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mardi, 01 décembre 2009

Monter Décembre

Monter décembre661.JPGLes plus beaux jours de la fête des Lumière ce sont les huit jours qui précèdent la dé-fête finale. Ou Le grand huit (propagande officielle). Et pour celui ou celle qui a la chance (???) de vivre à Lyon, rien n'est plus extraordinaire que de s'y balader jour et nuit ces temps-ci, la tête dans les nuages ou presque, car on jurerait qu'une toute petite partie de la population, je veux dire,"les mécanos de la générale", vivent alors comme ces chats de légende et de contes enfantins, tout simplement perchés là haut. On en trouve dans les arbres, (brésars), accrochés sur les branches, d'autres plus exubérants, embrassent les poteaux, toute la ville semble alors comme un grand cri d'amour où mille fragilités se grisent en suspension. Chaque bosquet monte ses personnages aux plaisirs les plus hauts. Chaque branchage a son prétendant. Eros est sur tous les sommets. Même les blanches mains, jadis glacées de la sainte Vierge, caressent la nuque de ces messieurs qui se dépensent sans compter au souffle d'une "Chanson pour elle".

Que ton âme soit blanche ou noire,
Que fait ? Ta peau de jeune ivoire
Est rose et blanche et jaune un peu.
Elle sent bon, ta chair, perverse
Ou non, que fait ? puisqu'elle berce
La mienne de chair, nom de Dieu !

Ces êtres fols, on en trouve aussi sur les dames (pas des Saintes Vierges, my god !), l'électricité de France à leurs pieds, hommes fourrageant comme des castors à se demander si Décembre, n'est pas à Lyon par excellence, la saison d'une brusque poussée de fièvres mâles qu'une brume doucement retrouvée attiserait dans sa discrète gangue nourrie d'un petit lait frotté aux malins lumignons. La Dame de la forêt Morand, (exemple), qu'on savait de pierre (et de Paul) mais surtout liée à André Pieyre, n'est point farouche quant à laisser les coquins idolâtres chercher à fleur de sens sous un pli de jupon une faille en bris de plâtre qui révèlerait un coin de peau. Amours secrètes des petits génies de l'éclairage boudés par ceux de l'agriculture de l'industrie. Le génie pur et retrouvé, génie de la luminosité. Lyon tel une chaufferie d'amantes, encenserait ces butinages. Ainsi des vigueurs impensables, opèrent un curieux déplacement glissant peu à peu nos promenades aux sentiers d'une carte du tendre.

Quand les dames, les poteaux, les brésars, auront été amoureusement savourés, quand tous les mécanos de la générale, les goûteurs d'éclairages, et les employés doux du puissant GranydoL seront lassés des escalades, quand l'échéance, viendra sans bruit, replacer tout à l'ordinaire. Nous arriverons pile sur le soir du huit. L'heure qu'il est échappera peut-être, mais la procession s'imposera, qu'on le veuille ou non, dans toute sa tyrannie festive. Tout au plus une orgie molasse, après de très beaux précédents. On ne parlera jamais de "ça". La parenthèse qui enchanta, se refroidira comme le marbre, un caillou enfermé dans un coussin de Lyon et pas même un suçon (les suçons sont de Lyon) sur la face cachée du brésar. De ces somptueuses crapettes que vous ne vîtes point ou si peu, lecteurs chéris, (victimes, qui sait ?), je serai prête à parier, un voyage en ballon (avec Solko (?) sous les lampions de la Scala de Vaise) qu'on ne vous en jettera que les miettes. Peut être même un peu moins. Peu importe, que ce soit de l'amour ou du lard, il faudra bien suivre la fête...

Photo: La conquête de la Dame de pierre dans la forêt Morand par les mécanos de la générale du GranydoL, (qui sont de sacrés montagnards !). Lyon, place Lyautey. Première de Décembre 2009.  J - 4 avant les premiers allumages. © Frb.

jeudi, 05 février 2009

Ravissement près de la fontaine ( Part I )

dame d.jpg Une dame indolente, à peine voilée de plomb, accompagnée d'un douloureux enfant, siège discrètement entourée de chevaux, qui semblent livrer bataille mais contre quoi ? Le mystérieux contraste des genres (humains et animaux), happe le regard, tout autant que le bruit des flots gris de cette fontaine, la même que l'autre nuit, dite de BARTHOLDI. Sur cette place traversée d'allées et venues où l'oeuvre ne tourmente plus l'habitué des lieux, il y a comme un hiatus entre la dame et son milieu.

Photo: Fontaine de BARTHOLDI, vue à Lyon, place des Terreaux, un jeudi de février 2009, vers deux heures de l'après midi. © Frb