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jeudi, 21 octobre 2010

S'abstraire

Le grave est la racine du léger ; le calme est le maître du mouvement.
De là vient que le saint homme marche tout le jour et ne s'écarte point de la quiétude et de la gravité.
Quoiqu'il possède des palais magnifiques, il reste calme et les fuit.

 





  

 

   

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/07/04/re...

 

Source : 22 secondes d'exemption près de la fontaine de la Dame de Pierre (ou d'André Pieyre), non loin de la forêt Morand un jour d'automne.

 

Lyon VIèm © Frb 2010.

Commentaires

Car les palais, il les promène avec lui. Merci Frasby. Grand merci. Il y a un petit écho dans la fontaine - bien loin d'ici - que j'entends jusque chez moi.

Écrit par : Marc | dimanche, 31 octobre 2010

@Marc : Oui, c'est ça, Marc, tout à fait ça.
De même certains lointains vergers se reflètent dans nos fontaines
Enfin... Dans "ma" fontaine :)
Un grand merci à vous.

Écrit par : frasby | dimanche, 31 octobre 2010

QUIET AS HELL

Le léger est sa propre racine
Que le grave contemple
Avec sérieux
Les saints hommes
Empreints de gravité
Ont encore du boulot
Avant de découvrir
L'aérienne grâce
De leurs 17 ans
En apesanteur

Écrit par : gmc | lundi, 01 novembre 2010

@gmc :
Lao Tseu ne saurait contempler
le léger avec tant de sérieux
ni inviter la gravité
à tant s' opposer au léger
Sans doute encore
la traduction, nous aura
tendu quelque piège
a moins que ce ne soit
notre façon d'interpréter
qui scinde chaque domaine
par notre sainte pensée
assez manichéenne, par endroit.
Mais je ne crois pas que le "Saint
Homme" dont parle Lao Tseu
(que je n'ai pas cité, exprès)
soit si empreint de gravité
Cette légéreté entrevue à l'occidental
A toujours une saveur de paradis perdu.
Grâce opposable à ce que nous devenons
à force, ou fruit d'un long travail...
Mais serions-nous assez sagaces
pour entrevoir ce qu'il y a
de solide et de frêle
dans les plus malicieux
casse-tête chinois ?
Evidemment ma réponse
n'est pas une réponse.
Elle n'amènera aucune sorte de
satisfaction. En ce qui me
concerne, j'en resterai
à la question :)

Écrit par : frasby | lundi, 01 novembre 2010

ha, il y a une question? bon, pourquoi pas, apres tout

Écrit par : gmc | lundi, 01 novembre 2010

@gmc : Oui, enfin il y a un point de vue, je ne le cache pas, il est pour ma part personnel et expérimental et donc très relatif (par goût du relatif non par dogme), et comme j'ai toujours préféré les questions aux réponses, j'ouvre un peu mes connaissances sans faire du casse tête chinois tout azimut, (faut pas exagérer non plus !) en résumé je ne fais pas de prosélytisme :) mais vous le saviez, n'est ce pas ? = je pose ma question ça comme ça histoire de finir ma phrase par une question, (oui, oui, c'est une question :)
Sinon j'aime beaucoup votre titre et cette phrase que je trouve assez voire très belle, si je vous la contestais j'en abîmerai la limpidité, ce serait dommage :) à méditer
je vous re-cite :

"Le léger est sa propre racine
Que le grave contemple
Avec sérieux"

Écrit par : frasby | lundi, 01 novembre 2010

@ Frasby : Vous m'accuserez peut-être de faire du prosélytisme, pourtant je ne souhaite convertir personne. C'est une question de prise sur le (mon propre) réel. Et sur le mots aussi. Par exemple ce billet je n'aurais jamais pensé à l'intituler s'abstraire. Je crois que j'aurais choisi un antonyme. Se réaliser par exemple. À mon avis, c'est quand même la plus belle richesse de ce blog : cette ouverture. Les questions en sont le signe certain. Cependant, je l'avoue bien amicalement, l'ouverture est parfois si large que j'ai du mal à en saisir le relief.

Écrit par : Marc | lundi, 01 novembre 2010

@Marc : Je vous prie de bien vouloir excuser cette réponse très longue. Je ne vous accuserai de rien, je n'ai pas les moyens d'accuser qui que ce soit. Une question de prise sur le réel, justement, ce billet se prête assez bien à mon propos (perso très relatif), je maintiens l'abstraction, une certaine façon de ressentir la vie tout court, ici et maintenant, pour l'heure, c'est abstraction de comment dire, ma "petite personne", face à quelque chose de précis, sur lequel je n'ai aucune prise, si j'avais utilisé un antonyme peut être y aurait il eu la même citation mais une image et une musique moins "flottantes" ? Et du texte surtout ! (la forme contient aussi cette abstraction, j'y reviendrai) c'est une juste une question de rapports (c'est toujours une question de rapports à plusieurs, n'est ce pas ? :-), s'abstraire ne veut pas dire qu'on ne maîtrise rien ou qu'on ne se réalise pas, se réaliser à mon sens procède d'un mouvement qui inclut l'abstraction, la distance, pour mieux comprendre peut être ce qu'on ne comprend pas en restant toujours attentif, en action (en prise directe), alors s'abstraire, devient un moment de nécessité à l'intérieur du mouvement même, il n'est pas en dehors du réel, c'est juste une abstraction -de l'action- les chinois encore eux (dont le fameux Tao) disent que l'observation fait partie de l'action, je ne vois pas en quoi il faudrait qu'il y ait pour chaque question un relief bien déterminé, qui soit investi d'une entière possession des sujets que l'on traite ou parfaite maîtrise de soi même, à partir du moment où il me semble que les choses que j'énonce ici (un peu à l'humeur, il est vrai, de façon parfois hasardeuse ou fantaisiste, certes pas théorique, ni si sérieuse, en fonction des jours et des saisons) à partir du moment disais je, où ces choses ne sont pas en contradiction avec ce que je suis, sur ce moment du réel où j'écris, je poursuis cette minuscule expérience de C.J., ce n'est pas ici, un monde théorique, je n'ai jamais proposé cela, je n'ai pas les compétences pour livrer une pensée solide (avec prise, tenants et aboutissants) je joue sur la fragilité quotidienne celle du temps flou et des êtres en mouvement ou disons sur un fil qui peut se briser d'un instant à l'autre, je vous avoue ne pas connaître mon point d'arrivée, comme si cette ouverture procédait d'un sursit (et parfois d'un miracle) disons que je m'en accorde le luxe très provisoire et donc par extension je vous propose cette ouverture aussi large et floue vous paraîtra-t- elle, qui correspond à mon mode de vie aussi dans la vie réelle, ici, j'ajoute la fiction, qu'elle soit bien ou mal selon les uns ou les autres, ce blog est expérimental, rien de plus, moins que rien, juste un chantier permanent (absurde dans la totalité du réel et d'une toile), au mieux un atelier, il n' explore que des fragments, le jour où cette ouverture ne trouvera plus d'échos cela n'aura plus aucun sens pour moi (car il s'agit de cela, les chemins toujours à la croisée de quelque chose d'imprévisible), mais ces chemins sont des choix bien précis parmi d'autres, ne croyez pas que je sois ballotée à ce point par le manque de relief de mon ouverture,) le jour où tout cela perdra sa prise (si invisible vous semble-t-elle) par rapport au réel (le mien très relatif) l'abstraction sera définitive, elle procédera d'un mouvement qui me fera aller vers autre chose, j'ai toujours fait ainsi, quand tout perdait sa teneur son sens, sa communication ; le découragement me menant à être encouragée par d'autres choses, vous savez sans doute vous même, qu'il est impossible dès qu'on publie, d'une part de ne pas se retrouver en face de contradictions (les notres) d'autre part de pouvoir répondre point par point à certaines choses qu'on sait très mal communiquer, car il faudrait exposer sa vie privée pour se faire mieux comprendre or je n'y tiens pas du tout. Côté prise sur la vie réelle il y a plein de correspondances toujours entre le réel et la fiction, ce qui vous parait sans relief, le restera je pense, je suis désolée je ne peux pas révéler toutes mes façon d'être, ni de procéder L'abstraction ici, est une abstraction formelle par rapport au cadre. Juste la tentative un instant de me trouver hors de ça, à lire mon propre billet comme s'il ne m'appartenait pas, mais c'est une fantaisie peut être sans intêrêt, et très vide je vous l'accorderai et me soucierai de votre critique, car si vous, Marc, trouvez l'ouverture sans relief, (ne craignons pas les mots qui fâchent sans relief = lisse donc un peu vide n'est ce pas ?) toute amicale soit- elle la critique est féroce et peut être vraie, qu'en sais je ? Je n'irai pas jusqu'à à avouer devant la naplète que je suis vide et lisse mais si vous le percevez ainsi, c'est que cela existe; et donc est une vérité parmi d'autres, je peux donc considérer déjà que mon expérience échoue sur ce point délicat de l'ouverture. J'ai le désavantage d'être assez peu sûre de ce que j'expose. Tout cela me donnerait plutôt pour l'heure envie de construire des murs, voyez vous...(soupirs)

Écrit par : frasby | mardi, 02 novembre 2010

Pour l'instant, très rapidement, car je rentre et il est tard, je veux répondre ceci à votre commentaire : c'est moins le blog auquel je faisai référence qu'à ma propre limite, ma myopie, mon incapacité à saisir l'intention, la direction de votre chantier que je viens visiter tous les jours. Tous les jours depuis longtemps. Ou, dit autrement, c'est mon propre besoin de murs, de planchers, de portes, de fenêtres, de trucs comme ça. Je vous prie de m'excuser d'avoir laissé entendre que votre projet, votre chantier, manque de relief. Vraiment, svp, pardonnez mon étourderie. Certains jours a du relief. Il en a. Il en a. Et dans tous les sens que vous désirez qu'il en ait : l'abstraction, la distance, l'attention, la mise en commun et la communication. J'ajouterais aussi qu'il en a pour le parti pris d'une culture large et pour l'expérience des liens. Pour le refus des transcendances et de ce qui est inhumain. En réalité ma dernière phrase aurait du être écrite ainsi : que j'ai du mal à en saisir TOUT le relief.

Écrit par : Marc | mardi, 02 novembre 2010

@ Frasby : Et ce TOUT change tout je crois.

Écrit par : Marc | mardi, 02 novembre 2010

@Marc : Oui, TOUT :) ! merci , mais je prendrai toujours très à coeur vos commentaires, que voulez vous ! :) vous êtes la première personne qui est venue lire ce blog, revenue ensuite, depuis tout ce temps (ça m'épate :) ensuite, j'accepte la critique, la votre, parce qu'elle n'est pas infondée et me renvoie à des choses qui me posent question, se réfèrent également à mes limites, tant m'apparait souvent tout ce qui serait à parfaire alors que mon souci thématique autant que d'ouverture, s'éloignent assez de la perfection pour approcher volontairement ce qui est un peu décalé, imprécis et variable, c'est le point de vue du décalage et de la fragilité que je défends entre autres, mais souvent, c'est donc un paradoxe un peu brutal pour moi toujours de me retrouver devant ce genre d'impossibilité : Construire un truc sur pilotis et désirer qu'il tienne aussi droit qu'un building ! c'est absurde ! Impossibilité de communiquer bien, bien comme je le voudrais, il y a une impuissance patente à s'exposer je trouve, l'exposition c'est une porte dont je dois forcer les verrous chaque jour, c'est peut être pour cela que ça manque un peu de murs et de planchers ici :), il faut toujours que je casse un mur pour m'exposer sinon c'est irréalisable, souvent je me dis que ce flou cette ouverture sont peut être vides de sens, que les questions ouvertes c'est trop facile ou trop difficile, (comment le savoir ?) parfois la tentation de construire des murs de fermer les accès, me vient, elle m'est venue, bien avant votre commentaire, c'est dire si votre sujet touche un point sensible ! :) ce n'est certes pas par fausse modestie, tout ça fluctue, les points d'appui manquent de solidité, c'est le revers de l'ouverture (sourires) et certains jours ça me désespère :) votre commentaire est venu peut être aussi un soir d'incertitude(s). Il n'est pas un jour où je ne me pose pas cette question: "Un blog , à quoi bon ?", chaque jour me semble repousser au lendemain le jour de fermeture définitive donc l'ouverture est toujours sur le fil de ce paradoxe là puisqu'elle ne peut exister sans cette idée fermeture à tout moment autant possible que toutes ouvertures et autres possibles etc... C'est le principe même du WIP (work in progress), il faudrait se faire persévérant juste pour voir ce qu'il y aura après... Le puzzle de 30000 0000 pièces, n'en suis je qu'à la 50eme ? Et finalement ça recule la question trop tragique "A quoi bon ?" Car tout cela n'est pas si sérieux et peut se poursuivre un peu dans une sorte d'illusion. Bien sûr, votre besoin de murs de planchers etc je comprends, il renvoie au mien aussi. Peut on construire sur des sables mouvants ? S'agit réellement de construire quelque chose ? Le Wip est en cours, c'est encore un défi stupide, pas une promesse. Enfin, je ne crois pas en votre incapacité de saisir l'intention, depuis le temps que vous visitez ce blog, non vraiment je n'y crois pas, vous êtes exigeant et vous avez raison, même si à première lecture, cela a pu me paraître féroce, ( mes meilleurs professeurs l'étaient aussi puis je vous dire encore que cela ne m'a jamais desservie), en relisant une seconde fois votre com', plus votre nouveau message, je me dis "non, pas si féroce en fin de compte", plutôt lucide, et amical, je ne peux pas ignorer votre critique, merci à vous pour cette franchise et son explication :-) je fais écho à votre dernier billet, la musique est assez douce (-rentrez bien-) bonne nuit à vous:
http://www.youtube.com/watch?v=Qu1-hGUV8SU&feature=related

Écrit par : frasby | mardi, 02 novembre 2010

Impeccable. Fascinant. Ce sont des mots qui me viennent à l'esprit quand je pense à certains jours. Je vois comme vous ce WIP, cette construction sur pilotis, château par certaines entrées, maison dans la forêt par d'autres, tente, igloo, sentier ombragé, trottoir de Lyon et de partout, lien virtuel et pourtant... Et je vois bien aussi que tout ceci cache un donjon. Et c'est alors que le mot fragile me vient aussi à l'esprit. L'amour, le chant, la plainte et la joie sourdent. Paraissent lointain souvent. Sont parfois sourds. Certains jours est aussi passionnant parce qu'il est paradoxal. Je vois aussi que vous tentez d'en comprendre le sens, au fur et à mesure. C'est aussi ce que je tente de faire. C'est un objet virtuel admirable, c'est une démarche proche, touchante, qui repose sur des liens ouverts-fermés, proches-anonymes, singuliers-nombreux, clairs-obscurs, enfin, vous le savez. C'est une aventure considérable qui mérite vos heures de labeur, nos heures de lectures. Je vous en prie continuez. Je veux aller par tous les chemins d'évitement que vous proposez, je veux continuer de trouver des indices ; je ne me lasse pas d'écouter, je ne dis pas que je les entends bien, mais je les espère, les voix essentielles qui affleurent ici.

Écrit par : Marc | mardi, 02 novembre 2010

@Marc : Et ben dis donc ! quel opus impressionnant ! :) merci de prendre tout ce temps et cette attention, cela force l'admiration, vraiment ! c'est vrai,malgré l'exigence on va, dire d'authenticité (bien que je n'aime pas ce mot qui aujourd'hui est mis à toutes les sauces), vous lirez bien sûr l'exigence que vous avez aussi (il me semble :) de vouloir (pouvoir ?) s'enchanter de menus détails offerts par le monde et d'être insatisfait très souvent, pour ne pas dire toujours du résultat (de soi même, de ses productions) , d'être envers soi disons par désir de dépassement toujours un peu féroce, il y a effectivement dans le wip quelque chose qui dépasse l'intention originale, toute autocomplaisance annulerait l'idée de wip car alors on se regarderait faire l'artiste, chacun bien à sa place et le public passif (quel interêt d'être seulement une vitrine ? même entièrement dévoilé, exposé dedans, quel interêt ? Se faire louer ? Se vendre ?). Un donjon, oui, bien sûr je ne l'ai jamais caché (je cache juste ce qu'il y a dedans :-) mais dès lors que nous nous exposons il y a une part de faux, il y a même dans le fait de s'exposer (surtout d'exposer ses textes, une forme d'obscénité à mon sens) enfin c'est très présomptueux, de s'exposer, je trouve, il y a dans mon affirmation autant d'humilité que d'orgueil, pas facile à équilibrer, ces deux choses se touchent et s'emmêlent il faut entretenir les liens les plus étranges avec ses propres contradiction, dès le départ c'est le paradoxe du menteur qui pose les pilotis:), je n'ai jamais caché non plus que je mentais impunément, mais en disant "je mens" déjà, je dis la vérité et trompe moins le lecteur (je crois) que si je m'affirmais sincère (sourires), qui est sincère ? intégralement publiquement ? c'est une question qui ne peut exister à nu dans un tel principe d'exposition sur le net, invention féerique autant que diabolique nous nous fondons à nos outils, si je choisis de partir de la fragilité humaine, non de la toute puissance de l'outil, la fragilité exigera quelque camouflage, vous dites "évitements" oui, bien sûr ! c'est de la survie, sinon on se ferait dévorer par le tout venant,(enfin, moi :)) et l'outil même nous broyerait menu ! dont le coeur est partout mine de rien, il faut faire attention, j'ai pris soin de lire balthasar Gracian ("l'art de la prudence !" :)) et je tiens beaucoup (en ces temps de facebook "amical-inamical" et de village global) à la préservation de la vie privée, alors il s'agirait (par la grâce et la perfidie du wip) d'être le moins malhonnête possible dans ces "univers" du faux ou tout est aussi vrai que faux en même temps, de laisser le lecteur faire sa petite cuisine sur ce terrain et le laisser touiller lui même avec sa grande cuillère en bois :) notre terrain est si mouvant ! C'est aussi cette distance (toujours à mon sens) qui crée le courant de sympathie, et laisse venir les affinités imprévues (mais parfois électives). CJ n'a pas été crée ailleurs que sur des sables mouvants, ou dans l'incertitude, c'est un accident aux conséquences sympathiques, il n'a pas de volonté au départ, ses bases partent d'une sorte de refus, il fallait trouver le moyen de me confronter à quelques résistances personnelles, juste pour voir, de retourner l'anomalie essayer de la transformer en quelque chose d'un peu amusant. Publier est une solution parmi d'autres. Il est vrai qu'ici j'use et j'abuse du principe d'incertitude, c'est le seul dont je sois certaine :) avec le principe de plaisir (et son correlat opposé, n'est ce pas ? :-), je crois que chez vous il y a grande, cette idée de cheminement (de WIP) qui ne se cache nullement les obstacles, ni les paradoxes découverts en marchant, une grande adresse à amener tout cela.Mais il me semble que votre implication prend davantage de risques que je ne le fais, vous ne vous camouflez pas, alors cela m'enrichit aussi, de voir que cela peut exister "aussi" d'une manière très élégante pas du tout impudique. On a tout à apprendre c'est disons une joie de remettre les compteurs à zéro à chaque instant :), j'adore ces gens qui ramassent des cailloux quand ils marchent, et vont les reposer à un autre endroit, où ces même cailloux insignifiants ailleurs se mettent à ressembler à des diamants bruts, une histoire subtile d'intuitions et de déplacements, pour quoi faire ? pourquoi pas ? N'est ce pas ce que vous faites chez vous? Cette idée d'aller en un lieu nous le réenchanter, en nous montrant une chose qui ne se trouve sur aucun plan, aucune carte connue,c'est tout vous, ça ! En tout cas vous percevez les choses avec grande acuité, je vous remercie vraiment, pour votre belle appréciation peu importe si vous entendez, vous avez l'écoute, on voit presque toujours la musique dans vos textes, menée par une voix qui donnez grande place aux choeurs, c'est très rare.

Écrit par : frasby | mardi, 02 novembre 2010

Savez-vous Frasby, je ne me suis jamais demandé si ce que vous racontiez était vrai. Aussi, je suis de ces personnes qui déplacent les cailloux. Il y en a ici, dans la maison, j'en ai laissé un peu partout, quelques diamants passent des semaines sur la pierre où sont inscrits des noms aimés et puis la pluie, la neige les font glisser jusqu'au sol.

Écrit par : Marc | mercredi, 03 novembre 2010

@Marc : Et bien en fait je ne me suis jamais demandé si les lecteurs et vous même, se posaient tant la question de la vérité, au début j'ai dû annoncer la couleur quelque part que je m'autoriserais quelques arrangement avec la réalité, de toute façon si c'est écrit c'est que c'est vrai ! :) à quoi ça servirait de vérifier comme l'avait fait une amie en 2009 qui calculant certaines dates écrites au cours d'un billet ici plus ou moins autobiographique (plutôt moins) était arrivée à la conclusion que je devais avoir 16 ans, d'après mes dates, oui, pourquoi pas ? 16 ans hier, 17 ans ce jour, c'est très bien. Par contre s'il s'agit de rendre hommage à un auteur ou artiste, je vérifie scrupuleusement les sources , disons que je suis fidèle à la chronologie, aux bibliographies etc... Je sais que vous êtes de ceux qui déplacent les cailloux, je ne vous ai jamais vu le faire mais je vous crois, c'est comme une évidence, elle est jolie cette histoire de glissement des pierres précieuses sous la pluie et la neige. Et après, les prénoms aimés, ils se dissolvent ?
Les racines des pommiers sont-elles encrées?
Et les fruits naissent ils tatoués des prénoms aimés ? :))
(Dites moi oui :) Si vous osez l'écrire ça deviendra surement vrai, vous verrez ...! :)

Écrit par : frasby | mercredi, 03 novembre 2010

Nous connaissions les fruits et les mangions quand même. / Tatoués ? Non, non, pas exactement. Des racines aux fruits, les framboisiers parlent, les bleuetiers, les pommiers et les poiriers aussi. Ils chantent en pâmoison entre les minerais et l'eau, l'amidon et le sucre des milliards de mots d'amour, d'offrande, d'abandon dont nous ne comprenons que l'infime minorité. L'arbre, le plant, la fleur, le fruit, tout réclame d'être choisi. Par nous, par les oiseaux, par les bêtes, par le vent, par les abeilles et les insectes... Vite, vite, car le temps est un cercle. /
Je veux vous dire aussi que le temps que je passe ici, j'en ai eu le vertige en y pensant, est, quand je mesure les minutes, plus important que celui que je passe avec Rilke ou avec Quignard depuis des années. C'est vrai que j'y suis toujours à la rencontre de moi-même - mais quand même, qui peut bien avoir le temps de devenir autrement que ce qu'il est ?

Écrit par : Marc | mercredi, 03 novembre 2010

@Marc : Quel beau texte ! certes, tatoué est un mot barbare, bien mal choisi il devait être très tard, la nuit, quand je l'ai choisi comment peut-on tatouer la nature ?
(même métaphoriquement :-) quant à votre dernière question, elle est abyssale y répondre prendrait donc plus qu'une vie ? :)
les bleuetiers ça existe vraiment ? :)
Le temps est un cercle oui, c'est pourquoi ici, les saisons ressassent toujours le même thème, car rien ne change et tout n'est jamais pareil, nous avons peine à nous métamorphoser mais au contact des autres, (de notre choix et parfois non,) nous nous modifions chaque fois un peu (enfin j'espère) suffisamment pour devenir multiples (multiple n'est pas caméléons). J'ai quelques antécédents. Mon père est passé du monde de la peinture (à peindre les saisons) à celui saisonnier de la mode (des soies au tweed) - ces histoires à broder sur les corps des gens , l'habit transforme le style- puis enfin il a achevé sa vie dans le monde des jardins qui était un retour à la peinture, comme il m'a dit, il est devenu l'homme qui plantait des fleurs et des arbres, j'ai navigué à travers ça, me suis fait léguer cette obsession "grinçante, grisante" du cercle fou, mélancolique de l'éternel recommencement/ du temps qui passe, du tissu qui nous enveloppe, tout autant (en quelque sorte, tous les tissus) et il y a peu, du monde de la mode au monde des jardins (si bizarre cela semble), car en été, dans le monde de la mode, c'est le tweed de l'hiver prochain qu'il faut anticiper tout comme on plante certaines fleurs en Mai dont on ne verra la couleur que plusieurs mois après, alors chaque choix, chaque seconde a quelque chose d'un peu sacré, avec ses conséquences qu'on ne peut tout à fait maîtriser... Même les heures que nous passons ici, la moins petite page ou brindille nous modifie, je crois, c'est aussi important qu'absurde, les folles précisions qui nous modifient sont presque imperceptibles, mais elles existent, je n'aime pas les gens qui disent "je suis comme ça, il n'y a rien à y changer", nous serons immatures toujours, il me semble, malgré nos grands airs de tout et de rien, c'est pour ça que j'aime passer du temps avec Gombrowicz, qui n'aimait pas tant les poètes de papier, et aussi aux antipodes passer du temps avec Cendrars (au coeur du monde) ou André Dhôtel pour "le pays où on n'arrive jamais", si on laisse toutes les saisons décider à notre place, il ne nous arrivera que des choses regrettables, je crois, peut être à l'échelle que nous choisissons, suffit il peu importe si c'est ici ou là -avec Quignard ou la fleur, avec Rilke Gombrowicz ou les abeilles- suffit il de participer ? Avec une certaine gratuité, cette gratuité amène un peu le sens, non ? (De Coubertin n'aurait pas démenti :-)), l'esprit du
"sport" (!:-O) a multiples facettes, mais pour que les déplacements si légers soient ils, que s' opérent en nous de profondes ou légères modifications, il est peut être mieux de participer, qu'en pensez vous ? Même si c'est très comtemplatif ou très actif.. Même si cela procède d'une illusion qui semble vaine. Vite, vite, pour l'ensemble et aussi très lentement pour les jours, les minutes les secondes :-)), l'idée de trace, il y a bien dans tout ce fatras, quelques bribes à peine qui peuvent se transmettre, non ? :-) A part ça, je ne sais rien :)

Écrit par : frasby | mercredi, 03 novembre 2010

Les bleuetiers existent. J'en connais plusieurs centaines. Mais ce ne sont pas les jolies fleurs auxquelles vous pensez. Ce sont des arbustes qui portent des fruits qu'on appelle ici des bleuets, des petites boules bleues délicieuses qui poussent en grappes, elles ressemblent aux myrtilles chez vous. / Vaste question que le temps et le cercle. Bien sûr, chaque instant nous change. Et plus particulièrement ceux que nous abordons en aventurier. Je voulais, dans mon commentaire précédent exprimer le vœu suivant, c'est que ce changement se produise de façon à ce que je devienne de mieux en mieux moi-même. Mais je précise que je pense comme vous que « je suis comme ça et je ne changerai pas (ou - vous ne pourrez pas me changer », est une répartie qui, en réalité ne semble offrir à un caractère buté un destin étroit. / Je suis d'accord avec vous que le temps passé avec les fleurs (la rose, dit le PP !) est toujours aussi indispensable que celui que nous passons avec le ciel, le maître, le promeneur, ou devant l'écran ou la page - fut-elle blanche même. Si j'ai évoqué Rilke ou Quignard c'est, vous le savez bien, parce qu'ils sont importants pour moi et que leurs livres m'ont rarement (je pourrais dire jamais) donné le sentiment de perdre le temps bref qui m'est alloué ici, maintenant, dans ce fragment du cercle, pour tenter de me réaliser. Vraiment, je vois ça (ce que je suis) comme une œuvre à inventer, à construire, à peaufiner, à améliorer, un wip quoi !, à composer avec les moyens du bord, les investissements publics, parapublics, privés et les ressources qu'on me prête, qu'on me donne, qu'on me loue, qu'on me refuse. / Parfois, certains jours, cela donne un portrait d'une mélancolie étouffante ; et puis certains autres jours cela chante avec un cœur (un chœur) apparemment joyeux, un peu moins saisi de vertige. Certains jours... Tenez, voici le cercle...

Écrit par : Marc | mercredi, 03 novembre 2010

@Marc : J'ai l'impression que nous parlons comme si nous étions seuls dans un pub très confortable, sur des banquettes moelleuses alors que tout le monde est parti et que le barman n'a pas l'intention de fermer, une conversation qui serait à l'intersection du cercle et un peu en dehors aussi. A l'entretemps... Les bleuetiers existent ! chouette alors, nous n'avons pas cela ici ! ou bien je l'ignore et vos bleuets sont comestibles ? Car ici tout ce qui n'est pas myrtilles hormis 2 ou 3 fruits que je ne connais pas est poison.
Vous parliez de vertige, j'ai ici "Le sexe et l'effroi" de Quignard qui est un très beau livre vertigineux, je connais plein de gens qui (comme moi), ont fermé le livre alors qu'il restait quelques pages à lire, pour la raison étrange que le contenu, y est trop fort, trop dense et qu'à a fin cette densité oblige à faire quelque chose de léger genre de la bicyclette ou aller cueillir des fleurs (nos bleuets :-) oublier cette densité,parce qu'il y aurait risque d'être submergé tout comme chez Rilke il y a une clarté d'expression sur des thèmes sombres et malgré cette clarté poétique (on peut dire une luminosité alors que la mort rôde à peu près partout -sur ou entre les lignes-), malgré cette poésie libre et orfèvre parfois on craint de se noyer comme si l'on était que dans les brumes... Difficile d'expliquer cette sensation, sinon... Chaque instant nous change oui un peu, si on le veut bien, même si changer-fondamentalement-durablement- est la chose la plus difficile qui soit, nous avons tous je crois cette contradiction, un côté buté quelque part, on aimerait être parfois autre, on se le raconte parfois, (l'écriture sert peut-être à ça, non ? ) mais devenir autre conformément à ce qu'on aimerait, est presque une sorte d'exploit. D'où cette mélancolie
chez certains... (ou certains jours ;-), étouffante ici parfois , oui, vous avez raison , parfois je fais exprès, même d'aller dans la surabondance pour que n'apparaisse au final qu'une chose:
Ce qui manque. Le manque est dans le cercle, proportionnel à la quête et à la cueillette des bleuets par exemple :-)
sinon (je vous re-cite) :

"Vraiment, je vois ça (ce que je suis) comme une œuvre à inventer, à construire, à peaufiner, à améliorer, un wip quoi !, à composer avec les moyens du bord, les investissements publics, parapublics, privés et les ressources qu'on me prête, qu'on me donne, qu'on me loue, qu'on me refuse..."

Oui, oui, absolument d'accord avec cela ! :)

Écrit par : frasby | mercredi, 03 novembre 2010

inépuisable

Écrit par : relief | jeudi, 04 novembre 2010

@relief : Dans l'absolu oui ! ici, comme me le disait encore Pirandello, hier soir au restaurant = "il ne faut jurer de rien" ...

Écrit par : frasby | jeudi, 04 novembre 2010

Une conversation, aux « heures pâles », dans un pub ou un café... C'est une autre des ambiguïtés des blogs. Ces commentaires, ouverts à tous et que chacun peut lire. Mais qui ne s'adressent généralement qu'à un seul. Ici, cette fois, à part « l'inépuisable » de relief, nous n'avons pas été interrompus - pas dans le sens que c'est impoli d'interrompre, car je lis souvent des interruptions fertiles et fort enrichissantes. Mais, je suis mal à l'aise moi aussi, parfois, quand une conversation est commencée avec un autre d'y aller de mon propre commentaire. Qui n'a peut-être rien à voir avec la conversation engagée... Par exemple aujourd'hui, un peu plus loin, vous venez de publier un nouveau billet intitulé « Une heure à la Manille ». J'y suis entré, joyeux, espérant vous trouver à votre place habituelle. Vous y êtes et Patriarch et gmc sont aussi à votre table. Je vous fais à tous les trois un salut amical et je vais au comptoir (il y a bien un comptoir ?), pas très loin d'où vous êtes, à distance d'écoute. J'entends votre conversation. Peut-être qu'un jour, ici ou ailleurs, j'en relaterai aussi des bribes ? Frasby a dit : - Et puis Patriarch a jouté : - gmc, dont l'autisme semblait moins sévère, moins douloureux fredonnait encore des vers, qui, comme d'habitude émettaient comme en miroir le reflet à peu près intact d'une lumière bien présente mais invisible par ailleurs.

Écrit par : Marc | samedi, 06 novembre 2010

@Marc : Oui, c'est certain, une autre ambiguïté des blogs... Mais je pars du principe (vous aussi je suppose ?) que la "naplète" nous regarde, enfin non, j'exagère ! nous n'avons pas cette ubiquité importante mais bon :-)), vous me comprenez, je pars du principe que nous n'ignorons pas que la conversation n'est pas si confidentielle que les murs sont perméables, cela, disons que même s'il y a des glissements personnels (comme sur une luge au Canada, n'est ce pas ? mais sur une piste ouverte à tous ) nous n'oublions pas qu'il s'agit d'une conversation disons "exposée", par ailleurs je ne doute pas qu'une conversation très privée (hors des yeux et des oreilles du monde sur la banquette au fond du bistro :) nous exposerait peut être davantage mais cela est un autre
paradoxe ... Enfin bon. Il y a des blogs où les gens conversent à 3 ou 4 ou 5 comme un cercle complice au maximum et cela fait genre une centaine de commentaires juste de 5 ou 6 personnes, dans un monde souvent (se) regalant du tac au tac où l'on ose s'immiscer, car ce serait comme lancer un gros ballon de basket en plein coeur d'une partie de ping-pong, enfin moi cela m'arrive souvent, d'aller lire un blog et ressentir une telle complicité entre ces 4 ou 5 et pour finir je repars sans commenter, malgré l'envie que j'en ai (n'ayant pas envie de jouer le rôle de cheveu sur la soupe, (dans la soupe ?) comment dit-on, déjà ? Ni de basketteuse bien que contrairement à la manille, j'en connais deux ou trois principes mais connaître n'est rien, n'est ce pas ? Les commentaires c'est plutôt une histoire de moment propice comme lorsqu'on intervient par hasard dans un café, dans la conversation de la table d'à côté, on ne sait pourquoi, on ressent le moment "propice" à cela, c'est vrai que personnellement dans la réalité je ne le fais pas souvent :) mais pourquoi s'entrave-t-on toujours de cette "peur de déranger" ? Qui nous a appris cela ?
Enfin pour en revenir aux conversations complices de nos blogs où 4 ou 5 jouent au ping pong, ensuite, quand l'aubergiste de ces dits blogs revient ici je suis embêtée car ce sont des "aubergistes" qui commentent souvent ici et je ne commente jamais chez eux, et je leur dis pour quelle raison et ils me répondent "mais non ! mais non !, il faut intervenir, peu importe, peu importe !". C'est aussi paradoxal pour un blog tel que le mien, d'être gêné(e) d'intervenir vu que je défends mordicus les "intercesseurs" (comme Deleuze les décivait si bien) c'est à dire - ceux qui passent entre..." - j'ai souvenir ici d'un jour où j'étais absente et où le blog aux sous-sols qui est une sorte de café (pas du commerce hein !) à mon sens, donc menait grand train, une conversation entre plusieurs qui s'était liée superbement et où il se trouvait des intercesseurs pour la relancer de fort belle façon et il me semble même que n'étant pas là pour modérer, cela était beaucoup plus naturel aux commentateurs de s'immiscer et donnait au final quelque chose d'assez beau... Enfin bon, ce serait à réfléchir comme à tant d'autres choses... Patriarch et gmc sous l'enseigne de la Manille c'est une table étonnante n'est ce pas ? On peut dire que ces deux là (sans nul commérage bien sûr !) ont un univers, un style aux antipodes l'un de l'autre mais à chacun, entier. C'est cela qui est précieux. Et vous voici ! nous recevons votre salut amical et bien evidemment qu'il y a un comptoir !!! il est superbe en vérité, un comptoir à l'ancienne très long et jamais dépeuplé, avec juste ce qu'il faut de désordre pour s'y retrouver très à l'aise. Si cette place vous convient, prenez la , (pourvu que vous la preniez toute :)... Finalement mon billet était un peu situé là où vous prenez place à ce jour vu (entendu) du comptoir mais en commune présence... Je vous (re) cite car la phrase est belle :
"comme en miroir le reflet à peu près intact d'une lumière bien présente mais invisible par ailleurs." Merci à vous Marc. Décidément votre retour est une bien belle chose.
Oui, oui, je sais, vous n'êtes jamais vraiment parti (rires !!!). Mais à chaque fois cela m'épate :)

Écrit par : frasby | samedi, 06 novembre 2010

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