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samedi, 28 novembre 2009

Comme un soir presque tranquille

soir.JPGDans les maisons il y avait des fuites d'eau, des plombiers sur des escabeaux. Des ouvriers dans l'escalier étaient agenouillés devant une porte. Rue de Brest à Lyon, on avait pendu sur des fils, des étoiles entre les maisons. Le milieu de l'après-midi ressemblait à un soir tranquille. Sur le muret bordant le Rhône à quelques mètres de Morand-pont, une jeune fille lisait Modiano. Le paysage, l'étrangeté des ritournelles et des points fixes. Une valse muselée aux paradoxes des "Dimanches d'Aôut". Quelques personnes, encore, traversaient l'esplanade emmitouflées comme des enfants, à l'heure du goûter, plongeant pudiquement une moitié de visage dans des viennoiseries fourrées de frangipane. Il montait de la ville, une odeur de chocolat chaud. Les rues étaient désertes et les ponts désolés. Discrètement déjà, on ramenait les machines, pour une fête des lumières, qu'on avait décidé, cette année sous la sacro-sainte thématique de la nature. Assis par terre près d'un bouchon lyonnais, l'hiver glacerait les bonnes consciences, nos intranquillités, une main tendue, un spectre légèrement affublé, sur la tête un foulard et une corbeille aux pieds ; à ses côtés un garçonnet jouant de l'accordéon avec un doigt, deux notes slaves et la rue Verdi tirait sa roulotte, en ombres rares jusqu'aux luminions du bordel élégant de l'opéra où les danseurs de hip hop, RnB. draguaient les filles en marchant sur la tête. D'autres humains moins virtuoses anticipaient l'heure de l'apéro aux terrasse des cafés de la grande place, des employés, des bureaucrates, et des types en cravates qui n'étaient sans doute rien de tout cela. Des gens venus de la campagne demandaient leurs chemins. On vendait des pagnes bogolans au magasin Toto, les vieux osaient la trottinette, les jeunes la casquette à carreaux. Plus bas, le long des berges une jeune femme marchait un bouquet d'immortelles à la main. Jamais le vol des mouettes n'avait été si haut. Le ciel semblait peint par Jacob Van Ruisdael. Dans quelques secondes, le feu-piétons passerait au vert, nous serions une dizaine à traverser le pont...

Pour rejoindre le pont Morand, Il faut traverser deux fois la même route. Cela se fait sans y penser. Les piétons se mêlent aux rollers, et aux lourds vélos d'amour (on dit Vélo'V), qui trimballent dans leur guidon toute l'écologie pratique et techniciste du nouveau monde. Le Rhône est d'une belle couleur brune. Ses reflets cruels semblent doux. Une mer huileuse si l'on se penche, beaucoup plus fluide au loin. Par les flots on devine toutes les peines de coeur et ces corps remués sous ce fleuve éprouvant. Ces drames innombrables jamais ne se prononcent. Il y a des épines dans la gorge du Lyon.

Balade à suivre (peut être)...

Photo : Le fleuve Rhône en automne vu du Pont Morand à la fin de l'après-midi. Novembre 2009.© Frb.

Commentaires

Joli texte agrémenté d'une photo qui m'évoque davantage Jongkind que Ruysdael... Je vois que vous connaissez de belles balades et que vous prêtez une attention touchante aux lieux traversés... Dommage que cette attention n'est pas plus répandue. On devrait donner (ou laisser, c'est mieux) des cours de promenade, ou d'errance, aux étudiants. Je sens que j'aurais été assidu.

Écrit par : mon chien aussi | lundi, 30 novembre 2009

Bonjour,
Samedi j'ai revu sur Fr 3 un reportage sur la tragédie du Barrage de Frejus en 1959. l'émotion est toujours là ( à l'époque j'avai 13 ans et j'avais vécu ça à travers les journaux
et les actualitées du cinéma (bizarement la télé ne me rappelle rien d'autre que les collectes)
Je dis ça parce qu'en lisant ton commentaire ce matin, je me dis qu'il aurait pu être écrit pareillement dans l'aprés midi qui a précédé le drame par une des 500 victimes de l'époque, même émotion, mêmes mots, avec des phrases qui ne laissent pas insensible le lecteur
Bonne semaine

Écrit par : alex | lundi, 30 novembre 2009

@Mon chien aussi : Merci , vous êtes encourageant !. Ce petit texte est une sorte d'instantané (comme une suite de polaroïds), afin de se reposer de la religion socio-politique ;-) et du marxisme chrétien ;-O!
C'est drôle (et c'est bien !) ce que vous dites à la fin de ce commentaire, c'est exactement ce que je disais à quelqu'un il n'y a pas si longtemps, j'allais un tout petit peu plus loin, si vous permettez = (pousser le bouchon dans le vice d'errance) en proclamant (debout sur mon estrade avec la voix de Malraux ;-)), qu'on devrait payer les gens qui ont le temps de se promener juste pour qu'ils puissent rapporter à ceux qui travaillent ce qu'ils ont loupé dans la journée, et qu'on devrait les payer très très cher pour ça. Errants professionnels Cela vous irait il ? (J'espère que monsieur Frédéric Mitterrand qui visite ce blog assidûment prendra les mesures nécessaires... Pour Jongkind ! evidence ! J'ai pas pensé du tout à lui, il est clair qu'il irait parfaitement avec cette photo... peut être parce sur l'instant le ciel réel me fît immediatement penser à Ruysdael. Mais Jongkind ! je le retiens pour décembre ! Merci ! belles suggestions!
Je vous souhaite une belle journée baladeuse (vous êtes assez doué dans l'art baladeur (il m'a semblé entrevoir... ;-)

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

Joli description des alentours de Lyon que je connais peu, si ce n'est la Duchère où j'ai travaillé plusieurs fois, à la chaufferie. Je logeais à Dardilly le Haut !!
Et Villeurbanne une usine de métallurgie.

Bonne journée.

Écrit par : patriarch | lundi, 30 novembre 2009

@Alex : Ne parle pas de malheur ! terrifiante cette histoire de barrage de Fréjus... Je n'ai pas vu le reportage tv, mais lu des articles de presse, il y a déjà longtemps. A t-on retrouvé réellement des textes ,(journaux carnets) de gens qui ont décrit cette journée avant la tragédie ?
C'est la première fois que tu poses ici un commentaire qui ferait presque froid dans le dos... En même temps c'est un éclairage très interessant... A partir de quoi on pourrait écrire une fiction. Ca serait moins rude qu'une vraie catastrophe.
Tu t'y colles Alex ?
Merci pour cette mémoire. Pour l'heure je te souhaite un lundi parfait, à l'abri de tous les dangers (si possible !)

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

@Patriarch : C'est une description en roue libre d'un quartier assez central à Lyon situé à presqu'île, dans le perimétre opéra-terreaux, petites rues environnanntes, et puis une esplanade juste avant le passage du pont qui mène à la rive gauche, côté beaux quartiers où l'ambiance change du tout au tout.
La Duchère, j'y suis allée une fois il y a longtemps, je me suis perdue, aujourd'hui je ne connais pas du tout. Dardilly le haut ! carrément inconnu pour moi (juste des panneaux). Ce serait une idée d'aller faire un petit safari photo dans ces lieux là.
Quant à Villeurbanne, je connais mieux, sans trop vous questionner et si ce n'est pas indiscret, où était elle située vottre usine de metallurgie... On pourrait peut être la retrouver, ou son quartier ? Merci à vous pour ce petit tour aux alentours. Excellente journée !

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

@Frasby. Excellente idée que la vôtre. Ah oui !... Et je veux bien être parmi les premiers "errants"... M'étonne pas que ce genre d'idée vous vienne, m'étonne pas du tout. :)

Écrit par : mon chien aussi | lundi, 30 novembre 2009

Re,
Loin de moi l'idée d'avoir voulu jeter un froid, au contraire je me disais en lisant ton texte "dommage qu' à l'époque il n'existait pas ce genre de technologie pour permettre de livrer ses impressions simplement en regardant du haut d'un pont, d'un barrage.....
Dans le documentaire TV les quelques rares témoins disaient que jusqu'à leurs interwiev ils n'avaient jamais rien dit sur ce drame vécu, même à leurs enfants! 50 ans de silence et de malaise car à l'époque il n'existait pas de celule psychologique pour l'aide aux victimes.
Je trouvai que ton texte était quelque chose de rassurant et d'une qualité littéraire qui se retrouve dans ton dernier paragraphe. C'est ton tître qui m'a fait penser à Frejus
Côté ecriture d'une fiction, il me semble que là encore tu t'es trés bien débrouillée avec ce début de ballade

Écrit par : alex | lundi, 30 novembre 2009

@Mon chien aussi : Mon idée (hormis un petit vice vénal) c'est la votre ou votre idée (par la grâce de la gratuité) c'est la mienne, donc voilà ! sur le fond, quand y pense, à tête reposée. Donc voilà il nous reste à soumettre tout ça à monsieur le président qui va adorer ce concept !
Premiers errants payés par l'état ! les pionniers d'un monde nouveau !
(le problème c'est que s'il se glissait trop d'argent entre l'errance et nous, je crains que cela ne pervertisse un peu nos lieux et nos paresses... (Surtout payés par l'état) c' est très risqué. Non, non, il faudrait être indépendants)
Errant professionnel (indépendant !)
M'étonne pas que cette idée vous plaise ... ;-)

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

@Alex : Jeter un froid, non bien sûr ! je plaisantais voyons ! au contraire j'aime beaucoup les associations d'idées, surtout celles qui sont imprévisibles comme ici. La tragédie du barrage de Fréjus, je n'aurais pas pu y songer un instant.
D'une photo trace presque tranquille à la tragédie de Fréjus, il fallait tracer certaines lignes, tu le fais très bien. Je comprends ton regret (de technologie), Le problème de la technologie (et je ne suis pas contre la technologie, que ce soit clair, je suis fascinée par les machines depuis presque toujours je les utilise, le problème c'est ce qu'on en fait, oui, si c'est pour livrer des témoignages, préserver une mémoire, éviter que tout soit perdu, non ! si cela caresse le voyeurisme et le goût malsain (hélas très populaire) pour le fait divers et ses détails sordides... Il y a toujours un revers regrettable avec les machines, et le partage universel ; on le voit de plus en plus aujourd'hui sur la toile notamment...
Ton thème me fait penser à une photo de Paris Match (assez connue, qui est terrible dans tous les sens), c'est la photo de vacancières heureuses barbottant et riant assise sur un rocher je crois une seconde avant une tornade, une seconde d'un bonheur perdu... En aucun cas comparable avec la tragédie de Fréjus. Mais plusieurs morts aussi et une seule trace qui se retrouve dans cette photo banale deux filles hilares sur un rocher, et ensuite des dizaines (centaines ?) de photos de carnage et de corps déchiquetés ici et là. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Est ce que ce ne sont que des images ?
50 ans de silence et de malaise ! c'est fou ça... Il y a quand même eu des avancées. Merci pour les associations d'idées, et toute ta réflexion, très appréciée> Merci d'être un lecteur indulgent et t ô combien sagace = en fait la fin de ce petit texte (le temps changeant) constitue à l'origine, le début d'une autre nouvelle qui se situe rive gauche après le pont Morand et parle de tout à fait autre chose, glisse dans la fiction. La fin de ce texte fait le pont entre le vrai et le faux . Ni vrai ni faux en somme. Finalement j'ai choisi de couper (le pont) en m'assurant qu'aucun humain ne s'y trouvait ;-) bien sûr ! Bonne fin de journée à toi.
A bientôt ici ou là ...

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

Ballade à suivre ? Mais bien sûr que je vous suis ! et je vais lire ce texte plusieurs fois, même. Pour avoir du rab de belle prose.

Écrit par : Anna de Sandre | lundi, 30 novembre 2009

Merdre ! J'ai mis deux ailes à "balade" pour vous suivre en chantant à trois mètres du sol.

Écrit par : Anna de Sandre | lundi, 30 novembre 2009

@Anna de Sandre : Je ne sais pas comment on va géographiquement (et physiquement) s'arranger pour les balades et autres belles proses (grandes musiques, bonnes sanchons ;-) Parce que figurez vous que je vous suis aussi. Ce sera donc une gageure jamais vue, dans le monde de l'acrobatie. Pour le plaisir ! (comme chanterait herbert L.)
(je me suis inscrite en sessions rattrapage, à l'école des biffures chroniques, j'en suis ravie, mais c'est tenu ! rien à voir avec les rédacs ' de melle Pugeolles ! ravie j'vous dis ! les cours d'aéroplane j'adore ça ! ).
Ballade ? j'ai longtemps refusé d'amputer le L de balade, mais après m'être faite être grondée (;-O!!!)= avoir gronder (?) par des gens z'érudits, j'ai capitulé à regret, donc pas de blâme (ni brâme, ni drâme), vous pouvez mettre trois LLL à balllade (d'un joli effet de symétrie), ici point de chichis, vous gênez pas ! entre nous, je préfère deux, quand que ça marche et que ça chante, je suis contente !
(La ballade des gens heureux ? (;>O !)

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

Pour rejoindre le pont Morand, Il faut traverser deux fois la même route
ce n'est pas trop mon quartier donc je n'ai pas bien compris...

Écrit par : Rosa | lundi, 30 novembre 2009

Les mesures sont prises.

Écrit par : Monsieur Frédérique Mitterand | lundi, 30 novembre 2009

@Rosa : Pas compris >? en fait, je fais des petits arrangements entre la topographie et le verbe, ce ne seront pas les premiers, ni les derniers... Vous savez que j'aime beaucoup la broderie, et que je me l'autorise dans les petits textes polaroïds
Grosso modo enfin je voulais dire que pour passer de la presqu'île au pont Morand, il y a des haltes de feux , des embranchements très légèrement tarabiscotés.
En conclusion :
Certains jours n'est pas un plan de lyon ;-)
(je devrais mettre ça sur ma porte cochère à l'entrée)
c'est pas évident quand on ne le sait pas, et c'est pas grave du tout, si tout n'est pas stricto sensu compris.
Au contraire !
Merci de votre visite

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

@Monsieur Frédéric (pas ique! ic!) Miterrand :
Merci monsieur le ministre de la culture.
Vous me voyez très honorée
Je suis très admirative de votre diligence.
Je m'engage à ne pas vous décevoir dans notre nouvelle mission.
Nous nous mettrons au service de l'errance avec dévouement
Mon chien aussi va être content.

Quand commence -ton ?
.

Écrit par : Frasby | lundi, 30 novembre 2009

J'en secau à Lanico sdé que je le vosi.
Trevo niech et vuso serez des nittitrements du psectacle
Masi comme neri n'est truigra dans ce sab demon, vuso aurez des tancarpes autour du cuo et dessus végra à l'encre inlédébile "vive frédér'hic rittemand"

Fléchiressez beni ...

Écrit par : Monsieur Frédérand Mittérique (hic) | mardi, 01 décembre 2009

Merci d'avoir pris la peine de répondre à la bêtement prosaïque !
Je prendrai le chemin des mots dorénavant.

Écrit par : Rosa | mardi, 01 décembre 2009

Comme un soir presqu'île...

Écrit par : JEA | mardi, 01 décembre 2009

Puisqu'il faut porter pancarte au cou, je continuerai de me balader tout seul, à ma convenance, au hasard, et sans faire la propagande de qui que ce soit.

Écrit par : mon chien aussi | mardi, 01 décembre 2009

"Quand le chapeau est bas, l'estime est haute". Un proverbe Hongrois, si l'on m'en croit, traduit par mes petits soins d'infirmière de guerre, patiente et dévouée. Mais l'on peut ne pas me croire. C'est ce qu'il y a de bien, (et surtout de pratique) dans le fait de croire (il en est qui appellent cela la foi, mais comme je n'aime pas trop le foie, pour ne pas faire de jaloux, j'évite soigneusement l'une et l'autre de ces formulations), c'est qu'on a le choix, ce qui est plus délicat (mais point impossible, grand dieu non !) avec le fait de savoir. Mais je m'évade. Recentrons donc : quelle somptuosité dans ces phrases, là-haut !!! Cela me fait penser à la Hongrie. Si, si, sans rire. J'y suis allé il y a quelques années (au moins deux) et leurs pâtisseries étant réputées de par le monde, je me suis offert quelques douceurs dans la plus célèbre d'entre elles. Je me suis installé en terrasse et le soleil Hongrois faisait voler les pigeons de félicité sur la petite place. J'ai commandé, en Anglais (mon Hongrois à l'époque était nouveau-né, et comme eux il se limitait principalement en babillages incompréhensibles), une demi-douzaine de gâteaux (moi qui d'ordinaire n'aime pas faire les choses à moitié...).
Et bien figurez-vous, Mâdâme, et c'est là tout le coeur de ma démonstration : ils étaient comme vos écrits : mélange subtile de crémeux et de raffiné, de moelleux et de consistant, et avaient par là même cette rare propriété de pouvoir soit se déguster par petites bouchées exquises et précieuses, soit se laisser engloutir généreusement, avec ce même plaisir (enfin pas le même d'un point de vue strictement qualitatif, chaque plaisir ayant sa personnalité propre, mais d'un point de vue quantitatif, certainement !) indéfinissable...
C'est ce charme ambivalent qui m'a conquit...

D'ailleurs, "Frasby" serait d'origine Hongroise que cela ne me surprendrait guère !

Veuillez agréer, Mâdâme, l'expression de mes sentiments les plus distingués (choisis par votre serviteur parmi des dizaines de sentiments riches et variés)

Écrit par : liam | mardi, 01 décembre 2009

Plus bas, le long des berges une jeune femme marchait un bouquet d'immortelles à la main. Jamais le vol des mouettes n'avait été si haut ........
...........Saisies soudain d’une de ces inexplicables frénésies qui agitent d’un coup les volatiles , les mouettes plongèrent en piaillant terriblement vers le fleuve. La jeune femme, surprise – dans quelle rêverie était-elle plongée – poussa un léger cri et lâcha son bouquet. Les eaux s’en emparèrent aussitôt comme d’un trophée inespéré .
La jeune femme fit : «Oh ! mes immortelles »
Un passant , témoin de la scène , eut l’impression que les mouettes ricanaient .

Écrit par : hozan kebo | mardi, 01 décembre 2009

@ Mon chien aussi : Sage décision

Écrit par : solko | mardi, 01 décembre 2009

J'aime tout de cette balade qui mérite bien deux ailes :
"Dans les maisons il y avait des fuites d'eau, des plombiers sur des escabeaux" (que je me chante sur l'air de L'araignée sur le plancher qui tricotait des bottes...).

J'aime que les gens soient emmitouflés comme des enfants , plongent pudiquement une moitié de visage dans des pâtisseries fourrées de crème frangipane, qu'il faille traverser deux fois la même route pour rejoindre le pont Morand et que cela se fasse sans y penser.
J'aime cette accumulation à la Perec, faite ici dans la fantaisie et la poésie.

Décidément Lyon est la plus belle ville du monde et regardez comme le fleuve Rhône se tient tranquille sous le regard de Frasby, notre promeneuse voltigeuse porteuse de soleil hongrois.

Écrit par : Michèle | mercredi, 02 décembre 2009

Etonnante bal(l)ade... On te suit entre ouate et calme, peut-être à cause de mots voluptueux.

Écrit par : la bacchante | mercredi, 02 décembre 2009

"Le paysage, l'étrangeté des ritournelles et des points fixes. Une valse muselée aux paradoxes des "Dimanches d'Août". Quelques personnes, encore, traversaient l'esplanade emmitouflées comme des enfants, à l'heure du goûter, plongeant pudiquement une moitié de visage dans des viennoiseries fourrées de frangipane. Il montait de la ville, une odeur de chocolat chaud. Les rues étaient désertes et les ponts désolés."
Un air de ballade, on aimerait que cela devienne chanson, même si la musique des mots est déjà là, on la sait musicienne, et si on pouvait on entendrait la ritournelle avec les points fixes, rythme et mélodie... Merci pour le courage d'errer!

Écrit par : Lola | mercredi, 02 décembre 2009

@A monsieur fric des rats, mon tyran :
C'ste totu fléréchi !
chasez chre sonmieur le trimistre de la crutule, que -pra bonne la gârce d'Alceste- (que je sius un peu de namière paltonique beni rûs !-) j'ia ippras à ne sap mangre de ce sobi là ! et ne gname pra conquésent que le sobi de ma rofêt. Je vias dnco clédiner trove porpositoin tiquet à vecrer la choube evourte dans le cavineau, ce que je fias vousent, evac mes imas ratistes depius l'arvirée de l'ature... Trove fech conalis qui s'en bat yojeusement les gnoucoucettes avec sa gurleche à orenisdeyu, (EuDi m'en porgète !)
Ce'st evac un cretian pliasir que je sovu fasi un sabr d'ennhor, + un tepit gnise beni cliar evac l'edinx (pas pilo ni beni jilo de la rapt d'une made masi il tauf ce qu'il tauf et la blierté (de senpée et d'écartoin est à ce xrip. (le xrip du gans ! et de la fosufrance - à nosu xude, fée des ri(s)ques ! (hic!). Vosu voupez joutrous roucir ! Je ne susi sap à drenve ! Gradez sov canpartes prou l'outervure de l'hyper rion téang du 8 crédembe à Nyol, je sisu rûse que les tolonviares prou les canpartes ne quanmeront sap. En etendatn, ce roju nébi.
Je vuso endermme sonmieur le trimiste ! :-O !!!
Beni à vuso ;-))

Écrit par : J'en rapleria à mon vechal | mercredi, 02 décembre 2009

@Rosa : Mais non ! pas bêtement prosaïque ! C'est une question légitime et c'est mon devoir de vous éclairer un peu... Parce que je ne suis pas si claire que ça par endroit (autant pour moi ;-)
En plus vous savez que vous m'avez fait douter ?
Du coup il faudra que je retourne vers le pont Morand voir comment on traverse cette foutue chaussée ;-) et si vraiment on la traverse deux fois (ça me turlupine c't' histoire)...
Avec mon affaire de tout mélanger le vrai et le faux Kl-loth avait fait des calculs sur mon âge d'après ce qu'il y avait sur d'écrit sur ce blog, ce qui me faisait près 16 ans ou 14 ans , alors que je suis beaucoup plus jeune que ça !
(Je suis une mythomane, Rosa ! ;-)

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@JEA : C'aurait pu être un beau titre ! regrets ! (encore plus beau oui, oui , tout devient possible ;-O !)
Merci à vous...
Je vous envoie une plume sans tarder
Plume à la traine -oh ;-( encore !!!)
"Mieux vaut un tiens que deux etc ...) donc chuut !...
A très bientôt !

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Mon chien aussi : Nous serons deux. (bien + tranquilles !)
Je viens de poster ma réponse au ministre.
Tout ou rien.
C'est sans appel.

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

Liam : Vous infirmière de guerre ? (Vous êtes encore plus héroique que toutes mes séries de Martine et de Tintin et mes Oui-Oui ! tout à la fois, avec une liberté d'esprit bien plus vaste ( ô vastitude !). Vous lire est comme entrer dans un mille feuille hongrois (et ne plus vouloir en sortir, ô régalade !)
Et je vous le dis, monsieur ! si votre commentaire est aussi moelleux que les religieuses et autres "tropéziennes" hongroises que vous me décrivîtes, je prendrai dès ce soir, au vol, le paris-Brest (d'où j'embarquerai pour Budapest par la dernière navette (flottante évidemment !) espérant arriver demain à l'aube dès l'ouverture des pâtisseries). Votre démonstration, doublée d'une (prodigieuse et alléchante) leçon de géographie m'a convaincue, et si je ne suis pas plus hongroise que Sylvie Vartan n'est roumaine (Sylvie Vartan est bulgare comme les yaourts ou les yorghourts je dis ça pour vous instruire en passant tout en ayant l'air de vous distraire mais l'heure est plus grave que cela, nous parlons pâtisserie ! on ne badine pas avec la pâtisserie) si je ne suis pas plus hongroise disais je, (reprenons!) je sens qu'à force de vous lire je vais trafiquer mon arbre généalogique pour le devenir. (qu'on m'amène mon arbre généaloqique, de suite ! Pourquoi ne suis je pas hongroise ? en vous lisant je vois, que c'est véritablement scandaleux ! trop injuste !) Et je vous promets, qu'à partir d'aujourd'hui je ne me présenterai plus à vous, avant d'avoir été naturalisée hongroise ! Au nom des pâtisseries et au nom de Bertrand un ami perdu de vue, que je cherche (est ce vous ?) et qui me ramena après la guerre (la seconde, tout de même !) des disques de rock hongrois sous le manteau. Mais dites moi, ne nomme-ton pas aussi les disques des galettes ? Enfin, pour résumer (je résume, hein ? laconiquement puissiez vous ne point m'en tenir gré!) je suis ravie que vous ne fassiez pas les choses à moitié. Vous nous avez fait faire un beau voyage...
Je m'y suis vue, en Hongrie, en vous lisant, avec non pas une demie-douzaine. Une double DOUZAINE de roulottes (trop ou rien !) pleine de gateaux, et les doigts délicieusement collés par le célèbre sucre de hongrie. Ainsi les pigeons de félicité semblant vous faire une standing ovation sur cette petite place... Monsieur, vous devriez avoir honte de prendre ainsi par les sentiments, une faible femme qui après cette lecture défaillît, soudainement éprise de Hongrie. J'ai, comme qui dirait monsieur, (puissiez vous pardonner mon audace, je ne suis pourtant pas du genre volage... J'ai monsieur je l'avoue, pardonnez mon toupet, oui monsieur j'ai une attirance... Je suis donc allée chercher les billets pour là Hongrie, là, si ça vous dis... J'ai aussi un panier, tressé par des paysannes de mon pays (Nabirosina, très bientôt annexé à la Hongrie), que nous remplirons à loisir au hasard des patisseries (et des pigeonniers) et j'ai mis mon costume folklorique hongrois ✩
( ci joint un avant goût ensorcelleur, juste pour vous) : http://www.civilisations.ca/cmc/exhibitions/tresors/immigration/im0342bf.shtml
Je sens qu'avec vous on pourrait même aller au bout du monde les yeux fermés .(pour peut qu'on passe juste avant faire nos commissions en Hongrie). Il suffirait de dire "oui". La vie est belle ! et vous êtes merveilleux ✩✩✩
Quand partons nous ? ;-))

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Hozan Kebo : Magnifique !
Vous savez qu'avec vous j'aurais plaisir (même plus que cela) à mijoter quelques cadavres exquis...
(Sur fond de mouette rieuse !)
C'est quand même mieux que de se ballader en ville avec une pancarte autour du cou...
C'est quand vous voulez Hozan!
Pensez-y ! ...
ps: Après ça, j'espère que mes danses de pluie n'auront pas noyé vos poros et vos curcubis...
Ce serait trop injuste !
http://mamiecoco.m.a.pic.centerblog.net/ic5ojreg.gif

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Solko : Apparemment l'idée de la pancarte a pas l'air de vous emballer non plus . (On se demande où le trimistre de la crutule est allé chercher des idée pareilles... Hein ? on se demande. Z'êtes pas d'avis ?)
Si vous voulez venir avec nous... Y'a pas de soucis, et pis amenez dont m'sieur Rivière ! On formera le collectif
des "Quat'zouaves sans pancarte"... Après les quat'zart. Moi je dis :
"faut ça".
(Citation du soir, beni rûs !
(à méditer le soir du thui dremcèbe trusout...)

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Michèle: On devrait peut être vous mettre deux ailes à vous aussi, Michelle ? (Ce serait mérité ! si, si sincèrement, profitez, c'est aujourd'hui, jour de distribution de compliments mérités)
Je suis toujours ravie (varie chimèlle) de vous croiser ici. Et de lire (rile). Vos beaux commentaire (moccentiares).
Un regret cependant, que vous ne soyez pas ici, là, de visu pour me chanter (tancher) la sanchon de l'araignée sur le plancher qui tricotait des bottes... Je l'adore ! encore plus que celle du petit bonhomme et sa maison en carton. Vous savez que les fuites d'eau (pour rassurer Rosa) sont absolument véridiques. Je ne sais pas ce qui se passait ce jour là, le fleuve remontait par tous les tuyaux, chez les docteurs, chez les dentistes, et même chez moi, y'avait des plombiers sur des escabeaux. Alors comme dirait Cendrars
"Donc je suis parti"
Pour "fuir" (si j'ose dire ;-) et nous voilà tricotant des bottes avec une araignée sur le plancher. En tout cas merci d'apprécier, ça me touche beaucoup.
On vous inviterait bien à voir les lumières du 8, mais je crois qu'il sera encore difficile de survivre à la foule, mais si vous venez à Lyon un jour, rien qu'avec monsieur Solko, vous risqueriez d'aimer bien la lumière (pas les, LA ) qu'on dirait parfois venue d'Italie. Je ne sais pas "Lyon est la plus belle ville du monde" mais si on arrive un peu à vous le faire croire de temps en temps, c'est drôlement consolant pour une exilée, amoureuse éperdue de... Paris (telle que je suis). C'est drolement chouette de lire ça...
M'apprendrez vous un jour la sanchon Chimèlle ? qu'on tanchera emmitouflées dans des écharpes en pilou, sous des bonnets à ponpons (pompons ? ponpoms ?) en mangeant des sauchons aux pommes, et aussi des bichons de Lyon...
Le fait de voir les gens toujours comme des enfants c'est un truc, je ne peux pas m'empêcher (même les gens importants je les imagine avec des chocos dans leurs attaché-case) , il y a des auteurs qui ont très bien parlé de cela Gombrowicz (dont l'un des dadas est le thème de l'immaturité, je crois qu'il en parle dans "testament" et Groddeck aussi il en parle très bien dans "le livre du ça". L'araignée n'en finira pas de tricoter des bottes... Pour le plaisir des petits et des... petits (;-O !)
Merci à vous pour vos belles appréciations.

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@La bacchante : J'apprécie votre L flottante dans la bal(l)ade comme une parenthèse enchantée...
Ouate et calme, (wouah! ça c'est un beau commentaire !
Merci de votre visite.

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Lola : (Votre petit nom me fait penser à une très jolie chanson des Kinks ) (Une ballade, deux L donc !).
Et, votre lecture musicale me touche beaucoup. Peut être parce que j'aurais préféré à l'origine que ce texte ne soit qu'une musique (et qu'il devait y avoir à défaut d'instrument, une toute petite intention(?)... En fait ce texte (ce passage que vous citez, il m'est venu sur mon vélo, et vous n'ignorez sans doute pas que tous les cyclistes dilettantes chantent un peu dans leur tête ;-). Le courage d'errer... Je crois que le courage est plutôt à attribuer à ceux qui tiennent un travail avec des horaires imposées et qui s'y collent avec de l'amabilité...
Errer je le vois plutôt comme un luxe, une chance, (peut être au détriment parfois,d'une certaine sécurité), mais ce n'est pas très courageux, c'est presque un privilège, parfois.
Merci pour cette belle intervention. J'apprécie...

Écrit par : Frasby | mercredi, 02 décembre 2009

@Frasby. Ah, je suis vraiment désolé mais je dois me retirer du collectif des Errants... Quatre, c'est beaucoup trop ! Je crois que je vais continuer à me promener tout seul. Une errance à plusieurs, c'est presque une troupe en marche : un tel veut prendre à gauche, un autre à droite, un autre veut marquer le pas, le dernier (ou le premier, enfin bref) veut reculer... Concertation, discussion, compromis, et nous voilà retombés dans la promenade organisée !... Deux, c'est le maximum... Mais si vous voulez vous balader à trois, mes vœux vous accompagnent.

Écrit par : mon chien aussi | jeudi, 03 décembre 2009

@Mon chien aussi : C'est bien vrai ! je n'avais pas pensé à ça...
En plus si ça fait des envieux, ça va virer colo, d'ici qu'on se mette à chanter frère jacques en canon, vous avez raison, mettons un frein à cette affaire par avance désastreuse avant que tout ne dégénère en organisation...
Je pensais aux dérives des surréalistes et autres situs... Un vieux rêve littéraire mis sans doute en légende (les surréalistes viraient presque neuneus, avec leurs errances) et tout ça a fini en procès (peut être qu'il y avait des rancoeurs ?).
Quat' zouaves, en fait c'était juste pour la rime, car si vous ne connaissez pas l'extraordinaire histoire de Monsieur Marcel Rivière...Il faudra demander à Solko de vous la raconter... (Ah le filou !). Donc, déjà pour soulever ce lièvre, ça ne fera que trois. Enfin, comme on m'a biberonnée aux classiques du vieil ours à moustaches, pour la route, je vous offre une tranche de sa chanson elle est de circonstance, (eh oui ! car tout finit par des chansons) , et je m'en sers une petite tranche en passant, et nous en garderons une pour Solko, s'il passe et je crois qu 'il sera d'accord avec vous.
http://www.deezer.com/listen-1172892
Ici, nos chemins se separent, au moins dans ce projet là, (et ce n'est pas triste) cHacun prenant sa rue à soi. "adieu j'tai (assez) vu !' ;-) on pourra toujours se retrouver (plus ou moins par hasard, un peu plus loin) "Au bon coin", pour arroser les solitaires, arroser ça à deux ou trois c'est mieux que tout seul. (je ne bois jamais seule !) C'était de toute façon, une idée pas très viable, ni enviable, depuis que l'autre nous a proposé sa pancarte, la chose était très corrompue ;-)
En même temps je pense (sans vouloir me vanter, ni flagorner) que ce trio d'errants (trio , j'insiste, dès le départ), ne serait pas le plus calamiteux (du point de vue grégaire, j'veux dire, il me semble qu'on doit trouver pire sur cette terre.)
Merci à vous, de m'avoir ouvert les yeux.
Sinon ça se serait terminé en club rando, avec cotisation, distribution de casse croûtes , (quand j'y pense, quelle horreur!) Décidément, Heureusement que je vous ai ...
Bonne journée, à deux ! pas plus ! ;-))

Écrit par : Frasby | jeudi, 03 décembre 2009

Waw, j'adore votre blog, je vous remercie de partager cette astuce, et notez que je "plussoie" cette opinion. Permettez-moi d'insister, votre travail est sincèrement excellent, j'ajoute de ce pas votre site à mes favoris ! Ca fait du bien de vous lire, oui oui !

Écrit par : roller video apprendre | mercredi, 18 août 2010

@Roller video apprendre : Vous adorez mon blog vraiment ?
Vous avez de la chance que je soillasse folldingue de roller
sinon les liens qui servent de pub, ne font pas trop long feu chez moi, dans le doute je m'abstiens d'autant que j'aurais besoin de perfectionner mon art (du roller) et que votre site est vraiment idéal pour ça, alors merci à vous !

Écrit par : Frasby | mercredi, 18 août 2010

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