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lundi, 28 septembre 2009

Le moindre possible

"Le moindre possible pour se réaliser demanderait quelque temps. Mais ce temps qu'il faudrait pour la réalité s'abrège tant qu'à la fin tout s'émiette en poussières d'instants. Les possibles deviennent bien de plus en plus intenses mais sans cesser d'être, sans devenir du réel, où il n'y a en effet d'intensité que s'il y a passage du possible au réel. A peine l'instant révèle-t-il un possible, qu'il en surgit un autre, finalement ces fantasmagories défilent si vite que tout nous semble possible, et nous touchons alors à cet instant extrême du moi, où lui même n'est plus qu'un mirage"

SOREN KIERKEGAARD : "Traité du désespoir". Editions Gallimard 2006.

sol diamant.JPGAprès une période de déréglements qui par la suite, devait nourrir de  remords sa profonde nature mélancolique, après s'être senti frôlé par la folie, S. KIERKEGAARD se donna pour mission de fondre en une harmonie personnelle les élans contradictoires de son être : insouciance et gravité, frivolité et mélancolie. Ce travail intérieur fît de lui un solitaire. Il se sentait isolé, mal compris. Il rompît même ses fiançailles avec une jeune fille enjouée, d'humeur gaie parce qu'il ne se sentait pas capable d'exercer une fonction quelconque dans la vie. Le contraste était à ses yeux trop violent entre l'aisance légère avec laquelle les autres prenaient l'existence, et la lutte où il se débattait contre les côtés sombres de sa propre vie. Cette obscure et patiente élaboration personnelle, S.KIERKEGARD l'a décrite sous cette image très poétique, qui vaut mille fois plus que toutes méthodes allant aux instruments bien résonants et raisonnés :

"Je suis aux écoutes de mes musiques intérieures, des appels joyeux de leur chant et de leurs basses notes graves d'orgue. Et ce n'est pas petite tâche de les coordonner quand on n'est pas un organiste, mais un homme qui se borne, à défaut d'exigences plus grosses envers la vie, au simple désir de se vouloir connaître".

Photo : Champ du moindre possible ? Qui sait ? Vu sur un sol gris serti de diamants bleus. Une poussière dans l'oeil venue aux accidents, quelquepart rue Roussy (comme le bord de la feuille)...  La nuit, quand la colline s'endort, le pavé s'ouvre et l'on voit apparaître, une fantasmagorie. La seule boutique d'orfèvrerie ouverte après minuit dans cette ville. Lyon, Septembre 2009. © Frb.

Commentaires

c'est étrange, comme le première citation de Kirkegaard me fait penser à une topologie de l'espace des Réels (il n' y a pas de mathématicien dans la salle, j'espère, car ce sont des souvenirs anciens ...). Mais alors ce moi qui s'invite dans un espace mathématique, c'est troublant et réjouissant et poétique. Pour un peu, on se croirait dans Philémon sur le "A" de Atlantique ou quelque chose comme ça ... si je peux me permettre cette comparaison :)

Écrit par : Nuage | jeudi, 08 octobre 2009

Frasby équipée d'une cuisine avec four et frigo - comme tout le monde ? En vérité, cela fait déjà quelque temps que j'y ai débusqué votre athanor.
Merci.

(Au fait, avez-vous contacté Solko pour mes "cruci-roux" ?)

Écrit par : Chr. Borhen | jeudi, 08 octobre 2009

A peine l'instant révèle-t-il un possible, qu'il en surgit un autre, finalement ces fantasmagories défilent si vite que tout nous semble possible

Yeeees !

L'INSTANT T "ne peut être vendu"http://lieux-ditsbis.blogspot.com/2009/10/ouvre-la-fenetre-roger-lahu.html

Écrit par : hozan kebo | jeudi, 08 octobre 2009

@Nuage : ça me fait bien plaisir de vous lire. A quand votre prochain champ (chant ?) des possibles ? Vous y pensez j'espère.Comme vous voyez j'essaie désespérément (et sincèrement!) de noyer le poisson car je suis d'une constitution fragile face à l'espace des Réels ;-)) . Du genre humain fâché avec la mathématique (mais c'est de la faute à melle Pugeolles) . Cela dit je fais souvent ce rêve étrange (et pénétrant ;-)- que les mathématiciens fidèles à Certains jours se lèvent et nous expliquent même avec des dessins très compliqués s'il le faut. Par contre j'ai toujours trouvé la mathématique poètique... Et comme vous n'en doutez pas je vous invite à consulter le petite site mathologique d'un copain mathématicien vraiment haut en couleurs et fort en (ma)thème : http://institutdemathologie.free.fr/
Sinon vous pouvez vous permettre toutes comparaisons (sous l'oeil bienveillant de notre modérateur fantôme).
Philémon (Et pis j'y connais rien en B.D en plus à part Mandrake le magicien) Philémon c'est de la BD, donc ? c'est ti pas le type qui a dessiné le corback aux baskets ? Ou bien si je me trompe on tombera direct dans la tragédie grecque ôô"Philémon et Baucis". Ah ! lala comment déjouer les pièges d'un tel commentaire ? Dois je sortir mon joker et avouer à la planète que ma lanterne... Enfin , debout les mathématiciens ! et merci de votre visite !

Écrit par : Frasby | jeudi, 08 octobre 2009

@Chr. Bohren : Bien du plaisir à vous retrouver ici, mon ami. (Je vais souvent chez vous, mais vous savez desfois quand il y a 356 commentaires flambloyants qui précèdent je suis (re)prise par une vieille timidité maladive, celle du temps de l'athanor)... S'il faut vraiment parler d'athanor ;-)
C'est marrant que vous utilisiez ce mot, que j'adore
(athadore ! je me dore !). Et même que quand j'ai découvert le mot "athanor", vers l'âge de 7 ans, sans en connaître la signification bien sûr, je le mettais à toutes les sauces, dans toutes mes rédactions..."Et l'athanor dans le soleil couchant" et "les ailes de géant de l'athanor". Un mot de belle tenue qui m'a véritablement porté chance ;-). La maîtresse n'y ayant vu que du feu si j'ose dire. Comment voudriez vous après ça que je m'équipe d'une cuisine avec un four et un frigo ? Merci infiniment pour le retour de l'athanor. Mais j'aime aussi beaucoup la buse à combustible intégrée dans le four nommé "Henri le Paresseux" qui fait la gloire de ma petite cuisine. vous connaissez ? ;-))
J'ai suggéré à Solko ou peut être ici, sachant que Solko passe assez souvent l'emploi de cruci-roux. Je vais insister promis !
Et puis j'espère bientôt faire une autre promenade juste pour vous... Ah gros pensuss !
Merci encore de votre visite Chrisbohr, prenez grand soin de vous .

Écrit par : Frasby | jeudi, 08 octobre 2009

@Hozan Kebo : lieux dits , tiens donc ! on peut dire que tout ça se croise acrobatiquement mais vraiment bien ! et puis
Oui ! mille fois oui ! ne peut être vendu !
le goût merveilleux de la clop dans un dimanche soir d'automne !
merci pour les volutes
je pose ici un incorruptible cendrier, modèle unique.
Revenez quand vous voulez !

Écrit par : Frasby | jeudi, 08 octobre 2009

Oh, mais Frasby, si vous êtes capable de voir la dimension poétique des mathématiques, c'est que le pouvoir de nuisance de Mademoiselle Pugeolles n'était pas un modèle du genre. Car je connais beaucoup de personnes qui m'offriraient un regard révulsé si je leur parlais de la beauté poétique des mathématiques. Alors, oui, quand on fait des maths , on pénètre dans un monde ou tout est a redécouvrir, et où la respiration, devient différente ..
votre ami mathématicien m'a semblé un joyeux drille ! mais il y a une forme d'incommunicabilité à cette beauté poétique des maths. c'est une expérience trop personnelle. C'est comme lire un poème. On a beau lire toutes les exégèses, il faut faire soi même le chemin ...
Alors, oui, bien sûr, L'auteur de Philémon, c'est Fred ! il a fait Le corback, bien plus tard. Je crois que vous aviez vu sur Les nuages, un manu-manu suavage qui venait directement d'une des lettres du mot Atlantique ! J'aime beaucoup Philémon ( si j'osais encore une petite comparaison, je crois qu'il ya un lien entre Italo Calvino et Fred ! ). emprunter le à la bibliothèque, sans vouloir vous commander :). Un Sabato, un Rohou, quelques Philémon, ça me semble parfait !

Écrit par : Nuage | vendredi, 09 octobre 2009

j'oubliais
quelques paysages ... qui existent bien, peut-etre quelque part, même si je ne croit guère à la possibilité des lieux ou je ne suis pas !

http://img25.imageshack.us/img25/6109/90118593.jpg
http://img101.imageshack.us/img101/6166/92264269.jpg
http://img101.imageshack.us/img101/4259/40547558.jpg
http://img514.imageshack.us/img514/8069/53388396.jpg

Écrit par : Nuage | vendredi, 09 octobre 2009

@Nuage; vos commentaires sont à chaque lectures de véritables ravissements, vous pouvez y aller ! L'espace possible ici où vous n'êtes pas, vous est ouvert, quelque soit votre croyance, n'hésitez pas.
(Entre nous très confidentiellement, je crois beaucoup en la possibilité des lieux où nous ne sommes pas, y compris en la possiblilité des lieux qui n'existent pas, mais où nous allons sûrement parfois sans le savoir... Un petit détour par chez ce cher FRIEDRICH pourra peut être vous en montrer ...
http://michel.balmont.free.fr/pedago/93/paysage/friedrich_arbre.jpg
Ainsi êtes vous en vrai versée dans la mathématique ? Et je ne doute pas qu'il faut faire soi-même le chemin...
J'ai la chance (Au feu Melle Pugeolles !) d'avoir pour amis quelques matheux un brin poêt poêt, dont un, (pas celui de la mathologie, mais un du genre un peu Tournesol) qui berça mes nuits blanches avec des théorèmes, arrosés d'alcool de ginseng, un nuage ;-) seulement, un peu versé dans la physique cet ami m'autorise toujours à lui poser de ces questions de candide (dont un enfant de 3 ans connaît la réponse,) alors disons que si je ne fais pas réellement le chemin, je fais du tricycle sur le chemin, (l'ami-matheux tenant les roulettes). Et c'est une expérience quand même !
Tout cela pour dire, que vous parlez ici des maths comme il le fait lui même. Pierre Gallais est effectivement un mathématicien poète, son univers est quand même bien ébouriffant, et c'est quelqu'un à rencontrer. Pas hermétique du tout.
Fred, (vraiment je suis nulle en BD) mais j'irai lire. Je crois qu'il a vécu une expérience personnelle douloureuse, c'est cela qui m'interessait beaucoup chez lui, son parcours, mais le travail je connais mal. Alors d'accord, je le lirai mieux. Un lien entre ITALO CALVINO et FRED ? What ? vous me titillez là, nuage, serais je collée dans la brume comme l'oiseau dans son goudron ?
Un Sabato, un Rohou et quelques Philémon, adjugé vendu.
Et toute ouie pour vos prochaines suggestions... je vous suis Nuage...
MERCI mille et une fois pour les sublimes photos...
Je ne suis toujours pas consolée de l'absence de votre domaine, mais ces pays où je ne suis pas, me viennent comme un baume. C'est un beau jour.
Revenez quand vous voulez ! (j'insiste et signe ;-)

Écrit par : Frasby | vendredi, 09 octobre 2009

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