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jeudi, 12 juillet 2012

Invisibles

An têt an pié mango-vê
Mêt Kolibri lévé bon-nê
Opipiri ija douboutt' :
Sin tchê d'matin
Soleye ka lévé bon-nê ozantiy.
Fuiii !!!... Pssiii!!! - Mêt Kolibri ka siflé

Extr. du "Mêt Colibri" - Conte Créole"-

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Invisibles

Le roi-grenouille, la fille aux mains coupées, le renard parrain, Till l'Espiègle, la nonne qui a vu le monde, l'os qui chante, la reine des oiseaux, le petit poucet, le chat perché, les trois châteaux du diable, la femme-squelette, le carreau de beurre, la bouillie dans le trou de glace,  l'homme sans tête, le grand gros navet, la chemise qui porte bonheur, la tortue avisée, la poupée qui mord, la danse dans les épines, le roi des poissons, la bible du démon, la licorne rose invisible, l'arbalète magique, le petit boeuf rouge, le chien du tsar, le bonhomme de pain d'épices, les trois oranges d'amour, les souliers usés à la danse, le crocodile qui ne mange pas les poules, l'enfant crapaud, l'indien qui gardait sa femme en cage, le chat qui s'en va tout seul, les 12 valets paresseux, les bottes de 7 lieues, les soupirants de la renarde, l'arbre sans fin, le Nakakoué, la soupe aux escargots, le harfang des neiges, la belette entrée dans un grenier, la princesse aux petits pois, l'ourson de verre, le coucou franc, le cochon à tête blanche, les trois petits kangourous, le vilain petit ver, Moumine Le Troll, l'homme au sable,  le nain jaune, le monastère des larmes, la malle volante, le rêve vendu, l'homme gris, la belle aux cheveux d'or, le jabberwocky, celui qui voulait vivre aux crochets des autres, le petit homme marron, le chêne parlant, le dromadaire mécontent, les fileuses d'or, les trois sourds, le petit âne, l'oiseau malin, la biche borgne, le chien Zoubar, les oies qui demandent du répit...

 

Invisibles

 

Le samouraï oublié, l'homme touffu, le prince aux 3 destins, le Marquis de Carabas, le phénix sculpté, le tyran écarlate, le maître voleur, le roi des échos, la fée clochette, Tim Tim bois sec, Poucette, la petite fée Carotte, le caméléon amoureux, le manticore, le dragon vengeur, le baiser maléfique, la dame à la licorne, l'âne si doux marchant le long des houx, monsieur-Chenille, la femme-cygne, le génie de la forêt, la mystérieuse chambrière, le nocher des enfers, la case des jours de pluie, le prince Torticoli, le Kraken, la fée aux gros yeux, les trois ours, le sabre enchanté de va-de-bon-coeur, le gnome qui regarde passer le train, La belle Florine, la petite poule rousse, le roi des singes, Blaise le poussin masqué, les oeufs de la cane Calandéric, le mendiant insupportable, La fleur des vies des Saints, le Baba Yaga, la Dakini, Persinette, Sylvain et Sylvette, Jeanot le cuisinier du roi, Dame cagouille, les lavandières de la nuit, la grotte aux lutins, le génie à tête de bouc, le prince tout bleui, Berthe la fille du roi de Hongrie, le sou du rossignol, le petit garçon qui plantait des clous, la vieille femme dont le fils adoptif était un ours, la soupe à la princesse, Dame Trude, peau de vachette, le vieux baron des ravots, la petite sirène, le chercheur de vérité, la lune prise pour un fromage, l'ankou, Ricdin Ricdon, le prince Titi, la bête à 7 têtes, la fontaine de Jouvence, le fantôme de l'avare, le moineau à la langue coupée, la princesse clair de lune, le roi Bec de grive, les moires, les nornes et les dises, les vérités inutiles, les souhaits ridicules, l'arbre qui voulait rester nu, la fée aux miettes, le pays des 36 000 volontés...

 

 Soeur Anne ma soeur Anne, ne vois tu rien... venir ???

 

A suivre, peut-être...

 

Photo : Le petit lièvre un peu visible, ou peut-être une apparition ? Photographié (sans trucages), montée de la Grande Côte à Lyon, un jour comme il y en a tant où l'on ne voyait rien venir hormis le petit lièvre dont on sût bien plus tard qu'il arrivait du pont du gard. (Avertissement : ceci est un conte pour les grandes personnes).

 

Liens :

intelligent : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1977_num_40_1_2110_t1_0052_0000_2

instructif : http://expositions.bnf.fr/contes/arret/ingre/indespa.htm

Approximatif : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/07/09/cendrillon-10-ans-apres.html

 

© Frb 2012.

jeudi, 18 août 2011

Missions célestes (Part II)

Si vous êtes dans un abîme de sécheresse et d'impuissance, allez vous abîmer dans le coeur de Jésus Christ qui est un abîme de puissance et d'amour, sans vous embarrasser à goûter la douceur de cet amour lorsqu'il lui plaira.

L'Abbé CUCHERAT : propos attribués à Marguerite Marie Alacoque, extrait du livre quatrième, chap.X, "Emplois de la bienheureuse", in "Histoire populaire de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque et du culte du Sacré coeur de Jésus", éditions Baratier et Dardelet, 1878.

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Pure folie, par cette canicule que de vous forcer proposer à lire un sujet aussi douloureux que si peu estival, c'est vraiment aimer se faire du mal pardonnez mon insistance, en attendant de revenir à des thèmes plus légers, je tiens, par un souci de cohérence qui ne s'explique pas, à poursuivre ce long chemin de croix, et aborder avant l'orage un second volet de ces missions célestes, dédiées au culte du Sacré Coeur, en évoquant encore quelques exemples (pas tous) qui précédèrent Marguerite-Marie AlaCoque dans cette fidélité ardente toute dévouée au Coeur de Jésus.

Après Sainte Lutgarde, nous citerons un saint beaucoup plus doux et plus connu dont les textes magnifiques, il faut bien le dire, sont encore lus et admirés de nos jours, Saint François d'Assise, lui aussi, rappela au monde l'expressive image des plaies du "sauveur". D'ailleurs, ce n'est pas seulement St François, mais tout un ordre religieux qui, au Mont Alverne, à l'est de la Toscane, fût appelé à l'adoration et à la garde du Divin Coeur. De Saint François lui même je ne reproduirai que trois petites strophes d'un de ses cantiques d'amour traduites mot à mot, j'ose espérer que vous apprécierez la simplicité de ces voeux d'une beauté encore bien troublante :

 

Serre-moi bien tendrement,
Baise mon côté :
Pour toi je suis blessé
De la tête aux pieds

Regarde un peu et vois
Où le réduit l'amour :
J'ai le coeur transpercé
Par une lance ...

Mon coeur désire ton coeur
Tu me vois d'amour languir ;
Hâte-toi de venir à moi,
Livre moi ton coeur.


 Autre élu que nous avons choisi, un disciple du Patriarche d'Assise, est Saint Bonaventure (surnommé "Le docteur séraphique"), né en Italie en 1217 ou 18 ou 21 (?) mort à Lyon en 1274, a lui aussi dans sa vie et ses écrits, distillé le parfum de la dilection. Extraits choisis.

Un jour, s'approchant du coeur de Jésus, il s'écria :

Ô aimable plaie ! c'est par vous que je suis entré et que je suis arrivé jusque dans les entrailles les plus intimes de la charité de Jésus christ, c'est là que je fais ma demeure [...] Là je trouve une si grande abondance de consolations que je ne puis l'exprimer. Ô aveuglement des enfants d'Adam, qui ne savent pas entrer en Jésus-christ par ses plaies sacrées ! voilà la félicité des anges qui nous a été ouverte et on néglige d'y entrer. Croyez-moi, hommes aveugles, si vous saviez entrer dans Jésus par ces sacrées ouvertures, vous y trouveriez non seulement une demeure et une douceur admirable pour votre âme mais encore un doux repos pour votre corps [...] faites en l'expérience, et vous y trouverez un trésor de toute sorte de biens. Voilà la porte du paradis ouverte [...] entrez-y donc ô âmes fidèles ! voilà votre époux qui par un excès de son amour vous a ouvert son côté afin de pouvoir vous donner son coeur.

Une douceur encore bien mystérieuse... Et parce qu'il me faudra vous présenter la première Marguerite, qui précéda de quelques siècles notre illustre Marguerite nabirosinaise, je ne reproduirai pas ici les effusions d'amour de Saint Bonaventure envers le Divin Créateur, dont certaines sont plus ardentes encore, vous les retrouverez, parmi ses écrits, si vous en êtes curieux. A retenir qu'il fût un grand prédicateur, et grand adorateur du Coeur de Jésus. Mais honneur aux dames chrétiennes douces ou rudes pénitentes, comme cette  Marguerite de Cortone qui inspira des écrivains et mériterait un long billet bien que ce ne soit pas écrit dans le ciel, je glisserai entre-temps quelques pages moins sacrées lunaires ou païennes, telles des intercalaires variant la ritournelle, avant de vous parler de Marguerite de Cortone et qui sait ? Peut-être même de Sainte Angèle de Foligno. Mais pour boucler la boucle, avant que vous ne fassiez vos ablutions je ne fermerai pas ce billet sans laisser à la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, tendant son coeur vers vous autres, mes biquets, agneaux, de vertu en vertu, le soin de vous adresser le dernier mot. Voilà qui est dit. Sera dit...

Cent fois je me suis étonnée comme Dieu ne m'anéantissait pas après tant de fautes, comment quelques grandes qu'elles fussent, il ne me privait pas de sa présence. Mais il me la rend si terrible, lorsque je lui ai déplu en quelquechose, qu'il n'y a point de tourment qui ne me fût plus doux, et auquel je ne sacrifiasse plutôt mille vies, que de supporter cette divine présence et paraître devant la sainteté de Dieu ayant l'âme souillée de quelques péchés.

Ensuite nous chanterons.

A suivre ...

Photo : Statue du Sacré Coeur photographiée à l'entrée du Parc des chapelains à Paray le Monial. Le Seigneur vous montre lui même ce coeur d'or...

Photo © Frb 2011.

mardi, 16 août 2011

Missions célestes (Part I)

Mon divin Coeur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre..

Extrait : le 27 Décembre 1673, le Christ révèlant à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, la solennité du Sacré-coeur de Jésus  .

En cliquant sur l'image vous verrez apparaître la Chapelle où fût visitée Margueritechappelle des aparitionsG_0012.JPG

Loin des polémiques suscitées par la venue de Benoît 16 et le rassemblement de jeunesses catholiques en Espagne, un "dérangement", si j'ose dire, au coût exagéré dans le contexte économique et social où nous sommes, ce déploiement de fastes ayant de tout temps existé, de la part de l'Eglise, il aura de tout temps été bien difficile à acccepter quand cette même église toujours proclama les vertus de l'humilité, exalta l'extrême dénuement envisagé par des saints, fidèles ou autres disciples... (Mais là n'est point dans mon désir ni dans ma compétence d'enfoncer ce genre de porte ouverte, ni d'ouvrir un débat, lequel, c'est déjà plié, ne changerait pas grand chose), ce ne sera sûrement pas le sujet de cette page (suite à certains courriers,  je tiens toufois  à re-préciser,  qu'il ne s'agit nullement de propagande), nous poursuivrons sans mépris, l'exploration d'une contrée chargée d'histoire, où nous retrouverons la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, (la "Soubirou Nabirosinaise"), qui consacra entièrement sa vie au "Sacré Coeur" de Jésus. J'ai eu l'opportunité de visiter plusieurs fois cette chapelle (cf. notre photo) d'être guidée par des historiens et chercheurs passionnés, (moins croyants que sceptiques) que je remercie pour m'avoir aimablement offert leur temps et disponibilité tandis que je leur posais des questions (on dira "de candide", ou plus souvent perplexes), contemplant avec eux, les reliques, il me venait des questions plus vastes encore, à  propos de ces êtres investis de missions célestes dont certaines révélées dans des contextes si étranges qu'on pourrait les qualifier parfois de "pure folie". Entre mortifications, sacrifices, macérations, puis illuminations des uns (on pourrait dire des "Saints") et des autres justifiant la souffrance, ou des comportements qui paraissent à nos vues, insensés, la frontière entre dévotion et folie confondra parfois notre compréhension. Mais nous laisserons ici,  encore de côté, toute considération psychologique,  afin de simplement donner à voir l'étrange "monde" des premiers adorateurs de ce très mystérieux "Coeur de Jésus" :  le "Sacré Coeur" datant du jour où le Fils de Dieu prit un coeur semblable au nôtre. Le Fils de Dieu le signala aux Hommes, en recevant St Jean sur sa poitrine, puis il l'ouvrit au monde par une large blessure qu'il portait sur la croix. Bien avant Marguerite-Marie Alacoque, les premiers adorateurs du "Coeur de Jésus" furent les anges du ciel et leur divine Reine. Leurs hommages se sont répétés et recrutés en traversant les siècles. Selon Saint Jérôme, il faut lire sous le mot de "Coeur", le sens et l'âme, l'organe et les sentiments. Ainsi Jésus ne se contenta pas de dire "Apprenez-moi que je suis doux et humble", mais il ajouta " doux et humble de coeur". Toutefois les textes à la gloire du "Sacré Coeur", sont plus rares, et moins explicites du moins juqu'au XIIIem siècle et on ne pourra les citer tous... Voici quelques noms et notes consacrées à ceux qui ont comme Marguerite-Marie Alacoque vécu dans cette même dévotion, mais bien avant elle, (Marguerite-Marie naquît en 1647) ils ont juré fidélité à la vénération du Sacré Coeur de Jésus. Pour aujourd'hui, j'en ai sélectionné deux, deux (seulement ?), vous lirez, ça semble déjà suffisant...

Aux alentours de 1150, Saint Bernard achève le chapitre III de son traité ascétique "La Vigne mystique", il  écrit, je cite  :

Mais puisque nous avons rencontré le Coeur tout aimable de Jésus et qu'il nous y est bon d'y être, ne nous en laissons pas facilement séparer... Oh ! qu'il est bon et agréable d'habiter dans ce coeur.

Saint Bernard ira même jusqu'à qualifier "ce Coeur" de "perle précieuse", plus loin, explication on ne peut plus limpide  :

Votre coeur a été blessé pour nous ouvrir une entrée, pour que nous puissions y habiter à l'abri de tous les orages extérieurs.

ou encore, au plus profond, anatomique :

Le secret du cœur est découvert par les trous du corps ; découvert ce grand sacrement de bonté, les entrailles miséricordieuses de notre Dieu. (Saint Bernard : in "Sermon LXI sur le Cantique des cantiques").

Autre exemple : Sainte Lutgarde (1182-1246), une simple fille de bourgeois, vierge de la Belgique, mais aussi une des plus grandes mystiques (cinq siècles avant Sainte Marguerite),"rachète" par sa ferveur dans le cloître, l'amour qu'elle avait préalablement éprouvé pour le monde. "la vie mystique l'envahit comme un ouragan",  c'est écrit. La jeune fille n'a que dix-sept ans. Un jour qu'elle s'entretient avec un gentilhomme qui la recherche en mariage, Jésus lui apparait subitement dans la même forme qu'il avait sur terre, et lui découvrant sa poitrine (voilà que nous brûlons, mais attendez la suite, Jésus n'était pas si coquet) il lui fait voir la plaie de son côté et de son coeur encore toute sanglante, puis il s'adresse à elle avec ces mots :

- Contemple ici, Lutgarde, ce que tu dois aimer ; laisse là les attraits de l'amour insensé des créatures et tu trouveras en mon coeur les purs délices du divin amour

Lutgarde vient d'obtenir du Seigneur,"l'intelligence des Divines Ecritures" et de l'office liturgique bien qu'elle n'ait jamais appris le latin, elle comprend vite que son humble ignorance qui l'obligeait à s'unir à son époux ne lui sera pas moins avantageuse que la connaissance de l'Ecriture, elle retourne voir le Seigneur et lui dit :

- Qu'est-il nécessaire, Seigneur, qu'une pauvre soeur comme moi, pénètre les secrets de vos divines paroles, changez moi je vous prie, encore cette grâce...

- Que veux tu donc ?  Lui demande le Seigneur, or la jeune fille quoique simplette, sait déjà ce qu'elle veut, elle en demande même on dirait beaucoup (bon, je sublime un peu) mais les vieux ouvrages populaires à ce sujet jugés "fiables et sérieux", souvent rédigés par de fervents chrétiens, le font encore davantage, dans la volonté affirmée de louer "notre Seigneur" et de convertir, je ne pourrais donc vous garantir, ni m'assurer auprès de feu l'Abbé F. Cucherat où j'ai relevé ces fins dialogues, qu'ils sont à ce point authentiques  et puisque ces dialogues sont tirés d'un livre attesté en hauts lieux, (j'y reviendrai en fin de billet), il faudra bien s'en contenter. Suite de notre dialogue, réponse de Lutgarde à "Notre Seigneur"  :

- Ce que je veux, ce que je vous demande, c'est votre coeur. (Oserait-on ?) ...

Le Seigneur ne s'offrant pas ainsi aux caprices des Hommes ni à la première exaltée venue sans quelque contrepartie, réplique alors drastiquement :

- Moi, je veux plutôt avoir le tien"

Ce qui fût dit fût fait et la jeune fille en éprouva une joie incomparable de sorte qu'il y eût entre Jésus et Lutgarde un heureux échange de coeurs, non d'une manière corporelle, (bien sûr !) mais profondément spirituelle, le coeur de Lutgarde, à présent bien gardé, si parfaitement muni, ne fut plus jamais assiégé par les tentations des sens (quelle horreur), et ses mauvaises pensées d'autrefois, n'osèrent plus la traverser. Peu de jour après cette révélation, pour la récompenser d'une victoire "remportée sur elle même", le Seigneur lui apparaît attaché à la croix et tout couvert de sang, s'approchant d'elle, il détache (c'est du moins relaté dans les écrits de la vie de Lutgarde) un de ses bras pour l'attirer à lui, il lui fait porter ses lèvres sur la plaie saignante de son coeur. Et ce n'est pas tout... Un jour, affligée d'une fièvre intermittente, Lutgarde se consola en pensant à St Jean l'Evangéliste, qui avait pu en son temps, coucher sa tête sur la poitrine sacrée (c'est à dire, notre lecteur plein de sagacité l'aura compris, sur le coeur du Christ tant convoité), et d'y puiser les eaux salutaires de l'Evangile. A ce moment, apparût à Lutgarde en un songe éveillé le symbole prophétique du disciple : un grand aigle aux ailes si éclatantes qu'elles étaient capables d'éclairer l'univers entier par leur magnificience, et l'oiseau vint mettre son bec dans la bouche de Lutgarde pour remplir son  âme de lumière qui vint lui révéler les plus grands mystères de notre religion ainsi que la conduite de Dieu sur les âmes. Devenue aveugle en 1235, elle commença peu d'années après son troisième jeûne de sept ans, répondant à une invitation divine afin d'écarter de l'Eglise un ennemi redoutable. Ce jeûne ne s'achèvera qu'avec sa mort, le 16 juin 1246. Aujourd'hui Sainte Lutgarde est encore invoquée chez certains croyants contre les douleurs de l'accouchement.

Deux exemples dont j'ai passablement allégé le récit (et les exemples) fermeront cette première partie, sur le thème  ou extraits choisis des adorateurs du Coeur de Jésus, exemples curieux d'exaltation prenant chacun des formes différentes, pour le même but quelque peu élitiste il y en a  d'autres, que j'évoquerai un certain (prochain) jour, dont l'illustre Saint François d'Assise (de l'ordre Séraphique) et Saint Bonaventure. Un sujet idéal à lire sur la plage, un suaire une serviette humide sur les yeux, si toutefois les corps dénudés des baigneurs pêcheurs menaient sourdement vos esprits aux plus mauvaises tentations, pensez très fort à ce baiser de Lutgarde au Sacré Coeur, sanguinolent... Ou bien par un  désir de connaissance plus ordinaire, si vous passez dans la région de Paray le Monial, et voulez vous instruire, la Chapelle des apparitions se visite, sous l'oeil bienveillant de cette chère Marguerite, enfant "spirituelle, des mystiques cités ici au destin extra-ordinaire exalté par les chroniqueurs et autres biographes d'une époque dont beaucoup étaient aussi ecclésiastiques. Les notes bibliographiques et autres extraits de ce billet, ont été puisés à deux sources quasi opposées, une longue conversation avec un professeur et psychiatre, passionné d'histoire pour qui la vie des Saints qu'il étudie par passion, donne aussi de précieuses pistes à sa profession et le livre de l'Abbé F. Cucherat, (aumônier en son temps de l'hospice de Paray le Monial, admirateur inconditionnel de M.M. Alacoque). Ce "grimoire" épuisé sûrement mais encore trouvable en cherchant, (la BM de Lyon, le possède il me semble), date de 1878, j'ai en main l'édition originale aux pages mystérieusement conservées après une vie de mise en malle dans un  grenier infesté de rats, (un des rares  livre qui n'ait pas été dévoré un mystère isn'it ?) il fût édité par Baratier et Dardelet, imprimeurs libraires à Grenoble, sous le titre : "Histoire populaire de la bienheureuse Marguerite-marie Alacoque et du culte du Sacré-Coeur de Jésus", lu et approuvé par les vicaires mandatés par Frédéric, evêque d'Autun, Châlon et Mâcon, qui signa. L'Abbé Cucherat  soumis aux décrets du Saint siège apostolique ne pouvait pas le publier sans l'accord préalable de son évêque, on pourra lire une page entière de certification :

Avons fait examiner par un de nos vicaires généraux l'ouvrage ayant pour titre [...] Et sur le rapport favorable qui nous en a été fait, l'avons approuvé et en avons autorisé l'impression etc..

Bien de quoi  rassurer ceux qui auraient encore un doute sur l'authenticité de ce billet. Quoique...

Photo:  oh la belle plaque  ! ouvrant la Chapelle des Apparitions, (eh non, ce n'est pas de la pyrogravure sur contreplaqué, c'est plus joli en vrai), photographiée rue de la Visitation à Paray le Monial, non loin de la "Maisons des poupons" un domaine de perdition qui sera peut être le futur palais des festins (ou agapes) des grands papes du charmillon, réservé à des coeurs plus sacrés qu'au Sacré-Coeur, (mais non, ce n'est pas pareil), cette dernière précision n'étant pour l'heure pas plus attestée par monsieur le maire que par Monsieur le Curé puissent-ils pardonner mes audaces. J'assumerai (sans trop m'en consumer, j'espère), la responsabilité fantaisiste et "suaggantequer ed tceet edérenir te port ehniuma aréviélton ed sno gouteulen turfrus" (comme on dit).  Histoires à suivre...

© Frb 2011.