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mercredi, 18 mai 2011

Obscuritudes

Nous savons pourtant le prix de la douleur
les ailes de l’oubli et les forages infinis
à fleur de vie
les paroles qui n’arrivent à se saisir des faits
à peine pour s’en servir pour rire

TRISTAN TZARA, extr. "Sur le chemin des étoiles de mer" dédié à Frederico Garcia Lorca.

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"Vous êtes menacé de tomber victime d'une ruse infernale"

Achille traîne à son char le corps inanimé d'Hector. Pénélope est devenue à force, cet oiseau qui fait de la couture. L'agriculteur repose sous le talisman de la lune.

"Malédiction"

Une famille pleure. La carte est triste pour le fort comme pour le faible. Celui qui triomphait hier est aujourd'hui abattu. Celui qui est aujourd'hui à terre ne sait s'il se relèvera demain. L'artiste introduit de la matière brute dans l'oeuf philosophique. La transmutation n'a pas eu lieu. Une jeune fille refuse les avances d'un ouvrier métallurgiste. Elle se croit aimée d'un homme riche, elle compte sur ses promesses. Il l'oublie. Elle part en Amérique, elle le revoit, puis on la perd de vue. On se réjouit d'une maternité sous des roses bâtardes. L'artiste vendra ses propres faux pour payer la note d'électricité. Le Grand Oeuvre est remis à plus tard. Une épouse bafouée passe dans un trou de souris juste au milieu d'un disque noir.

"Possible tromperie."

Des énergies puissantes sont mobilisées en vue d'un travail constructif. Un cheval à bascule entre sous la porte de Scée, suivi de troupes. L'évènement s'annonce désastreux. Des hommes à cheval tentent de voler le Talisman de la lune. Heureuse fatalité.

"Vous souffrirez de l'effet d'une discorde qui n'est point de votre faute."

Un homme tue sa famille. On le croise dans le sud de la France avec une femme, mangeant des glaces à la vanille sur une plage. Le talisman de la lune peut vous sauver par le cercle de magie blanche dont l'effacement s'effectue grâce à un balai. Le Centaure ne veut pas mourir ; la flêche qui l'a blessé est à côté de lui, Pénélope reprisera son passé avec du fil de fer, il ne meurt pas, il est métamorphosé en lapin et peaufine des enluminures dans la nuit.

"Mollesses et ingratitudes dominent."

Avec de grandes connaissances, nous resterons sans avenir. Un homme à tête grise, un bracelet à la cheville se heurte à des entraves insurmontables. Un chasseur sans gibier. Un ami joue au frère. C'est un personnage de malheur, nul succès ne peut l'atteindre. Le jour vient. Le même journal est distribué à tout le monde. Cupidon décochera quelques flêches avec plus ou moins de force dès qu'il en recevra le signal. Une femme recouvre la ville du regard bleu de l'amour insensé, visage de la douleur, garder l'honneur est favorable. Le monstre typhonien armé d'un trident renverse une région dans un pays très loin. Une manivelle donne le branle. On parle du retour d'un nuage de cendres. Etc...

  

Photo : Un crépuscule sur "Le répit de l'Agriculteur", sculpture créee par l'artiste Jules Pandariès (1862-1933), photographiée un soir d'orage, entre le cours Emile Zola et l'Avenue Henri Barbusse, dans le quartier des Gratte Ciel à Villeurbanne.

 

Photo : © Frb 2011.

Commentaires

comme d'habitude une remarquable photo pour ces commentaires avec cette citation de ztara pour Garcia LORCA BEAU !

Écrit par : alex | lundi, 23 mai 2011

@alex :Tzara comme Cendrars est un poète de chevet ou plutôt un éclaireur un éveilleur mais je t'avoue que ma découverte de Lorca a été plus tardive et chaque fois qu'il me vient de le relire je suis scotchée, émerveillée, BEAU ! comme tu dis (en majuscules) merci à toi, d'apprécier. Bonne soirée...

Écrit par : frasby | lundi, 23 mai 2011

magnifique photo ! et ces obscuritudes qui résonnent tellement !!!
les titres sont de vous n'est-ce pas fine mouche?

Écrit par : catherine L | lundi, 23 mai 2011

@catherine L : Pour la photo, merci, vraiment! l'avis d'une pro ne sera pas de trop, surtout que cette photo m'en a fait voir de toutes les couleurs (si j'ose dire), alors j'ai enlevé les couleurs, mais je restais encore perplexe, votre avis celui d'Alex sont bienvenus image sombre pour un mois de Mai (obscuritudes obligent), souffle un nuage de cendres sur le monde, c'est étrange, ce nuage qui s'ajoute aux évènements si troubles; dans cette chaleur quasi estivale : "l'obscurité s'approche de nous" disait un islandais enfin, le ton de frayeur que l'homme prenait en disant cette phrase faisait un peu "oracle mystico apocalypto..." , juste derrière il y avait la Royale fine mouche parmi les mouches, qui déboulait en féministe, Dsk sous les flash et la femme de ménage dans le placard,alors le titre disons que c'est un coupé collé (en tirant par cheveux via une affreuse soufflerie... :)

Écrit par : frasby | lundi, 23 mai 2011

Lassitudes. Hébétudes. Je crois comprendre. Merci. Encore une fois. J'attendais de vous, justement, le mot qui présenterait tout cela à l'oblique et qui me rendrait fragile à nouveau. Cette fréquentation (la nôtre), enfin, la mienne ici, est une bien bonne chose dans ma vie.

Écrit par : Marc | mardi, 24 mai 2011

@Marc: Mais oui, lassitudes, hébétudes, c'est bien cela, sidération aussi, "je crois comprendre", (je crois que oui :) un ami me disait à propos de ce billet "je ne comprends pas ", plus solide que votre "je crois comprendre" (que je préfère, evidemment :) qui est fragile, lui aussi pas si sûr, qui accepte d'entrer dans ce "jeu" ou parti-pris du glissement à l'oblique, (comme entrer à Saguenay en marchant sur les mains sans consulter le maire ni ouvrir des prières) accepter que ça "tremble" un peu entre les lignes, merci vraiment ! ce n'est peut être pas si facile ou bien en demander beaucoup à un lecteur, n'est ce pas ? :) / nous y sommes, dans le tranchant de l'humain : résistants et "maniables" à merci. Ce n'est pas moral ni immoral, c'est un basculement, le nerf humain à rude épreuve, ça parait ubuesque, mais ce n'est qu'une partie visible du réel ça bat le jeu, redistribue les cartes. Ensuite il y a des conséquences, des dénouements qui vont mentir ... ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ne voit pas, quand le collectif touche l'individu même; et nous brûlerait les yeux peut être ? perturbe, inverse les forces et les fragilités, des uns et des autres (à ce propos, j'aime beaucoup le thème du dernier film de Lars Von Triers...) ...
Vous attendiez de moi ? (sourires) , tant mieux, en ne transigeant pas, vous m'accompagnez mieux, j'en suis infiniment touchée, même si je ne peux promettre d'honorer vos attentes. Merci encore. Bonne journée, Marc.

Écrit par : frasby | mardi, 24 mai 2011

Oh mais l'éventail s'est glissé là! merci pour ce clin d'oeil Frasby.
Ce texte me vaut quelques courroux d'ailleurs!

Écrit par : Sophie | mardi, 24 mai 2011

@Sophie : Oui, oui j'ai beaucoup aimé votre texte. En oblique. Un peu sulfureux, décalé . Le courroux je l'ai lu, cette personne vous croit elle journaliste ? Il me semble qu'elle confond, nous avons je crois interêt nous autres avec nos petits blogs à ne pas nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, surtout en de telles circonstances, je vous défendrai (gnark gnark) si l'on vous lapide trop expressément, je maintiens que broder est non seulement encore autorisé dans notre pays mais aussi qu'un peu d'ironie même sur un ton apparemment frivolant ne va pas contre la bienveillance ou la compassion, (pour les présumés victimes) si les petites variations en oblique se mettent à choquer nos lecteurs au nom de la morale ou au nom des victimes, ou des femmes etc... alors ça deviendra un paradoxe dingue, sans vouloir en rajouter, nous ne sommes pas à ce point indifférent(e)s, plus une situation est sidérante plus nous y opposons avec force, quelques grincements, (salvateurs je crois), et j'ai plutôt l'impression que cette actualité nous affecte tous si profondément... Elle ouvre à des interrogations humaines, voire personnelles très graves. Pour cette jeune fille dont on ne sait rien, pour l'épouse, la belle fille et même le gros monsieur, je trouve assez malsain de regarder ainsi cela comme au spectacle, jusqu'à tirer des conclusions prématurées, alors votre texte au milieu de tout ça finalement, il est assez sain, je ne doute pas Sophie, que vous pensiez aussi à la présumée victime. Oubliez le courroux. Ne changez rien...

Écrit par : frasby | mardi, 24 mai 2011

Moi, la ou le victime? Pff! M'en fous, moi!!!
(merci Frasby!)

Écrit par : Sophie | mercredi, 25 mai 2011

@Sophie : Où avez vous lu que je vous voyais comme une victime ? Ah mais surtout pas, pas non ! Peut être dans le "Si on vous lapide" mais c'était une vague plaisanterie. Sincèrement vous n'avez pas sur ce coup là le profil d'une victime, non en fait je me posais une question "peut on broder à propos de tout ?" forcément ça nous concerne bon, certes, on ne peut pas plaire à tout le monde, (on a encore le droit de broder mais peut être pas avec n'importe qui ) en tout cas si la version de votre broderie apparait au grand jour comme étant la seule unique version vérifiée authentique, je trouverai ça assez cocasse, j'aime bien quand la réalité dépasse la fiction... J'aime bien la caresse verte (c'est une trouvaille), par contre je n'aime pas du tout ces taches de crème patissière sur votre tablier, ça vous perdra, c'est immoral ! (:O!)
Bonne journée, à vous, Sophie,
ps : je ne me fais pas trop de souci, enfin de compte, vous n'aurez pas besoin de frasby en robe (légère) d'avocate, votre éventail est comme un talisman il vous protègera bien contre d'éventuelles lapidations :)

Écrit par : frasby | jeudi, 26 mai 2011

Non non Frasby, c'est pas ça, je plaisantais en disant c'est bien connu je ne m'intéresse pas à la ou le victime -la femme de chambre ou le roi du pétrole quoi-, je ne disais pas que j'étais la victime!

Écrit par : Sophie | jeudi, 26 mai 2011

@Sophie : Ah oui ! suis je bête, pardonnez moi c'est idiot , j'ai fait une interprétation en vrille, à cause du courroux "victime du courroux", remarquez, ça me paraissait un peu bizarre, là ça va déjà mieux...

Écrit par : frasby | jeudi, 26 mai 2011

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