samedi, 18 juillet 2009
Le temps retrouvé
"Ce matin, nous avions précédé le peloton ..."
ALBERT LONDRES: "Les forçats de la route" (1924). Editions Arléa 1996.
Changement de décor, et rendez-vous au "paradis" via le gagnant du tour de France buissonnier 2009, (notre incontestable gagnant, couché dans l'herbe hors champ), qui brancha son ordinateur sur une corne de vache et d'abondance, pour nous poster sa vue du paradis sur terre. Le vilain monde étant derrière, nous laissons sans regret l'estivale crasse lyonnaise pour un voyage intemporel. Ne comptez pas sur nous pour vous fournir l'itinéraire ni la carte routière. "Le paradis ça se mérite (ah ! ah !), ça se mérite en pédalant et ceux qui y parviennent ne sont pas des fainéants" a dit St Pierre en offrant à notre champion (bien sympathique) les clefs de son domaine, et la carte du temps (retrouvé) tandis que Marie-Madeleine, quasi en tenue d'Eve (oh !), des bleuets plein les bras, félicitait notre géant et lui tendait en souriant une gourde d'or remplie à ras bord d'un gouleyant nectar (de paradis bien sûr) . Mais comme tout paradis (à pied, à cheval, ou à bicyclette), "est scandé sur l'impossibilité d'écrire le paradis", je cours rejoindre (sur le champ ;-) ce lieu que l'on croyait perdu. Et tâcherai jour après jour (par la grâce éternelle de l'opération du St Esprit, et de notre sacré fournisseur "Le petit boyauteur" demeurant au 36 rue de L'Aqueduc à Paris) de vous en ramener des nouvelles. A vol de bicyclette, bien sûr !
" Elle s'enfuit presque aussi vite / Que l'hirondelle dans son vol ; / Elle glisse, se précipite / Effleurant à peine le sol."
(Édouard de PERRODIL, "La bicyclette", Les Échos, L. Vanier, 1891)
Photo : "Tour de France buissonnier 2009": Le Grand Fausto sacoché et éminent professeur vélocipédiste: JB de l'Olive venu de Paris redécouvre la clef des champs. Ici son merveilleux bolide, pose juste après l'étape lyonnaise, en une contrée exquise, qui pour le rester très longtemps (exquise;-), sera gardée secrète, quasi jalousement ;-)
Ce billet est entièrement dédié au vaillant professeur, nous le remercions de nous avoir offert la preuve que le temps perdu (qui n'est pas toujours là où on l'imagine), peut tôt ou tard, se rattraper, jusqu'à toucher "Le Paradis". Splendeurs et magie de l'incroyable machine à tout remonter. photographiée on ne sait où, début juillet 2009. © Pr. JB de L'Olive.
15:12 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective, Tapis rouge !, Transports | Lien permanent
Commentaires
Ce paradis, bien que vous photographiez des toits croix-roussiens, ne serait-il pas un avant-goût du Nabironisa ? Il ne passe jamais dans le Nabirosina, le tour, non ?
Écrit par : solko | jeudi, 23 juillet 2009
Autre lecture en ne tenant le guidon que d'une main :
Rapahaël Kraff, Un petit tour chez les Français, Ed. Bleu autour, 2007.
- "De février à juin 2007, Raphaël Krafft, journaliste à vélo, sillonne la France de Paris à Nantes, en passant par la Lorraine, avant de piquer vers le sud-ouest et de décrire une grande boucle autour du Massif central. Pour France Culture et en vue de ce carnet de route, il débusque, en arrivant chez eux avec des kilomètres dans les jambes, des paroles de Français que les médias épris de vitesse n’entendent pas toujours. Au-delà du prétexte des campagnes électorales, ces paroles disent la France d’aujourd’hui à travers celle des marges et de l’ombre, plus rurale qu’urbaine, qui s’offre au reporter à vélo. Chemin faisant, au hasard des rencontres, se révèle un drôle de pays."
Écrit par : JEA | jeudi, 23 juillet 2009
@JEA : Avec des choses comme ça on peut lire en lâchant le guidon des deux mains, c'est une question de relation de confiance avec son vélo ;-) (d'ailleurs il faut que je regonfle le mien) pour pouvoir m'approcher plus sérieusement du papier de Krafft . C'est superbe tout ce que vous dites
là ! Cette référence, je ne la connaissais pas. C'est le genre de sujet qui prendrait quasi par les sentiments . Journaliste à vélo c'est un genre de métier idéal, le genre d'expérience que j'aimerais faire ponctuellement un jour, en attendant je vais approfondir les recherches à propos de ces carnets de route, de msieur Raphaël K. j'imagine qu'il existe des émissions (? ) Le savez vous ?
Merci à vous, en attendant d'en savoir encore +, je vous souhaite une bonne soirée (au pays des hérissons sans vélos ?).
Écrit par : Frasby | jeudi, 23 juillet 2009
@Solko : Ahhh le Nabironisa !!! rapadis trev ! Eh bien en fait, quand j'écris ci-dessus qu'on gardera jalousement l'endroit secret (creset, drapon) , c'est que très sincèrement mon grand ami le professeur JB et son vélo magique, ne m'a pas dit où se trouvait ce paradis. Et je n'ai pas voulu poser de question indiscrète. Dans le Nabironisa teupêtre ? mais je ne crois pas ! enfin nlu ne le siat ! peut être que mon ami s'est souvenu d'une première histoire de paradis... qui n'a pas bien tourné ? Enfin bref, il n'a rien dit ! Pourtant, sans vouloir me vanter, je suis une gardeuse de secrets comme il en existe peu sur terre ;-))
Ps1 : Cela dit j'ai pris la dourpe d'espamcette, la carsse de Nyol me torsait pra les yxue c'tse quroupio, je vuso housaite beni le bourjon du Nabironisa !
ps2: Il est passé dans le Nabirosina le tour (dans le rallochias) ! Je ne sais plus quand. Et puis il y a un illustre coureur natif de là bas :
(votre cousin !!! Bernard ;-)))
Écrit par : Frasby | jeudi, 23 juillet 2009
Ah ! J'ignorais que le rallochais faisait partie du nabirosina ! Je suis lun en pamcagne saifranse !!!
Écrit par : solko | jeudi, 23 juillet 2009
@solko : le ralochais (un L ) racholles (2 LL) Allez z'y pomcrendre ! est un sapy de Cranfe ingrété au drouj'iu au nabirosina et les oirmarie racholaises reprétensent un niol. On y drep son talin masi c'est comme ça ! je sius lunle uissa en rogéphagie masi j'ia re-révifié dans le kiwi :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charolais_(pays)
Écrit par : Frasby | vendredi, 24 juillet 2009
Et bein ça alors ! Je vias m'ondirmer monsi tidoi !
Écrit par : solko | vendredi, 24 juillet 2009
@Solko : Masi c'est fiat puro ! vuso zella vuso ondirmer sêtr vasant ! et vuso zella même riafe d'exuba vêres où vuso vitiserez à dos de chaves chanbles (les racholiases) tosu les torsérs du Nabirosina ! (Racholles, Burcigny, St Chrostiphe en nabirosina, Rapya le Mainol, ...)
Écrit par : Frasby | vendredi, 24 juillet 2009
Par un hasard malheureux, je me trouvais à suivre une étape du tour de france (chaumont-vittel), et sur l'autoroute les voitures étaient publicitaires, trimballant des lunettes géantes ou des gros nounours. Dans les supermarchés, virenque faisait des dédicaces et le personnel portait un tee-shirt à pois rouges. Le vélo transforme le monde en un univers étrange ! (pourvu que le paradis ne soit pas géré par des cyclistes dopés) (c'est pas pour moi, mais je pense aux purs qui seront reçus par jésus Amstrong)
Ah au fait, c'est quoi cette drôle de langue que vous parlez quelquefois ?
Écrit par : ficelle | vendredi, 24 juillet 2009
@ Frasby
Voici près de 20 ans, Bernard Gillain, tenta lui aussi cette expérience : partir à vélo et de Belgique vers n'importe où et donc presque partout jusqu'au bas de la France. Avec un Nagra. Envoyant régulièrement ses émissions vers la RTBF (radio télévision belge d'expression francophone, service public style France inter sans censures). Ce doit être archivé à la RTBF.
Le même m'a accompagné pour l'expérience du train des 1.000 (Namur-Auschwitz) en 1997. Une semaine d'émissions quotidiennes mais surtout réalisées par des élèves volontaires. Des écrits : journaux et livre ainsi que des échos enregistrés ont été portés sur un CD récompensé par l'Unesco.
Nous voilà loin du paradis mais près de moyens d'expression nullement propriétés privées...
Écrit par : JEA | vendredi, 24 juillet 2009
@Ficelle : Je vous rassure. Le paradis (Enfin, celui de mon ami JB et le mien) n'a pas été inventé par le tour de France ! Il est quasi certain que les voitures balais avec leur hauts parleurs tonitruants, leurs pluies de prospectus, leurs deals avec les grosses enseignes ne passeront jamais dans un tel endroit.C'est qu'il y a une grosse différence entre mon ami qui est parti de Paris avec + de 50 kg de bagages dans ses sacoches, et les coureurs du tour de France. Non seulement une grosse différence, mais des années lumières de "mondes" (pardonnez ma petite sensibilité sur les termes, j'y tiens beaucoup), je conteste que le vélo puisse comme vous dites "transformer le monde en un univers étrange"... Le cyclisme peut-être, à l'échelle de ce "monstre" (commercial)qu'est devenu le tour de France, sûrement, mais le vélo, tel que nous le pratiquons (à certains jours et ailleurs) ne peut qu'offrir un monde en expansion ;-), une liberté extraordinaire, une échappée belle hors justement de tout ce que vous décrivez. Et le paradis se révèle alors par hasard comme une récompense, après quelques efforts en solitaire qui ne font la course avec personne. Cela dit ;j'ai assisté enfant à une étape du tour de France, c'est un folklore, il faut voir ça une fois ;-) Et puis on pourrait imaginer un paradis géré par euh... Jesus Poulidor ;-)) (un monde plus égal pour tous, où il n'y aurait que des deuxièmes, des très purs dopés à l'ancienne, banane, fruits secs, gateaux de semoule ;-) Evidemment le personnel d'un supermarché avec un maillot à pois rouge je trouve ça
pas très euh ...sportif ? ah ! ah! ;-). N'empêche qu'il n'y a pas que de la dope dans le tour, il y a aussi de beaux champions (waow Jalabert !). Qui parlent couramment Charmillon , le langage des papillons vivant hors du peloton (le sprinteur kloso, le grimpeur Ganytu, l'inventèrent... je vous raconterai un jour ...)
Écrit par : Frasby | vendredi, 24 juillet 2009
@JEA : Vous décrivez là des expériences magnifiques. Il me semble me souvenir de Bernard Gillain (ma passion pour la radio étant assez proche de celle du vélo.) B.G.; Quelqu'un de très engagé, une sorte de ... "visionnaire". . Qui insuffla des forces vives à son auditoire. "les roulottes du "temps des cerises" est ce bien lui ? J'ai découvert tout cela très tardivement, Par contre l'expérience du train des 1000, je ne savais pas. Je vous remercie d'en parler ici . reste à trouver ce fameux CD, parce qu'il doit être fameux, n'est ce pas ?
Écrit par : Frasby | vendredi, 24 juillet 2009
@ Frasby
Oula, chapeau !!! Oui le Temps des cerises à Floreffes.
Le CD ? Peut-être à la Ville de Namur auprès d'Ode Minet ?
Sinon vous faites signe.
Écrit par : JEA | vendredi, 24 juillet 2009
@JEA :Chapeau ? pas tant ! Il y a peu de projets radiophoniques marquants, j'ai découvert Gillain trop tard par des K7 prêtées, (bien après 1976,77) plutôt mi 90's vous voyez, je n'ai pu partager les élans (en direct) de cette époque . Mais Gillain fait partie de ces gens qui ont tenté d'éléver la radio à autre chose qu'un fond sonore, il appartient pour moi à toute une contre culture qu'il ne faut pas oublier et qui se ramifiait dans d'autres domaines, dans un autre style je pense à Michel lancelot, un très grand aussi, si on veut se passionner pour les médias, voire les pratiquer, il me paraît necessaire de ne pas ignorer les pionniers, même si les temps ont changé ou justement PARCE QUE les temps ont changé)
Par contre "Ville de Namur" je connais moins ;-))
Merci infiniment pour vos renseignements. je note ça précieusement ! Et quand on cherche on trouve n'est ce pas ?
Bonne journée !
Écrit par : frasby | vendredi, 24 juillet 2009
[Quelque chose d'une autre vie : 2003 ou 2004] Il existe, près de Cognac, un lieu-dit : il existe, près de Cognac, un lieu, signalé par un panneau, appelé "Le Paradis". Il existe é.g.a.l.e.m.e.n.t., près de Cognac, un lieu, signalé par un panneau, appelé "L'Enfer" : pour les avoir vus [je tenais à voir ça de mes propres yeux], m'est avis que c'est de la là que provient cette photographie. Même si des Paradis, il doit en exister plein. Même si, pour leur damner le pion, des Enfers, il doit y en avoir tout autant. Comme si l'Enfer & le Paradis se corépondaient à travers la France entière...
Écrit par : H. Incorporated | lundi, 03 août 2009
@H. incorporated : Un lieu-dit près de Cognac ? signalé par un panneau ? si je m'étais imaginée que vous, de votre domaine distillant chaque jour le mystère, souleveriez ce voile !
Et je vous en remercie. Le suspens (pensuss) devenait insoutenable. Cet ami, qui posa son petit vélo au paradis, s'avérant aujourd'hui injoignable, il y a fort à craindre qu'il ait croisé "l'enfer" en chemin (peut être pour cause d'un abus de cognac qu'il aime bien)...
Vous avez donc de vos yeux vus, le paradis ? les bras m'en tombent, et en même temps je m'en réjouis. Un paradis, j'en ai vu un aussi, il y a longtemps, autour du Nabirosina : deux fermes abandonnées au bout d'un chemin "de croix", l'enfer aurait pu s'y confondre... mais comme vous dites peut être qu'ils ne font que se "corépondre". Reste à trouver la voie moyenne, un chemin où l'on puisse combiner l'histoire, des extrêmes au hameau-dit du "purgatoire"...
Ps: J'en profite, bien que je n'ose encore m'y épancher pour vous dire toute l'admiration que j'ai pour votre domaine dont l'envoûtement me fût révélé par ma très chère amie kl-loth...
Merci à vous.
Écrit par : Frasby | lundi, 03 août 2009
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