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lundi, 02 août 2010

Monts et merveilles

Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes.

LA ROCHEFOUCAULT, Max. 38

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A la fin du XIIIe siècle, les "monts" symbolisaient une grande quantité de choses, au Moyen-Âge, on disait, "promettre les monts et les vaux" (c'est-à-dire les vallées), à ne surtout pas confondre avec les "démons", même si les légendes du Moyen-Âge évoquent souvent "les démons et merveilles". Dès le XVe siècle on utilisait l'expression "conter maux et merveilles" pour raconter des histoires fabuleuses". L'expression s'est ensuite transformée au XVIe siècle en "promettre monts et merveilles". Il s'agit donc de promettre des choses précieuses en grande quantité, choses mirifiques et dans un sens plus figuré : promettre plus qu'on ne peut tenir. Au cours du temps, on a dit aussi "promettre la lune", "chiens et oiseaux", "plus de beurre que de pain"... Mais revenons à cette expression "monts et merveilles" dont l'origine n'est pas anecdotique ; aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts, comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. Un peu plus tard, François Rabelais utilisera "conter monts et merveilles", tandis qu'au XVIIIe siècle, on parlera de "monts d'or" pour évoquer soit des avantages très importants soit des richesses considérables. Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont, au lieu de le compléter comme précédemment. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme... On retrouve chez J.J. Rousseau des "merveilles" plus fidèles à la panse rabelaisienne (ça c'est moi qui rajoute). Les "merveilles" sont des rubans de pâte cuits dans le beurre : "La collation fut composée d'échaudés, de merveilles", (cf La nouvelle Héloïse). Ainsi pourrions nous glisser doucement et pour appâter le gourmand lui promettre bien finement "Veaux et merveilles"... Mais cela est une autre histoire cachée entre les terres du Nabirosina et les monts de Genève et je n'en risquerais pas la publication sans m'en aller goûter moi même les merveilles décrites par Rousseau. Quant aux veaux je vous les promets, selon la formule consacrée du poète Auguste Vermeault : "Promettre veaux émerveille". Enfin bon...

Photo : Promenade au bord de l'étang des clefs, (merveille !) et, plus loin, St cyr (mont !) culminant à 771 mètres d'altitude, ce qui nous donne le plus haut sommet de la Bourgogne du sud, où par temps clair, on peut voir les cimes des neiges du blanc (mont) et des Alpes, le Forez, l'Autunois, le Morvan, le Beaujolais et le Mâconnais (Monts), et l'entrée de la cave en croisée d'ogive (Monts et Merveilles !) du poète, (poite ? pouêt ?) Hozan Kebo. Nabirosina. Août 2010.© Frb

lundi, 24 août 2009

Comme un lundi

Vingt secondes et puis rien .


 

samedi, 01 août 2009

Billet d'août

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette du saule noir
Où le vent pleure...

Rêvons, c’est l’heure.


PAUL VERLAINE. Extr : "La lune blanche" in "La bonne chanson".

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Si vous avez loupé l’épisode précédent...

Les vingt et une pièces qui composent "la bonne chanson" ont été spécialement composées pour Mathilde MAUTE DE FLEURVILLE avec laquelle VERLAINE vient juste de se fiancer. Une jeune fille âgée de seize ans, bourgeoise, naïve, pas spécialement attirée par la poésie, mais qui lit les poèmes de son bien-aimé avec les yeux de l’Amour. Aussi déclare-t-elle : "qu’ils sont peut-être... Trop forts pour elle". De crainte de ne pas être bien compris par sa jeune fiancée, le poète va amener tout son style à une plus grande simplicité. Certains critiques ne liront dans "la bonne chanson", qu’une simplification, un art de la rime banale, très "en deça", sur le plan strictement poètique, des recueils précédents. Il faut dire que "La bonne chanson" paraît en 1870 , après "les Poèmes Saturniens" ( 1866) : des "eaux fortes" ou tableaux, dans le goût du Parnasse, et les "Fêtes galantes" (1869) : vingt deux poèmes inspirés de WATTEAU évoquant les plaisirs élégants d'une société frivole. Mais dans  "La bonne chanson" le message est sincère, l’Amour vient... Ce n’est pas un rêve ! VERLAINE, clame tout son bonheur, imagine une vie conjugale rien que tranquille :

Le foyer, la lueur étroite de la lampe ;
La rêverie avec le doigt contre la tempe
Et les yeux se perdant parmi les yeux aimés ;
L’heure du thé fumant et les livres fermés ;
La douceur de sentir la fin de la soirée [...]

VERLAINE souhaite ardemment chasser les forces maléfiques qui tentent sa chair, tourmentent son âme (l’alcool, son attirance pour les jeunes garçons). La destinée maudite l’emportera sur cette simple vie d'homme, sur l'harmonie d'un couple si tendrement rêvé . La trop jeune et fraîche Mathilde, dans l’innocence de ses seize ans ne saura pas apaiser les tourments de son fiancé, ni le protéger. L'illusion se délitera. Mais "La bonne chanson" joue encore les sons de la balade. L' Amour se voue à l’heure exquise, porte son chant à l'élément. Tandis que, pas très loin, la silhouette sombre d'un saule annonce le déclin. La belle saison s'étire encore un peu dans les reflets. Quelquechose doute...

Photo : Fin d'après-midi aux reflets de l'étang des clefs, à l'ombre d'un arbre (plus ou moins saule) qui augure majestueusement premier billet d'Août 2009. © Frb.

lundi, 21 juillet 2008

Comme un lundi

Totem.jpgVu, sur le chemin des Clefs qui mène à l'étang du même nom, un totem improbable, assez peu brionnais, à l'arrière d'une cour de maison...Peut- être un jour oserais-je demander au propriétaire à quoi sert cette chose étrange, pas du tout hostile au promeneur qui en découvre la figure enfantine. Tête de bois, haute sur pattes, aux gobilles faite de boules métalliques.

Au Moyen-Age, déjà les enfants jouaient avec des boules en silex ou en terre cuite appelées "Gobilles" ( Extr .des termes régionaux de Suisse romande ou de Savoie...) à quelques bonnes centaines de km du Brionnais .

Le mystère de notre lundi restera donc entier...Jusqu'à ce que viennent d'autres divinités sauvages interroger le sens de notre marche...