JPG

Enfant, je m'étais toujours demandée pourquoi on mettait des gommes aux bouts des crayons. J'eus à cette heure précise l'impression d'avoir  partiellement découvert la réponse...

Car en repassant rue Désiré l'après-midi, du même jour, vers 16H30, je m'aperçus que cette belle page, ce souffle de vie, cet élan d'expression spontanée était tout simplement en train de se tourner...

Mais le plus effarant fût peut être de regarder avec quelle application, quel soin mais aussi quel ennui, le monsieur (cf. notre photo) s'appliquait à bien faire son travail ...  C'est à dire : à recouvrir, la libre (?) prose murale, d'une peinture d'un beige vaguement similaire au beige original, choisi sans doute en quatrième vitesse, dont la couleur en ton sur ton pas très heureux, faisait surtout penser à de la pisse...

Réparait-il ? Détruisait-il ?

Je vous laisse avec la question .

Liens utiles  : AFFICHAGE LIBRE :Pages communes d'écritures et autres murs où l'on parle et écrit. Un site à visiter ABSOLUMENT

AFFICHAGE LIBRE A LYON - "Murs blancs, peuple muet" (pour tous ceux qui auraient encore la naïveté de croire que Lyon est une ville où le graffeur est roi. ) A VISITER ENCORE PLUS ABSOLUMENT !

Commentaires

Je pencherais volontier pour la deuxième solution. Mais fort heureusement, je ne doute pas que d'autres mots et d'autres rages s'exposerons à nouveau à la vue de tous, ici ou ailleurs... Bonne journée.

Écrit par : uhsn | jeudi, 22 janvier 2009

Je ne suis pas sûre que lui se soit posé cette question.
Le destruction de mots venus du plus profond de l'être humain est toujours une tragédie;
bravo de les préserver mais l'auteur, lui, ne verra que le mur "réparé"
Ceci dit, je ne vais pas jouer l'hypocrite : si j'habitais l'immeuble ?
Très franchement je crois que je préférerais quand même les mots.
Je sens que je vais encore me faire tacler par Solko.

Écrit par : Rosa | jeudi, 22 janvier 2009

Je crois que notre homme? à atteint ses objectifs
1 s'exprimer librement et ouvertement
2 être lu
3 que l'on garde une trace ( c'est ce que tu as fait sur ton blog)
Après on peut rajouter
que son écrit a justifié un emploi sans doute précaire pour l'effacer; Je ne crois pas que même ce texte sur un mur devant chez moi j'aurai aimé qu'il reste. C'est comme beaucoup de choses on aime bien ...si c'est chez le voisin ( déchétterie,usine à incinération, nucléaire etc)
je suis un inconditionnel du Livre PAPIER pour proteger les mots ( c'est le seul moyen qu'ils ont aussi de voyager)
A l'école par contre je trouvais normal beau et commode l'usage des ardoises c'était mon livre secret à moi (On devrait peut être mettre des ardoises avec des craies de toutes les couleurs sur les murs?)
amitie

Écrit par : alex | jeudi, 22 janvier 2009

@ushn : j'aime votre dernière phrase et partage votre choix (en même temps, je ne fais pas secret de ma subjectivité..)
Apparemment , la couleur pisseuse a séché on est dans le ni vu ni connu (typiquement lyonnais), jusqu'au prochain cri de rage...
Merci de votre point de vue

Écrit par : frasby | jeudi, 22 janvier 2009

@Rosa : j'apprécie votre commentaire et en partage toute la réflexion . Et puis tant pis si vous vous faites tacler par Solko
au moins nous éviterons la parade à dos d'éléphant place Bellecour ;-)
Il fallait bien un sujet
J'aime beaucoup votre phrase concernant la destruction de mots venus du plus profond de l'être humain , je la trouve très juste.
Merci à vous de nous offrir votre point de vue, il est bienvenu.

Écrit par : frasby | jeudi, 22 janvier 2009

@Alex , Oui, exact tant pour l'idée de trace, que pour l'emploi dit "précaire"
Lyon a des brigade anti tags loin d'être précaires entre nous soit dit ;-)
être lu ... Je ne sais comment il fût interprété (C'est un peu comme le blog ça, qu'on efface ou qu'on n'efface pas, je pense que nous ne sommes pas non plus dans la perenité au niveau de la trace, cela reste mémorable à une échelle infinitésimale.
Cela dit ma trace peut s'avouer collector (léger péché de fierté très momentané;-) . Pour moi dans mon immeuble ce genre de tag très expressif ne m'aurait pas gênée, (souvent les graffs qui maculent certains immeubles sont de l'ordre du n'importe quoi (pour ne pas dire de l'excrément) icidéfendre le graffeur
n'est pas défendre toutes les maculations , mais les vraies expressions murales qui font sens ... celle-ci en fait partie
Pour tout dire, j'ai recemment voté contre le contrat antitags que l'on propose aux habitants des immeubles et que les régies proposent avec des arguments publicitaires un peu scandaleux( je soupçonnerais même des deals assez juteux entre ces entreprises et les régies mais bon , résumé: je suis activement contre, et tant pis si mon propre immeuble rencontre de médiocres tagueurs, c'est toujours symboliquement mieux qu'une sécurité nommée "brigade")
Sinon, encore une affinité Alex, je suis dingue du livre papier, protéger les mots et les faire voyager c'est joliment dit ;-)
Quant aux ardoises c'est pure poésie . Et ta proposition de mettre des ardoises avec des craies sur tous les murs est totalement merveilleuse, lue et mille fois approuvée...
Merci pour ce très beau commentaire, j'aimerais tant qu'il fasse boule de neige ...
Amitié

Écrit par : frasby | jeudi, 22 janvier 2009

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