mercredi, 12 janvier 2011
Vues de nuit
Pour qui s'enfonce sans peur dans ces labytinthes ténébreux, la nuit est pleine de retraites inconnues, de territoires vierges. Au gré de l'imagination des créatures qui l'habitent se révèlent soudain avec sur leurs corps, les traces mystérieuses de leurs pérégrinations. Il n'appartient pas à tout le monde de s'enfoncer d'un pas ferme dans ces solitudes...
ROBERT DESNOS, extr "Les trois solitaires", (longtemps après hier etc...), éditions les 13 épis, 1947.
Pour voir une autre nuit, il suffit de cliquer dans la nuit
Je les vois, près des zincs se mêler aux danseurs, ceux qui trinquent à minuit font trêve et davantage, se réjouissent dans le bruit, aspirent à l'essentiel laissent le soin à d'autres d'arroser leur chemin. Dans la crainte d'abord, d'être absorbés par les battements d'une horloge qui rétrécit leur monde, ils l'emballent avec eux au guet des ombres, jusqu'à ce que son mouvement s'arrête. Aussi compréhensifs que les amants, ils franchissent les portes, trainent sur eux les traboules puis ils flanent, unis en grappes sûres mais toujours seuls.
Je les vois sur les quais, le long des fleuves adorer les scintillements, et criant dans le souffle asséché de l'hiver des injures à nul autre qu'eux mêmes. Cette liquidation dont librement ils s'acquittent, semble filtrer encore le mauvais sang des jours qui ont précédé. Ils se scellent au ciment, contemplent les péniches, les terrasses des restaurants, dans l'éclat du rissolement des poulardes ou les odeurs de poissons frits. Ils réecrivent chaque nuit, la même histoire, tradition urbaine et orale, la préface d'un conte braille ou l'écho d'un chant né dans la hâte d'en finir puis d'éparpiller toute l'intensité inhérente à la joie de s'anéantir. Je les vois, seuls, trinquer avec tous leurs amis d'une heure, ils ne doutent pas qu'ils peuvent se lier éternellement, veiller à ne jamais laisser d'autres les perdre dans la plus abondante réserve de mots, de promesses. Ce tintamarre... Je les retrouve plus loin, plus gais, ils fanfaronnent plus saouls aussi, à d'autres zincs mais émus de la même façon à la vue d'une horloge qui vient de s'arrêter. Je les vois dans ma rue, titubant endormis près d'une villa bordée de bergenias sans fleurs, pendant que leurs amis, les quittent déjà, s'en vont mener un autre slow sur "Valentine" près des fausses cariatides du bar d'un hôtel chic.
Toutes ces processions en marche sur la terre, nous observent impassibles, rient en coin de nos rythmes. On pourrait soupçonner que l'arrêt d'une horloge irait enamourer tout le reste du monde. La nuit vante l'avantage de se brûler à ces amours qui n'espèrent pas, n'offrent rien en retour. Un sang commun circule dans leurs veines, ils embrassent comme rien des filles qui leur déplaisent. Elles attendent sur des strapontins. Elles sont même là pour ça. Le deal est simple, ça reste honnête. Eux, ils restent au fond de l'aquarium avec leurs yeux ronds leurs barbillons de poissons-chats, longeant les serres ou traversés d'icebergs, de mondes flottants sucrés, givrés, peu importe là, partout, ils ont le pied marin, la colère des grands capitaines, et de belles euphories pour claquer les chagrins. Cette liquidation, toujours la même les tient en équilibre entre deux fleuves, le coeur tâtant du vide au sommet des falaises, les pare d'arc et de flêches, d'un nom de plume vaguement mexicaine.
Je vois nos emplacements se déplacer comme eux, courir derrière l'ivresse, rejoindre les collines à la recherche de plantes vénéneuses, comme l'herbe de bisons, dans sa grande bouteille verte, ils entament avec elle, la tristesse d'un coup de barre, puis vers quatre heures, ils ressucitent.
Je les vois transformer les fleuves en bord de mer, admirer rue de l'Alma au loin les caravelles, je les retrouve à cinq heures, affalés sur des bancs, et toujours le ciment, pour eux méconnaissable se transforme en lit de camp ou en échasses obliques pas plus hautes qu'une allumette à craquer dans la nuit, pour tout ce qui embrase, et qu'un feu brassant l'air, provoque l'incendie sur la ville. Un lever de soleil, les ramène avec le premier bus bondé de gens, dans un champ de savons, là où ils ne savent plus, à cause de la lumière, exactement par quel chemin retrouver leur maison.
Photo : Berges du Rhône by night vu d'un vélo garé sur un pont entre rive gauche et Presqu'île à Lyon, photographié au mois de Janvier, un certain jour. © Frb 2011
01:40 Publié dans Arts visuels, Balades, De la musique avant toute chose, De visu, Impromptus, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Commentaires
Bonsoir Frasby, j'aime beaucoup ce texte.
Savez-vous que si par malheur on s'éloigne un peu de Certains Jours (parce qu'on n'arrive plus à tout faire et puis que des fois on ne sait pas à quoi ça tient), eh bien on revient sur la pointe des pieds, parce qu'il n'est pas sûr qu'ici, on sache de nouveau s'affronter au texte.
J'aime vraiment beaucoup ces "Vues de nuit" et ces bandes qui vont de zinc en zinc,
et particulièrement ce passage :
" Ils réécrivent chaque nuit, la même histoire, tradition urbaine et orale, la préface d'un conte braille ou l'écho d'un chant né dans la hâte d'en finir puis d'éparpiller toute l'intensité inhérente à la joie de s'anéantir. Je les vois, seuls, trinquer avec tous leurs amis d'une heure, ils ne doutent pas qu'ils peuvent se lier éternellement, veiller à ne jamais laisser d'autres les perdre dans la plus abondante réserve de mots, de promesses. Ce tintamarre... "
Merci Frasby. Je vous embrasse.
Écrit par : Michèle | dimanche, 23 janvier 2011
@Michèle : Merci pour vos appréciations et surtout pour votre franchise précieuse. Rassurez moi qui est cet "on" ? Vous êtes venus en délégation ( glagla !) ou ce "on" c'est juste vous ? ( :) C'est difficile de vous répondre sur le thème des textes qui ne "passent" pas auprès des lecteurs, j'apprécie que vous l'énonciez si clairement, j'en ai conscience bien sûr et j'essaie pour l'instant de franchir un "passage" indécis, on va le dire comme ça, pour faire advenir d'autres choses, pour l'heure, je suis entre deux rives, dans l'incertitude du sort de CJ, c'est vrai (pour parer à l'usure), que je me pose la question d'arrêter CJ ça fera 3 ans, c'est peut être assez, comme les amoureux qui préfèrent rompre plutôt que tomber dans l'habitude :), il y a eu des choses un peu "zarbys" cet automne qui m'ont éloignée de la toile,(féroce) je n'ai pas opposé de réponse, pourtant j'aurais dû, depuis je suis allée sur d'autres projets, tout se divise ou se multiplie ailleurs avec et sans toile, et je n'ai plus le temps de visiter les blogs que j'aime, cela joue aussi sur les textes pour tout ce qu'on échange ici et là, on n'est pas des monolithes les textes seront sûrement meilleurs quand j'aurais décidé fermement de continuer, là, j'hésite trop, le lecteur le voit sans doute si je poursuis, j'aimerais trouver d'autres choses, comme je ne suis pas un génie genre Picasso : je cherche, je cherche... Les derniers textes me sont un peu étrangers, j'avoue, (c'est le comble non ?) le passage est étroit une bande (étroite) de zinc en zinc dans la nuit profonde et glacée, à tâtons. J'aime beaucoup vos manouches :)
Écrit par : Frasby | mardi, 25 janvier 2011
Frasby, je ne mesurais pas jusqu'où pouvait aller l'interprétation de mes paroles et je vous présente mes excuses, vraiment, d'avoir été aussi inconséquente.
Grands dieux la qualité de votre travail n'est pas en cause ou plutôt si mais pas comme vous croyez.
"Certains Jours" fonctionne sur la veine de la création et l'artiste que vous êtes n'imagine pas ce que cela requiert d'un lecteur qui n'a pas cette qualité de divergence.
Comment dire cela ? La poésie comme le texte de création pure, n'est pas destinataire ; elle ne s'adresse pas au lecteur. Elle demande que le lecteur s'adresse à elle, se bouge un peu face à la page.
Vous me direz que toute bonne littérature fonctionne ainsi. Mais la poésie est particulièrement exigeante. Elle n'offre pas du tout les mêmes repères. Elle est si ouverte qu'elle en est vertigineuse.
Et comme je ne sais pas faire les choses à moitié, quand je suis sur un site, je "travaille". Je travaille autour de ce que je lis. Et cela prend du temps. Parce que, en plus, je suis lente. Alors forcément, il y a des fois où je ne suis ici et pas là, là et pas ici. D'habitude, je ne m'excuse pas de mon absence parce que ce n'en est pas vraiment une. J'arrive toujours à me rattraper. Avec vous ce n'est pas pareil. S'il m'arrive de ne pas avoir lu certains textes, ça me déstabilise parce que je sais que je ne pourrai pas rattraper mon retard.
Voilà. Pour le "on" vous avez raison, on était deux, ma mauvaise conscience m'accompagnait. Je viens de la foutre à la corbeille celle-là. C'est moi toute seule qui suis là, et bien là. Frasby. Je suis là.
Écrit par : Michèle | mardi, 25 janvier 2011
« Bien sûr, des fois, j'ai pensé mettre fin à mes jours,
mais je ne savais jamais par lequel commencer. » J. Prévert
Écrit par : Marc | mardi, 25 janvier 2011
@Michèle: Vous êtes incroyable, (adorable Michèle :) ne vous excusez pas, ce serait insensé (:O!) la règle du jeu du blog c'est d'accepter pour l'auteur d'être noyé dans une multitude et de ne pas exiger quoi que ce soit de son lecteur, le lecteur va et vient, à sa guise, c'est le jeu, si l'auteur du blog le vit mal, il lui faut faire un site ou un blog en fermant les commentaires, ou voir un psy :)) surtout ne pas s'en prendre à ses lecteurs ! en tout cas, il n'a rien à reprocher au lecteur qui est libre, ça pour moi c'est la base, le lecteur n'a donc pas à s'excuser- surtout pas vous Fée Chimèle ! (chacun à son rythme), s'il se sent coupable de ne pas aller là plutôt qu'ici, (ça m'arrive pourtant) ça ne va pas avec l'idée de tout venant on va dire "poétique", la toile inspire cela aussi; vous le dites très justement, "le lecteur n'a pas cette qualité de divergence", je pense que sur un blog l'auteur s'adresse à des lecteurs, (invisibles, certes) mais il n'est pas seul devant un miroir, il y a une part hasardeuse, aléatoire, pour moi' il est important de remettre en question l'évolution, quand un texte ou une série ne fonctionnent pas, la façon de"présenter" les textes n'est pas rien, ne pas "oublier" les lecteurs sans non plus jouer l'option "séduction" à tout prix, (je ne suis pas une star :)) la communication, l'exposition procèdent ici encore par -essais-erreurs- ce blog n'est pas une oeuvre, tout est fragmentaire, inachevé, je ne cible pas l'édition, c'est le Wip :), Michèle, chère sentinelle vous n'avez absolument rien à vous reprocher, votre franchise, vos interventions participent aussi des textes, l'écho active le mouvement d'écriture, c'est pour moi précieux. Pour ce qui est de la question arrêt ou non, vous n'y êtes pour rien, oh non ! (ma crainte du "on" est bien ailleurs) je vais le dire, cela vous ôtera tout scrupule, en automne, un ami m'a appelée, dans la nuit pour m'avertir qu'il tombait des injures sous les billets, ce déballage ignoble attaquait non seulement CJ, ma vie privée, mais surtout injuriait d'autres bloggeurs en leurs noms et les commentateurs étaient violemment "salis" (euphémisme !), je connais hélas la personne qui fait a ça, qui, parfois perd contrôle de "sa" réalité, et toute "censure", cela s'appelle de la "paranoïa"ça m'a violemment destabilisée, de voir les commentateurs arbitrairement "attaqués"d'où cette modération (depuis obligée, j"en suis navrée), le vilain "troll" s'est excusé (pas publiquement, hélas!) puis a recommencé récemment, il est incontrolable, et, je suis responsable de ce qui est publié ici, j'espère donc qu'aucun lecteur commentateur n'est tombé sur ces pures ordures ni autres calomnies versées ailleurs pas piquées des hannetons, (d'où ma crainte du "on" et elle est juste qu'un lecteur ait lu et se soit senti "agressé" .) CJ est en roue libre avec les commentateurs, sans réseau, surtout loin des bruits, je n'ai rien voulu publier sur ce thème, ces injures ont été lisibles deux heures seulement une nuit, c'est encore trop, fermer les commentaires autant fermer le blog, je ne voulais rien céder à cette"dinguerie", je me suis donc posée la question du "comment composer avec "l'accident ?" et le rendre insignifiant ?", cela m'a ôté quelque légereté, puis à force éprouvée (malgré la modération). Mes derniers textes ont dû sans que je m'en aperçoive (de suite), porter en eux ce plomb, la légereté perdue de CJ, (que de misères !:)), je voulais rester imperméable, mais la poésie est fragile, elle absorbe le tout venant, du moins CJ est aussi, c'est son jeu, une éponge :) J'ai dû m'éloigner, les réponses sont parfois hors de nous, l'incident a amené d'autres questions. Je suis actuellement dans les questions. Vous voyez que vous n'y êtes ABSOLUMENT pour rien, et au lieu d'accepter vos excuses qui n'ont pas lieu d'être, je préfère vous remercier vivement, et souligner que vous n'êtes pas dans l'inconséquence (que nenni !) je suis lente aussi (et j'utilise le "on" par dépit :) donc pas de blâme pardonnnez moi ces longueurs, je tenais vraiment à vous rassurer, vous dire encore, combien j'aime votre "écoute" intelligente et généreuse, j'apprécie beaucoup votre texte ci dessus, lumineux, réanimant le sens... :) Vous êtes là.
c'est énorme ! je vous embrasse
(vous, et les manouches :))
Écrit par : Frasby | mardi, 25 janvier 2011
Moi aussi je suis là. Votre voix compte. Même si parfois vos textes sont - pour moi- trop longs, trop compliqués. Ou que je ne suis pas d'accord avec certaines de vos positions. Mais
qu'importe: je sais que vous êtes là et grosso modo je regarde tous les jours ce que vous écrivez, vos images, les citations. Je préférais les textes plus courts, plus simples, moins sombres, et surtout je n'aime pas les liens multiples. J'adorais quand vous étiez si drôle et fofolle! Mais certains Jours est là, avec sa voix singulière, pareille à aucune que je connais. Donc si vous arrêtez Frasby, que ça soit votre choix, mais pas à cause de l'idée que vous ne seriez pas lue ou que nous serions indifférents. D'accord? (au passage, hommage à Michèle qui est là comme une sentinelle, j'aime bien cette idée!) .Enormes baisers, Frasby!
Écrit par : Sophie | mardi, 25 janvier 2011
@Marc : Magnifique ! Je ne la connaissais pas celle là.
Je vais donc faire comme Jacques a dit.
(dans la plus poétique et la plus souriante des indécisions :)
Merci Marc !
Écrit par : Frasby | mardi, 25 janvier 2011
@Sophie : Il est très beau votre commentaire ! j'en suis touchée, vraiment ! (c'est comme lire un mot d'ange gardien :) je sais, qu'il y a aussi un fil précieux, de CJ à l'éventail, je n'en n'ai jamais douté, l'éventail que j'ai vu naître avec bonheur et que je lis dès que je peux prendre le temps presque chaque jour, également, sans forcément commenter, mais pour cause de lenteur, ou de temps, j'aime beaucoup l'idée qu'on puisse être attaché, à des domaines qui ne nous ressemblent pas, apprécier des billets avec lesquels on n'est pas d'accord et j'apprécie beaucoup votre franchise, comme celle de Michèle, les anges gardiens, les sentinelles, amènent le grain, la franchise mais pas pour rien, c'est avec cela aussi que les textes évoluent même, les images peu légendées :) Chaque fois que j'écris un texte sans liens, je pense à vous, même si je le note ici, quelque part je vous le dédie (je me dis "celui ci Sophie pourra le lire ! :) on dit pas forcément tout à voix haute. Les liens multiples ont fait partie de l'expérience, parce que le web permet ce genre de détournements, ce n'est pas mon souhait de les rendre systématiques, si ça peut vous rassurer, tout est impermanent ici et je me pose cycliquement, comme aujourd'hui, la question d"une nécessité à retrouver aussi des choses plus simples, plus sobres, très brèves au moins ponctuellement, ça fait partie de mes questions, "foufou fofolle, et drôle" ça c'est plus délicat, au début je n'avais pas l'intention d'écrire des textes, ça m'a rattrapée et peut être piégée, vous avez raison sur le côté foufou, j'aimerai beaucoup le retrouver, mais sans acharnement. Je ne peux oublier vos encouragements du début, et nos échanges "echevelés" ici et chez vous, au tout début j'avais 5 lecteurs par jour, mes copains, Vous, Marc et moi, c'était vraiment précieux, (et tous vos engouements) mais je vous rassure je ne cours pas après les chiffres, le nombre des lecteurs sinon je créerai un blog qui aurait pour thème "tout sur Brad Pitt", je préfère la qualité (des lecteurs) à la quantité, donc si je pose la question aujourd'hui de continuer ou non CJ (et ça ne sera pas la première fois) ce serait plutôt pour prévenir l'usure, j'insiste ou certains "accidents" récents. Vous êtes adorable, Sophie, je trouve très beaux vos encouragements, tout comme l'éventail sur lequel vous avez peu à peu ajouté plus que 2 ailes et que j'adore voir s'envoler parfois comme un cerf volant, j'admire votre légéreté qui semble inépuisable, et qui prouve qu'on peut être à la fois léger et intelligent. Hommage à Michèle oui, oui, bien sûr la fée Chimèle sentinelle qui décoiffe la fée électricité, il y a beaucoup de fées qui passent ici (sourires) . Tout ça pour dire, que si c'était une question d'arrêter pour une question de lectorat ou de commentateurs, ça serait bien ingrat de ma part, j'ai beaucoup de chance je trouve, et elle ne m'est pas dûe donc ce ne pourrait être pour cette raison, pas pour l'instant, je me suis déjà posé la question d'arrêter et c'est sans doute "cyclique", chercher... à retrouver un souffle pour ne pas "encroûter" le domaine ce serait plutôt ça. je vous embrasse très fort Sophie, encore merci pour votre belle intervention.
Écrit par : Frasby | mardi, 25 janvier 2011
Les commentaires sont fermés.