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mercredi, 05 janvier 2011

Petits désagréments du Fin' Amor

La douce voix du rossignol sauvage
Que nuit et jour j'entends gazouiller et retentir
Adoucit et console mon coeur ;
Alors j'ai désir de chanter pour me réjouir.
Je dois bien chanter puisque cela fait plaisir
A la Dame à qui j'ai  fait hommage ;
Je dois avoir en mon coeur une grande joie
Si elle veut me retenir pour son bien.

In "Le CHATELAIN DE COUCI", extr. de "Chansons d'amour du Moyen âge" présenté et traduit par M.G. GROSSEL. Editions Librairie Générale Française, 1996.

amor vr.JPGLe châtelain de Couci, ("i" ou "y"), appartenait à la famille des Seigneurs de Thourotte (dans l'Oise), c'était une lignée d'officiers qui gardaient la forteresse des Sires de Coucy. Guy de Thourotte, le trouvère, participa probablement à la troisième croisade de 1190, mais il devait être encore jeune lorsqu'il se croisa à nouveau en 1203. Il n'atteignit jamais Constantinople car il mourût en mer et son corps fût jeté au large (d'après le récit qu'en fît l'illustre chroniqueur Geoffroi de Villehardouin). Le châtelain de Couci a servi de prétexte à une légende singulière :

séparé de sa bien aimée, juste avant de mourir en mer, le châtelain de Couci fît envoyer à sa bien-aimée, son coeur embaumé dans un coffret. Le mari de la Dame voyant tous ses soupçons confirmés, fou de haine et de jalousie fît servir à table à la Dame, le coeur de son aimé. Mais dès qu'elle fût informée de la nature qui devait constituer son repas, la Dame décida aussitôt de ne plus rien manger et mourût peu après.

Cette légende bien plus ancienne que l'existence de l'authentique châtelain est pourtant devenue la sienne lorsqu'à la fin du XIIIem siècle, le romancier Jakemon Sakesep dit Jakemes eût l'idée de faire du châtelain le héros de son récit, intitulé : "Le roman du Castelain de Coucy et de la Dame du Fayel", ce texte étant très long et très complexe, je vous propose ici un troublant extrait de cette légende qui se répandit en pays d'oïl.

Et li sires s'en est viertis
Droit a Faiiel, en sa maison.
Son mestre keus mist a raison,
Et li commande estroitement
Qu'il se painne esforciement
D'un couleïch si atourner
Que on n'i sace qu'amender,
De ghelinnes et de capons,
"Dont a table siervi serons
De toutes pars communalment,
Et par lui espescialment.
De cest coer un autre feras
Dont tu ta dame sierviras
Tant seulement, et non autrui."
- "Sire, se Dieus me gart d'anui,
Je le ferai, ne vous doutés,
Ensement que vous dit l'avés."
Atant d'illuec li keus s'en tourne;
Ces mes appareille et atourne
Qu'a mangier fu tres delitables.
Quant temps fu, si mist on les tables,
Si se sont au souper assis,
S'orent mes tels come a devis.
Apriés siervirent li vallet
Del mes qui fu tels qu'a souhet;
Del coer seul la dame siervirent
Et de l'autre partout offrirent;
Cescuns volentiers en menga.
La dame mout cel mes loa,
Et li sambla bien c'onques mes
Ne manga plus savereus mes,
Si dist : "Et pourquoi et comment
N'en atourne nos keus souvent ?
Y est li coustenghe trop grande
En atourner tele viande,
C'on ne nous en siert plus souvent ?
Boinne me samble vraiement."
Adont a commenchié li sire
Sa parolle, par mout grant yre :
"Dame, n'ayiés nulle mierveille,
S'elle est boinne, car sa pareille
Ne poroit on mie trouver
Ne pour nul denier recouvrer."
- "Et comment l'apielle on, biaus sire ?
Par amours, voelliés le me dire."
- "Dame, ne soiiés en esfroi.
Je vous affi en boinne foi
Que vous en ce mes chi mengastes
Le coer celui que mieus amastes :
C'est dou castellain de Couchi
Dont on vous siervi ore chi.
Par vous seule en fustes siervie,
Et jou et toute la maisnie
Fumes siervi d'un mes samblant.
Vous l'amastes en son vivant,
Dont moult och viergongne et anui,
Puis que le soch jusqu'al jour d'ui;
Et pour un peu moi revengier
Vous ai ge fait son coer mengier

Traduction de la fin de ce redoutable poème à partir de "Dame, ne soiiés en esfroi" :

Madame n'ayez pas peur, je vous donne ma parole que le mets que vous avez mangé est le coeur que vous avez le plus aimé : c'est celui du Châtelain de Couci que l'on vient de vous servir, il n'a été servi qu'à vous seule et les autres convives et moi-même avons mangé un mets qui lui ressemblait. Vous l'avez aimé de son vivant, j'en ai enduré honte et tourment jusqu'à ce jour, pour me venger je vous ai fait manger son coeur.

L'appétit de vengeance s'accommode particulièrement de la dévoration du corps de l'adversaire, d'autant plus quand il s'agit d'un crime passionnel. Les lais et les fabliaux moraux racontent avec force détails des faits divers sordides pour l'édification des foules, ils filent ainsi avec bonheur le thème de la sexualité anthropophage. Ces historiettes véhiculèrent ainsi de véritables mythes qui colportèrent les valeurs et les hantises profondes de toute une société, adaptées au gré des faits divers et des circonstances politiques pendant des générations, le thème en est presque toujours celui d'une union illégitime, les variantes se déclinent en abandon de la fille-mère ou par le retour surprise du mari. Pour comprendre tout le contenu et la portée de ces contes, il suffit de considérer le titre d'une de ces histoires:

L'histoire prodigieuse d'une jeune Damoiselle de Dole, en la Franche Conté, qui fit manger le foye de son enfant à un jeune gentilhomme qui avait violé sa pudicité sous ombre d'un mariage promis, et se remit entre les mains de la Justice pour estre punie exemplairement: le Samedy 19. jour de Novembre, 1608 [...]

Mais revenons au fin' amor et au Castelain de Couci (ou Coucy), ce n'est pas tout à fait comme dans certains récits au dénouement plus "classique" (!) où, le mari tue son rival et lui arrache le coeur, ni  comme l'acte de la Dame, qui d'ordinaire (!) dans le cas d'un immense dépit, met volontairement fin à ses jours. L'histoire est ici plus nouée, en voici quelque résumé encore assez léger (!). Le castelain (châtelain) Renaut de Coucy (Couci) se retrouve trahi par une ami jalouse qui va raconter toute l'histoire au mari de la Dame du Fayel. Celui ci décide alors de se croiser et d'emmener sa femme avec lui en Terre Sainte, mais le lecteur (malin) aura compris que cela n'est qu'un vile stratagème pour éloigner sa femme du bel amant qui ne pourra supporter de savoir la Dame, loin de lui et décidera alors de partir lui aussi en Terre Sainte. Le stratagème fonctionne à merveille, Renaut de Coucy s'en va pour la croisade, tandis que l'époux de la Dame au dernier moment, s'y refuse. Le Seigneur du Fayel se trouve provisoirement "débarrassé" de son rival. Pendant ce temps là, Renaut de Coucy  Après s'être distingué par son héroïsme en Terre Sainte, se retrouve mortellement blessé, il meurt sur le bateau qui le ramène en France mais auparavant il demande à son écuyer de faire embaumer son coeur et de le porter à la Dame du Fayel, comme on l'a dit, le mari intercepte le coffret, fait servir le coeur du Châtelain à la Dame, dans un dîner préparé dont elle se délecte, la dame peu après prendra connaissance de la composition du met, et jure qu'elle ne mangera plus jamais de sa vie, elle perd connaissance puis meurt dans d'affreuses souffrances. Le roman de Jakemes, est  bien sûr, plus sinueux que notre résumé et multiplie les extrapolations, les épisodes secondaires, à savoir tout de même que le banquet cardiophage, y est décrit dans ses moindres détails, à commencer par les conseils professionnels du seigneur de Fayel, au cuisinier, pour la préparation du coeur de son rival (coeur séché, précisons le !)  puis servi avec une succulente sauce de poule et de chapons... 

On retrouvera ce thème dans "Le Décaméron" de Boccace, (à moins que les deux récits ne soient encore très liés comme on le suppose) :

Guillaume de Roussillon tue Guardastagne, amant de sa femme, puis il fait manger à la Dame, le coeur de la victime. En apprenant la vérité, la malheureuse se défenestre. Elle meurt et partagera la tombe de son amant.

Boccace décrira lui aussi dans le moindre détail, l'action de Roussillon, lorsque par exemple, il extirpe de ses propres mains le coeur de Guardastagne.

Il prît un couteau et fendit la poitrine de Guardastagne. de ses propres mains, il arracha le coeur de la victime, le fit rouer dans un pennon de lance et le donna à porter à un valet, recommandant que personne ne fût assez osé pour souffler mot de l'affaire puis il remonta à cheval...

Une autre scène (encore plus écoeurante, si j'ose dire) concerne des instructions données à son cuisinier pour préparer le coeur de Guardastagne à la manière d'un coeur de sanglier, du moins, est-ce de cette façon un peu "arrangée" qu'il présentera "la chose". Extrait choisi (dans la langue puis traduit) :

"Prenderai quel cuor di cinghiare e fa che tu ne facci una vivandetta la migliore et la piu dilettevole a mangiar che tu sai ; e quando a tavola saro, me la manda in una scodella d'argento". Il cuoco, presolo e postavi tutta l'arte et tutta la sollecutidine sua minuzzatolo e messevi di buone spezie assai, ne fece un manicaretto troppo bueno.

"Prends ce coeur de sanglier, et tâche d'en tirer le ragoût le meilleur et le plus savoureux dont tu sois capable. Quand je serai à table envoie le moi dans un plat d'argent" Le cuisinier prit le coeur, mettant en oeuvre tout son art et tous ses soins, il le hacha menu, l'assaisonna à point de bonnes épices et en fît un plat délicieux

Nota 1 : Il est bien sûr déconseillé aux lecteurs jaloux d'appliquer ces recettes qui on l'espère, n'ont plus cours aujourd'hui pas plus en France qu'en Italie, une pratique qui "se joue" peut être encore chez Peter Greenaway dont le style baroque et l'oeil délirant (immense bond dans le temps, oblige) ne filmera jamais tout à fait les choses à moitié, (comme dans le film insoutenable mais visuellement et musicalement somptueux,"Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant" sorti en 1989) mais ceci est une autre histoire que je vous raconterai peut être un (certain ?) jour, si nos coeurs, entretemps, s'en trouvent quelque peu épargnés. (Ames sensibles, s'abstenir)

http://www.youtube.com/watch?v=fJTVKTubrt0

Nota 2 : les documents  qui constituent ce billet sont tirés de deux ouvrages "Chanson d'amour du Moyen Age" (cité en haut de page), puis de larges extrait du livre "Le coeur mangé" ou "Histoire d'un thème littéraire du Moyen Age au XIX em siècle", par Mariella Di Maio,  traduit par Anne Bouffard paru aux presses de l'université de Paris-Sorbonne (2005).

Autres liens autour du thème :

: http://www.medieval.org/emfaq/cds/clp9528.htm

http://www.youtube.com/watch?v=pTa_iWVO2rk

http://cedic.chez.com/graal/lachet1.htm

Photo : Retrouvée enfin, la tombe de cette pauvre Madame du Fayel. (L'inscription étant illisible, on dira que c'est la sienne et notre lecteur, (bon public) fera semblant de s'en persuader. Photographiée lors d'une promenade dans l'allée "des femmes infidèles", au cimetière du village médiéval de Bois Ste Marie, il y a bien longtemps... © Frb 2009.

Commentaires

Merci,j'ai bien aimé....

Écrit par : patriarch | mercredi, 12 janvier 2011

Merci d'être passée chez moi :)
Très bel article comme toujours !
Le "moyen âge" n'était pas cette période noire qu'on voudrait nous faire croire depuis tant de temps et la femme y occupait une position bien plus confortable qu'on ne le pense... Ainsi certaines avaient le droit de vote.
La renaissance, avec le retour du droit romain puis la révolution furent pour le moins néfastes à la condition féminine...

Bises

Écrit par : Loran | mercredi, 12 janvier 2011

@Patriarch : merci ! Pourtant le sujet est euh... comment le dire ? "gratiné" (sourires), belle journée à vous !

Écrit par : Frasby | mercredi, 12 janvier 2011

@Loran : Merci à vous, (encore aussi pour votre mur, j'en ai été touchée), pour le Moyen âge oui, vous avez raison, il y a un livre qui détruit un peu ces idées fausses qui nous font nous représenter le Moyen Age dans une noirceur extrême, mais j'ai oublié le titre, zut ! :) je le retrouverai et vous le dirai
Pour le sujet de la condition de la femme j'ai moins de connaissance que vous, mais je ne demande qu'à en apprendre, cette époque est si passionnante...
Merci pour vos notes vraiment appréciables ici, à bientôt , je passerai chez vous, vous lire avec plaisir.
Amitiés.

Écrit par : Frasby | mercredi, 12 janvier 2011

merci pour ce très beau texte oui Jacques Le goff a réhabilité en son temps le moyen âge et cette période m'a toujours passionnée, je cuisine même quelques fois à la moyenâgeuse
c'est raffiné, j'y mets du coeur moi aussi mais pas celui auquel on pense !!!

Écrit par : catherine L | mercredi, 12 janvier 2011

@Catherine L. Oui, c'est vrai ! Jacques Le Goff ! quand je pense aux nombreux livres qu'il a écrit (et je n'en n'ai pas encore lu un seul en entier donc je ne le connais pas assez, (shame on me!) quel ouvrage conseilleriez vous à nos lecteurs et la crèmière ? Je connais un peu mieux un de ses maître Georges Duby très contesté, auteur du célèbre "L'an Mil" il a écrit sur le Nabirosina (j'adore garder secret ce lieu qui ne l'est pas tant couvert d'églises romanes qui vous plairaient, venez faire un tour, vous allez succomber :) Cuisiner à la Moyenageuse, ça fait rêver ! On dit que nul ne cuisine le brouet mirliton et le coeur de héron mieux que vous, et j'y crois ! je vous donne rendez vous devant la superbe église d'Anzy le duc, quand vous voulez, faites rouler vos marmites, j'amènerai l'hypocras :)

Écrit par : Frasby | mercredi, 12 janvier 2011

Très chère Frasby,
quelle joie d'avoir reçu de vous de si doux voeux ! Certaines émotions parfois m'étonnent encore et c'est une je pense bonne chose. Je ne disserterais plus longtemps sur ce thème et passe sans plus attendre au retour de politesse. Mais pas de ces politesses forcées qui jonchent hélas le pavé de nos vies sociales. Non. Plutôt de cette politesse courtoise et affectueuse, fille d'amitié.

Je vous souhaite un bonheur immense, sans limites. Vous semblez le mériter.

J'aimerais avoir plus de temps pour échanger avec vous de nouveau... Peut-être bientôt ? D'ici-là, portez-vous bien !
Bise.

Écrit par : liam | jeudi, 13 janvier 2011

@Liam : Très cher Liam :) quelle belle surprise ! mais que devenez vous ? c'est une autre joie de vous retrouver ici alors que désespérément je vous cherche là bas (parmi les fusains à histoires, les petites histoires au fusain), je suis même allée en Hongrie (un aller retour juste pour voir du coté de l'aréoport (l'aéroport), souvenez vous (!:o) alors retour du retour de politesses pas forcées du tout, non non non ! (avec les bons voeux obligés, ce n'est pas trop le truc de la maison) je suis d'accord avec vous, mais je vous-"souhouête" des bons voeux très sincères je crois qu'on poussera l'échappée jusqu'au nouvel an chinois, pour s'en "resouhetter" à volonté, d'ici là réactiverez vous vos histoires au domaine ? J'ai envie d'insister un peu, de vous supplier, vos textes manquent à la blogo et puis à moi :-)) j'aurais pu faire un petit caprice pour avoir une histoire au fusain mais vous vous sentiriez dans l'obligation... Voyez c'est délicat, car peut être faites vous quelque chose de passionnant ailleurs ? Merci infiniment pour les belles choses que vous êtes venu me dire ici, ça fait partie des surprises bien chouettes, qui viennent démentir cette fameuse indifférence générale (qui existe, ce n'est hélas pas une rumeur) je vous souhaite à vous aussi du beau du doux du vrai , des choses immenses aussi, j'espère que nous prendrons ce temps d'échanger de nouveau, vous êtes chez vous ici quand vous le voudrez, prenez la place qu'il vous plaira... Soyez heureux et revenez vite, (ici et puis là bas :), bises à vous avec mon amitié bien sûr !

Écrit par : Frasby | vendredi, 14 janvier 2011

variante bourguignonne de la recette : le coeur en (a)meurette ?

Cette sauce typiquement bourguignonne, à base de vin rouge, de lardons et d'oignons, sert à cuisiner aussi bien des œufs pochés que des poissons ou des cervelles de veau . On peut également la préparer d'avance et la réchauffer au moment de l'utiliser.

Retirer la couenne du lard et le tailler en petits bâtonnets ou en petits dés. Par ailleurs, peler et émincer très finement les échalotes, la gousse d'ail et les oignons. On peut aussi varier la proportion de ces aromates selon son goût, mais ne pas forcer sur l'ail.
Faire fondre le beurre dans une casserole. Ajouter les lardons et les faire revenir doucement en les remuant sans arrêt avec une spatule en bois. Lorsqu'ils sont bien dorés, ajouter l'ail, les oignons et les échalotes. Remuer encore pour les faire fondre doucement.
Ajouter la farine en la tamisant pour éviter les grumeaux et mélanger tous les ingrédients pour bien les enrober de farine. Laisser cuire en remuant de 2 à 3 minutes, Mais veiller à ce que la farine ne roussisse pas.
Verser le vin doucement et mélanger aussitôt avec un fouet pour bien homogénéiser. Saler et poivrer à son goût. Baisser le feu ou intercaler un diffuseur, puis laisser cuire doucement pendant 30 minutes en remuant de temps en temps.

Écrit par : hozan kebo | vendredi, 14 janvier 2011

@Hozan Kebo : Chapeau le chef ! Ohlalalala ! ça sent drôlement bon ! et quelle présentation c'est... Ma-gni-fique !
comme on dit en patois de Couzon, (je cite)
"on en mangerait sur la tête d'un galeux"
ma recette du "Rat aux marron", est coiffée au poteau (sur le poteau ? dans le poteau ? ),
Et on boit quoi avec ça ? Un petit Saint Amour ? Ca conviendrait ?

http://www.drouhin.com/fr/vins/bouteille/saint-amour.jpg

Écrit par : Frasby | vendredi, 14 janvier 2011

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