lundi, 12 mai 2014
Secret life
Au-delà de ce qui arrive ou n'arrive pas, l'attente est magnifique.
On trouve un silence très troublant dans le Rivage des Syrtes de Julien Gracq où une antique lagune baigne dans l'attente à la lisière des mondes, dans le silence, une forme d'énonciation plus évidente:
Photo: A la lisière des mondes (et des merveilles...).
Très loin d'ici.© Frb 2014
04:30 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 06 mars 2012
Ponctualité
Début du printemps,
Je mets ma pendule à l'heure.
Maintenant qu'on a l'éternité, on peut toujours rêver, avec Raoul :
Nous sommes dans le monde et en nous-mêmes au croisement de deux civilisations. L’une achève de se ruiner en stérilisant l’univers sous son ombre glacée, l’autre découvre aux premières lueurs d’une vie qui renaît l’homme nouveau, sensible, vivant et créateur, frêle rameau d’une évolution où l’homme économique n’est plus désormais qu’une branche morte.
Raoul VANEIGHEM in "L'ère des créateurs".
On peut aussi croquer quelques livres d'esprit libre du même auteur, lus et approuvés par la maison (ci-dessous):
http://nouvellerevuemoderne.free.fr/eredescreateurs.htm
On peut encore s'instruire avec Georges un ami de Georges tous deux amis de Georges et de Robert et plus haut, de Roger:
Maintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question. Le temps mécanique serait relégué dans sa vraie fonction de moyen de référence et de coordination, et les hommes et les femmes reviendraient à une vision équilibrée de la vie qui ne serait plus dominée par le culte de l’horloge.
Georges WOODCOCK in "War commentary - For anarchism", mars 1944.
Et comme le sujet ne pouvait ignorer ce texte, petit bonus de lecture encore signé Georges Woodcock, "La tyrannie de l'horloge", je vous joins son petit lien salutaire :
http://infokiosques.net/lire.php?id_article=632
Voilà, mes amis, de quoi occuper les prochains jours en belles lectures puisqu'on annonce la pluie, et qu'on ne pourra pas se donner rendez-vous sous l'horloge à point d'heures (sniff, sniff)...
Photo : Le lyonnais, bon marcheur, amoureux de sa ville, et peut-être les autres, reconnaîtront sans doute l'horloge de la rue Grenette située en Presqu'île entre Rhône et Saône. L'instant pur, rare décrochage d'une ville entière et pourquoi pas de ses habitants ? Ou une métamorphose d'un genre éternel ? Un temps sans temps répondra le génie des oisifs qui vit sur son nuage qu'on ne voit jamais et qui sait tout. Hélas, j'émettrai un regret (très personnel, of et hors course) c'est que l'horloge de la rue Grenette ne présente pas son programme aux élections présidentielles 2012, "arrêter le temps", (et là je suis sûre d'avoir raison), ça paraissait pourtant le seul projet enfin sensé pour le pays et surtout le plus émouvant entre tous, afin d'en finir avec les grosses promesses rébarbatives et les formes comptables si peu romantiques.
© Frb 2012.
vendredi, 07 novembre 2008
Nos sociétés
"Nos sociétés n'explosent pas dans un cataclysme, elles pourrissent lentement, inexorablement. Elles ne se suicident pas, non plus, comme cet empereur perse sur un bûcher, vaincu par quelque héros, ainsi que le voulait Delacroix. Seuls les hommes se suicident, puisqu'ils découvrent, seuls des êtres vivants, l'idée de la mort, et l'on ne peut guère admettre qu'agirait comme le croient les poètes - et quelques savants - une pensée collective autonome. Non, nos sociétés se décomposent d'elles-mêmes, parce que l'énergie créatrice, la croissance sans limites, l'agressivité- supériorité de l'homme sur la matière ne sont pas infinies, et que, ici et là, dans la durée, de multiples civilisations, partout sur la planète se sont trouvées à bout de souffle. Pourquoi la nôtre jouirait-elle d'un inconcevable privilège ?"
Jean DUVIGNAUD . Extr. "La ruse de vivre". Actes Sud 2006 .
Une inscription sobre et concise sur un angle d'atelier jouxtant le cours Vitton, dans le sixième arrondissement de Lyon.
Autre aperçu, autre pensée et autre mur pour toujours la même société. Petit rappel ICI
Photo: Novembre 2008 ©.
23:01 Publié dans Actualité, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
samedi, 30 août 2008
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
Quelle consolation pour celui qui parle ? Ce qu’il voit, il nous le montre. Ce qu’il tait, nous le souffrons. L’élément de sa souffrance est le livre, l’élément de son désespoir est la parole à sa plus basse voix.
STIG DAGERMAN : Extr: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", éditions, Actes sud 1981.
Au début des années 80, un petit texte de 10 pages écrit en 1952, est retrouvé: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier". L'écrivain STIG DAGERMAN a perdu toutes ses illusions et tente encore de résister. Son texte débute ainsi :
"Je suis dépourvu de foi, je ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers la mort certaine ne peut être heureux"
http://remue.net/spip.php?article300
Stig DAGERMAN se suicide en 1954, dans son garage, asphyxié par les gaz de sa voiture. Il souffrait dit-on de schizophrénie.
A noter absolument qu'il existe une pièce de musique acousmatique signée Denis DUFOUR, qui garde le même titre, composée en 1987/89, reprenant le texte de S.DAGERMAN. C'est une création magistrale. J'espère qu'un jour (un certain jour) je pourrais vous en ramener ici quelques extraits.
12:10 Publié dans A tribute to, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 02 août 2008
Du malheur ...
« Il n'est rien à quoi communément les hommes soient plus tendres qu'à donner voix à leurs opinions : où le moyen ordinaire nous fait défaut, nous y ajoutons le commandement, la force, le fer et le feu. Il y a du malheur d'en être là, que la meilleur touche de la vérité, ce soit la multitude des croyants en une presse où les fous surpassent de tant les sages en nombres... »
MONTAIGNE: Extr: "Les Essais" (Livre III, Chapitre XI)
02:22 Publié dans Arts visuels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 07 juillet 2008
A bon compte
" ...Les communautés sont gouvernées par ceux qui ont titre à exercer leur autorité sur ceux qui sont prédisposés à la subir. le mot de démocratie, alors ne désigne proprement ni une forme de société,ni une forme de gouvernement; la société démocratique n'est jamais qu'une peinture de fantaisie, destinée à soutenir, tel ou tel principe du bon gouvernement. Les sociétés,aujourd'hui comme hier, sont organisées par le jeu des oligarchies et, il n'y a pas à proprement parler de gouvernement démocratique. "
JACQUES RANCIERE: "La haine de la démocratie" - Editions "La Fabrique" 2005 -
22:13 Publié dans Actualité, Affiches, panneaux, vitrines, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 04 juillet 2008
Fugue pour clavier auquel il manque une touche
"...Pour avoir l'intuition d'un pouvoir imaginatif sans limitation, allant jusqu'à l'infini, s'autonourrissant dans un surcroît colossal dans un jamais vu allant toujours croissant, il faut, sinon il suffit, qu'il n'y ait pas un mot qui soit fortuit, qui soit dû au hasard, au tran-tran, au soi- disant naïf, au radotant, mais qu'à contrario tout mot soit produit sous la sanction d'un tamis contraignant, sous la sommation d'un pouvoir absolu "
GEORGES PEREC : "La Disparition" 1969 AUTRE EXTRAIT pdf CLICK
06:45 Publié dans Chiffres/ Lettres/ Mots, De visu | Lien permanent
vendredi, 27 juin 2008
Ronds ou longs
JEAN GIONO (1895-1970) extr. "Rondeur des jours" paru dans "L'eau vive" avec "L'oiseau bagué" (gallimard 1943).
Vis à vis ronds et longs aux formes incompatibles vus à Lyon Presqu'île,un jour rond de juin 2008.Tandis qu'ailleurs,je ne sais toujours pas où,précisément,Marc l'Epistolaire soucieux de sa récolte annonce son éloignement pour cause de travaux des champs...
11:15 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 20 juin 2008
Allégeance
"Change-moi pour le moins,ô petit dieu d'Amour
En carquan pour baiser son col tout à l'entour
En manchon pour couvrir sa main blanche et marbrine,
En un linge ouvragé pour toucher son tétin
En chemise pour être auprès de sa poitrine,
Ou tout au pis aller que je sois son patin"
Jean Godard 1564-1630 (Extr. de "Anthologie de la Poésie Amoureuse de l'âge baroque 1570-1640")
Statue aux jardins du Palais st Pierre -Lyon le 19/06/2008
06:33 Publié dans Arts visuels, Balades, Mémoire collective | Lien permanent