Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 27 mai 2012

Comme un dimanche...

Un dimanche de mai 1982, à onze heure du matin, le curé Masselin, monte en chaire, pousse un cri horrible et dit : "Après le jugement dernier, les ressucités de toute la terre se disposeront en colonne par deux et viendront successivement laver leur linceul dans le lavoir de Sore-les Sept Jardins. Ils se débarrasseront ainsi des traces de boue et des péchés. L'opération prendra le temps qu'il faudra. Les corps glorieux auront l'eternité devant eux. Puis ils se disperseront dans la campagne, poseront leur linceul à terre avant de s'y coucher et se caresseront les uns les autres sous le regard bienveillant de Dieu"

Gilbert LASCAULT : "Draps, linceuls et manuterges" in la revue "Le fou parle"23. Balland 1983.

lyon farniente_0044.JPG

Lien : En plus d'être critique d'art, écrivain, véritable passeur, Gilbert Lascault est aussi un homme de radio  une "voix" des plus singulières... Extrait, à  écouter, visionner, ci dessous :

http://vimeo.com/7095736

Nota : Pour ceux qui envisagent les dimanches sous des onctions plus chastes, la Marie Charlotte honnissant nos vices vous sonnera les cloches loin des affres de la chair, avec tout de même du linge, des aubes, de la dentelle, et Mr le curé de Varennes, que vos doigts vertueux (ou la Sainte Souris) trouveront sans peine en cliquant dans l'image.

Photo : Un dimanche de Mai 2012, dans la campagne du Parc de la tête d'Or (Parc des 7 jardins  lui aussi, en cherchant bien), l'histoire n'en finissant pas de tourner en rond,  j'ai  photographié une ressucitée effectuant une partie de jambes en l'air avant que d'autres ne viennent la rejoindre pour échanger un peu d'amour universel sous votre regard bienveillant chers lecteurs, Dieu ayant bien d'autres chats à fouetter ce printemps. En attendant de voir la suite... Promesses, promesses...

Parc © Frb 2012

mardi, 18 août 2009

Battre la campagne (2)

"Chaque région de l'espace, aussi petite soit-elle, en descendant jusqu'au simple photon, contient la configuration de l'ensemble."

GRICHKA BOGDANOV : (notre grand jeu d'été "battre la campagne", vous invitera à deviner qui est Igor, qui est Grichka, personnellement, je n'ai jamais su, c'est bien trop compliqué pour moi ;-)

mousse BA.pngCouchée sur un tapis de mousse, par un très bel après-midi d'été, je me mis à rêver à la structure des bryophyta et à son embranchement. Il y avait tant à dire, tant à faire partager car il faut le savoir, l'embranchement des Bryophyta, ne concerne que les mousses au sens strict (pas du tout la mousse à raser au chlorophylle, ni la mousse à la pistache), tandis que le terme bryophyte, pris au sens large (à quel autre autre sens pourrait-on le prendre ?) s'applique aux trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire. Les hepatocophyta par exemple (ou marchantiophytes (la marchantia)) ou les Anthocérotophyta (comme l'anthoceros levis, pour ne citer que lui ). Dépourvues de racines et de lignine, leurs "rhizoïde", (ah j'aime ce mot ! qui m'en rappelle un autre encore plus beau), permettent l'ancrage au substrat et pour certaines espèces, une vie épiphyte (du grec έπί "sur", φυτόν "végétal"; littéralement "à la surface d'un végétal"). Il faut aussi savoir que les épiphytes sont des organismes autotrophes photosynthétiques. Les organismes autotrophes s'avèrent capables (comme vous l'avez deviné), d'utiliser des éléments inorganiques pour synthétiser leurs propres constituants organiques. Mais pour en revenir aux bryophyta, elles sont dépourvues de tissus conducteurs comme ceux des plantes à graines. Pourquoi ? Se demandera-ton. Tout simplement parce que leur appareil végétatif, ne contient ni xylème, ni phloème. Le tissu xylèmique du grec "Xylon", "bois" est un ensemble comprenant le xylème, du parenchyme de réserve, des cellules associées ainsi que des rayons libéro-ligneux.  grâce au phénomène de reviviscence, ces espèces peuvent survivre  à l'état déshydraté. Ce sont également des indicateurs de pollution. Quant au phloème c'est le tissu conducteur de la sève élaborée (solution riche en glucides) chez les plantes vasculaires. Le phloème a aussi un rôle de réserve avec les parenchymes. Ceci explique cela; sauf si l'on ne sait pas ce que sont les parenchymes. Du grec ancien παρεκχέω, "parenkheô", "épancher auprès" (para = à côté, et egkheô = répandre), les parenchymes sont des tissus végétaux constitués de cellules vivantes, à paroi pecto-cellulosique mince, perforées de ponctuations ou plasmodesmes, qui permettent des communications intercellulaires et une circulation des substances à l'intérieur des cellules (circulation symplasmique). Ce sont donc essentiellement des cellules de remplissage. Enfin pour en finir avec les bryophyta, leur structure est simple, peu d'organes sont clairement différenciées, on parle alors d'une structure "thalloïde", de "Thalle" : une thalle, (parfois thalli au pluriel), est un appareil végétatif ne possédant ni feuilles, ni tiges, ni racines (si vous avez l'impression qu'on tourne en rond, vous le dites, hein !), produits par certains organismes non mobiles (végétaux, champignons, lichens, algues), les végétaux à thalles étaient autrefois rassemblés dans les "thallophytes" (algues, champignons, lichens, mousses), nous y sommes. Je vous épargne la différence entre Thallophytes et cormophytes ceux qui parlent couramment l'ancien grec comprendront... Pour en finir avec nos chères bryophyta, parlons un peu, (il le faut bien), de leur sexualité : elles se développent par division d'une seule cellule à l'extrémité de chaque organe végétatif ou reproducteur, pas de quoi s'en émouvoir. Mais le plus fascinant, puisque l'ébat des mousses nous a déçu, c'est le phénomène de reviviscence. En effet, grâce au phénomène de reviviscence, ces espèces peuvent non seulement survivre à l'état déshydraté mais si l'on s'approche du vrai sens de "reviviscence", littéralement, on trouvera un retour aux manifestations de la vie. De la reviviscence à la resurrection, il n'y a qu'un pas, que je franchis allégrement, puisque Wiki (l'érudi térisson), à la page "reviviscence" me redirigea automatiquement à la page "résurrection". C'est un signe providentiel, car si le Wiki est d'accointance avec les Dieux, et, si l'on ne redoute pas trop la compagnie de l'hepatocophyta (souvenez vous "la marchantia"! surnommée dans certains cas "l'hépatique des fontaines"), alors; (alors seulement), on pourra se rouler des journées entières dans la mousse en espérant attraper la reviviscence et la passer sans crainte à son voisin. Une prochaine fois, peut-être, je vous parlerai des Amours des sphagnopsida hors des sentiers battus, plus précisément de la redoutable killeuse des tourbières. Et cela s'appellera encore "battre la campagne".

Nota : Que les botanistes me pardonnent... Si la précision scientifique s'en trouvait un peu écornée, le plaisir des mots l'ayant emporté sur la leçon de choses, un coin de mousse m'inspira paradoxalement l'idée de chercher ses racines... (Dois-je rajouter que je ne suis pas botaniste ? ;-)

Si vous n'aimez pas la campagne, vous pouvez toujours aller battre le pavé : ICI

Photo: Une planète de mousse toute Nabirosinaise, caresse doucement l'écorce d'un épicea centenaire, dont cinq bras d'hommes, (dit-on), ne parviennent pas à faire le tour ➝ quant à l'explication de ce mystère arithmétique des "cinq bras d'hommes", vous la trouverez quelquepart dans nos commentaires...

Vu en forêt au lieu dit :"Clôt Boterêt" sur le chemin de Montrouan. Août 2009. ©