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mercredi, 14 juillet 2010

Papotages

L'avenir est à ceux qui n'ont pas peur du vide.

`VALERE NOVARINA

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Les horizons sont infinis. Voulez vous que je vous dise ? J'aime l'absolu, je suis née pour ça. Il me tient et j'en souffre ; ça ne m'étonne pas de vous, Jessica, ne perdez pas espoir, un jour viendra, il faut laisser du temps au temps. Nous oscillons toujours entre joie et tristesse, tu n'as pas tort, il est vrai que rien n'est simple, tout nous dépasse, tout va si vite, nous sommes peu de chose. A qui le dites vous ! "l'animal gémissait et Marianne se demandait quoi faire". Je t'interrompts un instant, ma chérie, ce que tu as à nous dire est sûrement passionnant mais nous avons des invités ce n'est pas le moment, tu raconteras ta petite histoire une autre fois. Pardon chéri. Tu es déçue ? Non, chéri, ça ne fait rien. Aimez vous Brahms, chère Ludivine ? J'aime Baudelaire, et les valses d'André Rieu. Moi aussi, j'aime Baudelaire et André Rieu comme tout le monde ! je suis comme vous, nous sommes pareils. Savez vous que je connais par coeur "Le bateau ivre" ? Oh Geoffroy ! c'est de Rimbaud ! Rimbaud, Baudelaire, Quelle importance ? Vos yeux sont deux lacs, Ludivine. Je te sers un petit canon Patrick ? C'est pas de refus, merci Bernard, dingue ce que tu ressembles à ma cousine. Vous avez bonne mine chère Sandrine ! C'est normal, je suis partie dans la Nièvre varapper, huit jours avec mon mari sur la montagne. Ah la montagne, ça vous inspire ! Figurez vous que j'ai failli écrire un bouquin sur Nietszche à la montagne. Ah bon ? Moi de même ! C'est fou ! je suis un peu fou tu sais, c'est quoi ton signe astrologique ? Je suis taureau comme Sigmund Freud et Rocco Siffredi et à part ça ? Je suis hôtesse d'accueil dans un hôtel de passe où séjourna longtemps Magritte. Et vous, le boulot ? Moi je travaille dans l'artistique, Je suis créateur professionnel. J'aurais aimé être chirurgien dentiste, pas vous ? Si, moi aussi, bien sûr ! mon métier c'est de créer des sculptures contemporaines à base de bouses de sus scrofa vittatus. Ca veut dire quoi, exactement ? Ca veut surtout, ça ne dit pas. Perte du monde ! ni plus ni moins! ma démarche est odorifique! biomasse conceptuelle, magma interstellaire, jusqu'à l'avènement d'une nanoparticule idéale. À l’échelle d'un nanomètre, sachez Geneviève, que tout objet n’est qu’un assemblage des mêmes briques élémentaires. Je ne savais pas. Qu'en pensez vous Marie Hélène ? Trop compliqué pour moi ! J'avoue que je n'ai pas tout saisi. Mieux vaut n'en rien saisir du tout, ainsi vous n'en souffrirez pas; c'est de Sacha Guitry. Ah Guitry ! Et vos loisirs ? Pendant mes RTT,  je joue du mélodica, j'ai mis des poèmes chinois en musique: Li Po, Tou Fou, façon western, la musique est un art difficile. Comme tout art, cher Maurice ! Quant à Baudelaire, oui, je confirme c'est un écrivain excellent. Et donc vous êtes Balance ? Non Taureau, Moi aussi, le hasard... Signe de la triplicité de l'air,  les balances ont le teint clair, leurs natures sont très généreuses, j'y crois! comme moi ! J'aime donner. Vous pouvez me faire passer mon manteau de fourrure ? J'en ai marre. Quel jour ça vous arrangerait monsieur Prunier ? Demain, même heure, c'est entendu ! Une coupe en brosse, tout au rasoir, je n'y manquerais pas ! je ferai pour toi n'importe quoi, à votre service, tout le plaisir est pour moi, je me tuerai pour toi, Paméla si tu me le demandais. Je note, je vous ennuie peut-être ? Vous baillez, merde ! mais non, bien au contraire, vous ne voyez pas que je m'amuse follement ! Une recrudescence de poux dans les écoles ? Mais oui, madame vous avez bien compris, de poux de poux, de poux, pou ! pou ! pouah ! pouah ! assieds toi un instant, je sens que tu fatigues. Tu me donnes le tournis, Patricia, tu te fatigues et tu nous fatigues. Que disions nous Marie-Odile ? Des poux, madame, dans nos écoles ! Et comment éradiquer cela ? En gobant des oeufs de caille, cher Jean-Guy. Je plaisante! vous n'êtes pas drôle ! pardonnez moi. Et à part ça ? Tu racontes quoi, mon brave Octave ? Ben pas grand chose j'ai revendu ma vache. Ma foi, si tu regrettes pas. Je regrette pas. Je regrette jamais rien ! je suis comme ça. Ce qui est fait n'est plus à faire ! t'as raison, ce qui est fait est fait. Ne changez pas les assiettes, Marie Agnès ! on va  les ramasser avec du pain. A quoi bon les regrets ? Racontez nous, Yvonne, votre calvaire. Il m'a quittée le jour de Noël 1976. Tu veux t'asseoire sur un coussin ? Il buvait ? Non, je suis pas très coussins. Il buvait. Il est où le tabouret ? Il est parti vivre avec un autre homme. Chantal, mets ton châle, on s'en va!  Et Gilbert ? Gilbert rien. Il est parti, mais d'où il est, il nous voit. Et vous l'aimez toujours ? Je vais aller aux Indes. Je l'aimerai toujours ! on dit "en Inde" ! Ah les Indes ! c'est tout Nietszche ! "Ainsi parlait Zarathoustra", j' adore ça, je l'ai lu dix fois. J'aime aussi beaucoup Novalis, combien de glaçon Christine ? J'aime aussi Wagner ! Y'a pas à dire quel musicien ! non pas de glaçon, C'est Wagner qui a fait la musique de la pub pour l'eau minérale Buvarex ? non, c'est Schubert, pas de glaçon s'il te plait, Amanda ! un grand monsieur, la truite, Novalis qu'est ce qu'en penses toi, Evelyne ? Oh moi tu sais, je fais de la déprime, donc je pense pas... Intrinséquement, je préfère Mozart qui est plus enjoué, il a peut être été plus loin. Plus loin que Wagner ? Ah ça jamais ! je vous demande pardon ! y'a plus loin et plus loin, vous avez raison, Rodolphe, tout est relatif, on ne peut pas comparer l'incomparable!  Voulez vous que je vous récite un poème de ma composition ? Une autre fois mademoiselle Lacroix. Comme vous voulez, monsieur Anatole. Je ne force personne. Chacun est libre. Je suis foncièrement démocrate et anti-sarkozyste. Je vous comprends, Madeleine, on le serait à moins, j'ajouterai même, vous allez dire que c'est une banalité, qu'on peut être heureux sans. pas du tout, c'est certain ! on ne va pas se mentir, c'est loin d'être une banalité ! si je comprends bien, vous êtes une sorte d'anarchiste post modern ? Je suis un vrai anarchiste. Il faut bien se rebeller un petit peu, mais je préfère dire "utopiste du futur". Disons que je me situe dans une marge utopique futuriste. Un peu à la Ché Guévara ? Oui, c'est tout à fait ça. Regarde moi bien, Rolande, tu ne remarques rien ? Une marge qui tient la page. C'est cela, Maryvonne ! T'as fait coupé ta frange ? Le bonheur se vit nu, Ludivine, vous me réservez la prochaine danse ? Ma frange exactement ! embrassez moi Geoffroy ! et j'ai fait friser devant, t'en dis quoi ? C'est pas heureux, la frange revient, comme les pantalons taille haute. A tout âge. Ceinturé sous les bras. La raie de côté. Beaucoup trop compliqué pour moi. Tout âge a ses plaisir, n'est ce pas, Yvette ? Après tout, pourquoi pas ? Annie, Jean-Pierre, vous nous quittez déjà ? C'est qu'on n'est pas d'ici. Quel dommage ! et rouler de nuit en Renault 1000, ce n'est pas évident. J'en conviens, rentrez bien ! surtout soyez prudents. Merci pour tout. Non, non de rien. Je vous aime Ludivine. Est ce que vous avez lu le dernier Pascal Onfray, Philippe ? Formidable, fantastique, Je l'ai lu sur un chameau, en voyage au Maroc, avec le comité d'entreprise. Quelle marrade ! T'aurais vu la gueule de Jouvenot, Mais il s'appelle Michel. Vu l'heure qu'il est, Pascal ou Michel c'est pareil. Moi aussi. Je vous aime Geoffroy. Au point où on en est, t'as raison, c'est pareil, on s'en fout ! on se fout de tout. On va tout péter, on est libre. Mais tu as encore bu, mon poussin ! Je crois que je vais adopter la frange. La raie de côté, Clothilde, raie au milieu ça rajeunit. A quoi pensez vous Marie-Ange ? A rien. Je te jure que non, Bibiche j'ai bu que du Fanta. Et Ludivine, elle pense à quoi ? Au temps qui passe, Geoffroy, qui jamais ne revient... Vous êtes une mélancolique ? Oui ! la mélancolie hurle en moi. Que de souvenirs nous hantent ! sitôt faits, sitôt pfuittt! Le temps ne sert à rien, j'en suis sûre. Je vous sers une petite infusion, Marie-ange ? Pour digérer la langoustine. Oui, bonne idée vous avez quoi comme parfums? J'ai nuits tranquilles, saveurs des îles, draînage lymphatique arôme papaye, ou bien des feuilles de grabatelle de mon jardin. Grabatelle ? Je veux bien essayer, je ne connais pas ! C'est quoi exactement ? Une plante bioaquatique issue d'un phyloplancton mexicain de série 44 qui a un petit goût de cocaïne et qui posséde des vertus érotiques. Puis je vous poser une question Casimir ? Je vous en prie, si je peux vous renseigner tout le plaisir sera pour moi. Qu'y a t-il juste avant la mort ? Sans doute, le retour à l'enfance... Excellent ! je vous rejoins ! On n'oublie jamais son enfance et tout nous y renvoie. A qui le dites vous Philippe ? A vous Suzanne, et dans le blanc des yeux, sur la tête de ma femme, je vous jure, des tourments de nos existences l'enfance est le pignon, de tout. Vous voulez dire le pivot ? Non, Suzanne, le pignon, et j'insiste particulièrement sur le mot pignon.

 

SERGE CHARLES PENNEQUIN :Je suis pas

podcast

 

Son : Merci infiniment à Serge Charles Pennequin pour son "incrédible" performance sonore et surtout à Silence Radio qui a généreusement offert la pastille

Image : En dernière minute, notre grande amie Michèle Pambrun  est arrivée à l'improviste (à vélo bien sûr), avec sur son porte-bagage un autre Pennequin, celui-ci s'appelle Charles, nous rajoutons donc deux assiettes, il a amené le plat de résistance, on va remuer tout ça à la louche, (merci Chimèle !)

http://www.youtube.com/watch?v=D8mVfw5DjJw&feature=pl...

Nota : Pour le lecteur non-averti qui tomberait aujourd'hui dans le hasard du billet, depuis le 14/07 de patientes recherches ont été effectuées par les agents de certains jours (qui ont parfois des grandes oreilles), et se sont étonnés (autant que moi-même) que Serge Pennequin ait en tous points la même voix et la même écriture que Charles Pennequin. Il me paraît quand même important de rendre à César, et au plus vite, de corriger. Nous sommes en mesure d'affirmer aujourd'hui sans l'ombre d'un doute que les deux ne font qu'un, il y aura eu probablement coquille sous gravillon du côté de nos liens, (le module sonore étant livré sous le nom de Serge) tout autant que dans nos connaissances, (autant pour moi), j'ignorais tout des performances sonores et donc tout, du timbre de voix de Charles Pennequin, (ce qui est un comble!) mais comme c'est grâce à "Silence Radio" et à Michèle Pambrun que nous avons plus réellement (on va le dire comme ça) découvert Charles Pennequin, on va oublier Serge, tant pis pour lui, tant mieux pour Charles, j'espère que ce dernier acceptera nos plates excuses, que je tiens lui présenter avec un air penaud, (mais pas badin:) quoique je crois qu'il a bien mieux à faire, par ailleurs, que de venir lire ce petit machin, enfin bon. Je présente également mes excuses auprès de mes lecteurs chéris pour cette épouvantable impardonnable erreur, qui, concernant Charles Pennequin, ne risque pas de se reproduire.

Photo : Des pissenlits par la racine (de la langue ?) et puis un mur qui nous la coupe, quelquepart si seulement je me souvenais où ? De retour d'une soirée très hype, très Cuire et très Caluire pas loin de Croix Rousse (qui a des bobos partout). Juillet 2010.© Frb.