mardi, 24 mars 2009
Poème du bréchet de l'oiseau...
"Une fois j'étais fatigué d'être jeune.
Alors je voulus me changer en vieillard.
Mais j'étais mourant !
Les enfants se rassemblèrent autour de moi
en disant :
"Ne meurs pas.
Sortons, ayons encore un jour.
Regarde ! La lune nous pardonne
Avec un nouveau soleil"
Mais j'étais en sueur et je dis :
"Il est temps.
Ce tronc s'est creusé de lui-même
et m'attend.
Ma vieille âme a déjà enfilé ses chaussures."
Alors je rampai jusque dans le tronc
tandis que la lune commençait juste
à me pardonner."
Extr : "Poèmes de l'os magique" in "Partition rouge". Poèmes et chants des indiens d'Amérique du Nord. Florence DELAY § Jacques ROUBAUD. Ed.du Seuil 1988
Jacob NIBENEGENESABE; vécut 94 ans au nord est du lac Winnipeg au Canada, il fût un grand conteur qui racontait les histoires sacrées de WICHIKAPACHE, le Coyote cree, L'écornifleur, mais il inventa aussi à l'interieur de la tradition un nouveau cycle de "joueurs de tours" : "Les poèmes de l'os magique" que recueillit HOWARD A. NORMAN. L'os magique dont il s'agit ici n'est autre que le bréchet de l'oiseau (Le bréchet de l'oiseau pour les novices est aussi appelée "crête sternale" ou "quille du sternum" et c'est chez les oiseaux l'organe préeminent sur lequel s'insèrent les puissants muscles pectoraux et supracoracoïdiens, nécessaires au vol ; il est donc présent chez tous les oiseaux (sauf - comme chacun sait ;-) chez les Kalapos - un psittacidae - ou chez les struthioniformes, c'est à dire les espèces incapables de voler... Ou encore, le bréchet, (une pensée en passant pour notre ami de Vaste blogue*) : désigne cette fourche délicate* du sternum qu'enfants, on cherchait dans le poulet : Une fois le blanc de poulet mangé, à deux on le tenait chacun par un bout en tirant, quand l'un cassait, l'autre avait gagné et formulait un voeu. Le voeu inlassable du poète cree est l'instrument de métamorphose qui permet de devenir un "joueur de tours" capable de se trouver lui même dans toutes sortes de situations et de faire exister les choses en les désirant...
Source : "Partition rouge" (Notes : F. DELAY/ J. ROUBAUD)
Photo : La planque D'ALCESTE retrouvée, par la grâce de WICHIKAPACHE, (par un hasard des plus bizarres) lors d'une ballade dans le brionnais, au Clos Bôteret exactement. Mars 2009 © Frb
07:39 Publié dans A tribute to, Balades, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
Joli poème que je ne connaissais pas !! merci.
Écrit par : patriarch | dimanche, 29 mars 2009
Merci pour ces trésors de curiosité et de délicatesse. Et bon dimanche à vous Frasby. Même si la remise Anni Veau est partie remise, le charmé je l'espère fut plaisant.
Écrit par : tanguy | dimanche, 29 mars 2009
@Patriarch : Oui les indiens ont vraiment de très beaux textes....
Merci d'apprécier
Écrit par : frasby | mardi, 31 mars 2009
@Tanguy : trésors de curiosité et de délicatesse ... (cela me fait penser à d'autres grimoires ;-)
Merci à vous.
La remise Annie Veau était une blague stupide. Je n'étais pas sur la colline ce dimanche. (ça m'apprendra à raconter n'importe quoi)
Je serai d'une timidité quasi maladive s'il s'agissait vraiment de proposer un Rv à Kolos 1er... (sincèrement, je n'aurais pas osé)
Les choses se feront en temps voulu ou bien elles se présenteront, ou bien pas. Je serai ravie si cette rencontre un jour a lieu. tout cela est écrit dans le ciel ;-) ou le sera ...ou pas. Si WICHIKAPACHE en convient.
Excellente journée à vous .
A bientôt ici ou là...
Écrit par : frasby | mardi, 31 mars 2009
Alceste ne pouvait en effet se planquer que dans ce "désert" du brionnais.
Écrit par : solko | mardi, 31 mars 2009
@Solko : Bonjour vous ! Vous m'avez l'air de connaître assez bien le brionnais ... il me semble ;-)
Quant à ce cher Alceste... Il faudrait que je lui trouve une planque un petit peu plus jolie.
c'est un peu brut tout ça non ? Un nid douillet, au moins, pour qu'il soit détendu avant son grand retour en la dite Forêt Morand .
bonne journée.
Écrit par : frasby | mardi, 31 mars 2009
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