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jeudi, 26 août 2010

Où ça ?

Aussi loin de moi-même que je puisse me trouver, je n'aurais jamais l'impression d'être ailleurs que là où je ne suis pas.

P.Y. MILLOT

L'arbre cache la forêt. Pour savoir où est la forêt il suffit de cliquer sur l'arbre.IMG_0053.JPG

J'ouvre la route à celui qui revient des pays du gamelan. (Prononcer gam'lane). Des petits cristaux étincellent autour de nous, pistils d'or et pétales irisés. Un ciel bleu, un vent de fin d'été, à peine chaud, juste frais, absorbe notre présence, l'entraîne près d'un vieux douglas (surnommé "géant cocotier" par les cueilleurs de mûres), qui fût longtemps le plus grand et le plus ancien refuge alcestien de toute la région, avant qu'un autre plus grand et plus impressionnant ne soit découvert par hasard, touchant le ciel encore plus loin. Depuis que l'autre a été révélé on a oublié celui-ci. Le sentier encore dégagé se prend au milieu de la forêt, sur la droite à partir d'un chemin, il faut connaître, sinon on passe à côté sans se douter qu'ici règne sans doute l'arbre le plus majestueux de tous les environs. Des sinuosités bordées de ronces, de fougères qu'il faut d'abord enjamber, puis dégager, nous y emmène. L'aventure est légère jusqu'à ce qu'un petit banc composé d'une branche posée à l'état naturel sur quatre autres branches maigres, (peut-être s'agit-il de pattes d'animaux ?) nous convie, juste là, à contempler le monstre, Sir Douglas, (gaélique Dúbhglas), dont cinq bras d'homme ne pourraient faire le tour, (cinq bras d'hommes vous paraîtra sans doute d'une logique aussi peu probable qu'exagérée, mais c'est notre mesure, on ne peut la contester). Ailleurs, nous écoutons des hommes faire ronfler les camions qui porteront en plusieurs voyages, quelques autres forêts de douglas plus petits et des épicéas en nombre qu'ils viennent tout simplement d'abattre. Deux déserts lumineux découvrent une dune chauve, une clairière dévastée, où ne subsistent que des brindilles et des tiges de plantes écrasées. Nous haïssons ces hommes.

Entre les deux hameaux du Nabirosina au point oublié de nulle part, il y a Bali et l'île de Java. Les sons graves et lents sur les troncs, les sons aigus, rapides, sur les feuilles et les fleurs. Le parfum de la pluie qui viendra cet automne, la clarté de la lune troublant le sommeil et l'esprit la nuit prochaine. Cette rencontre nourrit encore la terre et le ciel entre les branches, et ce tronc battu sans souci par le promeneur ou la chute des palais de bronze dans l'océan, tournant comme un petit vélo dans la tête d'un voyageur ami, tôt revenu d'Indonésie. Le battement est au coeur du gamelan, au coeur de la forêt enchevêtrant ses rythmes et ses cycles éternels, tout comme ici, ailleurs, des îlots délaissés et pulsés d'une beauté absurde portent les coups avec autant d'exubérance que l'éclat des cristaux, ou les pistils d'or, les pétales irisés de nos fleurs. A Bali, ici ou là, on croirait que le sculpteur est devenu fou, à moins qu'il nous rende fous. Rien qu'en regardant l'oeuvre, on en perçoit les sons ; les géographies se confondent, nous fondent au métal ou nous gravent dans le bois. Le rythme vient de partout. Nous sommes seuls ou en nombre pris dans l'éternité du vent, des feuilles, de tous les éléments à percuter encore, de végétaux en végétaux... Les racines fouettent l'écorce. Des tambours en peau de buffle donnent le tempo. Tout cela pourrait-il servir à faire de la musique ?

 

Gamelan extrait

podcast


Détours pour peut-être s'instruire, à voir surtout entendre :

http://www.youtube.com/watch?v=wqH_L7uZkqA&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=zq2lGxCi9rw

En savoir plus :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gamelan

 http://www.gamelan.fr/blog-hommage-sapto

 

Photo : une vue partielle du tronc de Sir douglas l'ancêtre quasi mythique, et déjà répudié, photographié dans la forêt nommée du Clos botteret, on ne sait où. Je crois qu'il est préférable pour notre vénérable de garder le point précis du domaine au secret. Je dédie en passant ce billet à un certain illuminé et ami de toujours (il se reconnaîtra) qui dort ces jours dans les forêts puis s'en repart à l'aube, pour remonter jusqu'à la capitale par un détour à Bali, Java, j'en oublie, et le tout, à vélo bien sûr ! (ou presque le tout) ce qui vaut tout de même un petit hommage sonore, légèrement arboré. (Que ceux qui n'arrivent pas à suivre se rassurent, moi non plus, c'est normal. Captation: Nabirosina. Fin Août 2010.© Frb

Commentaires

"Tout cela pourrait-il servir à faire de la musique ?"... Mille fois oui !
Tout cela et aussi votre texte parfait où vos notes sont au diapason de ce que vous décrivez : une sorte de symphonie pour l'oeil dont on sait qu'il est relié à l'oreille si proche. Et si ce n'est pas vrai dans nos chairs - appelons vite un spécialiste - oh et puis non, on s'en fout puisque c'est vrai, ici, grâce à vous.
Vous seriez pas un peu magicienne, vous ? :)

Écrit par : Jean | jeudi, 02 septembre 2010

ah la la ! petit gêne (mais point géhenne rassurez vous) ... hum hum ... "douglas" ... ah la la ... ah les "douglas" ... un peu ... hum hum ... envahissants ... n'est-il pas ? ....

test :
J'ai plaqué mon douglas
Comme un saligaud
Mon copain le douglas
Mon alter ego"

je trouve que "ça le fait pas " , non ?

Écrit par : hozan kebo | jeudi, 02 septembre 2010

@Hozan kébo : Voulez dire petit chêne ? (mais point chaînes rassurez vous). D'habitude, s'il s'agit de ne point chagriner le lecteur, j'ai tout pouvoir pour transformer sans vergogne les douglas en platanes, ou en cocotiers (pourquoi se gêner ? mais pas se gehenner, hein ?) si desfois qu'y en aurait que ça leur ferait de la peine d'être envahis par des douglas. On irait voir l'horticulteur et on mettrait un autre nom, on en choisirait un moins proliférant et ni vu ni connu, que j't'entourloupe
Mais là, je suis au regret : je peux pas, dans ce cas qui est un cas de conscience ;-) je ne puis rien changer du tout (et même avec des points fidélité, ça marcherait pas) car ici attention ! pas touche !c'est douglas mythique ! (pas mystique hein !) et les petits douglas, minute papillon ! c'est ceux où que j'ai fait mes premières cabanes, parce que vous savez bien que je vis en ville le reste de l'année et j'ai un picot rachitique planté dans du goudron devant ma fenêtre donc quand je suis à la campagne, il n'y ni ronces, ni brindilles ni douglas qui ne soient à mes yeux assez envahissants (le lierre peut être quand il étrangle le chèvrefeuille, mais je suis bonne âme, je pardonne tout aux éléments); Que faire ?

"J'ai plaqué mon douglas
comme un saligaud" Etc
Je confirme ça sonne pas terrible
Mais euh...
"Touche pas à mon douglas !"
ça le fait non ? ;-))

Écrit par : frasby | jeudi, 02 septembre 2010

vous avez fait sonner le gong pour que j'en finisse de verser des larmes avec la viole de gambe ....oui il faut suivre! mais c'est un ravissement de vous retrouver chère Frasby ...

Écrit par : catherine L | jeudi, 02 septembre 2010

@Catherine L : La viole de gambe ? Oui, je crois un petit peu me souvenir, (chouïa, chouïa) bien que je croyais qu'elle était chez vous (;-O!) C'est que j'ai beaucoup de mal à suivre, la perspective de cette rentrée en ville perturbe mon esprit paresseux, j'avais pris ce bon pli de vivre au jour le jour en oubliant tout de la veille. Mais pas votre pauvre Bébert, qui doit être bien content de vous revoir, tout comme nous ! d'autant que je ne comprends pas que nous ayons pu vivre tout ce temps sans "la dame aux damiers", tout de même ! vous retrouver est un autre plaisir...

Écrit par : frasby | jeudi, 02 septembre 2010

la viole de gambe c'était dans "Tous les matins du monde"d'Alain Corneau et j'ai passé un extrait musical dans mon avant dernier post pour lui rendre hommage voilà Frasby, merci en tout cas pour ces chaleureuses retrouvailles!!

Écrit par : catherine L | jeudi, 02 septembre 2010

@Jean , votre commentaire m'intimide beaucoup en fait ;) j'en suis touchée et ne sais pas quoi répondre, vous comprenez tout, mon ami! Même si le texte n'est pas parfait (c'est mon avis mais bon, je suis très heureuse qu'il vous plaise ;-)
c'est vrai qu'il ne faut surtout pas appeler le spécialiste, il trouverait encore moyen de nous couper en morceaux nos chairs d'un côté, nos âmes de l'autre. Votre commentaire me fait penser à un truc à propos de Blaise Cendrars, ou plutôt vous me faites penser à ce que disait Blaise Cendrars quand une personne un jour, lui avait demandé (je résume grosso modo car je n'ai pas le texte sous les yeux) si vraiment Cendrars était allé jusqu'à je ne sais quelle ville avec le transsibérien, et Cendrars lui avait répondu (grosso modo, il était sans chichis l'ami Blaise ) :
- Qu'est ce que ça peut bien te foutre que j'y sois allé ou non pour de vrai ! puisque je t'y ai emmené !
vous comprendrez donc le plaisir que j'ai eu à lire votre commentaire... (Ce n'est pas juste pour les compliments:)
et en plus, je vous sais très doué en musique, et quand je croise un rare, dont l'oeil entend et l'oreille voit, vous ne pouvez pas savoir l'effet de ravissement que ça produit
sur moi en plus d'un grand moment d'espoir ;) Merci !!!

Mais je vous réponds tout de suite je ne suis pas magicienne, je suis poreuse (sourires) et ce n'est pas toujours si magique qu'on croit

Écrit par : frasby | jeudi, 02 septembre 2010

@Catherine L : Autant pour moi ! je suis impardonnable !
j'ai bien lu votre billet sur Alain Corneau, mais en plein préparatif de voyage, ce soir, je n'ai pas encore regardé le petit extrait que vous vous avez posé ça pourrait ressembler à une gaffe mais ce n'est même pas cela, (pour une fois ;-) c'est plus étrange, le virtuel a ses hasards où l'on pourrait facilement s'emmêler j'ai mis en lien musical pendant vos vacances cet été ici sur notre teppaz des musiques de Couperin, et peut être bien Marin Marais, ici et là la viole de Gambe y était très présente. J'espère Que Alain Corneau ne m'en voudra pas trop, et vous non plus, d'autant que la bande son de "tous les matins du monde" est absolument merveilleuse. Le film je ne l'ai pas vu. Si je devais rendre hommage à Alain Corneau, dont je connais mal l'oeuvre, je ne parlerai que d'un film que j'ai vu et revu et reverrai encore c'est "Série noire" un pur chef d'oeuvre (moi je rouve ce film parfait) mené de main de maître par Alain Corneau, où Patrick Dewaere y est plus que troublant, on peut dire renversant . Pour me faire pardonner je vous offre un extrait. A tribute to Alain C.
http://www.youtube.com/watch?v=P7QbCk4IU38

Écrit par : frasby | jeudi, 02 septembre 2010

Un texte parfait n'est pas un texte parfait, ne pas confondre surtout.
Il y a dans votre prose ce qu'il faut de rythme(s), de son(s), de lumière(s) et de regard(s) pour qu'il mérite le nom de partition. Et cette dernière, pour moi, étant achevée - tous les éléments nécessaires la composent - je dis : parfait, achevé, peaufiné, poli, maîtrisé - même si vous le réfutez -, riche, évocateur, expressif, parfumé, minuscule petit large et vaste - du point de vue du/es point(s) de vue(s)... et voilà !
Là je me sentais bien parti pour vous en tartiner quelques dizaines de lignes mais je sais me tenir, tout de même !
:)

Écrit par : Jean | jeudi, 02 septembre 2010

@Jean : Non ! je ne peux confondre. Un texte parfait de toute façon qu'est ce qu'on en ferait ? Et qu'est ce qu'il faudrait faire après ? On n'aurait plus qu'à mourir ? (non, je plaisante, quoique ...;)) La perfection est trop définitive, tout le monde n'est pas comme Picasso moi je ne trouve pas, je cherche je fais durer le plaisir (on va dire ça comme ça) ce n'est pas pour rendre le compliment, j'apprécie vraiment votre façon de percevoir l'écriture, de l'intriquer à la vie même et donc votre façon d'écrire qui semble se trouver (et nous trouver) au coeur de la vie qui absorbe, essaye de ne rien perdre, se fait observatrice parfois ou observée etc... il y a des écritures qui respirent (comment le dire ?) et qui rendent l'air qu'on respire plus intelligent et vos textes me font cet effet. voilà c'est dit, (c'est mal dit mais c'est dit) ...Heureusement que vous savez vous tenir parce que votre façon de parler de la partition... Euh, heureusement que vous êtes tout en retenue (sourires), sinon il me faudrait au moins un litre d'alcool de menthe pour me réanimer et puis c'est moi qui ne sait pas recevoir les compliments avec juste ce qu'il faudrait de dignité, de modestie,de solennité, dès qu'on me fait un petit compliment pour un peu je m'excuserai... Mais je voulais vous dire quand même que je suis touchée que vous aimiez ce texte, (je l'ai déjà dit ? vous croyez ?;)) parce que vous êtes un écrivain (cette fois le mot est lâché, le vocable court sur ses petites pattes, on a lâché l'indicible vous l'avez même écrit, signé, avec des arguments redoutables qui m'ont assez convaincue donc ça c'est fort !) non seulement c'est sûr, c'est fort mais c'est vrai ! tout cela me touche particulièrement, non pas l'étiquette d'écrivain, mais avec les textes que vous écrivez, que vous osiez (quel toupet !) apprécier les miens et les lire de la façon dont j'aime le plus qu'un texte soit lu. C'est à dire un petit peu avec les oreilles, et le corps enfin bon, ça m'encourage. En fait, Je ne suis pas encore remise de vos "notes pour toi portées par le vent"... Pure merveille. Il n'y a pas que celui là d'ailleurs. Voulez vous que je m'emballe à mon tour ? ;) D'ailleurs je me demande si je ne vais pas finir par venir vous commenter chez moi (rires), c'est ce que je fais parfois, vos cerbères gardant toujours aussi rudement le domaine. Je suis désespérée ;) Encore merci à vous !

Écrit par : frasby | vendredi, 03 septembre 2010

Oui oui oui, emballez-vous ! :)

Le monde est tellement gris qu'un feu d'artifice peut bien l'illuminer une fois de temps en temps, juste pour nous faire croire un instant, sous les étincelles, que tout n'est pas irrémédiablement perdu et que la nuit n'a pas encore gagné la bataille contre nos enchantements têtus :) :) :)

Écrit par : Jean | vendredi, 03 septembre 2010

@Jean : Plus on est de fous à s'emballer (mais pas en trop grand nombre non, plus, juste ce qu'il faut) plus on serait emballés enfin cela pourrait il produire un emballement disons euh ... éternel, immortel ? Dont on pourrait se souvenir sans tristesse, ni regrets ? Des mondes plus emballés, plus emballants ? Le monde est tellement gris et tellement oublieux, trahissant si souvent ses promesses, que j'ai tendance à me faire (à l'insu de mon plein gré) chantre (gris) de rêves ou rêveries irrémédiablement perdues. Sans renoncer pourtant à l'enchantement têtu qui me déçoit de moi même (comment puis je être si bête me dis je souvent, à m'enchanter
de la sorte ? Le principe de réalité est féroce, doit on regretter de s'enchanter de choses qui n'en valent pas la peine ? C'est une question à aquelle je n'ai jamais su répondre. La nuit n'a pas encore gagné, mais je ne suis pas certaine ... Enfin (au risque de plomber l'ambiance) il me semble que l'enchantement est bien faible par rapport à la nuit, enfin, presque rien, ce n'est pas rien. Presque la nuit, presque l'enchantement...
Comme disait ce bon Guy
ou par ce très puissant palindrome, qui quelque part enchante dans sa forme parfaite: "In girum imus nocte et consumimur igni"... Il nous reste le vélo brampunique pour l'enchantement c'est un bel et bon véhicule, qui nous mènera loin, j'en suis sûre, et au fur à mesure nous pourrions nous réenchanter sans cesse, allez Jean !encore un petit effort
nous sommes presque arrivés"... :)

Écrit par : frasby | samedi, 04 septembre 2010

c'est le genre de belles écorces épaisses dans les quelles on tailler nos bâteaux qui naviguaient le long de la rivière.
Les 8 dernières lignes de ton texte 'Nous sommes seules OU..."
sont en totale harmonie avec ce que je devais penser alors en essayant de suivre cette embarcation de fortune sans tomber dans cette eau qui jonglait entre les pierres.
Je suis d'accord avec C.Crevel:
" il faut beaucoup de naïveté pour faire de grandes choses"
j'espère qu'en vieillissant on n'a pas tout perdu ; Allez c'est dit une grosse caresse à ce majestueux tron ce Sir Douglas
bon WEEk end!

Écrit par : alex | vendredi, 03 septembre 2010

@Alex : Magnifique citation de rené Crevel ! mais la naïveté coûte, enfin lui a couté un certain prix il suffit de relire sa biographie qui n'aura pas résisté au désenchantement définitif, lui qui avait vécu sans cesse d'enthousiasme quasi enfantins, en désillusions graves, jusqu'à terribles. J'apprécie beaucoup que tu nous apportes ici le bon grain de René Crevel que j'admire et que tu aies choisi de glisser sous ce billet, cette citation, qui arrive merveilleusement bien ... Je ne crois pas que vieillir ait quelque rapport avec le désenchantement, sauf pour les gens qui croient aux lieux communs, mais le fait d'avoir croisé parfois des vieillards qui avaient des visages d'enfants et commettaient encore dans leur vie âgée quelques folies qu'on dirait imprudentes, je ne crois pas qu'on perde tant, sauf si la maladie vient amoindrir le corps ou l'esprit, même si le temps qui passe ne semble pas un atout, il y a des êtres qui en ont tiré avantage, et peut être revenus de tout un jour se réenchantent...
C'est vrai pour changer de sujet qu'il y a dans ce tronc quelque chose de la pirogue ou de la coque d'un grand navire... Serais tu capitaine de petit navire ? Ou grand navigateur ? Il faudrait un jour que tu nous racontes... En attendant, je te remercie pour cet excellent grain. A bientôt.

Écrit par : frasby | samedi, 04 septembre 2010

Chère Frasby, je suis très touchée par la conception humaniste qu'avait Sapto Raharjo de la musique. Cette rencontre qu'il souhaitait entre l'Orient et l'Occident (l'Occirient ou l'Orcident, du poète, essayiste, Jalel El Gharbi) :

"Nous nous trouvons désormais dans un univers multi-tonal et nous devons profiter de tout l'univers des sons qui sont à notre disposition."

Vous savez quoi Frasby, je prépare le vélo brampunique et on se carapate à Yogyakarta jouer du gamelan (après un apprentissage de quatre mois à la Cité de la musique). Chiche ? :)

Écrit par : Michèle | vendredi, 03 septembre 2010

@ Frasby
Vous, vous êtes sûrement entre le Nabirosina et la bonne ville de Nyol que vous tentez bon reg, mal reg, de rallier. Bon roucage !
Ou alors vous êtes à méditer dans la forêt de Gamelan...

Écrit par : Michèle bis | samedi, 04 septembre 2010

@Chimèle : Rallier ? vous voulez rire ! Je suis arrivée à Nyol hier matin à l'aube, j'ai vu des tas de gens, j'ai pris le tromé et je me suis dit (en moi même évidemment !) "qu'est ce que je fous là avec tous ces tas de gens ?" Je suis allée arroser mon yukadharma qui est le seul dont j'ai la certitude qu'il ne peut pas vivre sans moi (sourires), c'est vrai qu'en mon absence il dépérit grave, alors je lui ai réenchanté le feuillage, si je puis dire ensuite j'ai repris le tromé je me suis redis "qu'est ce que je fous là dans ce tromé ?" et sur un coup de folie douce que je ne m'explique pas, j'ai annulé mes rv, je suis allée à la gare juste pour regarder partir les trains et sans même y penser, je suis remontée dans un train, ce matin à l'aube n'importe lequel pourvu qu'il parte, sauf que là ça tombait plutôt bien c'était un train en repartance pour le Nabirosina. Pur hasard, evidemment ! ;-). donc Nabirosina me revoilà toute dévouée aux fruits de la ronce (tant qu'il en restera)...

Écrit par : frasby | samedi, 04 septembre 2010

@Michèle : C'est tout de même très rare de croiser sur cette terre des gens qui s'intéressent à Sapto Raharjo, et surtout à sa conception de la musique donc; vous me voyez très heureuse et admirative de lire un tel commentaire !

il y a des phrases tout simples qui méritent qu'on les lise plusieurs fois, non ? Histoire de défragmenter les domaines et que l'oreille s'accoutume :

"Nous nous trouvons désormais dans un univers multi-tonal et nous devons profiter de tout l'univers des sons qui sont à notre disposition."

Sinon le vélo brampunique ça le fait, Chimèle ! vous avez une adepte, le vélo Brampunique je veux voir ça ! je veux essayer ça une fois dans ma vie surtout si on pédale à carappattes (en racappatant, drapon) jusqu'à Yogykarta, si vous me prenez par les sentiments ,evidemment ... L'apprentissage de 4 mois à la Cité de la musique, oui on n'a rien sans rien mais ça doit le faire aussi quoi c'est pas de la gnognotte d'être raccord côté gamelan, ça a l'air facile comme ça, mais je vous garantis que ça va être 4 mois très durs, on va en baver mais chiche bien sûr ! pour ce genre d'expérience je serai assez partante. Mon ami, celui qui revient justement du pays des gamelan devait me prêter un livre qu'il a dû dénicher à la cité de la musique où il est reparti à vélo, un livre superbe parait il pour tout comprendre, bien s'initier au gamelan voulez vous que je lui demande les références ? Il parait que c'est un must de livre, mais je crois qu'il l'a oublié à Bali parce que je vous promets taper sur des gamelles c'est plus dur que de jouer de la harpe nabirosinaise ou golsonaise (comme si je m'y connaissais en harpe ! ;-)). Ou alors vous faites tout, (;-O!) (c'est une autre proposition, je vous avertis elle est paresseuse et très malhonnête, vous faites tout le boulot, disais je et je pars avec vous, (ah ben oui ! ça ! ) je m'installe sur le porte bagage du vélo brampunique avec une caméra et un DAT et je réalise le film du XXIem siècle au titre sobre mais limpide façon Lewis Caroll : bientôt sur vos écrans
"Chimèle au pays des gamelans"
ça vous dit ? Quoiqu'on peut faire les deux ...
A suivre donc ! ;-))

Écrit par : frasby | samedi, 04 septembre 2010

Oh là là qu'il est beau de si près votre Douglas. le son du gamelan est étonnant et votre Sapto donc! Ainsi vous êtes repartite vers les grands arbres et les ronciers. Et dire que je n'ai envie que de ville en ce moment, de théâtre, de cinéma. Quand j'en touche deux mots à mon Ginkgo biloba, il soupire en silence :-)

Écrit par : Zoë Lucider | samedi, 04 septembre 2010

@Zoë Lucider : Vous avez un Ginkgo Billy boa ? Et il est enfermé entre quatre murs je parie ? Pardonnez mon ignorance j'ai toujours cru que ce Gincko c'était un fortifiant bio (!;-O!) genre jouvence de l'Abbé Soury, ça ressemble à quoi exactement ? Si vous voulez je vous échange un Sapto contre une notice de Billy boa (la proposition est désordonnée mais pas malhonnête) et ce serait juste pour ma gouverne personnelle, mon yukadharma étant un peu seul ces temps ci, perdu dans la ville tout ça pour dire que je suis repartite dans la ruralité. Surtout dans les fruits du roncier (après qu'Hozan kebo m'ait mis ses pots de gelée de mûrons sous le nez ! c'est irresistible) depuis j'épuise les baies comme une insensée mais je comprends bien votre envie de ville, ça m'arrive aussi quelquefois, mais pas cette rentrée, j'ai passé tout Juillet en ville, un été plombé d'ennui, de pollution, de chaleur du genre pas humaine je suis rentrée à Lyon hier matin normalement au moins jusqu'à Décembre et puis quelque chose en moi a dit "non !", de toute façon ce qui me plait le plus c'est prendre des trains. Que ne ferais je pas pour prendre des trains ? Tandis qu'entre 4 murs mon Yukadharma soupire (sans mot dire ;-) et me réclame (en silence) un copain. Touchez en un mot, tiens ! à Gincko Billy boa (vous verrez ce qu'il vous soupirera à l'oreille) et passez lui mes amitiés compatissantes. Mes amitiés à vous aussi, j'irai vous lire je suis sûre que ça m'aidera à me refaire copine avec la ville, je compte sur vous ;)

Écrit par : frasby | samedi, 04 septembre 2010

Si Zoë Lucider n'avait pas enfoncé le clou (de Billy Boa), j'en serais toujours à me demander si vous étiez vraiment de retour en Nabirosina. Je suis admirative Frasby, de vos non ! que j'entends depuis longtemps.
Quand même, prenez bien soin de vous. Et quand vous voulez, on vient faire (et goûter) la confifarture de mûrons.
Que vos rêves Frasby, soient aussi grands que vous. Et qu'ils vous soient doux.

Écrit par : Michèle | dimanche, 05 septembre 2010

@Michèle : Vous êtes toujours aussi adorable comment faites vous ? Je sens que ze Billy Boa de Zoë va devenir un brésar héroïque, et si il vous a confirmé le retour en Nabirosina je confirme que Billy the Boa a dit vrai !
en plein jet lag, pour l'heure j'ai retrouvé Sir Douglas (qui a encore grandi) les pavot de Californie en très grande forme et les mûrons hénaurmissimes. Admirative du non, oui, mais le non, relativisons, c'est pas trop héroïque quand on n'a pas de patron (ah ah ! on en revient toujours à ça, la dictature du patronat !), pas de retour de bâton, je dis non, quand je veux, les conséquences sont minuscules, n'en déplaise à Hortense Parisot que je salue de ma baie d'abondance fruitée, pour faire de l'anti-rêve: heureusement que la société n'est pas constituée que de gens comme moi, parce qu'il y aurait rien, pas de marmites à mûrons pas de tourniquette à faire la conf' de mûres, pas de i.pod pour écouter la chanson du mûron, pas de salons du livre du mûron, rien, je vous dis, on serait tous dans des baies à s'entretuer pour un mûron et tout le monde aurait faim et il y aurait des guerres, la guerre des mûrons, à coups de ronces (et oui, faut dire ce qui est ;) Pour la confifarture de mûron on s'est fait doublés par une maline plus rapide elle nous a tout sifflé, la gredine, mais en revanche, ce que Billy Boa ne vous a pas dit c'est qu'on a une petite confiture de groseille pas piquée des hannetons et c'est avec plaisir que je vous la ferai goûter venez quand vous voulez! voir la tête des amis quand ils la goûtent la première fois, m'amuse beaucoup, mais je vous préviens c'est très dangereux une seule petite louchette et ensuite hum... c'est ... l'engrenage ;-) Dommage que mes tartines ne soient pas de mûrons n'est ce pas ? Merci pour vos belles attentions. Prenez bien soin de vous aussi. Et pour les rêves, votre enthousiasme les nourrit bien plus grandement que tout ce que vous imaginez.
Que tout vous soit doux Fée Chimèle ! nuti et urjo, (la Golsone lucinse:)

Écrit par : frasby | dimanche, 05 septembre 2010

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